Conservation communautaire des paysages en Arménie

Solution complète
Gardiens de la communauté de Khachik, Arménie
ECF Caucasus_CarmenKuntz

Le Fonds pour les éco-corridors du Caucase (ECF) est un instrument de financement qui soutient la conservation de la biodiversité au niveau communautaire en Géorgie, en Arménie et en Azerbaïdjan. Les éco-corridors sont créés en reliant différentes classifications de parcs et de zones protégées dans les trois pays. L'ECF utilise des accords contractuels de conservation de la nature et un ensemble clair de processus pour financer l'utilisation écologiquement durable des terres dans des régions spécifiques et des communautés sélectionnées en Arménie. Il en résulte une mosaïque interconnectée d'habitats gérés et non gérés dans diverses catégories et classifications de terres. Ces paysages gérés par les communautés protègent, relient et soutiennent des écosystèmes indigènes sains tout en garantissant que le statut socio-économique des communautés concernées n'est pas endommagé ou diminué, et dans de nombreux cas est amélioré. ECF est une organisation de conservation pratique à but non lucratif financée par la banque de développement KfW et le WWF Allemagne.

Dernière modification 01 Oct 2020
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Contexte
Défis à relever
Dégradation des terres et des forêts
Perte de biodiversité
Utilisations conflictuelles / impacts cumulatifs
Érosion
Perte de l'écosystème
Espèces envahissantes
Braconnage
Récolte non durable, y compris la surpêche
Gestion inefficace des ressources financières
Manque d'accès au financement à long terme
Manque d'autres possibilités de revenu
Extraction de ressources matérielles
Changements dans le contexte socio-culturel
Manque de capacités techniques
Manque de sensibilisation du public et des décideurs
Mauvaise surveillance et application de la loi
Chômage / pauvreté

En Arménie, la gestion de l'utilisation des terres relève de l'autorité de multiples décideurs, systèmes de classification et approches de gestion. En raison de la multiplicité des parties prenantes, des programmes et des utilisations des terres, il est difficile de promouvoir, de contrôler et de maintenir la conservation de la biodiversité. La dépendance locale à l'égard du paysage pour la subsistance se traduit par une sensibilisation et une prise en compte limitées de la conservation de l'environnement. Les faibles revenus moyens des ménages favorisent l'émigration des jeunes et obligent les habitants à rechercher des moyens de subsistance qui exercent une pression sur l'écosystème en raison d'une utilisation non durable des terres, comme la sylviculture non durable, l'abattage illégal, la mauvaise gestion des pâturages et le pâturage non réglementé, ce qui pose des problèmes à la fois économiques et environnementaux. En conséquence, les zones sauvages où les espèces végétales et animales indigènes peuvent exister naturellement sont limitées. Le braconnage, la chasse excessive et les conflits entre l'homme et la faune sauvage compromettent encore davantage les objectifs en matière de biodiversité.

Échelle de mise en œuvre
Multinational
Écosystèmes
Agroforesterie
Terres cultivées
Verger
Parcours / pâturages
Forêt de feuillus tempéré
Forêt sempervirente tempéré
Rivière, ruisseau
Développement à l'échelle de la zone
Infrastructure de connexion, réseaux et corridors
Thème
Fragmentation et la dégradtion de l'habitat
Connectivité / conservation transfrontières
Services écosystèmiques
Moyens d'existence durables
Acteurs locaux
Gestion des terres
Gestion et Planification des Aires protégées et conservées
Agriculture
Culture
Emplacement
Areni, Ar
Asie de l'Ouest, Moyen-Orient
Traiter
Résumé du processus

Chaque élément constitutif du projet aboutit à la signature d'un accord de conservation (AC) et du plan de gestion ou de conservation de l'habitat sur 7 à 10 ans qui l'accompagne.

  • L'identification des zones de conservation prioritaires détermine les zones dans lesquelles les communautés peuvent participer à l'approche financière participative (AFP).
  • L'évaluation de l'état de préparation de chaque communauté est réalisée par le biais de l'approche financière participative, qui est un outil inclusif et participatif conçu pour générer des stratégies de développement autonomes.
  • La création d'organisations communautaires (OC), qui aident chaque communauté à établir une relation avec les ONG locales qui superviseront les aspects administratifs de l'AC.
  • Lagarantie de droits d'utilisation des terres à long terme pour la communauté signifie que le programme des gardes forestiers locaux peut assurer la surveillance continue de la faune, la prévention du braconnage et la coordination de l'utilisation durable des terres sans être entravé par des conflits d'utilisation des terres.
  • Lasignature d'un accord de conservation à long terme permet d'utiliser toutes les données, les recherches et les pratiques de renforcement de la communauté issues des étapes précédentes et d'orienter la communauté vers des objectifs de conservation réalisables et efficaces.
Blocs de construction
Identifier les zones de conservation prioritaires à l'aide de modèles d'adéquation de l'habitat

Sélectionner 3 à 4 espèces animales indigènes qui représentent le mieux les paysages et incarnent les écosystèmes spécifiques qui ont besoin d'être protégés ou gérés. L'identification des espèces cibles aide ECF à créer une approche de la conservation de la faune et de la flore faciles à comprendre pour les habitants - en liant directement une espèce charismatique aux pratiques de gestion du paysage - et à fournir aux habitants un lien tangible entre leurs efforts de conservation quotidiens et l'impact à long terme sur le paysage. La présence de ces espèces animales indigènes clés est ensuite utilisée comme indicateur de la biodiversité lors de la création d'accords de conservation.

Une étude des habitats existants et potentiels des espèces clés est réalisée à l'aide d'une combinaison de données de télédétection et de données de terrain. À l'aide du logiciel MAXENT (Maximum Entropy Modeling), des modèles d'adéquation de l'habitat sont créés pour chaque espèce clé, ce qui permet d'établir des cartes montrant l'adéquation des habitats pour les espèces clés. Cette approche permet aux autorités locales d'établir un lien clair entre les objectifs de conservation, les mesures à mettre en œuvre et les impacts attendus. Elle permet également de fixer des priorités pour les études ultérieures et de surveiller les espèces/habitats.

Facteurs favorables

1. Accès à des données de télédétection actuelles et précises sur les paysages - ESRI, USGA NOAA, etc.

2. Formation du personnel à l'utilisation des SIG et des logiciels de modélisation.

3. Combinaison de données et de connaissances locales et spécialisées sur les espèces clés

4. Accès aux données de terrain des ONG qui travaillent actuellement/précédemment dans la région.

Leçon apprise
  • La modélisation de l'adéquation de l'habitat offre une méthode économique et rapide pour établir des priorités géographiques et thématiques de conservation dans un paysage complexe.
  • Même avec une disponibilité limitée de données d'observation sur le terrain, les résultats sont utiles dans les premières étapes de la planification, bien qu'il faille garder à l'esprit les limites de la qualité des données d'entrée.
  • Les cartes d'adéquation de l'habitat représentent une bonne base de discussion sur les objectifs, les priorités et les mesures de conservation avec les différentes parties prenantes, y compris la population locale.
L'outil de l'approche financière participative (AFP)

L'approche financière participative (AFP) d'ECF est une méthodologie qui utilise des subventions financières directes pour mobiliser les populations locales afin qu'elles prennent en charge leur propre développement. Elle est conçue pour générer des stratégies de développement autonomes qui sont constructives, inclusives et très participatives au niveau de la famille, de la communauté et de la région.

Animés par des ONG locales dans tout le sud-est de l'éco-corridor du Petit Caucase, des concours de narration permettent de décrire la relation entre les habitants et les principales espèces animales sauvages sélectionnées pour représenter au mieux les paysages et incarner les écosystèmes nécessitant une protection ou une gestion. Viennent ensuite des activités/projets visant à améliorer simultanément les habitats des animaux et les moyens de subsistance de l'homme, parallèlement aux modèles d'adéquation de l'habitat. Le processus d'APF permet de développer une relation positive et basée sur la confiance entre ECF et les habitants.

La participation à un APP conduit à l'élaboration du contrat de conservation à long terme d'ECF (accord de conservation) et encourage les habitants à devenir des décideurs et des gardiens des ressources naturelles, tout en favorisant un sentiment de fierté et de protection pour les principales espèces sauvages. Les APP abordent également les questions sous-jacentes liées au régime foncier et à l'utilisation des terres qui sont à l'origine des problèmes de conservation (braconnage, utilisation non durable et illégale des ressources).

Facteurs favorables
  1. Disponibilité d'ONG locales ayant l'expérience et la capacité de faciliter les processus communautaires
  2. Soutien des autorités locales et d'autres institutions par le biais de groupes de travail régionaux
  3. Établissement d'un lien entre les coutumes traditionnelles, les modes de communication, la prise de décision et les méthodes modernes, tout en préservant les valeurs culturelles et traditionnelles existantes.
  4. Mise en œuvre d'incitations financières sans conditions
  5. Renforcement des capacités et formations à la demande pour répondre aux besoins émergents des communautés locales.
Leçon apprise
  • Les incitations financières inconditionnelles ont suscité un intérêt initial pour le projet et ont ensuite généré la fierté, la satisfaction et la motivation de la communauté une fois que les incitations ont été utilisées pour améliorer la situation de la communauté.
  • La méthodologie des APP doit être adaptée à la finalité et aux objectifs de chaque projet.
  • La mise en œuvre de petits projets gérés par les communautés est essentielle pour déterminer quelles communautés sont engagées et compétentes pour s'engager dans une coopération à plus long terme.
  • L'intégration des connaissances traditionnelles aux modèles et stratégies modernes crée une fusion des contributions scientifiques et communautaires.
  • Les questions foncières sont identifiées très tôt et permettent à ECF d'évaluer la viabilité des projets.
  • L'introduction de structures de base de la société civile par la création de comités villageois, de groupes de travail régionaux auto-coordonnés, d'un suivi régulier des projets et de réunions annuelles.
Création d'organisations communautaires (OC)

La création d'une organisation communautaire (CBO) est l'étape qui sépare le processus de FPA de la signature d'un accord de conservation. Les OBC sont créées avec l'aide d'ECF et sont responsables de ce qui suit

i) l'obtention et la mise en œuvre d'un accord de conservation

ii) de la répartition juste et équitable des bénéfices entre les membres de la communauté

iii) agir en tant qu'entité légale représentant la communauté dans un accord de conservation.

Les organisations communautaires sont constituées en vertu de la législation nationale appropriée à leur objectif, au pays et à la région. Si la création d'une OCB n'est pas possible, une ONG peut agir en tant qu'OCB dans l'accord de conservation.

Pour créer une OCB, la communauté locale doit s'engager à long terme à coopérer et à assumer la responsabilité des actions de conservation. De cette manière, l'OCB contribue à renforcer le capital social et à accroître les pratiques d'utilisation durable des terres. Les organisations communautaires aident à renforcer les liens entre les communautés, la communication et la résilience en ce qui concerne les efforts de conservation de la nature. Les organisations communautaires sont encouragées à considérer la biodiversité comme faisant partie de l'économie locale et à travailler en étroite collaboration avec ECF pour convenir d'une utilisation durable des terres. Les organisations communautaires sont encouragées à rechercher d'autres sources de financement pour les projets communautaires et à développer leurs activités en tant qu'entreprise durable au cours de la période de mise en œuvre de l'accord de conservation.

Facteurs favorables
  1. L'auto-organisation des communautés est initiée ou renforcée par l'intermédiaire de l'APF.
  2. Négociation des conditions avec les représentants de la communauté afin d'obtenir un accord de conservation clair et à long terme.
  3. Dialogue, négociation et implication de tous les segments de la communauté : anciens, décideurs, membres influents de la communauté, femmes et jeunes.
  4. Identifier et inclure tous les groupes d'utilisateurs au sein d'une communauté : éleveurs, agriculteurs, chasseurs, guérisseurs.
  5. Implication des autorités locales (par exemple, le département des forêts)
  6. Engagement stratégique avec les institutions aux niveaux régional et national
Leçon apprise
  • L'absence de gouvernance au niveau communautaire, le manque de sensibilisation à l'environnement et les interactions négatives avec la faune nécessitent des campagnes d'éducation et de sensibilisation de la communauté.
  • De petits projets menés localement encouragent le renforcement des capacités des communautés, la communication et la mise en œuvre de stratégies de conservation.
  • La création d'organisations communautaires représente un progrès de l'APF et une amélioration qualitative en termes d'auto-organisation locale.
  • N'imposez pas un modèle d'organisation à la communauté locale ; décidez ensemble d'un modèle.
  • Le renforcement des capacités en matière de gestion et de gouvernance des organisations communautaires est essentiel pour garantir le succès initial et réduire la dépendance à l'égard de l'aide extérieure.
  • L'implication de l'OCB dans l'acquisition et l'organisation d'informations de base sur les questions liées aux moyens de subsistance, aux ressources naturelles et à l'utilisation des terres permet d'obtenir des informations pertinentes et contribue au renforcement des capacités de l'OCB.
  • L'acceptation des points de vue des membres de la communauté lors de la conception des objectifs du projet garantit que les projets servent l'ensemble de la communauté.
  • L'implication des gouvernements locaux permet de relier les applications de la gestion basée sur les écosystèmes à des thèmes plus larges tels que le changement climatique et la réduction des risques de catastrophes.
Garantir les droits d'utilisation des sols à long terme

Une propriété foncière claire et un régime foncier (le droit d'utiliser la terre) sont les conditions préalables de base pour la mise en œuvre de toute mesure de gestion de l'habitat. Les droits d'utilisation des terres de tous les bénéficiaires doivent être clairs et garantis avant le début des initiatives du projet, afin d'éviter le risque de dimensions non documentées dans la planification et la mise en œuvre des mesures de conservation. Cela permet également de garantir l'intérêt à long terme de l'utilisateur des terres à les gérer de manière durable. L'objectif de cette mesure est de clarifier, de réglementer légalement, d'obtenir et de détenir les droits fonciers nécessaires aux actions de conservation et aux moyens de subsistance durables. Les droits fonciers englobent la propriété foncière, la location de terres et/ou d'autres droits liés à l'utilisation des terres.

En Arménie, la plupart des terres appartiennent à l'État. Mais après l'effondrement de l'Union soviétique, les droits fonciers n'ont pas été correctement documentés ou enregistrés. Aujourd'hui, les droits traditionnels d'utilisation des terres reposent sur des accords verbaux et les traditions sont traduits en baux légalement documentés/enregistrés par les organisations communautaires représentant leurs villages respectifs. La résolution de l'incertitude foncière est l'un des principaux avantages que l'ECF apporte aux communautés partenaires, en leur offrant une perspective économique claire pour l'avenir tout en préservant la gestion communautaire existante des pâturages et des prairies partagés.

Facteurs favorables
  1. Préparation des autorités foncières de l'État à la documentation et à l'enregistrement des droits d'utilisation des terres communautaires existants
  2. Réalisation d'une étude foncière pour comprendre les incertitudes foncières et les droits existants
  3. Cartographie précise de l'ensemble de la zone de conservation et communication de ces résultats (cartes, chiffres, rapports) accessibles à la communauté et aux autorités.
  4. Participation active des autorités locales (au niveau de la municipalité et du département)
  5. Implication volontaire des autorités locales, des départements et de l'administration
  6. Compensation adéquate pour l'utilisation des terres
Leçon apprise
  • Identifier correctement les droits d'utilisation des terres et les questions en suspens, y compris la recherche, la collecte de données et l'analyse SIG effectuées i) de manière formelle (collecte de données municipales et régionales), et ii) de manière informelle (discussions avec les habitants).
  • Prise en compte de la documentation des informations et de l'absence de documentation. Les habitants peuvent utiliser les pâturages/prés de manière traditionnelle, avec peu ou pas de documentation sur leurs droits d'utilisation. Dans le cadre du projet, l'utilisation des terres doit être considérée à la fois dans les contextes formels/politiques et dans les contextes informels/traditionnels.
  • Communication entre les multiples organismes de gestion des terres en Arménie (État, municipalité, communauté, privé) et les désignations d'utilisation des terres (forêts, agriculture, zones protégées, terres privées). Des relations positives et une communication active avec toutes les parties prenantes conduisent à des relations de travail saines.
  • La prise en compte des politiques nationales et régionales fait partie intégrante de la garantie des droits d'utilisation des terres.
  • Budgétisation suffisante des coûts nécessaires à l'obtention des droits d'utilisation des terres.
Programme de gardes forestiers locaux

Pour mettre en œuvre efficacement les mesures de conservation, les projets ont besoin de personnes dévouées, qualifiées et formées sur le terrain et au sein de la communauté. La mise en place d'un programme de gardes forestiers locaux appelé "Caretakers" a été identifiée par ECF comme uneétape importante pour s'assurer que les objectifs de conservation sont appliqués sur le terrain et compris dans le village. Les gardiens sont des personnes locales qui connaissent et comprennent leur environnement local, qui sont capables de communiquer avec les habitants et les visiteurs et qui sont motivées pour protéger la nature. Ils sont identifiés dans le cadre du processus d'APF et sont ensuite employés par les organisations communautaires. Ils sont formés aux méthodes de conservation, équipés de matériel de communication, d'uniformes et parfois de moyens de transport, mais n'ont pas les droits légaux du personnel (gouvernemental) des zones protégées ou des gardes forestiers. Ils peuvent informer et éduquer les gens et signaler les infractions aux autorités compétentes. Les gardiens participent à la surveillance de la biodiversité, à l'éducation et à la sensibilisation et effectuent des tâches de gestion de l'AC. Ils sont responsables de la collecte des données, de la surveillance continue de la faune et de la flore et de la soumission de rapports d'avancement à l'ECF. Les gardiens constituent un point de contact clé (fiable et respecté) au sein de la communauté et illustrent les avantages socio-économiques de la conservation de la nature.

Facteurs favorables
  1. Une sélection prudente signifie que les personnes choisies sont dignes de confiance, qu'elles ont la capacité d'acquérir de nouvelles compétences, qu'elles sont ouvertes à l'acceptation de nouvelles idées et qu'elles ont la responsabilité de rendre compte et de réaliser les objectifs.
  2. Implication des gardiens dans tous les aspects du renforcement des capacités des institutions et autorités locales impliquées dans la gestion des terres et la conservation de la nature, y compris les agences forestières, les municipalités, etc.
  3. Participation à des sessions de formation utilisant les outils/compétences requis pour le poste et encourageant une éthique forte, l'honnêteté et l'engagement envers les objectifs de conservation de la nature.
Leçon apprise
  • L'émigration des jeunes est un obstacle à la recherche d'un gardien approprié pour les objectifs et l'application du projet à long terme.
  • L'éducation des communautés aux pratiques et aux applications de la gestion écosystémique remettra en question les perspectives antérieures sur la faune et la flore, tout en montrant comment la conservation peut profiter à la communauté et susciter le respect pour la fonction de gardien.
  • Les autorités locales et les organisations communautaires sont institutionnellement faibles, c'est pourquoi un renforcement général des institutions et des capacités est encouragé.
  • Le rôle des gardiens est initialement mal compris par les autorités locales. Des efforts et un accompagnement sont nécessaires pour faire comprendre que le maintien de l'ordre et l'application de la loi ne représentent qu'une partie mineure du travail des parties prenantes et que l'accent doit être mis sur la sensibilisation, la fourniture d'informations et de conseils, ainsi que sur le leadership au sein de la communauté locale.
  • Veiller à ce que les soignants reçoivent une éducation et une formation signifie que les outils et les ressources employés peuvent être accessibles et utilisés.
Engagement en faveur des objectifs de conservation par le biais d'accords de conservation

Lesaccords de conservation (AC) sont des contrats de subvention contraignants créés et approuvés par des communautés spécifiques et l'ECF. Les accords de conservation définissent des objectifs de conservation clairs, réalisables et réalistes et déterminent la portée des mesures de conservation à mettre en œuvre au sein des communautés qui démontrent qu'elles ont l'organisation, la motivation et l'engagement nécessaires pour suivre des plans de gestion de l'habitat sur dix ans. Les objectifs de conservation fixés par l'ECF et la communauté locale s'appuient sur les connaissances d'experts et les connaissances locales. Chaque accord est adapté aux besoins identifiés dans la communauté cible et au paysage local. Ces contrats engagent les communautés à protéger les écosystèmes, mais aident également les utilisateurs traditionnels des terres à les exploiter de manière durable.

Les communautés qui signent les accords de conservation ont été sélectionnées parce qu'elles ont fait preuve d'initiative, d'implication communautaire et de potentiel grâce au processus d'APP et à la création d'une organisation communautaire. Afin de garantir la durabilité des projets, le respect des accords de conservation est contrôlé. Chaque communauté doit soumettre des rapports techniques annuels. Si elles ne réalisent pas les activités prévues, les paiements au titre de l'accord peuvent être suspendus jusqu'à ce qu'elles remplissent les conditions requises, ou résiliés si elles ne respectent pas les conditions pendant plus d'un an.

Facteurs favorables
  1. Application réussie de l'APF ; pratique des communautés à l'aide d'outils, de modèles et de financements
  2. Développement d'une philosophie de soutien et d'éducation, et non de maintien de l'ordre.
  3. Sélection minutieuse des communautés qui démontrent les compétences, l'organisation et l'implication nécessaires pour mettre en place des mesures de conservation
  4. Formation et éducation pour prendre des décisions et gérer les paysages en coopération avec les idéaux de conservation de la nature.
  5. La définition claire des activités financées donne un sens à l'action des organisations communautaires.
  6. Aider les communautés à obtenir des fonds supplémentaires
Leçon apprise
  • Une expertise technique n'est nécessaire que dans de très rares cas pour des questions spécifiques liées à l'accord sur les plans de gestion de l'habitat.
  • Les estimations de coûts ont été élaborées en coopération avec les représentants des communautés locales, sur la base de leur connaissance des marchés locaux. Le résultat final est qu'un remboursement équitable et complet des coûts est fixé par les accords de conservation, ce qui permet aux organisations communautaires de mettre en œuvre les accords de conservation et d'assurer leur viabilité économique au cours de la période contractuelle.
  • Les rapports communautaires annuels comprennent : une comparaison des valeurs ciblées et réelles pour les mesures planifiées ; les développements dans les délais du projet ; un rapport financier général ; des informations sur les problèmes et l'identification des solutions possibles.
  • Chaque année, un échantillon d'accords de conservation est sélectionné pour un audit indépendant des performances par ECF ou une tierce partie. C'est l'occasion d'examiner le suivi et les rapports et une méthode pour tester la performance du processus d'accord de conservation.
  • L'examen des liens entre l'objectif de conservation et la résilience/les moyens de subsistance des populations locales permet d'orienter les projets futurs.
Impacts

ECF améliore la connectivité des habitats dans le Caucase en combinant les connaissances locales et l'action communautaire avec des données scientifiques et des pratiques modernes de gestion de l'utilisation des terres. La création d'éco-corridors relie les parcs et les zones protégées, contribuant à la préservation de la biodiversité à l'intérieur et à l'extérieur des zones protégées et au-delà des frontières nationales. L'"approche financière participative" est une approche communautaire qui fonctionne en parallèle avec les modèles de paysage. Ce processus permet à ECF d'identifier les communautés qui sont prêtes à s'engager dans des objectifs de conservation tout en développant une relation de confiance. Il s'agit de la première étape vers un "accord de conservation" et elle a des effets positifs qui permettent aux habitants de devenir des décideurs et des gardiens des ressources naturelles tout en développant la fierté et la protection des espèces clés. L'amélioration de la productivité pastorale et agricole et les incitations financières encouragent le mariage de la conservation et du bien-être de la communauté. Les "accords de conservation" récompensent les habitants et leur donnent les moyens de préserver la nature et la culture locale, ce qui conduit à la création d'organisations communautaires de conservation et de plans d'utilisation durable des terres qui considèrent la biodiversité comme faisant partie de l'économie locale. Des processus de surveillance spécifiques sont mis en œuvre, notamment la désignation de "gardiens" qui surveillent et suivent les mouvements de la faune et font respecter les lois anti-braconnage.

Bénéficiaires

Communauté d'Areni, paysage protégé d'Arpa | Communauté de Zangakatun, zone conservée par la communauté de Gndasar-Ouest (CCA) | Communauté de Sisian, Shahaponq (CCA) | Communauté de Zaritap, Zaritap (CCA) | Communauté de Yeghegis, Gndasar Est (CCA)

Objectifs de développement durable
ODD 1 - Pas de pauvreté
ODD 8 - Travail décent er croissance économique
ODD 15 - Vie terrestre
ODD 17 - Partenariats pour la réalisation des objectifs
Histoire
Fonds pour les éco-corridors - Carmen Kuntz
Le gardien arménien de l'ECF
Eco-Corridors Fund - Carmen Kuntz

L'objectif du programme des gardiens d'ECF est d'assurer une surveillance continue de la faune, de prévenir le braconnage et de coordonner l'utilisation durable des terres. Ce programme a connu un grand succès en Arménie, non seulement en termes d'initiatives de conservation, mais aussi d'implication de la communauté.

Le programme des gardiens dans le village d'Artavan, dans la province de Vayots Dzor en Arménie, est un exemple de réussite du programme. L'un des défis auxquels ECF est confronté dans les communautés arméniennes est l'émigration, les jeunes quittant les villages à la recherche d'une éducation et d'un emploi. Ganik était l'une de ces personnes, un jeune homme qui s'apprêtait à quitter le village où il avait grandi pour chercher du travail. Les dirigeants de la communauté l'ont identifié comme un membre actif et respecté de la communauté, deux qualités essentielles pour le poste de gardien. À l'issue d'un entretien, le poste de gardien lui a été proposé et il est depuis resté dans le village, où il a fondé une famille. Il a été formé aux méthodes de conservation, a reçu un uniforme, des moyens de transport ainsi que du matériel de communication et de surveillance. Il travaille en étroite collaboration avec le personnel gouvernemental de la zone protégée pour transmettre des informations sur les animaux sauvages observés et sur les infractions potentielles en matière de braconnage.

Samvel est un autre gardien qui travaille assidûment au suivi et à la surveillance de la faune, passant beaucoup de temps dans les zones montagneuses reculées à compter les chèvres Bezoar et d'autres espèces sauvages. Il est également actif dans la promotion et l'assistance au tourisme qui arrive dans la région, partageant sa connaissance des sentiers, des sites touristiques et des routes locales, ce qui fait souvent de lui le premier point de contact pour les étrangers. La liberté et l'engagement communautaire que lui confère son poste de gardien lui permettent également d'utiliser la jeep du gardien pour aider les visiteurs à se rendre aux points de départ des sentiers.

Les gardiens du paysage protégé d'Arpa ont participé à la surveillance du léopard du Caucase, confirmant l'efficacité des éco-corridors à travers les pays caucasiens. Un employé du WWF a filmé un autre jeune léopard du Caucase dans la réserve d'État de la forêt de Khosrov (à 1 heure d'Arpa), ce qui rend cette découverte encore plus spéciale. Ce léopard a parcouru environ 250 km en traversant la frontière entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie et en passant par les montagnes de Vayotz Dzor et Zangezour.

En donnant aux populations locales la formation, l'éducation et le pouvoir de décision nécessaires pour participer à la gestion active du paysage, le programme des gardiens d'ECF prouve que la conservation de la nature n'a pas à entraver l'économie locale et le mode de vie traditionnel.

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Autres contributeurs
Jernej Stritih
Fonds pour les écocorridors dans le Caucase