Amélioration des systèmes d'alerte précoce

Cette composante reconnaît la volatilité croissante des conditions météorologiques (en particulier sous la forme de précipitations) qui sera ressentie à La Mojana en raison du changement climatique. Bien qu'il existe certaines capacités locales d'alerte précoce, la couverture des stations météorologiques et la capacité de gestion des données étaient insuffisantes pour les alertes météorologiques localisées qui permettraient aux communautés de protéger leurs moyens de subsistance, d'autant plus que les inondations passées ont entraîné d'importantes pertes économiques et ont affecté la sécurité de l'eau et des conditions météorologiques.

Le projet a répondu au besoin de systèmes d'alerte précoce en renforçant le développement d'un centre de prévision régional doté d'une capacité de modélisation hydrologique et de développement de produits d'information d'alerte précoce. Cela a permis d'élaborer des bulletins agricoles et des alertes en temps opportun qui ont amélioré l'accès des communautés aux informations climatiques. Le projet a également fourni des informations sur la manière de gérer les alertes précoces, en cherchant à intégrer les capacités locales. Cela permet de passer de l'information à l'action tout en se rapportant aux investissements réalisés dans le cadre des blocs 2, 3 et 5 qui génèrent une capacité d'adaptation en matière de gestion de l'eau à des fins domestiques et productives.

Une étude hydrologique des systèmes de zones humides développée par le Fonds national d'adaptation et intégrant le changement climatique a démontré la pertinence des systèmes d'alerte précoce pour protéger les moyens de subsistance et les raisons pour lesquelles ils devaient être renforcés. Le projet a également établi une relation avec le système météorologique national (IDEAM) qui a permis le développement d'un système de prévision régional à intégrer dans le réseau national de stations.

Les alertes précoces constituent une base d'action car elles permettent aux communautés de comprendre de manière tangible la pertinence des investissements du projet et la manière dont ils les concernent. Il s'agit d'un élément clé si l'on considère les inondations passées qui ont eu des effets dévastateurs sur les moyens de subsistance. Cependant, la diffusion de ces alertes et bulletins est insuffisante si elle n'est pas accompagnée d'une stratégie de socialisation active afin que l'information soit comprise et conduise à une meilleure prise de décision. La collaboration avec les associations productives, les parties responsables locales et les autorités environnementales locales a été un pilier de la communication d'informations aux communautés.

Le projet a renforcé les capacités locales. Cependant, une stratégie de durabilité à long terme est toujours en cours de développement afin de s'assurer qu'une fois le projet terminé, le centre de prévision régional reste opérationnel. Ceci est facilité par un accord avec IDEAM pour la maintenance des stations qui ont été investies ainsi que par l'existence d'institutions d'apprentissage dans la région et d'autorités environnementales fortes.

Restauration des services écosystémiques des zones humides pour la gestion de l'eau

La zone est située sur un système de zones humides qui fournit des services de protection naturelle contre les inondations, de purification et d'approvisionnement en eau, ainsi qu'une valeur économique pour les moyens de subsistance de la communauté. Le changement climatique a accru la dépendance de la communauté à l'égard de ces services, car l'eau s'est raréfiée et les inondations sont devenues plus fréquentes.

Le projet collabore avec le ministère de l'environnement, l'institut de recherche Alexander von Humboldt et les services environnementaux locaux pour restaurer les principales zones humides. Les travaux de restauration sont guidés par la modélisation des flux hydrologiques qui a été développée dans la région par le Fonds national d'adaptation et qui a servi d'apport important pour la planification locale. Les travaux de restauration sont organisés par des plans de restauration communautaires et un suivi environnemental effectué par les communautés locales, en particulier les femmes. Les actions de restauration comprennent une approche du paysage productif qui privilégie la compatibilité avec l'écosystème des activités productives dans la région, y compris les activités agroforestières et sylvo-pastorales. Il s'agit notamment d'identifier des moyens de subsistance compatibles avec l'écosystème qui soient accessibles aux femmes et aux populations autochtones. Le projet collabore avec des associations d'éleveurs pour élaborer un code de pratique le long des zones humides dans le cadre de son approche de la gestion durable des écosystèmes.

La connaissance de l'hydrologie des zones humides, le partenariat avec les institutions environnementales nationales et locales et la collaboration avec les communautés ont été des facteurs essentiels pour permettre à ces activités de s'aligner sur la planification locale et nationale tout en apportant des avantages et en suscitant l'adhésion des populations locales.

Travailler avec des associations productives pour renforcer les capacités de gestion productive durable permet au projet d'établir des partenariats stratégiques pour la restauration de l'écosystème tout en créant une prise de conscience sur les avantages fournis par l'écosystème des zones humides. L'écosystème des zones humides est un élément important de l'identité de La Mojana, c'est pourquoi le projet a travaillé avec les communautés pour retrouver cette identité amphibie en travaillant avec les impulsions naturelles de l'écosystème plutôt que contre elles. En ce sens, les travaux de restauration font partie de la stratégie d'adaptation communautaire sur laquelle le projet s'est appuyé et qui vise à garantir que la résilience prenne en compte les besoins des communautés et que les bénéfices reviennent aux communautés locales d'une manière inclusive. Il s'agit d'un aspect essentiel de la théorie du changement du projet et d'une partie de la stratégie de durabilité du projet en permettant un changement de culture vers une activité agro-productive dans la région.

Renforcer les infrastructures des systèmes d'eau pour améliorer l'approvisionnement en eau potable des communautés rurales en cas de sécheresse et d'inondation

L'accès à des sources fiables d'eau potable est l'un des problèmes les plus critiques à La Mojana. Plus de 42 % de la population n'a pas accès à l'eau potable. Cette situation sera exacerbée par l'augmentation des températures et la fréquence accrue des événements extrêmes tels que les inondations.

Le projet a investi dans un ensemble diversifié de solutions pour l'eau, sur la base d'une analyse de la vulnérabilité locale qui a été développée pour catégoriser la capacité d'accès à l'eau. Ces solutions comprennent des systèmes de collecte de l'eau de pluie pour les ménages et les communautés afin de récupérer l'eau pendant les saisons des pluies et d'améliorer l'infrastructure de l'eau existante. Pour ce faire, on a réparé les micro-aqueducs locaux et on s'est assuré qu'ils étaient capables de résister à une utilisation pendant les mois d'été (utilisation de panneaux solaires pour réduire la pression sur les pompes à eau, amélioration des systèmes de pompage et des réservoirs) et qu'ils étaient capables de protéger les sources d'eau contre la contamination en cas d'inondation.

Les solutions sont accompagnées d'une formation sur le fonctionnement et l'entretien de ces systèmes et sur le contrôle de la qualité de l'eau. Une formation est également dispensée aux commissions locales de l'eau afin de renforcer les capacités des communautés en matière de gestion de l'eau. Les capacités sont fournies par les parties responsables locales afin de s'assurer que les connaissances restent dans la région et sont pertinentes et que les ménages sont conscients de l'impact que le changement climatique aura sur les sources d'eau locales.

Les connaissances tirées d'une analyse des flux hydrologiques dans la région ont permis une première compréhension de l'impact que le changement climatique pourrait avoir en termes de sources d'eau. Cela a permis au projet d'identifier la vulnérabilité et les besoins en eau. Une analyse de vulnérabilité développée par le projet a permis d'évaluer la bonne solution pour l'eau au niveau des ménages en fonction de leur accès aux infrastructures d'eau traditionnelles. Les partenariats avec les municipalités locales ont été un facteur clé, de même que la collaboration avec les parties responsables basées sur le territoire.

Les résultats de l'analyse de vulnérabilité sont devenus un élément clé dans l'attribution des solutions en matière d'eau, car ils ont permis au projet d'identifier de nouveaux investissements et de fournir l'additionnalité nécessaire pour leur permettre de bien fonctionner dans des conditions climatiques extrêmes. L'analyse de vulnérabilité a également permis au projet de s'adapter aux conditions locales changeantes, telles que les perturbations liées au COVID. L'un des résultats a été de générer une résilience locale au COVID en fournissant l'accès à l'eau nécessaire à la mise en œuvre des protocoles d'hygiène.

La collaboration avec les municipalités a permis au projet de se coordonner au niveau local et, dans certains cas, d'augmenter l'allocation du cofinancement. Cela a permis au projet d'aborder sa théorie du changement de manière proactive en incorporant des considérations climatiques dans les investissements municipaux. L'un des principaux défis a été de gérer les effets du COVID qui ont affecté la tarification des intrants pour les infrastructures d'eau et leur transport. Le projet est revenu vers les parties responsables locales dans la région pour fournir un soutien plus important au renforcement des capacités et à la socialisation générale des solutions.

Renforcement de la compréhension et de la systématisation des connaissances sur les impacts du changement climatique (CC) sur la gestion de l'eau dans la région

Les processus de planification locale n'ont pas intégré les considérations liées au changement climatique en raison d'un manque d'orientations techniques et institutionnelles sur la manière d'intégrer les incidences, les projections et les risques climatiques dans la planification et les activités municipales quotidiennes telles que la délivrance de permis d'extraction d'eau. Les parties prenantes n'avaient qu'une connaissance pratique limitée de la signification des projections climatiques et des options d'adaptation disponibles. Les informations n'étaient pas toujours accessibles à tous, ni regroupées pour traduire l'apprentissage en action.

Le projet a investi dans le développement de produits de connaissance pour la gestion de l'eau, tels qu'un modèle de débit et de qualité des eaux souterraines, afin de fournir les informations nécessaires au renforcement des capacités de gestion et de régulation de l'eau des autorités locales. Le modèle est accompagné d'un guide à l'intention des décideurs afin de garantir la capacité locale à l'utiliser dans le cadre de la planification. Le projet a également investi dans une stratégie de socialisation afin de permettre aux communautés de recevoir des informations et des formations ciblées pour une meilleure compréhension. Il s'agit notamment d'investir dans une stratégie indigène qui comprend des informations et des méthodes traditionnelles sur la gestion de l'eau, afin de concevoir un module de formation qui sera présenté par des universités indigènes. Pour assurer la continuité et la disponibilité des informations, celles-ci ont été systématisées dans une banque de données située au sein d'une agence nationale.

Partenariats clés et compréhension des acteurs locaux, des préoccupations et des vulnérabilités, y compris l'identification des messages, des besoins et des moyens de communication. La collaboration avec le Fonds national d'adaptation a été un atout majeur pour assurer la coordination et l'intégration des produits de gestion des connaissances et leur utilisation.

La socialisation est une stratégie clé qui doit être intégrée pour garantir un changement transformationnel. Il s'agit notamment d'investir dans des messages adaptés aux principales parties prenantes afin de favoriser la pertinence des messages et de veiller à ce que les informations soient utilisées par ces groupes de parties prenantes. Travailler par l'intermédiaire des institutions locales, des parties responsables et des acteurs locaux permet également à la gestion des connaissances de rester sur le territoire, créant ainsi une source importante d'appropriation locale.

Approche participative - Solutions communautaires

Le sens de la communauté sur le Monte Serrat et les collines environnantes a été fondamental pour le choix d'une approche de participation sociale active. Après tout, ce sont les habitants qui ressentent les effets du changement climatique, tels que les glissements de terrain. Les visites fréquentes de la mairie (défense civile) et les contacts constants avec les habitants ont été extrêmement importants pour gagner la confiance de la communauté, en particulier pour impliquer les jeunes et les résidents les plus récents de la région.

Les familles relogées ont été invitées à participer aux ateliers afin de valoriser leur histoire et les liens tissés dans la région et de profiter des avantages de la mesure EbA.

La stratégie de l'approche participative, conjointe entre les autorités publiques, la société civile et l'assistance de ProAdapta, (i) a renforcé les connaissances de la communauté sur le changement climatique et son lien avec la vulnérabilité climatique locale et (ii) a renforcé les relations de confiance entre les diverses parties prenantes impliquées. Les zones à haut risque qui ont été évacuées doivent être désignées d'urgence et de manière consensuelle avant toute tentative de réoccupation, d'où l'urgence des ateliers EbA.

Les habitants d'autres collines voisines qui souffrent des mêmes problèmes de glissement de terrain ont été invités à participer afin de reproduire la méthodologie et d'étendre la solution.

  • Engagement et coopération des techniciens de la ville de plusieurs départements en faveur de la solution EbA
  • Affiches sur les ateliers organisés sur le Monte Serrat avec le slogan "Prenons soin de notre colline", éveillant le sentiment d'appartenance et de bien-être.
  • Invitation spéciale utilisant un langage inclusif et non sexiste pour s'assurer que les femmes se sentent prises en compte.
  • Renforcement de l'organisation représentative des résidents grâce au dialogue encouragé par la municipalité et soutenu par ProAdapta.
  • Rétablissement de la commission municipale sur l'urbanisation et la légalisation du Monte Serrat
  • Initier un dialogue local avec la communauté par l'intermédiaire de "champions" afin d'engager des alliés potentiels et internes avant d'ouvrir et de communiquer l'idée à des personnes externes.
  • Observer les alternatives potentielles des mesures d'EbA dans la montagne Monte Serrat tout en communiquant avec la communauté locale.
  • Il est utile que la ville travaille simultanément sur des instruments de politique publique relatifs à l'adaptation au changement climatique. Dans le cas de Santos : (a) mise à jour du plan municipal sur le changement climatique et (b) construction du plan municipal sur la récupération et la conservation de la forêt tropicale atlantique avec des objectifs climatiques et EbA avec l'engagement de différents acteurs.
  • Documenter une méthodologie consolidée dans des dépliants et des vidéos pour étendre l'EbA à d'autres collines.
  • La communication sur les risques climatiques doit être faite de manière consciente et en adoptant un langage accessible. Elle doit également tenir compte de la législation applicable et des besoins d'intervention, en respectant toujours les droits des communautés à l'accès à l'information, à la participation à la prise de décisions concernant les actions qui les affectent directement et au droit à un logement adéquat.
Amélioration des conditions cadres pour le développement des chaines de valeurs

Des cadres de concertations pluri acteurs ont été mis en place afin d’assurer l’orientation et le suivi du développement des chaines de valeurs bois-énergie dans les Régions cibles.

Au niveau de la Région de l’Est, une plateforme régionale a été instituée par le Ministre en charge des forêts et de la faune et placée sous la présidence du Gouverneur de la Région.

A l’extrême-Nord, il s’agit d’une cellule régionale bois-énergie (CRBE).

Ces cadres de concertation se tiennent à une fréquence semestrielle et servent de tribune pour faire le point sur l’avancé des chaines de valeurs concernées mais aussi de formuler des orientations pour leur bonne marche.

 L’orientation stratégique des chaines de valeur bois-énergie, matérialisée dans les documents de stratégie élaborés est le résultat d’un processus de consultation des différents acteurs réunis au seins des ces instances de concertation.

Les résolutions issues de ces assises ont permis d’obtenir certaines avancées à savoir : i) la définition d’un cadre réglementaire relatif à la production et la mise en circulation du bois-énergie ; ii) l’élaboration et la validation de normes directives en matière d’aménagement des forêts de zones sèches.

  • Sensibilisation des décideurs politiques sur l’importance de la filière bois-énergie ;
  • Bonne participation des différents acteurs des Chaines de Valeurs concernées aux réunions convoquées ;
  • Bon suivi des recommandations de la plateforme par le secrétariat technique mis en place.  
  • Le financement des réunions du CRBE de l’Extrême Nord et de la Plateforme Régionale Bois énergie de l’Est doit être inclus dans les budgets des services locaux en charge des forêts afin d’assurer la durabilité de ces instances de discussion ;
  • L’implication de toutes les catégories d’acteurs des différents maillons des chaines de valeurs bois-énergie a permis de proposer des textes réglementaires adapté à la réalité et propice au développement desdites chaines de valeurs  ;
  • Le suivi de l’évolution des chaines de valeurs bois énergie effectué dans le cadre du CRBE ou de la plateforme de l’Est, permet d’améliorer la gouvernance dans la gestion des chaines de valeur concernées.
Stratégies Régionales bois-énergie et Contribution Déterminée au Niveau national (CDN)

La CDN du Cameroun précise les contributions en matière d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques. 

Elle prévoit de réduire la consommation non durable de bois de chauffage par exemple par la gestion durable du bois-énergie ; les foyers améliorés, et la promotion de la méthanisation et/ou de la butanisation dans l'espace rural.

Les stratégies régionales élaborées constituent en soi des mesures d’atténuation appropriées au niveau local pour les chaines de valeurs bois-énergie.  

En termes d’adaptation, les actions de reboisement menées dans le cadre de cette solution s’inscrivent en droite ligne avec le Programme d’adaptation N° 19 de la CDN lié au secteur forestier.

L’utilisation des foyers améliorés par les ménages grâce aux économies de bois réalisées et la carbonisation des rebuts de scieries, constituent des activités d’atténuation des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) concrètes. De même, la restauration des fonctions écosystémiques des espaces dégradés par le biais des reboisements individuels constitue une plus-value en matière d’adaptation. Toutefois, bien que ces initiatives s’inscrivent en droite ligne avec les objectifs de la CDN, un mécanisme de comptabilisation de ses contributions au niveau national n’est pas encore opérationnel.

  • Implication pleine et entière des administrations sectorielles permet d’avoir un bon ancrage institutionnel desdites stratégies ;
  • L’existence d’un mécanisme de suivi-évaluation interne au projet permet de mesurer les progrès réalisés et de rendre compte des résultats en termes d’émissions évitées de CO2 et de déforestation évitée ;
  • La disponibilité des ressources financière pérenne pour la poursuite des activités ;
  • L’appropriation des outils et méthodes de comptabilisation des émissions évitées de GES par les différents acteurs impliqués.  
  • La mise en place d’un système MRV (Monitoring, Reporting, Verification) efficace au niveau national est nécessaire pour assurer le suivi et capitaliser au niveau national les résultats issus de la mise en œuvre des stratégies régionales bois-énergie ;
  • L’exploration des possibilités offertes par le financement climatique aux initiatives de réduction d’émissions de GES peux constituer un gage de durabilité du financement desdites stratégies ;
  • Les bénéfices de l’adaptation générés par le reboisement sont difficiles à apprécier exactement sur un court terme.
Reboisements individuels comme stratégie d’adaptation aux changements climatiques basé sur les écosystèmes

Le déficit observé entre l’offre et la demande en bois-énergie dans les régions septentrionales est à l’origine d’une dégradation sans cesse croissante des ressources naturelles, et une réduction du couvert végétale, couplé d’une baisse de productivité agricole.

Les reboisements individuels sont réalisés à petite échelle sur des superficies variant de 0,25 à 5 ha. Deux principaux types de reboisement ont été mise en place à savoir : i) les reboisements agroforestiers qui se pratiquent sur les terres cultiver dans l’optique d’améliorer la productivité des terres agricoles malgré le changement climatique ; ii) les reboisements forestiers qui se pratiquent sur les terres dégradées impropre à la pratique de l’agriculture avec pour but la restauration du couvert forestier dégradé et l’amélioration de la fourniture en biens et services écosystémiques.

La création et la gestion d’une plantation privée obéit aux principales étapes classiques dans la conduite d’un reboisement en zone de savane sèche conformément aux indications du manuel sur l’itinéraire technique des reboisements en zone de savane sèche au Cameroun, produit par la GIZ.

Un encadrement a été apporté aux bénéficiaires à travers les formations et la mise à disposition des fiches techniques pour la mise en place et le suivi des parcelles de reboisement individuels.

  • Statut foncier clair des espaces à reboiser ;
  • Implication active des bénéficiaires ;
  • Respect du calendrier sylvicole ;
  • Respect de l’itinéraire technique des reboisements en zone de savane sèche au Cameroun ;
  • Mise en œuvre efficace du mécanisme de suivi post-plantation. 
  • Le bon aboutissement du reboisement dépend d’une part, du respect du calendrier sylvicole pour réalisation de chacune de ces activités, et d’autre part, du respect des directives prescrites dans le manuel sur les itinéraires de reboisement en zone de savane sèche du Cameroun ;
  • La mise en place d’un système de surveillance des sites reboisés permet de garantir l’obtention de bons résultats ;
  • la divagation des bêtes est l’une des causes d’échec du reboisement dans certaines zones. Toutefois, la mise en place des mesures de sécurisation des espaces reboisés a permis de limiter l’impact de la divagation des bêtes sur les reboisements réalisés.
Diffusion des foyers améliorés dans la Région de l’Extrême-Nord

La promotion et l’utilisation des Foyer amélioré (FA) est l’une des stratégies d’atténuation utilisées par la GIZ/ECO Consult pour réduire la pression sur la ressource forestière ligneuse de l’Extrême Nord, car leur utilisation permet de réduire les consommations en bois des ménages  ainsi que les dépenses y afférente. La diffusion et l’utilisation de Foyer amélioré trois pierres (FA3P) et Foyer amélioré bil-bil dans la région de l’Extrême-Nord depuis 2015 permet de réduire fortement et rapidement la consommation de bois-énergie.

La diffusion des FA3P vise essentiellement les zones rurales et péri-urbaines où le bois est la seule source de combustion (plus de 95% de la population y sont tributaire) et les matériaux de construction sont disponibles localement et gratuits pourtant le FA Bil-bil vise les zones rurales et urbaines du fait de la présence des Petites et Moyennes Entreprises utilisatrices de bois.

  • Stratégie de diffusion avec un dispositif organisationnel constitué de 2 Coordonnatrices encadrant 20 formatrices-relais ;
  • Coût de construction faible des FA3P ;
  • Implication d’organisations partenaires (Ministère des Forêts et de la Faune (MINFOF), Ministère de l’Environnement de la Protection de la Nature et du Développement Durable (MINEPDED) et Lutheran World Federation-LWF).
  • Sur le plan technique, il convient de rappeler qu’en général, avant les formations proprement dites, la sensibilisation doit être minutieusement dispensée pour convaincre du bien-fondé de la fabrication et de l’utilisation des FA3P.
  • Sur le plan organisationnel, l’élaboration et la mise en œuvre d’une nouvelle stratégie de diffusion des FA prévoyant avec le déploiement sur le terrain d’un staff comprenant 2 Coordonnatrices encadrant 20 Formatrices-Relais depuis novembre 2018 a permis d’accroître considérablement le nombre de FA3P construit dans les ménages.
  • Absence d’un mécanisme de financement pour les FA bil-bil des PME constitue un frein pour la diffusion de ce type de foyer ;
  • Le FA3P fabriqué à base d’argile et de bouse peut durer jusqu'à 1 an. Il est facilement réparable ou facile à reconstruire par les usagers eux-mêmes, sous réserve qu’ils aient été formés lors de la construction du premier ;
  • Un protocole de vérification des FA3P construits a été mis en place afin d’évaluer et contrôler la qualité des foyers construits. 
Carbonisation des rebuts de scieries dans la Région de l’Est

La Région de l’Est Cameroun représente la principale région forestière du Pays. Elle dispose de 24 Unités de Transformation de Bois qui génèrent environ 500 000 m3 de rebuts de bois par an.

L’activité de carbonisation des rebuts de scieries s’est progressivement mise en place compte-tenu de l’énorme gaspillage observée dans la transformation du bois (rendement matière de 35%).

L’appui a consisté à travailler dans l’organisation et la structuration des groupements de producteurs. Une fois ces groupements de  producteurs reconnus légalement, un effort a été apporté à la signature des conventions de rebuts de scieries avec les détenteurs de la matière première en vue de sécuriser l’approvisionnement des charbonniers en rebuts de bois.

La professionnalisation des charbonniers au niveau du maillon production a porté sur l’élaboration et la mise en œuvre des Notices d’impacts environnementales de l’activité de carbonisation et la formation aux techniques améliorées de carbonisation. Aussi,elle a consisté à la facilitation de l’obtention des documents sécurisés de transport nécessaires pour l’acheminement du charbon vers les marchés.

Un cadre institutionnel de suivi de la chaine de valeur a été mis en place au niveau régional et assure l’amélioration des conditions cadres de la chaine de valeur.

  • La forte implication des administrations sectorielles avec la mise en place d'une plateforme régionale d’orientation et de suivi du développement de la chaine de valeur par décision ministérielle ;  
  • La volonté du secteur privé (détenteurs d’Unités de Transformation du Bois) à soutenir l’activité de carbonisation à travers la mise à disposition de rebuts de bois aux charbonniers ;
  • La disponibilité d’un énorme potentiel de rebuts de bois ;
  • La forte participation des communautés riveraines grâce aux revenus générés par l’activité.
  • La carbonisation des rebuts de scieries permet aux UTB de réduire l’incinération des rebuts de bois à l’air libre et génère des ressources financières aux communautés riveraines impliquées dans l’activité ;
  • la question de gouvernance dans le développement de cette chaine de valeur nécessite une très grande attention notamment en ce qui concerne la parafiscalité qui réduit considérablement les marges bénéficiaires ;
  • la carbonisation des rebuts de scieries est un modèle d’économie circulaire qui génère des effets positifs en terme de déforestation évitée ;
  • L’appropriation des Techniques Améliorés de Carbonisation est assez bonne, surtout lorsque la technique concernée ne nécessite pas d’apport d’investissement supplémentaire.