Combat des feux de forêt dans la région du volcan Tacaná
La Réserve de biosphère du volcan Tacaná, située aux confins du Mexique et du Guatemala, constitue une grande richesse biologique et culturelle. La région est le berceau de la culture des Mames. S’ajoute à ce patrimoine culturel une incroyable biodiversité d’espèces endémiques menacées cependant par les activités humaines, principalement le feu de forêt. En effet, chaque année, des hectares entiers de forêt sont détruits par des incendies volontaires. Les gardiens de parc de la CONANP [Commission nationale des aires naturelles protégées du Mexique] dispensent une formation sur le combat des feux de forêt à des brigades de volontaires au sein des communautés de la région.
Contexte
Challenges addressed
1. financiers : les ressources de la CONANP se réduisent comme peau de chagrin alors que la présence de brigades de volontaires est indispensable;
2. environnementaux : le changement climatique entraîne des conditions de faible humidité propices à la propagation des feux de forêt;
3. sociaux : l’agriculture sur brûlis qui est le mode de production traditionnel.
Emplacement
Traiter
Summary of the process
Les éléments clés sont indissociables. La formation du personnel de la CONANP est essentielle pour assurer celles des brigades de volontaires, et qui est indispensable à la transmission d’un message approprié aux habitants.
L’association des trois éléments clés contribue à éviter les feux de forêt dans la Réserve, et d’assurer une réponse rapide en cas d’incident.
Building Blocks
Formation et préparation du personnel
Il est important que des membres du personnel de la CONANP soient formés et spécialisés en gestion des feux de forêt. C’est pourquoi la Commission a obtenu des subventions pour que son personnel puisse suivre les cours de la CONAFOR [Commission nationale forestière du Mexique] en partenariat avec le Service national des forêts des États-Unis. La CONANP doit couvrir les indemnités afférentes.
Enabling factors
Des partenariats avec la CONAFOR et des organismes spécialisés dans la gestion des feux.
Un personnel désireux d’acquérir de nouvelles connaissances.
Lesson learned
Les possibilités de formation sont nombreuses. Il faut une planification efficiente du temps pour les mettre à profit.
Il est nécessaire d’investir dans ces formations, car elles sont fondamentales pour que le personnel de la CONANP puisse à son tour assurer l’apprentissage initial des brigades de volontaires.
La formation est ouverte aussi bien aux hommes qu’aux femmes.
Formation des brigades de volontaires
Une fois formés par la CONANP en partenariat avec la CONAFOR, les combattants de feux de forêt convoquent, forment et équipent à leur tour des membres des communautés de la région du volcan en vue de constituer des brigades de volontaires locales. D’autres fonds peuvent compléter le budget de la CONANP. En 2020, par exemple, le FONCET [Fonds de conservation El Triunfo] a donné un camion pour assurer le transport des brigades de volontaires dans la région.
À ce jour, 45 membres des communautés de la région du volcan sont formés au combat des feux de forêt.
Enabling factors
Une bonne relation entre les communautés et les autorités de la CONANP et d’autres organismes, car ce sont elles qui convoquent les personnes.
Leur présence à proximité de la Réserve permet aux membres des brigades de volontaires d’arriver rapidement sur les lieux, au besoin.
Des échanges d’expériences et une bonne relation avec les brigades de volontaires du Guatemala, étant donné que le volcan est transfrontalier.
Lesson learned
Le budget des formations doit couvrir le matériel. Il est arrivé plusieurs fois que des brigades de volontaires dûment formées ne disposent pas du matériel requis pour aller combattre des feux.
C’est pourquoi il faut prévoir un budget pour outiller les équipes, et remplacer le matériel endommagé. Il est fondamental de mettre tout en œuvre pour que le travail soit effectué en réduisant les risques.
Formation au sein des communautés
Outre la mission de combattre les feux de forêt, les brigades de volontaires incitent la population des communautés avoisinantes à réduire l’usage de l’agriculture sur brûlis. Pour ce faire, elles leur rendent visite pour les sensibiliser à la norme officielle mexicaine NOM 015 qui régit l’utilisation de l’agriculture sur brûlis.
L’exercice mène à des ententes consistant à éviter l’usage de cette pratique dans les sites à proximité de la Réserve, et, dans certaines conditions, à les programmer dans des lieux autorisés.
Enabling factors
La formation en communication des brigades de volontaires.
Du matériel complémentaire fourni au cours des échanges avec les producteurs.
Lesson learned
Les membres des brigades de volontaires sont issus des communautés de la région du volcan, c’est pourquoi leur message est bien reçu par la population locale.
Les activités doivent être programmées de sorte que les échanges au sujet de l’agriculture sur brûlis se fassent avant le début de la saison des semailles lorsque cette pratique est utilisée.
Il convient d’assurer un message continu par divers moyens, notamment des discussions, des prospectus, du matériel didactique, des affiches, la radio, etc.
Impacts
Un programme efficace de réponses rapides aux feux de forêts, tant au Mexique qu’au Guatemala.
Trente gardiens formés et équipés.
La source d’inspiration pour d’autres femmes qu’offre l’exemple de Heidy.
Beneficiaries
Trente personnes formées au combat des feux de forêt.
Les familles de la région du volcan.
L’ensemble de la population qui bénéficie des services éco-systémiques de la Réserve, dont l’eau, l’air pur, le captage du carbone et les pollinisateurs.
Sustainable Development Goals
Story
Pour Heidy Sánchez, qui lutte contre les incendies, il importe peu qu’on soit homme ou femme, ce qui compte c’est de faire le travail.
Le volcan Tacaná, le point le plus élevé de la Sierra Madre au Chiapas, à la frontière avec le Guatemala, s’élève à 4 092 m au-dessus du niveau de la mer. Le Tacaná revêt une grande importance culturelle et biologique et renferme les derniers vestiges de la culture MAME. Il tire son nom du vocable quiché mam qui signifie père, grand-père ou ancêtre. Au Guatemala, on appelle encore ainsi les divinités de la montagne qui arrosent les cultures.
La réserve abrite des espèces très importantes comme la paruline à tête rose, le paon et le quetzal. Les forêts de cette réserve de biosphère, d'importance mondiale, captent l'eau de l'une des régions les plus pluvieuses du Mexique qui fournit cette ressource et assure le maintien d'autres éléments environnementaux de grande importance pour la biodiversité. Cette réserve fait partie du réseau MAB (L'Homme et la biosphère).
Dans cette réserve administrée par la Commission nationale des aires naturelles protégées (CONANP), Heidy se consacre à une activité de grande importance pour la conservation des écosystèmes : la surveillance des feux et la lutte contre les incendies de forêts. Elle affirme que le fait d’être femme et de petite stature ne l’a jamais empêchée de se tailler une place comme professionnelle de la lutte contre les incendies.
Forts de leur expérience, Heidy et ses compagnons ont formé une brigade de lutte contre les incendies de 15 personnes et sont en train d’en mettre sur pied plusieurs autres de 30 personnes dans cette réserve, ce qui contribue à limiter les incendies sur les deux flancs du volcan, soit du côté mexicain et du côté guatémaltèque, grâce à des échanges avec des brigades du Guatemala.
Le travail de Heidy et de ces brigades revêtira de plus en plus d’importance au fil du temps étant donné que le changement climatique entraîne une hausse de la température et une diminution de l’humidité dans le milieu ambiant ce qui rend les écosystèmes vulnérables aux incendies. Il est vital de conserver ces écosystèmes pour maintenir l’équilibre environnemental dont nous dépendons tous.
Heidy est une véritable ambassadrice de #NaturePourTous, un mouvement mondial visant à inspirer l’amour de la nature.