Une fois formés par la CONANP en partenariat avec la CONAFOR, les combattants de feux de forêt convoquent, forment et équipent à leur tour des membres des communautés de la région du volcan en vue de constituer des brigades de volontaires locales. D’autres fonds peuvent compléter le budget de la CONANP. En 2020, par exemple, le FONCET [Fonds de conservation El Triunfo] a donné un camion pour assurer le transport des brigades de volontaires dans la région.
À ce jour, 45 membres des communautés de la région du volcan sont formés au combat des feux de forêt.
Une bonne relation entre les communautés et les autorités de la CONANP et d’autres organismes, car ce sont elles qui convoquent les personnes.
Leur présence à proximité de la Réserve permet aux membres des brigades de volontaires d’arriver rapidement sur les lieux, au besoin.
Des échanges d’expériences et une bonne relation avec les brigades de volontaires du Guatemala, étant donné que le volcan est transfrontalier.
Le budget des formations doit couvrir le matériel. Il est arrivé plusieurs fois que des brigades de volontaires dûment formées ne disposent pas du matériel requis pour aller combattre des feux.
C’est pourquoi il faut prévoir un budget pour outiller les équipes, et remplacer le matériel endommagé. Il est fondamental de mettre tout en œuvre pour que le travail soit effectué en réduisant les risques.
Il est important que des membres du personnel de la CONANP soient formés et spécialisés en gestion des feux de forêt. C’est pourquoi la Commission a obtenu des subventions pour que son personnel puisse suivre les cours de la CONAFOR [Commission nationale forestière du Mexique] en partenariat avec le Service national des forêts des États-Unis. La CONANP doit couvrir les indemnités afférentes.
Des partenariats avec la CONAFOR et des organismes spécialisés dans la gestion des feux.
Un personnel désireux d’acquérir de nouvelles connaissances.
Les possibilités de formation sont nombreuses. Il faut une planification efficiente du temps pour les mettre à profit.
Il est nécessaire d’investir dans ces formations, car elles sont fondamentales pour que le personnel de la CONANP puisse à son tour assurer l’apprentissage initial des brigades de volontaires.
La formation est ouverte aussi bien aux hommes qu’aux femmes.
Une autre activité connexe importante a été l'identification de l'emplacement de récifs artificiels, afin d'augmenter la biomasse des poissons. La carte des herbiers marins produite ultérieurement par le comité de gestion de l'AMP s'est avérée particulièrement utile pour sélectionner les zones sans herbiers marins afin de placer ces récifs artificiels.
La submersion de récifs artificiels a déjà été testée avec le soutien de l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) en 2009. Par ailleurs, le Centre de recherche sénégalais sur l'aquaculture et les moules (CRAMS) situé à M'bodiène, au nord de Joal-Fadiouth, développait et plaçait en même temps des récifs artificiels au sein d'une ferme aquacole.
Les pêcheurs de Joal-Fadiouth se sont montrés particulièrement intéressés par l'immersion de récifs similaires dans leur AMP, afin d'attirer les poissons et de diversifier l'activité de pêche.
Le CRAMS a dû faire face à la perte de certains poissons qui s'échappaient des cages, mais aussi au fait que l'ombre des cages avait tendance à attirer les poissons sauvages. Cette abondance de poissons sauvages et de poissons d'élevage échappés autour de la ferme a attiré les pêcheurs locaux, ce qui a souvent entraîné des dommages aux cages et donc des conflits avec l'équipe du CRAMS. L'équipe a donc déployé plusieurs récifs artificiels autour des cages (constitués de plateaux de mollusques, largement consommés par les Sénégalais). Non seulement l'effet du récif artificiel a-t-il entraîné une augmentation de la biomasse de poissons, mais celui-ci a également empêché les pêcheurs d'entrer dans les cages à poissons.
Dans chaque quartier de Joal-Fadiouth, des activités de sensibilisation ont été menées. Des courts métrages, y compris des images sous-marines montrant des pêcheurs plongeant à la recherche d'herbiers marins, ont été présentés à la communauté élargie des pêcheurs. Les films ont été projetés la nuit, suivis de débats avec l'équipe de gestion de l'AMP. Alors que les pêcheurs étaient ciblés par des réunions spécifiques ou en écoutant les nombreuses interventions de l'équipe de l'AMP à la radio locale, ces films et débats ont été l'occasion de toucher les autres membres de des familles et du voisinage.
Des activités de sensibilisation telles que la projection de films ou des interviews radiophoniques ont été régulièrement menées par l'équipe de l'AMP depuis sa création. Les pêcheurs et les habitants étaient habitués à entendre les messages de l'équipe de gestion, qui étaient crédibles.
Cela a permis de sensibiliser au rôle essentiel que jouent les herbiers marins en tant que zones de nurserie et d'alimentation dans leur AMP, et de souligner l'importance de leur conservation pour les générations de pêcheurs actuelles et futures. En outre, des équipements de plongée supplémentaires ont été achetés afin de permettre aux pêcheurs locaux de voir les herbiers marins par eux-mêmes. La sensibilisation accrue des pêcheurs aux herbiers marins les a amenés à demander un zonage et un marquage appropriés de l'AMP, afin d'éviter les dommages involontaires causés aux herbiers marins par leurs ancres ou les hélices de leurs moteurs.
Cartographie participative des herbiers marins par les pêcheurs locaux
Les pêcheurs ont utilisé une carte bathymétrique de l'AMP combinée à des appareils GPS. Chaque emplacement marqué par GPS correspondait à une zone d'enquête de 50 m2, dans laquelle la présence d'herbiers marins a été confirmée ou non. Les espèces exactes d'herbiers marins (principalement des Cymodocées) ont été répertoriées pour chaque site dans un carnet dédié. Au total, environ 1500 échantillons ont été collectés au sein de l'AMP. Un code couleur a ensuite été attribué aux différentes découvertes – herbiers marins, sables ou roches – qui ont ensuite été transcrites sur une carte papier grâce aux coordonnées GPS recueillies. En outre, vingt sessions de relevés – reconnaissant le biais saisonnier – ont été menées de manière aléatoire au cours d'une année, dans le but de noter à nouveau la présence ou l'absence d'herbiers marins. Le protocole des relevés s'est inspiré des exemples fournis par les guides de terrain de Seagrass-Watch. La carte papier et les coordonnées GPS ont ensuite été transformées en une carte numérique par M. Paul Tendeng, technicien SIG du Réseau régional des aires marines protégées d'Afrique de l'Ouest (RAMPAO).
En 2009, la Fondation FIBA (Fondation Internationale du Banc d'Arguin) a soutenu une première visite de Dr. Gérard Pergent, expert en herbiers marins (Université Pacal Paoli de Corse). À Joal, cette visite et les observations in situ ont attiré l'attention de M. Abdou Karim Sall (président du comité de gestion de l'AMP de Joal-Faditouh) et d'autres pêcheurs. Cette rencontre a mis en lumière l'importance des herbiers marins à Joal-Fadiouth, notamment pour expliquer la présence de ressources locales comme les calamars.
Une fois que les pêcheurs et le comité de gestion de l'AMP ont compris l'importance de protéger les herbiers marins au profit de leurs pêcheries, ils ont demandé le soutien de la fondation FIBA, avec laquelle ils entretenaient une relation de confiance de longue date. Conduite en 2012-2014, la FIBA a mis en œuvre la première cartographie participative des herbiers marins au Sénégal, avec 70 à 80 % du travail effectué volontairement par les pêcheurs eux-mêmes. L'équipe de la FIBA, alors basée à Dakar et composée de M. Julien Sémelin (coordinateur du programme sur les espèces et les habitats marins), M. Simon Mériaux (coordinateur du programme de développement organisationnel) et M. Antonio Araujo (expert technique), a financièrement et techniquement soutenu les pêcheurs de Joal-Fadiouth. Au total, la FIBA a fourni environ 20.000 EUR pour le matériel, le carburant et les activités de sensibilisation, et a consacré environ 40 jours de travail à l'assistance technique.
L'AMP de Joal-Fadiouth a été créée le 4 novembre 2004. L'idée de la conservation des ressources marines, et donc de la création de l'AMP, est venue directement de la communauté locale de pêcheurs. Avec la communauté des pêcheurs, l'AMP est cogérée par la Direction des Aires Marines Protégées Communautaires (DAMCP), qui a été créée afin de soutenir les stratégies nationales du Sénégal en matière de croissance bleue et de conservation de la biodiversité.
En 2006, un comité de gestion a été créé. Celui-ci représente tous les groupes d'acteurs concernés qui sont directement ou indirectement touchés ou impliqués dans l'APM, notamment les pêcheurs, les femmes transformatrices de poisson, les professionnels du tourisme ou la police. Au total, 18 représentants font partie du comité de gestion.
L'existence d'un comité de gestion fonctionnant correctement a joué un rôle essentiel dans le développement du projet. Les membres de l'AMP n'ont pas voulu être les seuls hôtes d'un projet de plus, piloté par une ONG extérieure. Ils voulaient mettre en œuvre la cartographie eux-mêmes, afin de répondre à leurs besoins de gestion propres. Par conséquent, leur premier défi a été d'obtenir une expertise technique suffisante pour mener à bien les activités. Le projet a commencé par des activités de renforcement de capacités, soutenues par la Fondation FIBA pour les aspects techniques et financiers, et par le Réseau régional d'AMP (RAMPAO) pour la conception de l'exercice de cartographie.