
Conservation renforcée des populations de léopards (Panthera pardus) du bassin versant de la rivière Bafing, République de Guinée

La population de léopards du bassin versant de la rivière Moyen Bafing est passée du statut d'animal emblématique à celui d'animal ennemi de l'homme. Les migrations de population ont augmenté le braconnage et la destruction de l'habitat. Le projet a identifié le manque de connaissances sur l'espèce et la perte de son habitat comme des problèmes majeurs. À cela s'ajoutent les mauvaises pratiques agricoles. Un programme de biosurveillance a été mis en place avec la participation des écogardes de la communauté, ce qui a permis de connaître la distribution spatiale du léopard dans la région. Un cadre de dialogue a été mis en place pour faciliter les échanges entre les communautés. Un programme de régénération des habitats forestiers a été mis en place avec la participation des communautés. Un programme de sensibilisation par le biais de campagnes théâtrales et d'éducation à l'environnement a été mis en place. Environ 600 ha de forêt en cours de restauration, plus de 900 élèves et parents ont appris les bonnes pratiques respectueuses de l'environnement. Les taux de braconnage ont diminué. Ce projet fait partie de l'initiative Save Our Species African Wildlife de l'UICN, qui est cofinancée par l'Union européenne.
Impacts
Le projet a contribué à la création du parc national du Moyen Bafing (6767 km2), qui améliore le statut de conservation des léopards dans cette région. Les communautés locales ont changé leur perception des carnivores et des autres animaux sauvages vivant dans la région. Plusieurs conflits ont été évités et d'autres résolus grâce à des outils de prévention. Les taux de braconnage ont été considérablement réduits grâce aux patrouilles communautaires et à l'application de la loi. Bien que le processus de restauration des forêts soit long, il y a eu une régénération des forêts dégradées sur une superficie de 569,48 ha d'habitat critique pour le léopard africain qui bénéficient des efforts de régénération des forêts en utilisant l'approche de la régénération écologique naturelle.
Binta SOW's, l'écogarde communautaire du projet, déclare que ce projet a contribué à réduire les conflits entre les éleveurs et le parc dans son village. Elle a observé une augmentation de la sensibilité de sa communauté aux questions environnementales. Elle souhaite que ce projet se poursuive.
En outre, entre 65%-68% et 74%-81% des forêts-galeries et des forêts ouvertes ont été protégées contre les incendies de forêt causant des dommages au cours de la saison des incendies 2020-2021 et 2021-2022 et avec la participation de 8.750 et 11.821 membres de la communauté locale respectivement. Depuis 2018, 89 plaintes au total ont été reçues, dont 35 dans le cadre du présent projet. Chaque année, le nombre de plaintes et de griefs diminue, passant de 46 en 2020 à 15 en 2021 et à 9 jusqu'à présent en 2022.
Objectifs de développement durable
Histoire
Au total, 20 613 personnes ont bénéficié du présent projet grâce à la mise en œuvre du programme d'écogarde communautaire (42 personnes recrutées avec le soutien du projet) et du programme de régénération des forêts et de gestion des feux de forêt (20 571 personnes ont reçu une compensation financière pour leurs efforts), avec des effets directs sur la réduction de la pauvreté et l'amélioration des moyens de subsistance. En outre, 20 790 membres de la communauté ont participé à divers programmes de sensibilisation tels que des visites théâtrales (12 595 personnes touchées), des cercles d'écoute (6 399 personnes touchées) et le Club PAN (1 796 enfants) pour en apprendre davantage sur la conservation de la faune et de la nature et sur la gestion des zones protégées.