Projet d’appui à la consolidation de la Lutte Anti Braconnage (LAB) dans les complexes W-Arly-Pendjari (WAP Burkina) et Po-Nazinga-Sissili (PoNaSi)

AGN
Published: 03 July 2023
Last edited: 03 July 2023
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Summary

Le paysage PONASI d’une superficie de 355 000 ha, un des derniers continuums de la sous-région ouest africaine, est soumis à plusieurs menaces. Ce qui a amené plusieurs acteurs à rechercher des solutions dont le « Projet d’appui à la consolidation de la LAB dans le complexe W-Arly-PoNaSi » porté par « les Anges Gardiens de la Nature ».

Ce projet a pour objectif de participer :

  • au renforcement  et à la professionnalisation de la Lutte Anti Braconnage
  • à la stabilité des paysages PONASI et WAP.

Face à la tentative d’occupation des Aires Protégées par les Groupes Armés terroristes, il n’était plus possible d’envisager la lutte anti braconnage (LAB) de façon classique avec les seuls services forestiers et les écogardes. Il a fallu restructurer la stratégie de LAB et appliquer le principe de l’approche globale impliquant les militaires, les Eaux et Forêts, les écogardes et les communautés riveraines. Il s’est agi de mutualiser les efforts, les techniques et moyens pour les activités de LAB dans les Aires Protégées.

Classifications

Region
West and Central Africa
Scale of implementation
Local
National
Ecosystem
Forest ecosystems
Tropical deciduous forest
Theme
Adaptation
Biodiversity mainstreaming
Connectivity / transboundary conservation
Ecosystem services
Forest Management
Gender mainstreaming
Infrastructure maintenance
Land management
Local actors
Mitigation
Outreach & communications
Peace and human security
Poaching and environmental crime
Protected and conserved areas governance
Protected and conserved areas management planning
Restoration
Species management
Sustainable livelihoods
Tourism
Traditional knowledge
Species Conservation and One Health Interventions
Species Monitoring and Research
Risk communication, community engagement and behaviour change
Risk assessment
Challenges
Desertification
Drought
Extreme heat
Floods
Increasing temperatures
Land and Forest degradation
Loss of Biodiversity
Wildfires
Conflicting uses / cumulative impacts
Erosion
Ecosystem loss
Poaching
Pollution (incl. eutrophication and litter)
Unsustainable harvesting incl. Overfishing
Lack of access to long-term funding
Lack of alternative income opportunities
Physical resource extraction
Lack of infrastructure
Lack of public and decision maker’s awareness
Lack of technical capacity
Poor monitoring and enforcement
Poor governance and participation
Social conflict and civil unrest
Unemployment / poverty
Sustainable development goals
SDG 1 – No poverty
SDG 2 – Zero hunger
SDG 3 – Good health and well-being
SDG 5 – Gender equality
SDG 10 – Reduced inequalities
SDG 12 – Responsible consumption and production
SDG 13 – Climate action
SDG 15 – Life on land

Location

Nahouri, Burkina Faso | Paysage W-Arly-Pendjari
Sissili, Burkina Faso

Challenges

  • Le braconnage de subsistance (local) et braconnage commercial (transfrontalier),
  • Le pâturage du bétail,
  • L’avancée fulgurante du front agricole,
  • Les feux de brousse non maîtrisés,
  • L’accaparement des terres cultivables par des investisseurs agricoles privés (entraînant des défrichements incontrôlés)
  • La pollution des ressources naturelles par l'utilisation de pesticides et d’herbicides
  • L’orpaillage incontrôlé avec utilisation de cyanure et de mercure
  • Problèmes sécuritaires
  • La faiblesse des moyens de lutte anti braconnage

Beneficiaries

Les bénéficiaires sont les habitants des 4 communes pilotes du Centre-Ouest, du Centre-Sud du Burkina Faso. Les bénéficiaires institutionnels sont les gestionnaires, le personnel cadre du paysage PONASI, les collectivités territoriales et les écogardes.

How do the building blocks interact?

Bloc 1 :  Forte implication et collaboration avec les services de l’état pour la mise en œuvre d’une approche mixte de lutte anti braconnage

Une fois la mission définie elle a besoin d’être validée par les services de l’Etat (services forestiers et défense) et la mise en place des tableaux des effectifs et des dotations ainsi que la mise à disposition des moyens matériels et logistiques

Bloc 2 : Instruction des hommes

Les hommes des unités étant regroupés, les moyens rassemblés, il faut instruire les hommes car ils doivent envisager pouvoir utiliser les mêmes éléments pour une montée progressive en capacité, avec des expériences de terrain et de nouvelles formations. Chaque entité participant aux opérations se renforce.

Bloc 3 : Collaboration et implication des communautés

Les communautés participent aux succès des opérations de sécurisation et de protection des Aires Protégées en mettant à disposition du projet de jeunes gens recrutées comme éco-gardes et pisteurs-guides.

Impacts

La conduite du projet PONASI BIOPAMA et UE a permis : d’apurer le complexe PONASI et d’inverser la tendance à la dégradation de sa biodiversité occasionnée par les activités illicites d’exploitation et d’occupation.

On enregistre donc :

  • Une amélioration de la connaissance du terrain par le personnel affecté à la lutte anti braconnage (LAB) et par les forces de défense et de sécurité (FDS).

Les unités de l’armée ne connaissaient pas bien le terrain du complexe PONASI et les comportements adaptés en forêt. La zone du parc Kaboré Tambi (PNKT) était très peu connue, même par les Eco gardes et agents des Eaux et Forêts.

  • Une amélioration de la collaboration et l’instauration d'un climat de confiance entre les différentes unités/forces déployées

Les hommes ont tous été instruits dans les domaines technique et tactique et dans la connaissance de la faune et du milieu forestier. Cette instruction fut très bénéfique et a permis aux hommes de renforcer leurs connaissances dans les différents domaines nécessaires à la pratique de la lutte anti braconnage et de mieux se connaître.

  • Une reprise des activités économiques dans le paysage PONASI

Les activités économiques en arrêt dans la zone PONASI après les attaques terroristes de 2019 ont repris dès la fin des premières opérations. Les populations se sentent à nouveau en confiance.

Story

AGN

Le braconnage et la déforestation sont la pire menace qui pèse sur de nombreuses espèces animales et végétales d’Afrique.

Le braconnage criminel peut rapporter sur le marché noir de très gros revenus valant plus de cent fois le revenu moyen des villageois qui vivent autour des Aires Protégées.

Au BURKINA FASO, pour arriver à contrer le braconnage criminel, nous avions décidé d’agir à plusieurs niveaux et sur les causes – former le personnel, organiser des patrouilles, et des campagnes en faveur de mesures plus musclées pour combattre le commerce illégal d’espèces animales, aide aux communautés.

Une expérience pilote a donc été lancée dans et autour du complexe PONASI. Cette expérience qui consistait à recruter les enfants du terroir et à les former comme écogardes pour la surveillance des Aires Protégées a été combattue par l’ensemble des villages riverains qui voyaient l’écogarde comme celui qui vient les empêcher de profiter de la brousse.

 Mais en 2019, aux pressions « classiques » sont venus s’ajouter les problèmes sécuritaires auxquels le pays tout entier est confronté depuis 2015.

La zone du projet enregistre ses premières attaques d’envergures en juillet 2019 et qui n’ont cessé de se multiplier pendant les mois d’août et septembre 2019 causant plusieurs décès dont trois gendarmes et plusieurs civils.

En vue de participer à la sécurisation du complexe et à la stabilisation de la sécurité dans la zone du projet, l’association AGN a lancé avec l’ensemble des forces de défense et de sécurité un certain nombre d’activités dont:

-              La mise en place d’une cellule Renseignement basée sur des capteurs pour la collecte des informations et évènements majeurs,

-              L’organisation d’opérations de lutte anti braconnage et d’apurement dans l’ensemble du complexe PONASI.

Notre mission va ainsi donc évoluer. Elle ne consiste plus seulement à surveiller des gens qui viennent tuer du gibier ou couper des arbres, elle devient un problème de sûreté nationale.

Les éco-gardes sont devenus ainsi la première force barrière protégeant les populations et permettent ainsi un retour de la quiétude et une relance de l’activité économique après ces séries d’attaques terroristes.

Depuis ces interventions de 2019 une complicité s’est installée entre les populations du paysage PONASI et les éco-gardes qui sont désormais vus comme des sauveurs.

Contributed by

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Benjamin Yworega BASSONO LES ANGES GARDIENS DE LA NATURE (AGN BURKINA FASO)

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