Des moyens de subsistance résilients et une protection contre les inondations et sécheresses grâce à la gestion durable des ressources naturelles

Solution complète
Mares d'Afito
GIZ Maïthé Rosier
Le projet « Réserve de biosphère transfrontalière du Delta du Mono » vise la protection et l’utilisation durable de la biodiversité et des services écosystémiques dans le Delta du Mono en contribuant au développement durable surtout des communautés locales. L’introduction des mesures de gestion durable des ressources forestières et halieutiques contribue à augmenter la résilience des populations locales en face des défis climatiques existants tels que les inondations et la sécheresse.
Dernière modification 02 Oct 2020
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Contexte
Challenges addressed
Précipitations erratiques
Dégradation des terres et des forêts
Récolte non durable, y compris la surpêche
Manque d'accès au financement à long terme
Manque d'autres possibilités de revenu
Manque de capacités techniques
Chômage / pauvreté
Le climat de la zone est caractérisé par une variabilité importante de précipitation, entrainant de plus en plus l'érosion, l’envasement des cours d’eau et les inondations. Les inondations, en alternance avec des périodes de sécheresse, causent des dommages aux humains et leurs biens et augmentent le risque de mauvaises récoltes agricoles (p.ex. inondations de 2010). La majorité de la population locale vit en dessous du seuil de pauvreté et dépend fortement des ressources naturelles. Néanmoins, la disponibilité des services écosystémiques vient d’être réduite par une utilisation non durable des terres et leur importance pour la régulation de l'eau, la protection contre les inondations et l’approvisionnement des populations n’est guère reconnue par les administrations compétentes. La zone se trouve en aval du barrage de Nangbeto, dont la gestion joue fortement sur le débit du fleuve et un deuxième barrage (Adjarala), aussi en amont de la région, est en train d’être construit.
Scale of implementation
Local
Intranational
National
Multinational
Ecosystems
Forêt de feuillus tropicaux
Forêt de conifères tropicaux
Estuaire
Mangrove
Piscine, lac, étang
Rivière, ruisseau
Zones humide (marécage, marais, tourbière)
Thème
Fragmentation et la dégradtion de l'habitat
Adaptation au changement climatique
Réduction des risques de catastrophes
Services écosystèmiques
Gouvernance des Aires protégées et conservées
Moyens d'existence durables
Acteurs locaux
Gestion et Planification des Aires protégées et conservées
Emplacement
Athieme, Mono, Benin
Afrique occidentale et centrale
Traiter
Summary of the process
Pour assurer l’appropriation par les bénéficiaires et la durabilité de l’approche, des aires protégées ainsi que leurs règles de gestion ont été établies d’une manière participative (Bloc constitutif I). Ces aires, avec le statut d’aire centrale et zone tampon, seront gérées par des associations locales de gestion. Dans le but d’intégrer les zones individuelles dans une planification spatiale plus large, les autorités territoriales ont été formé sur l’Intégration des services écosystémiques dans la planification (Bloc constitutif II) pour une meilleure gestion de la zone de transition qui impactera sur les aires centrales et zones tampon à leur intérieur.
Building Blocks
Gestion participative des ressources naturelles
Des éléments essentiels pour la conservation de la biodiversité et des services écosystémiques pour le développement durable sont la participation équitable des acteurs et le développement organisationnel des associations locales de gestion. Le projet s’est appuyé sur les initiatives locales existantes pour identifier des zones d’intérêt écologique, économique et social pour lesquelles il y a une volonté des populations de les protéger et gérer. Basé sur ces initiatives, le projet a soutenu la création des associations locales de gestion qui ont ensuite reçu des autorités territoriales le mandat de gérer les aires centrales et zones tampons de leur région. Elles ont l’appui technique du projet pour leur développement organisationnel ainsi qu’en matière de gestion technique et financière, y inclus la surveillance des règles d’utilisation de leurs ressources. Ces règles d'utilisation ont été élaborées de manière participative pour chaque aire centrale et zone tampon. Pour cela, une série de séances de concertation a été organisée pour chaque région par des ONG locales partenaires du projet. Les règles conçues par la population ont été rédigées par un juriste pour garantir leur conformité avec les lois en vigueur.
Enabling factors
Appropriation par les bénéficiaires : processus participatif de création de la réserve et d’élaboration des règles de gestion ; surveillance et suivi écologique participatif. Sécurité foncière : les zones de protection communautaires et traditionnelles (p.ex. les forêts sacrées) ont reçu un statut juridique. Association de gestion dotée de statut claire et mandat : reconnaissance de leur statut et fonctions par les actes légaux.
Lesson learned
Dans un contexte où il n’y a pas de droit foncier clair et fiable, des diverses acteurs (propriétaires coutumiers des terres, utilisateurs « de facto », autorités territoriales) doivent être impliqués dans la discussion de l’utilisation future des terres afin d’arriver à un accord légalement reconnu qui sera accepté et honoré à long terme. Concernant les règles de gestion durable dans les zones tampon, le défi consistait à élaborer des règles et sanctions conformes à la législation nationale et applicables au niveau local. Pour cela, une série de séances de concertation a été réalisé pour permettre à la population de se donner elle-même de règles pour les cas qui ne sont pas encore règlementé par des lois. Dû à leur manque de connaissances dans ces matières, souvent les utilisateurs ont perçu la réduction de leurs ressources naturelles, mais ils l’ont attribuée plutôt à des motives externes (sorcellerie, volonté de Dieu, etc.) que à la surexploitation causée par eux.
Intégration des services écosystémiques dans la planification
Malgré la forte dépendance de l’économie locale et nationale des ressources naturelles, le concept des services écosystémiques est nouveau pour la plupart des décideurs au Bénin et au Togo. En outre, en raison du manque de connaissances sur les processus naturels, la perte de ces ressources a été notée, mais leur déclin n'a souvent pas été attribué aux pratiques actuelles. Les plans de développement communaux existants se concentrent sur des secteurs tels que l'eau, l'agriculture et les infrastructures, sans tenir compte de l'importance des services écosystémiques. Une formation sur « l’Intégration des services écosystémiques dans la planification du développement » a permis aux parties prenantes des différents secteurs d’échanger sur les enjeux de conservation des services écosystémiques du Delta du Mono et de comprendre le lien entre la conservation de ces services et le développement durable de la région. Afin d'améliorer le processus d'élaboration des plans et de renforcer les capacités des décideurs aux niveaux local et régional, plusieurs ateliers ont été organisés dans le but de familiariser les acteurs avec l'approche « services écosystémiques » et son application au cours du processus de planification.
Enabling factors
• Approche participative intégrant des acteurs et décideurs de multiples niveaux et secteurs. • Focus sur l’utilité des services écosystémiques pour le développement économique de la région. • Existence/ création d’un bon niveau de connaissances des processus naturelles (cycle d’eau, fertilité des sols, pollinisation, etc.) • Existence de matériel de formation sur l’approche de l’intégration des services écosystémiques dans la langue du pays (pour en savoir plus).
Lesson learned
• Un défi majeur dans le cadre de la sensibilisation et formation des acteurs/décideurs est le fait qu’il y a de grandes lacunes de connaissances de base concernant des processus naturelles (cycle d’eau etc.) et les projections climatiques. Donc, il s’avérait nécessaire de former les décideurs pas seulement sur les étapes de l’intégration des services écosystémiques dans les plans, mais aussi sur les liens de ces services avec les secteurs d’intérêt ainsi que sur les mesures concrètes pour assurer le bon fonctionnement des processus naturelles et, donc, la disponibilité des services écosystémiques à long terme. Par conséquent, le processus d’assistance technique prend beaucoup de temps. • En outre, peu de matériel didactique (manuels, filmes, etc.) sur les services écosystémiques est disponible en français et les matériaux didactiques en anglais ne sont pas facilement compréhensibles pour une grande partie des décideurs béninois et togolais.
Resources
Impacts
La Réserve de Biosphère transfrontière du Mono, créée en 2016, s’étend sur 3499 km2 le long de la frontière du Bénin et du Togo, formée par le fleuve Mono. 434 km2 sont désignés comme zones tampon, où le focus est mis sur l’utilisation durable des ressources naturelles. La mise en œuvre des activités de gestion durable des ressources est encore à ses débuts. Les impacts attendus sur le plan de la réduction des risques pour les populations locales incluent : • La sécurisation des moyens de subsistance et des activités génératrices de revenus basés sur les services écosystémiques, notamment la pêche et l’exploitation des produits forestiers (gibier, PFNL, bois-énergie…) ; • Une diversification des activités génératrices de revenus : en face d’une baisse de la production agricole éventuelle, causé par des conditions climatiques extrêmes, des activités alternatives basées sur une exploitation durable des ressources forestières et halieutiques pourraient gagner en importance ; • Une meilleure régulation de la disponibilité d’eau par la gestion durable des forêts, principalement des forêts humides, qui améliora la capacité de rétention d’eau dans la zone ; • Une atténuation de l’érosion des berges des cours d’eau : la réhabilitation/reforestation des mangroves le long des berges aura un effet stabilisateur et réduira l’érosion et la charge sédimentaire du fleuve.
Sustainable Development Goals
ODD 1 - Pas de pauvreté
ODD 2 - Faim "zéro"
ODD 7 - Énergie propre et d'un coût abordable
ODD 13 - Mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques
ODD 15 - Vie terrestre
Story
COSOL PG 2016
Planting of mangroves
COSOL PG 2016
La zone du Delta du Mono est régulièrement soumise à des inondations. Cette situation est aggravée par l’envasement des cours d’eau dû à l’érosion de leurs berges. Cependant, la plantation des mangroves effectuée dans la réserve de biosphère permet d’atténuer les impacts négatifs des inondations pour les populations locales. Selon M. Assion Anani, le président d’une des associations de gestion au Togo, avant, l’eau envahissait pratiquement tous les villages chaque année. Les mangroves plantées sur les berges des cours d’eau les stabilisent et évitent leur érosion ainsi que l’ensablement des cours d’eau. Ainsi des dommages aux villages peuvent être diminués. Les autorités territoriales profitent également de la fonction régulatrice des forêts pour la protection des infrastructures. M. Amavi Joseph Anani, le maire de la Commune d’Athiémé au Bénin, explique que la crue du Mono a déjà plusieurs fois eu des impacts destructifs sur l’infrastructure, notamment les pistes. Au lieu d’attendre des investissements lourds de l’état central, le Conseil communal s’est engagé à lancer la plantation des palétuviers le long du fleuve afin de réduire les impacts des crues. Cette solution basée sur les écosystèmes a prouvé d’être moins couteuse et est donc très pertinent pour un contexte politique où les moyens financiers sont assez limités.
Connexion avec les contributeurs
Other contributors
Dr. Stefanie E. Preuss
Projet "Réserve de biosphère transfrontalière du Delta du Mono”, GIZ
Aristide Tehou
CENAGREF (Benin)
Hervé Npo
DRF (Togo)