Projet d’appui à la consolidation de la Lutte Anti Braconnage (LAB) dans les complexes W-Arly-Pendjari (WAP Burkina) et Po-Nazinga-Sissili (PoNaSi)

Solution complète
Signature de convention entre la Direction Générale des Eaux et Forêts (DGEF) et l'ONG AGN
AGN

Le paysage PONASI d’une superficie de 355 000 ha, un des derniers continuums de la sous-région ouest africaine, est soumis à plusieurs menaces. Ce qui a amené plusieurs acteurs à rechercher des solutions dont le « Projet d’appui à la consolidation de la LAB dans le complexe W-Arly-PoNaSi » porté par « les Anges Gardiens de la Nature ».

Ce projet a pour objectif de participer :

  • au renforcement  et à la professionnalisation de la Lutte Anti Braconnage
  • à la stabilité des paysages PONASI et WAP.

Face à la tentative d’occupation des Aires Protégées par les Groupes Armés terroristes, il n’était plus possible d’envisager la lutte anti braconnage (LAB) de façon classique avec les seuls services forestiers et les écogardes. Il a fallu restructurer la stratégie de LAB et appliquer le principe de l’approche globale impliquant les militaires, les Eaux et Forêts, les écogardes et les communautés riveraines. Il s’est agi de mutualiser les efforts, les techniques et moyens pour les activités de LAB dans les Aires Protégées.

Dernière modification 03 Jul 2023
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Contexte
Challenges addressed
Désertification
Sécheresse
Chaleurs extrêmes
Inondations
Hausse des températures
Dégradation des terres et des forêts
Perte de biodiversité
Incendies
Utilisations conflictuelles / impacts cumulatifs
Érosion
Perte de l'écosystème
Braconnage
Pollution (y compris eutrophisation et déchets)
Récolte non durable, y compris la surpêche
Manque d'accès au financement à long terme
Manque d'autres possibilités de revenu
Extraction de ressources matérielles
Manque d'infrastructures
Manque de sensibilisation du public et des décideurs
Manque de capacités techniques
Mauvaise surveillance et application de la loi
Mauvaise gouvernance et participation
Conflit social et troubles civils
Chômage / pauvreté
  • Le braconnage de subsistance (local) et braconnage commercial (transfrontalier),
  • Le pâturage du bétail,
  • L’avancée fulgurante du front agricole,
  • Les feux de brousse non maîtrisés,
  • L’accaparement des terres cultivables par des investisseurs agricoles privés (entraînant des défrichements incontrôlés)
  • La pollution des ressources naturelles par l'utilisation de pesticides et d’herbicides
  • L’orpaillage incontrôlé avec utilisation de cyanure et de mercure
  • Problèmes sécuritaires
  • La faiblesse des moyens de lutte anti braconnage
Scale of implementation
Local
National
Ecosystems
Forêt de feuillus tropicaux
Thème
L'intégration de la biodiversité
Gestion des espèces
Braconnage et la criminalité environnementale
Adaptation au changement climatique
Atténuation du changement climatique
Connectivité / conservation transfrontières
Services écosystèmiques
Restauration
L'intégration du genre
Gouvernance des Aires protégées et conservées
Paix et sécurité humaine
Moyens d'existence durables
Infrastructure maintenance
Acteurs locaux
Connaissances traditionnelles
Land management
Gestion et Planification des Aires protégées et conservées
Sensibilisation et communications
Forest Management
Tourisme
Emplacement
Nahouri, Burkina Faso
Sissili, Burkina Faso
Afrique occidentale et centrale
Traiter
Summary of the process

Bloc 1 :  Forte implication et collaboration avec les services de l’état pour la mise en œuvre d’une approche mixte de lutte anti braconnage

Une fois la mission définie elle a besoin d’être validée par les services de l’Etat (services forestiers et défense) et la mise en place des tableaux des effectifs et des dotations ainsi que la mise à disposition des moyens matériels et logistiques

Bloc 2 : Instruction des hommes

Les hommes des unités étant regroupés, les moyens rassemblés, il faut instruire les hommes car ils doivent envisager pouvoir utiliser les mêmes éléments pour une montée progressive en capacité, avec des expériences de terrain et de nouvelles formations. Chaque entité participant aux opérations se renforce.

Bloc 3 : Collaboration et implication des communautés

Les communautés participent aux succès des opérations de sécurisation et de protection des Aires Protégées en mettant à disposition du projet de jeunes gens recrutées comme éco-gardes et pisteurs-guides.

Building Blocks
Forte implication et collaboration avec les services de l’Etat pour la mise en œuvre d’une ap-proche mixte de lutte anti braconnage

L’implication et la collaboration des autorités administratives, militaires et paramilitaires représentant l’Etat a permis tout au long du projet de lancer des opérations mixtes de grandes envergures en matière de lutte anti braconnage à même de dissuader toute velléité d’occupation des Aires Protégées au regard du niveau d’insécurité.

Cette implication forte de l'Etat a permis la réunion des différents acteurs de la sécurité locale (FDS) autour d’une même table en les amenant à fédérer leurs efforts en vue d’atteindre des objectifs communs.

La collaboration entière de l’armée pour ces genres d'activités est indispensable et a été réelle dans le cadre de ce projet et a permis l'équipement en matériels de protection, en armes et munitions de tous les membres des unités mixtes.

Enabling factors

- La réunion des différents acteurs de la sécurité locale (FDS) autour d’une même table,

- La logistique et la mutualisation des moyens (financiers, matériels et techniques),

- La coordination des activités

Lesson learned

La logique d’une approche globale mixant les forces disponibles est adaptée au terrain spécifique des Aires Protégées permettant la reconquête et le contrôle complet de ces zones protégées, encore trop souvent inaccessibles, condition nécessaire pour une sécurisation plus large des paysages.

Instruction des hommes

La formation des hommes a été un facteur déterminant dans la réussite des opérations de lutte anti braconnage.

Les différents éléments n’avaient pas les mêmes procédés de travail, le même rythme de travail et la même rigueur.

Les hommes ont donc tous été instruits dans le domaine technique et tactique et dans la connaissance de la faune et du milieu forestier. Cette instruction fut très bénéfique et a permis aux hommes de renforcer leurs connaissances dans les différents domaines (Combat en forêt, secourisme au combat, IST, ISTC, Navigation, Conduite opérationnelle des motos, défense de camp, préparation logistique et opérationnelle des missions, RETEX, etc.). Au total 10 modules de formation opérationnelle sont dispensés chaque fois qu’une projection de force était envisagée.

Les renforcements de capacités accumulés grâce aux opérations portées par le projet devraient être maintenus pour des opérations futures car favorise une collaboration étroite et un climat de confiance les différentes unités déployées.

Enabling factors
  • Une même formation pour toutes les unités projetées,
  • Une meilleure coordination,
Lesson learned

Lorsque les éléments constitutifs des unités mixtes reçoivent les mêmes formations cela permet à chacun de mieux connaître son rôle et le commandement et les actions de terrains sont plus efficaces

Collaboration et implication des communautés

La collaboration avec les populations a été d’un très bon soutien à la réussite des opérations de lutte anti braconnage et doit être maintenue afin de renforcer la confiance et étoffer les sources de renseignement indispensables pour des actions bien ciblées dans les Aires Protégées (AP).

L’objectif de nouvelle confiance des populations envers les forces de sécurité et de défense (FDS) et d’un climat de sérénité a été atteint à 100% dans le cadre du projet. Les unités mixtes ont pu disposer des éco-gardes issus des communautés mais également ont pu interagir avec les populations, échanger avec elles tout en leur redonnant confiance. Ce contact entre les unités mixtes et les populations étaient des moments forts et uniques qui mériteraient d’être renouvelés.

Aussi des cellules de contact (cellule de renseignement) issues des communautés ont pu être mises en place avec pour mission globale d’infiltrer la zone couverte par le complexe PONASI afin de déceler toute activité suspecte de nature braconnière ou criminelle, faire remonter rapidement le renseignement, le traiter, l’analyser, déclencher ou faire déclencher une action.

Enabling factors
  • Participation des communautés aux opérations de lutte anti braconnage avec les éco-gardes issus de leurs villages,
  • Participation des communautés aux opérations de collecte de l’information à travers les réseaux de renseignement communautaire issus de leurs villages
Lesson learned

 

L’inter action permanente entre unités mixtes de lutte anti braconnage et les populations riveraines permet une meilleure couverture du paysage et l’obtention plus rapide de résultats pour une meilleure protection et sécurisation des Aires Protégées.

Impacts

La conduite du projet PONASI BIOPAMA et UE a permis : d’apurer le complexe PONASI et d’inverser la tendance à la dégradation de sa biodiversité occasionnée par les activités illicites d’exploitation et d’occupation.

On enregistre donc :

  • Une amélioration de la connaissance du terrain par le personnel affecté à la lutte anti braconnage (LAB) et par les forces de défense et de sécurité (FDS).

Les unités de l’armée ne connaissaient pas bien le terrain du complexe PONASI et les comportements adaptés en forêt. La zone du parc Kaboré Tambi (PNKT) était très peu connue, même par les Eco gardes et agents des Eaux et Forêts.

  • Une amélioration de la collaboration et l’instauration d'un climat de confiance entre les différentes unités/forces déployées

Les hommes ont tous été instruits dans les domaines technique et tactique et dans la connaissance de la faune et du milieu forestier. Cette instruction fut très bénéfique et a permis aux hommes de renforcer leurs connaissances dans les différents domaines nécessaires à la pratique de la lutte anti braconnage et de mieux se connaître.

  • Une reprise des activités économiques dans le paysage PONASI

Les activités économiques en arrêt dans la zone PONASI après les attaques terroristes de 2019 ont repris dès la fin des premières opérations. Les populations se sentent à nouveau en confiance.

Beneficiaries

Les bénéficiaires sont les habitants des 4 communes pilotes du Centre-Ouest, du Centre-Sud du Burkina Faso. Les bénéficiaires institutionnels sont les gestionnaires, le personnel cadre du paysage PONASI, les collectivités territoriales et les écogardes.

Sustainable Development Goals
ODD 1 - Pas de pauvreté
ODD 2 - Faim "zéro"
ODD 3 - Bonne santé et bien-être
ODD 5 - Égalité entre les sexes
ODD 10 - Inégalités réduites
ODD 12 - Consommation et production responsables
ODD 13 - Mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques
ODD 15 - Vie terrestre
Story
AGN
Opération d'apurement du complexe PONASI
AGN

Le braconnage et la déforestation sont la pire menace qui pèse sur de nombreuses espèces animales et végétales d’Afrique.

Le braconnage criminel peut rapporter sur le marché noir de très gros revenus valant plus de cent fois le revenu moyen des villageois qui vivent autour des Aires Protégées.

Au BURKINA FASO, pour arriver à contrer le braconnage criminel, nous avions décidé d’agir à plusieurs niveaux et sur les causes – former le personnel, organiser des patrouilles, et des campagnes en faveur de mesures plus musclées pour combattre le commerce illégal d’espèces animales, aide aux communautés.

Une expérience pilote a donc été lancée dans et autour du complexe PONASI. Cette expérience qui consistait à recruter les enfants du terroir et à les former comme écogardes pour la surveillance des Aires Protégées a été combattue par l’ensemble des villages riverains qui voyaient l’écogarde comme celui qui vient les empêcher de profiter de la brousse.

 Mais en 2019, aux pressions « classiques » sont venus s’ajouter les problèmes sécuritaires auxquels le pays tout entier est confronté depuis 2015.

La zone du projet enregistre ses premières attaques d’envergures en juillet 2019 et qui n’ont cessé de se multiplier pendant les mois d’août et septembre 2019 causant plusieurs décès dont trois gendarmes et plusieurs civils.

En vue de participer à la sécurisation du complexe et à la stabilisation de la sécurité dans la zone du projet, l’association AGN a lancé avec l’ensemble des forces de défense et de sécurité un certain nombre d’activités dont:

-              La mise en place d’une cellule Renseignement basée sur des capteurs pour la collecte des informations et évènements majeurs,

-              L’organisation d’opérations de lutte anti braconnage et d’apurement dans l’ensemble du complexe PONASI.

Notre mission va ainsi donc évoluer. Elle ne consiste plus seulement à surveiller des gens qui viennent tuer du gibier ou couper des arbres, elle devient un problème de sûreté nationale.

Les éco-gardes sont devenus ainsi la première force barrière protégeant les populations et permettent ainsi un retour de la quiétude et une relance de l’activité économique après ces séries d’attaques terroristes.

Depuis ces interventions de 2019 une complicité s’est installée entre les populations du paysage PONASI et les éco-gardes qui sont désormais vus comme des sauveurs.

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