Promotion des Activités Génératrices de Revenus (AGRs) par le renforcement des capacités des acteurs locaux dans le paysage de conservation de Douala-Edéa (Parc National Marin de Douala-Edéa et la Réserve de Faune du Lac Ossa)

Full Solution
Création de l’association Femmes Entreprenantes de Yadibo (FEYADI) à Mouanko
Christian Kongte

Douala-Edéa se trouve dans la zone côtière du Cameroun. Il contient une combinaison unique de deux écosystèmes à caractère marin et terrestre abritant deux aires protégées importantes, la Réserve de Faune du Lac Ossa (RFLO) et le Parc national de Douala-Edéa (PNDE). Ces deux aires protégées ont une superficie combinée de 2 669 km2, avec plus de 50 000 habitants qui dépendent à 80% des ressources de ces aires protégées. Afin de réduire la pression sur les ressources naturelles et de palier à la dépendance des communautés riveraines vis à vis de ces ressources, la Zoological Society of London (ZSL) et la Cameroon Wildlife Conservation Society (CWCS) ont mis en œuvre depuis septembre 2020 la promotion des Activités Génératrices de Revenus (AGRs) dans le paysage à travers le projet " Améliorer la gestion du parc national de Douala-Edéa et de la réserve de faune du lac Ossa par le renforcement des capacités des acteurs locaux " financé par l'Union Européenne et le groupe des états ACP à travers le programme  BIOPAMA.

Last update: 09 Jun 2023
1874 Views
Context
Challenges addressed
Dégradation des terres et des forêts
Perte de biodiversité
Perte de l'écosystème
Braconnage
Manque d'accès au financement à long terme
Chômage / pauvreté

La forte dépendance des communautés locales sur les ressources naturelles dans ces aires protégées, la pression de l’ensemble des activités illégales qu’elles exercent, comme la pêche illicite, le braconnage, la surpêche ainsi que la croissance démographique liée aux déplacés internes de la crise anglophone rendaient difficile l’utilisation durable des ressources. Il était donc important de trouver des solutions alternatives pour ralentir ou freiner cette tendance d’où la mise sur pied des groupes de banque communautaire, la sensibilisation liée à l’utilisation durable de ces ressources et la mise en place d'activités génératrices de revenus (AGRs).

Scale of implementation
Local
Ecosystems
Cropland
Forêt de feuillus tropicaux
Estuaire
Mangrove
Forêt côtière
Plage
Piscine, lac, étang
Zones humide (marécage, marais, tourbière)
Theme
Gestion des espèces
Atténuation du changement climatique
Services écosystèmiques
Financement durable
Santé et bien-être humain
Sensibilisation et communications
Agriculture
Location
Douala, Littoral, Cameroun
Afrique occidentale et centrale
Process
Summary of the process

Pour des meilleurs résultats, l'interdépendance et la cohérences des blocs constitutifs ont été nécessaires afin d'optimiser la promotion des activités génératrices de revenus dans le payasage de conservation de Douala-Edéa. le bloc 1 montre les étapes de créations d'une Association Villageoise d'epargne  et de Crédit  (AVECs), représentent des solutions simples et son fonctionnment d'une manière générale et efficaces. Ces associations ont un rôles primordial dans la cogestion dans ce sens ou elles réduisent par la même occasion la pression exercée  sur les ressources halieutiques et forestières.  le bloc 2 quant à lui met en exergue les démarches suivies pour présenter les différents AGRs aux communautés locales et  le choix proprement dit de la culture des concombres en raison du faite qu'elle est une durée de production courte. le 3ième bloc est la phase de mise en place de l'AGR proprement dit. En fin le bloc 4 quant à lui présente le suivi et l'évolution des AGRs. Ces activités fonctionnent en cycle d’une durée de neuf à douze mois.

Building Blocks
Mise en place/création des Associations Villageoises d’Epargne et de Crédits

Elle consiste à regrouper les membres de la communauté et à créer des groupes à caractères mixtes et libres selon leur préférence sociale. Les AVEC sont créées dans des villages dont les populations répondent plus ou moins aux critères suivants : la proximité avec les aires protégées, les potentiels impacts des activités des communautés dans les aires protégées, l’importance de la communauté dans le circuit du mouvement des biens et des personnes, leur volonté à prendre part au projet.  Une fois que la majorité de ces conditions sont remplies, l’équipe rencontre la communauté avec la permission des autorités traditionnelles et une réunion de mobilisation des communautés est programmé.

Durant la rencontre, les objectifs du projet leur sont présentés et une période de réflexion leur est accordée afin qu’elle puisse réexaminer le projet et décider de son adhésion ou pas. En cas d’adhésion, l'équipe les accompagne dans le processus de mise en place de l’AVEC et celle-ci fonctionnera comme suit :

- Réunion hebdomadaire ou mensuel selon leur convenance 

- Un statut et un règlement intérieur est élaboré

- Un bureau de 5 à 7 membres élu chaque année

- L’AVEC comprend 15 à 30 membres

- Les Crédits avec intérêt sont autorisés

- Les épargnes et bénéfices sont distribués aux membres au prorata des parts épargnées.

Enabling factors

Il s’agit entre autre de :

  • L’approbation des autorités locales à ce nouveau modèle de banque communautaire
  • La mobilisation des chefferies traditionnelles dans le rassemblement des membres des communautés aux réunions de concertation
  • La disponibilité des communautés pour ce nouveau type de modèle d’épargne communautaire
  • L’engagement de plus de femme lors des réunions d’échange
Lesson learned
  • Laisser le libre arbitre aux communautés, le choix des membres de leur groupe
  • Toujours tenir compte du contexte social d’intervention avant de pouvoir mettre sur pieds ce genre de mécanisme de banque communautaire, car dans une de nos zones d’intervention, dont les communautés sont à caractère hétérogène du point de vue de sa population, on y notait une forte présence d’expatriés tels que : les nigérians; maliens, ghanéens et camerounais. La création des banques communautaires AVECs n’a pas réussi dans cette localité due à la non-stabilité des membres de cette population
  • Le partage des intérêts générés par les emprunts, doit être réparti de façon équitable à fin d’éviter tous conflits entre les membres du groupe
  • L’importance de vivre en communauté et ceci afin de promouvoir la solidarité et l’entraide
Identification des Activités Génératrices de Revenus (AGRs)

Les propositions et le développement des projets d’AGRs se font après un an de fonctionnement de l’AVEC ceci dans le but de se rassurer de la bonne cohésion du groupe. Des réunions sont organisées avec les AVECs pour recenser les propositions des AGRs qu’elles aimeraient entreprendre. Il est important de souligner que l’approche utilisée doit être down-top (les propositions ne sont pas imposées par le projet) ceci dans le but de renforcer l’adhésion et l’appropriation du projet par les membres. Sur la base de leurs propositions, une analyse est faite afin d’identifier les activités qui siéent le mieux au contexte local.

Enabling factors

La planification financière est importante et peut contribuer à améliorer l’activité car elle indique si on peut réaliser des bénéfices ou non et nécessite une amélioration dans le groupe. Deux plans sont impératifs pour la planification d’une activité :

-Le plan des ventes et des coûts (faire une prévision mensuelle, pour l’année des ventes et coûts)

-Le plan de trésorerie (aide à connaître à l’avance les entrées et sorties de fonds de chaque mois et donne l’assurance sur sa disponibilité)

Lesson learned
  • Orienter le choix des AGRs ayant courte durée de production
  • Les AGRs doivent avoir un faible taux d'investissement
  • Laisser les communautés effectuer le choix des AGRs selon leur contexte social
  • L’avis de toutes les personnes impliquées doit être pris en compte afin d’éviter tout désagrément future en cas d’échecs lors de la phase de mise en oeuvre
Mise en place des activités génératrices de revenus proprement dit

- Les formations et approvisionnement des groupes en intrants :

Les formations sont assurées par les consultants professionnels dans le domaine (SEMAGRI).  Elle consistait à renforcer les capacités des membres sur les techniques agropastorales en fonction de l’activité choisie. A la suite de cela les AVEC se procurent avec leurs fonds propres les intrants nécessaires au développement des activités

-Le développement des champs écoles/expérimentaux : ce sont les zones test dans lesquelles on met en pratique les formations reçues.  En fonction de l’activité, il y avait les champs écoles pour l’agriculture et des fermes écoles pour l’élevage. Ces espaces sont à gestion communautaire et les bénéfices sont reversés au groupe.  Ces champs permettent également aux membres d’identifier les activités qu’ils souhaiteraient mener.

Enabling factors

L’implication de tous les bénéficiaires (membre du groupe porteur de l’AGR) dans la phase des travaux champêtres

Lesson learned

Contribuer au développement des alternatives liées aux activités de pêches et de chasses dans le Paysage Douala-Edéa.

Susciter l’esprit entrepreneurial vert en chacun des apprenants.

Suivi et autonomisation des AGRs

Elle correspond à la phase d’individualisation des AGRs. Chaque membre ayant identifié l’activité qui lui correspond se détache du groupe et s’installe à son propre compte. Un suivi et l'évaluation de proximité des AGRs développés par ces communautés est effectué dans le but d’affiner les connaissances des membres dans leur activités respectives et de minimiser les pertes de productions.

Enabling factors

Vue d'ensemble elle nous a permis de relever tous les manquements n'étant pas obervés pendant la phase d'implémentation. toutefois il s'agissait de :

- La communication sur l'état d'avancement des activités

- La proximité des marchés et des grandes villes devant permettre d'écouler les récoltes

- L'optimisation du taux de rendement de la culture des concombres

Lesson learned

Il s'agissait entre autre d'une manière générale de

 

- Laisser le libre arbitre aux communautés de choisir les personnes avec lesquels elle souhaiterait travailler en groupe de binôme.

- Le tranferts d'expérience des autres membres des villages voisins sur les méthode de suivi d'une AGR. 

 

Impacts

 Dans l’ensemble la solution a :

  • A permis la création de 04 Associations Villageoises d’Epargne et de crédits (banques communautaires) dont la somme de leur épargne cumulée est de 4.865.550 Fcfa avec une représentation de 75 femmes et 30 hommes. Dans chacune d’elle était instauré un fond spécial ‘’environnement’’ pour la mise en place des AGRs et la légalisation de ces AVECs car ceci leur permet de bénéficier aux petites subventions de l’Etat et autres structures financières de projet
  • L’amélioration des conditions de vie des communautés riveraines à travers la commercialisation des produits de ces AGRs
  • Diversification des AGRs : élevage des escargots, la culture des maraîchères (Concombre), Pastèque, la culture du manioc et de la banane-plantain
  • La résolution des problèmes d’insécurité : la recherche des Produit Forestiers Non Ligneux (PFNL) saisonnier n’est pas toujours sans conséquence car en effet, l’on avait enregistré en 2015 dans le Parc national de Douala-Edéa la disparition de 09 adolescents qui allaient à la collecte des escargots après les journées de pluies. La mise sur pied de l’activité de l’élevage des escargots (l’héliciculture) avait pour principale but de pallier ce type d’incident
  • Le partage d’expérience entre communauté, spécialement dans l’héliciculture
Beneficiaries

Les différents bénéficiaires du projet BIOPAMA sont les acteurs locaux (populations locales), regroupés en Associations Villageoises d’Epargne et de Crédits.

Sustainable Development Goals
ODD 1 - Pas de pauvreté
ODD 3 - Bonne santé et bien-être
ODD 12 - Consommation et production responsables
Story
Christian Kongte
Première récolte des concombres dans un champ de l’association FEYADI
Christian Kongte

Les femmes de la localité de Mouanko n’avaient pas l’esprit d’épargne suivant le modèle de banque communautaire. A travers l’approche ZSL, elles se sont mobilisées et regroupées en Association Villageoise d’Epargne et de Crédit Femmes Entreprenantes de Yadibo (FEYADI) constitué uniquement de Femmes (22). Au départ, elles étaient très sceptiques à l’idée de voir leur argent gardé autre part que chez elles alors, elles décident d’épargner le plus petit montant fixé par l’association. Plus le temps passe, plus elles s'impliquent. Quelque temps après, elles ont introduit la caisse environnement afin de devenir autosuffisantes. Une fois les fonds bien fournis, celles-ci ont bénéficié pour la première fois des formations sur la culture du concombre et de la pastèque dans la localité de Mouanko. Ces cultures ont été choisies par elles-mêmes car elles sont de courte durée (3mois). Au départ c’était comme un mythe car elles savaient que c’était une culture endémique dans la région du Sud-Cameroun. Trois mois plus tard, toutes heureuses, elles ont eu droit à leur première, une seconde et troisième récolte dans le même champ. Depuis lors, la majorité des membres de FEYADI fonctionne de manière individuelle en ce qui concerne les AGRs.

Connect with contributors
Other contributors
Andrew Fowler
Zoological Society of London
Anne Stéphanie Kobla
Zoological Society of London
Léa Moura
Zoological Society of London