Gestion communautaire des ressources naturelles (GCRN) : une voie vers la résilience écologique et sociale
Le Project des Éléphants du Mali (PEM) s'efforce de protéger l'une des dernières populations d'éléphants d'Afrique de l'Ouest, menacée par la perte d'habitat, la dégradation de l'environnement, les conflits et le braconnage, à travers une approche intégrée qui agit à différents niveaux.
Il soutient les communautés locales dans la mise en place de systèmes de gestion communautaire des ressources naturelles (GCRN) "centrés sur les éléphants" qui protègent l'habitat naturel, inversent la dégradation de l'environnement et soutiennent les moyens de subsistance locaux, en fournissant des opportunités de génération de revenus à des communautés entières (y compris les jeunes à risque et les femmes) qui renforcent la cohésion sociale et le soutien local pour les éléphants. Cette approche ascendante est complétée par une approche descendante, qui implique un renforcement de la législation nationale, de la planification et de la capacité en matière de conservation des éléphants pour soutenir les initiatives locales.
Contexte
Challenges addressed
- Anarchie, conflit et insurrection par des groupes extrémistes
- Populations impuissantes face à la perte/ dégradation de l’habitat et donc des moyens de subsistance
- Surexploitation des RN par de larges troupeaux de bétail et des intérêts commerciaux issus de centres urbains éloignés
- Tensions sociales entre communautés pour l'accès aux RN, se traduisant par l'absence de systèmes de gestion respectés par tous
- Braconnage des éléphants, la zone du projet étant à la croisée des principales routes de trafic international
- Chasse non réglementée entraînant la disparition de nombreuses espèces sauvages
- Augmentation des conflits hommes-éléphants, avec l’occupation de leurs refuges (fourrés denses, points d’eau) par des groupes armés et à l’orpaillage qui poussent les éléphants à se déplacer
- Chômage des jeunes et risque de recrutement par des groupes armés
- Manque d’indépendance économique/sociale des jeunes et des femmes
- Manque de capacité du gouvernement en matière de protection des éléphants et de gestion des zones protégées
Emplacement
Traiter
Summary of the process
Ts les éléments sont intimement liés et découlent de l'approche « systémique et complexe » du projet. Cette approche guide directement CE que le projet fait et COMMENT il le fait. Il s'agit essentiellement de considérer le pb comme faisant partie d'un système socio-écologique plus large et de chercher à modifier sa dynamique (et le résultat) à travers des actions mesurées. Il s'agit d'adopter un esprit ouvert, de respecter les besoins et les perspectives de ttes les parties, de combler le déficit de connaissances pr mieux saisir la complexité, d'identifier et de relier les "atouts" et les points d'intervention clés ; de faciliter la co-création d'une perspective commune entre les parties, de solutions transparentes et justes au niveau local, qui forment la base d'autres législations favorables. Un dialogue continu entre les parties est essentiel. Les répercussions de cette approche synergique et multisectorielle vont au-delà de la conservation des éléphants et deviennent une force motrice pr la paix et la résilience sociale. Une vision élargie du pb et de la multiplicité des forces en jeu offrent davantage de possibilités de compromis créatifs, par ex. en offrant aux jeunes à risque une occupation ds la protection/restauration des RN.
Building Blocks
L'application d'une approche systémique et complexe à un défi environnemental permet d'améliorer plusieurs ODD
Aucune espèce n'existe dans le vide. Des forces multiples interagissent pour façonner leur destin, bien au-delà de leur environnement écologique direct. Ce constat implique de prendre en compte l'ensemble du système (écologique, social, politique, économique) dans lequel elles vivent, et d'accepter l'incertitude qui découle de ces interactions "qui affectent le système plus large tout en étant façonnées par celui-ci" (Canney, 2021). Les solutions préconçues ont donc très peu, voire aucune chance, de véritablement réussir.
Ne sachant quoi faire, le projet a été forcé de poser des questions, d’observer et d’écouter, en laissant la solution émerger du contexte, puis de comprendre le contexte socio-écologique pour identifier les points d'intervention clés, où de petites actions sont susceptibles d’avoir des impacts relativement importants, "prévoir plus de flexibilité pour répondre à l'inattendu, saisir les opportunités et s'adapter aux circonstances changeantes", travailler à différents niveaux et avec différentes parties pour atteindre les objectifs. L'accent initial était la conservation des éléphants, mais cette approche a contribué à améliorer de nombreux problèmes, de la dégradation des écosystèmes aux moyens de subsistance compromis, en passant par le chômage des jeunes, la gouvernance locale et les conflits sociaux.
Enabling factors
Intérioriser la théorie des systèmes complexes et tâcher de comprendre comment des solutions simples et "contrôlables" ont des conséquences imprévues lorsqu'elles sont appliquées à des situations complexes
Une compréhension écologique et sociale.
Un accent sur les réseaux, les connexions et la dynamique plutôt que sur les entités individuelles et les simples causes et effets.
Une période préliminaire d'étude du problème dans son contexte plus large.
Une organisation (WILD) prête à soutenir une approche non conventionnelle (et donc risquée) de la conservation.
Lesson learned
Être prêt à ne pas avoir la réponse et à reconnaître qu’on ne sait pas quoi faire.
Tjrs chercher à comprendre les causes ultimes derrière un phénomène.
Se baser sur un éventail de disciplines, de perspectives et d'individus et admettre qu'il s'agit d'interprétations partielles.
Respectez tout le monde, même ceux qui agissent contre vous.
Être flexible, s’adapter à la situation locale - si une approche ne fonctionne pas, chercher pourquoi, persister jusqu'à trouver la solution. Dans un environnement dynamique, les solutions doivent être revues en permanence.
Si l’on veut que qqn fasse qqch, créer le contexte qui encourage cette action, pour éviter d’avoir à dépenser des moyens pour les y contraindre.
Pour instaurer la confiance, être très transparent et honnête quant à ses motivations et attendre la même chose des autres. Baser ses actions sur des motivations authentiques, se laisser guider par le contexte local plutôt que par des "solutions toutes faites".
Un équilibre entre les disciplines et les compétences complémentaires au sein de l'équipe. La directrice du PEM est formée en sciences naturelles, le chef de terrain en anthropologie.
Une approche de l'engagement et de la gouvernance communautaire et des parties prenantes véritablement co-créative et adaptée au contexte local
L'approche du PEM en matière d'engagement communautaire consiste toujours d’abord à écouter, à comprendre les problèmes et les préoccupations locales, et à discuter de la question des éléphants dans ce contexte. Reconnaître toutes les perspectives et développer une vision commune du pb est la 1ère étape clé. Identifier une vision commune des paramètres du pb, l'étape suivante. À partir de là, demander aux communautés de concevoir une solution, avec le PEM comme partie prenante, bâtit leur confiance et leur confère un sentiment d'appropriation qui favorisent la durabilité.
Cela implique bcp d'inconnues, de flexibilité et une volonté d'apprendre, mais les initiatives ont bcp plus de chances de réussir car elles s'appuient sur des connaissances et des savoir-faire locaux existants, et sont automatiquement validées par les participants, élément essentiel pr des solutions adaptées localement et donc robustes/résilientes.
Les maires et les services techniques sont activement impliqués. Leur rôle est d'appuyer les communautés dans la mise en œuvre des initiatives locales et leur intégration dans les plans de développement communaux. Tous doivent prouver leur engagement pr que les activités se poursuivent. Cela renforce la gouvernance locale en permettant à toutes les parties prenantes d'assumer ensemble la responsabilité de la GRN.
Enabling factors
La législation malienne sur la décentralisation place la GRN entre les mains des communautés locales.
Aborder la question avec un esprit ouvert, sans solution préconçue ; laisser la solution émerger du contexte local et d'un dialogue ouvert avec les communautés locales étaient essentiels pr instaurer la confiance et la collaboration.
Une équipe locale originaire de la région, avec une véritable compréhension des coutumes, de la culture et des subtilités locales, et de solides compétences en matière de facilitation, est l'un des principaux atouts du projet.
Lesson learned
La question foncière est le principal pb ds ces environnements.
Cette approche garantit l'adhésion et la confiance locales, essentielles à un succès durable.
Engager les communautés locales était risqué, car elles risquaient de s'opposer à la conservation des éléphants, mais c'était la seule façon de concevoir une solution durable et il s'est avéré que la gde majorité appréciait les éléphants.
L'équipe locale doit être originaire de la région et passionnée par la cause. Même s’ils ne sont pas les plus qualifiés, leur qualité de médiateurs est la qualité principale pr réussir, de même que leur motivation réelle et leur fiabilité.
Cela implique de renforcer leurs capacités dans d'autres domaines, ce qui peut prendre du temps, mais vaut mieux que d’engager des personnes extérieures qualifiées et solidifie encore plus leur contribution au niveau local.
Les gens peuvent dire des choses dans leur intérêt- raison de plus pour avoir des animateurs locaux. Cela a aussi permis au projet de poursuivre malgré l’anarchie.
Les communautés locales étaient enthousiastes à l’idée de restaurer les écosystèmes et la faune qui avaient disparu.
La gestion communautaire des ressources naturelles (GCRN) centrée sur les éléphants, un instrument au service de la paix
"Quand on mange autour du feu après une journée à construire ensemble des pare-feu, on se rend compte qu'on a tous les mêmes problèmes"
Concilier des pratiques de subsistance (pastoralisme, agriculture) souvent conflictuelles lorsque les ressources sont limitées nécessite un dialogue à la base. Le projet prend donc le rôle de facilitateur pr aider à rassembler les divers clans et ethnies pr qu'ils s'unissent autour d’un objectif commun - la préservation de leurs RN et la régénération de leur écosystème. Cette union les avantage à plusieurs niveaux, ce qui les incite à collaborer davantage. Le résultat est une solution plus résiliente, plus grande que la somme de ses parties. Les avantages incluent des habitats naturels plus sains, des RN plus abondantes, une sécurité alimentaire et une résilience accrues face aux événements indésirables, des revenus supplémentaires, l'émancipation sociale, not. des femmes et des jeunes, une meilleure cohésion sociale inter- et intracommunautaire, plus de sécurité car les jeunes ont une occupation respectée localement, celle d'écogarde, ce qui réduit la probabilité qu'ils émigrent ou rejoignent des groupes armés, la fierté de contribuer à la vie de leur foyer et de leur communauté, et d'exercer un certain contrôle sur leur vie, pris dans un tourbillon de forces sur lesquelles ils ont peu de prise.
Enabling factors
L'attitude positive des populations locales à l'égard des éléphants et leur compréhension du fait qu'elles partageaient toutes les mêmes problèmes ont fourni le facteur unificateur et le point de départ.
Une jeunesse locale sans emploi mais aspirant à un rôle, ainsi que des habitats et des terres dégradés à protéger et à restaurer.
Lesson learned
Au cœur des conflits homme-faune il y a des conflits humains. Il est donc important de comprendre qui perd et qui profite, et quelles sont les relations de pouvoir, par exemple.
Les jeunes locaux sans emploi aspirent à un rôle respecté localement qui contribue à la vie de leur famille et de leur communauté. Cet aspect est plus important que l'argent. Ces jeunes constituent donc une ressource importante. Les engager, leur donner un sens et un but peut être un outil puissant (par ex. pour agir contre leur recrutement par des groupes armés). Initialement, ils peuvent recevoir des primes de "récompense", plutôt qu’un salaire, ce qui leur fournit les moyens de se développer plus avant de leurs propres efforts.
Il est important de discuter d'abord du rôle d’écogarde et d'identifier les qualités requises avant de demander aux communautés de nommer des individus.
Construire un réseau de partenariats et aligner les intérêts autour d'une vision commune - Ne faites pas cavalier seul
Adopter une approche systémique signifiait mobiliser ttes les parties prenantes de l'aire de répartition des éléphants autour d'une vision commune - la préservation des éléphants du Gourma, un patrimoine national et international. Des ateliers d'engagement furent organisés avec chacune (admin. gouv. et services tech., ind. touristique, écoles, projets, programmes et ONG opérant ds la région) pr comprendre leurs points de vue et élaborer des documents et activités de sensibilisation efficaces (par ex. un programme scolaire). Il fallut aussi engager et coordonner le soutien d'autres institutions ds le pays (par ex. ambassades étrangères, MINUSMA, PNUD).
Au niveau national, le projet a collaboré avec le gouv. pr élaborer un plan de gestion des éléphants, créer une unité mixte (forestiers-militaires) anti-braconnage et engager des formateurs experts, créer une nouvelle aire protégée recouvrant l'ensemble de la route de migration des éléphants, modelée sur une réserve de biosphère avec des zones à usages multiples régies par des conventions de GCRN renforcées par les forestiers assurant au besoin un soutien répressif. Les intérêts nationaux et locaux se renforcent ainsi mutuellement, ce qui fournit une approche de gestion rentable pr la réserve. Cette approche descendante complète l'approche ascendante de l'engagement communautaire.
Enabling factors
L’utilisation des éléphants comme facteur unificateur pour toutes les parties prenantes.
Cultiver des partenaires locaux en mesure de rassembler les informations requises au niveau local et identifier les acteurs pertinents.
Identifier les personnes occupant des postes clés au sein des ministères concernés qui soutiennent le projet, et les réunir pour qu'elles s’appuient mutuellement.
Une organisation partenaire prête à payer les salaires du personnel a permis au projet de lever des fonds et de "décoller".
Lesson learned
Travailler avec des partenaires multiples prend du temps et peut s'avérer difficile, mais les résultats sont bien plus durables et résilients, car chaque partie a un intérêt dans le processus et, il faut l’espérer, en retire un avantage.
Les marges de négociation ont été plus importantes que prévu.
Maintenir l'engagement des acteurs gouvernementaux, surtout lorsque le gouvernement est très dysfonctionnel, peut nécessiter un effort continu, mais est essentiel pour renforcer les capacités et la responsabilité au niveau national.
Les personnes occupant des postes clés peuvent considérablement entraver ou faciliter les activités. Une approche systémique et complexe peut être utilisée pour comprendre les "jeux de pouvoir" et trouver des moyens de limiter leur impact, par ex. en rendant publics les comportements obstructifs ou les mauvaises pratiques de manière indirecte.
Gouvernance des ressources communautaires en appui à la planification d’une aire protégée et d’un paysage (synergie descendante/ascendante)
LE PEM a utilisé la législation malienne sur la décentralisation pour créer, avec les populations locales, un modèle de GCRN "centré sur les éléphants". Cette législation a rempli une fonction cruciale qui a permis d’aboutir à un modèle de gouvernance des ressources au niveau des villages et des communes, inscrit dans les conventions locales et communales, ainsi que dans les plans de développement socio-économique des communes. Le PEM a ensuite travaillé avec le gouvernement pour renforcer ces systèmes, en rédigeant une nouvelle législation pour créer une nouvelle aire protégée recouvrant l'ensemble de la route de migration des éléphants, modelée sur une réserve de biosphère qui soutient les conventions communautaires. L'objectif est de fournir un mandat aux forestiers du gouvernement pour qu'ils soient en mesure d’appuyer, si nécessaire, les communautés locales dans l'application de leurs conventions, renforçant par là même les systèmes communautaires. Les intérêts nationaux et locaux, ainsi alignés, se renforcent mutuellement, ce qui fournit une approche de gestion rentable pour la réserve. Cette approche descendante complète l'approche ascendante de l'engagement communautaire.
Enabling factors
Le modèle de GCRN "centré sur les éléphants" qui a été développé
Lesson learned
L'importance d’une législation favorable permettant de catalyser la responsabilisation à la base.
La nécessité d'une agence de "médiation" neutre pour rassembler les différentes parties de la communauté.
Le processus d’élaboration d'une nouvelle législation est long et dépend du degré d'engagement des partenaires gouvernementaux et de leur soutien à l'initiative, mais les ONG peuvent fournir un appui technique et des rappels pour faire avancer les choses.
Impacts
Bien que l'accent initial ait été mis sur la conservation des éléphants, cette approche intégrée a eu de multiples retombées positives et contribué à plusieurs ODD. Les systèmes de GCRN se basent sur les conceptions de valeur locales et encouragent les différentes communautés à collaborer pour concevoir des solutions consensuelles, transparentes et équitables.
En prenant en main la gestion des ressources naturelles qui constituent la base de leurs moyens de subsistance, les communautés se sentent en position d’améliorer leur bien-être. D’autres avantages tangibles incluent l'amélioration de la gouvernance locale, la cohésion sociale et la paix, des opportunités pour les femmes et les jeunes, la restauration et la régénération de l'environnement, des habitats sains et viables pour la faune, y compris les éléphants. Tous ces éléments contribuent à la résilience environnementale et sociale, tout en renforçant le soutien local pour la conservation des éléphants, et ces systèmes deviennent une partie intégrante des plans de développement communaux.
La collaboration avec le gouvernement a abouti à un plan de gestion des éléphants, à la création d'une nouvelle aire protégée recouvrant toute leur zone de répartition et à la création de la première unité anti-braconnage du Mali qui, avec l’appui des communautés, a empêché l'extermination des éléphants lorsque le braconnage a soudainement explosé en 2015.
Beneficiaries
Les principaux bénéficiaires sont les communautés locales du Gourma et le gouvernement du Mali. La conservation d'un patrimoine national et international, les éléphants du Gourma, profite aussi au Mali, à l'Afrique de l'Ouest et à la communauté internationale.
Sustainable Development Goals
Story
Quand le PEM a démarré en 2003, les effets de la pression anthropique - désertification, perte/dégradation de l'habitat, de la résilience environnementale/sociale et des moyens de subsistance - exacerbaient les conflits sociaux et les conflits hommes-éléphants.
Des enquêtes sur les attitudes locales révélèrent que les populations ne souhaitaient pas la disparition des éléphants : pour elles, ils étaient le signe d'un écosystème sain et les activités humaines devaient respecter les limites environnementales. D'autres études permirent d'en apprendre plus sur leurs problèmes, leurs systèmes de valeurs et leur relation avec les éléphants. L'utilisation anarchique des ressources naturelles (RN) était au cœur du problème, mais chaque groupe était incapable d’y faire face individuellement. La législation malienne sur la décentralisation se révéla alors un outil approprié pour aider à établir un consensus entre les différentes communautés, et permettre la restauration et l'utilisation durable des RN au profit des hommes et des éléphants.
Des structures communautaires furent créées : des comités d'anciens appuyés par de jeunes « écogardes » communautaires pour patrouiller, faire respecter les accords communautaires, mener des activités de protection et de restauration.
Des réserves forestières et pastorales furent établies, protégées par des pare-feu réalisés par les écogardes. Cette année-là, alors que la saison sèche avançait et que les incendies se déclaraient, les pâturages survécurent. Les communautés disposaient ainsi de pâturages abondants pour leur bétail à la fin de la saison sèche et pouvaient vendre du foin et un droit d'accès. Leur bétail, en meilleure santé, valait 50% de plus sur le marché. Les femmes créèrent des entreprises locales basées sur la disponibilité des RN (vente de foin, de fourrage, de produits forestiers comme la gomme arabique). Ces activités favorisèrent aussi l'harmonie au sein de la communauté et contribuèrent à apaiser les tensions sociales.
Les bénéfices étaient partagés, renforçant le soutien local pour les éléphants. Quand le braconnage prit son essor avec l'avènement du conflit, les écogardes communautaires commencèrent à surveiller les éléphants et à faire de la sensibilisation. Quand il s'est intensifié en 2015, les réseaux communautaires, qui n'étaient plus en mesure de contenir le braconnage seuls, demandèrent un soutien armé. Le PEM travailla alors avec le gouvernement pour créer une unité capable de contenir le braconnage dans le Gourma.