Préconisations de suivi et de gestion

Basées sur les résultats issus des différents protocoles mis en place dans le projet Chriopt’îles, des préconisations de gestion ont été formulées par le GCOI et présentées aux TAAF, gestionnaires des îles Eparses.

 

D’après les analyses acoustiques et le contexte hostile de Tromelin, l’île ne semble pas abriter d’espèces de chiroptères. Aucune préconisation de gestion ou de poursuite de l’étude n’y est envisagée.

 

Malgré l’absence de sons de chiroptères dans les analyses acoustiques d’Europa, son historique et le contexte local laissent penser que des chiroptères pourraient tout de même être présents. Il est envisagé de déployer à nouveau le protocole d’écoute passif sur des périodes basées sur les dates des observations historiques. Les préconisations de gestion seront données à la suite de ces recherches.

 

2 espèces de chiroptères ont été recensées sur Grande Glorieuse dont le Taphien de Maurice et une espèce indéterminée. La reconduction du protocole acoustique passif est envisagé afin d’améliorer les connaissances sur l’occupation du territoire par celles-ci. La mise en place d’un suivi visuel mensuel sur la cocoteraie de la base vie serait également envisagé. La gestion des espèces exotiques envahissantes sur les Filaos ou les Cocotiers doivent prendre en considération la présence de ces deux espèces.

  • Obtention de résultats représentatifs issus des divers protocole mis en place

  • Organisation d’une réunion en cours de projet avec les TAAF afin de discuter de la faisabilité, des contraintes techniques, logistiques et humaines relatives aux préconisations

  • Organisation d’une réunion de restitution à la Préfète des TAAF, Madame Florence JEANBLANC-RISLER, pour présenter les préconisations établies

  • Bon accueil et approbation des préconisations de gestion par les TAAF

  • Volonté des deux parties (GCOI et TAAF) de poursuivre le partenariat en envisageant une suite au projet

  • Etablissement d’un partenariat fonctionnel entre le GCOI et les TAAF

  • Elaboration de préconisations de gestion pour chacune des îles étudiées, basées sur les résultats globaux du projet

  • Volonté de poursuivre l’acquisition de connaissances concernant les cortèges de chiroptères présents dans les îles Eparses

Protocole d’écoute acoustique passif

Sur chaque île concernée par le projet, 2 enregistreurs à ultrasons de type SongMeter mini bat, ont été déployés lors de 2 sessions d’écoute par 7 agents des Terres australes et antarctiques françaises, formés au préalable par le GCOI à leur manipulation. Les deux sessions d’écoute ont eu lieu en hiver (décembre-janvier) et été austral (juillet-août), se basant sur les connaissances relatives au Taphien de Maurice. Posés durant 5 nuits, dans 4 types d’habitats préalablement sélectionnés, 20 nuits d’écoute par enregistreur et par session ont été enregistrées. Au total, 240 nuits d’écoute ont été enregistrées sur l‘ensemble des îles.

 

Les plans d’échantillonnage se sont basés sur les données des différents types de milieux présents sur les trois îles, fournies par le Conservatoire Botanique National de Mascarin.

 

Une fois les enregistrements récupérés, les données ont été traitées en suivant le protocole point fixe issu du dispositif VigieChiro géré par le Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris permettant notamment de déterminer les espèces de chiroptères enregistrées dans les fichiers sons. Après le traitement automatisé de ces sons, une analyse acoustique manuelle a été réalisée par les salariés du GCOI afin d’identifier d’éventuelles espèces qui n’auraient pas été repérées par le logiciel.

  • Formation des agents TAAF par le GCOI à la manipulation des enregistreurs

  • Investissement et autonomie des agents TAAF dans la mise en place du protocole

  • Coopération du CBNM pour fournir les données des types de milieux de chaque île étudiée

  • Coopération avec le MNHN pour adapter le protocole point fixe à une autre aire d’étude que la métropole

  • Investissement des salariés du GCOI dans le traitement, l’analyse des sons et dans l’établissement des préconisations de gestion adaptées aux résultats de l’étude

  • Présence de deux espèces de chiroptères sur Grande Glorieuse

  • Absence de chiroptère sur Tromelin

  • Doute quant à la présence ou l’absence de chiroptère sur Europa

  • Bonnes expériences partenariales avec les TAAF, le CBNM et le MNHN

Collaboration et implication des communautés

La collaboration avec les populations a été d’un très bon soutien à la réussite des opérations de lutte anti braconnage et doit être maintenue afin de renforcer la confiance et étoffer les sources de renseignement indispensables pour des actions bien ciblées dans les Aires Protégées (AP).

L’objectif de nouvelle confiance des populations envers les forces de sécurité et de défense (FDS) et d’un climat de sérénité a été atteint à 100% dans le cadre du projet. Les unités mixtes ont pu disposer des éco-gardes issus des communautés mais également ont pu interagir avec les populations, échanger avec elles tout en leur redonnant confiance. Ce contact entre les unités mixtes et les populations étaient des moments forts et uniques qui mériteraient d’être renouvelés.

Aussi des cellules de contact (cellule de renseignement) issues des communautés ont pu être mises en place avec pour mission globale d’infiltrer la zone couverte par le complexe PONASI afin de déceler toute activité suspecte de nature braconnière ou criminelle, faire remonter rapidement le renseignement, le traiter, l’analyser, déclencher ou faire déclencher une action.

  • Participation des communautés aux opérations de lutte anti braconnage avec les éco-gardes issus de leurs villages,
  • Participation des communautés aux opérations de collecte de l’information à travers les réseaux de renseignement communautaire issus de leurs villages

 

L’inter action permanente entre unités mixtes de lutte anti braconnage et les populations riveraines permet une meilleure couverture du paysage et l’obtention plus rapide de résultats pour une meilleure protection et sécurisation des Aires Protégées.

Instruction des hommes

La formation des hommes a été un facteur déterminant dans la réussite des opérations de lutte anti braconnage.

Les différents éléments n’avaient pas les mêmes procédés de travail, le même rythme de travail et la même rigueur.

Les hommes ont donc tous été instruits dans le domaine technique et tactique et dans la connaissance de la faune et du milieu forestier. Cette instruction fut très bénéfique et a permis aux hommes de renforcer leurs connaissances dans les différents domaines (Combat en forêt, secourisme au combat, IST, ISTC, Navigation, Conduite opérationnelle des motos, défense de camp, préparation logistique et opérationnelle des missions, RETEX, etc.). Au total 10 modules de formation opérationnelle sont dispensés chaque fois qu’une projection de force était envisagée.

Les renforcements de capacités accumulés grâce aux opérations portées par le projet devraient être maintenus pour des opérations futures car favorise une collaboration étroite et un climat de confiance les différentes unités déployées.

  • Une même formation pour toutes les unités projetées,
  • Une meilleure coordination,

Lorsque les éléments constitutifs des unités mixtes reçoivent les mêmes formations cela permet à chacun de mieux connaître son rôle et le commandement et les actions de terrains sont plus efficaces

Forte implication et collaboration avec les services de l’Etat pour la mise en œuvre d’une ap-proche mixte de lutte anti braconnage

L’implication et la collaboration des autorités administratives, militaires et paramilitaires représentant l’Etat a permis tout au long du projet de lancer des opérations mixtes de grandes envergures en matière de lutte anti braconnage à même de dissuader toute velléité d’occupation des Aires Protégées au regard du niveau d’insécurité.

Cette implication forte de l'Etat a permis la réunion des différents acteurs de la sécurité locale (FDS) autour d’une même table en les amenant à fédérer leurs efforts en vue d’atteindre des objectifs communs.

La collaboration entière de l’armée pour ces genres d'activités est indispensable et a été réelle dans le cadre de ce projet et a permis l'équipement en matériels de protection, en armes et munitions de tous les membres des unités mixtes.

- La réunion des différents acteurs de la sécurité locale (FDS) autour d’une même table,

- La logistique et la mutualisation des moyens (financiers, matériels et techniques),

- La coordination des activités

La logique d’une approche globale mixant les forces disponibles est adaptée au terrain spécifique des Aires Protégées permettant la reconquête et le contrôle complet de ces zones protégées, encore trop souvent inaccessibles, condition nécessaire pour une sécurisation plus large des paysages.

Pertinence et concordance des résultats des évaluations des impacts sociaux (SAPA) et de l'efficacité de gestion (IMET)

L’évaluation des impacts sociaux est partie d’une méthode participative qui a consisté à consulter les communautés locales dans un premier temps sur leur perception des impacts liées à l'existence de l'aire protégée, l’analyse approfondie desdits impacts à travers une enquête auprès d’un échantillon de ménages et l’élaboration du plan d’action. A chaque étape de consultation des acteurs, un compte rendu est fait aux acteurs consultés sur les résultats obtenus et les prochaines étapes. En ce qui concerne l’évaluation IMET, elle a réuni les mêmes groupes d’acteurs que dans le cadre de l’évaluation SAPA mais en nombre plus faible et à travers une méthode différente basée sur une série de questions d’évaluation. Au terme du processus, chaque évaluation a permis de ressortir des propositions d'actions en fonction des gap identifiées. Bien qu’ayant été conduit par des équipes et méthodes différentes, la plupart des actions proposées par les deux méthodes d'évaluations se rejoignent. Ceci dénote d'une part de la qualité des investigations conduites, d'une bonne application méthodologique et d’une bonne analyse des résultats. On en conclut également que ces deux méthodes bien que s'attaquant l'une aux impacts sociaux, l'autre à l'efficacité de gestion peuvent être complémentaires dans le cadre de l'évaluation des aires protégées.

La rigueur dans la méthode d’évaluation a été déterminante dans l’obtention des résultats. En effet, bien qu’il s’agit de méthodes d’évaluation différentes avec leurs étapes et méthodologie respectives, des conclusions similaires ont été obtenues en ce qui concerne les actions à implémenter découlant de chaque évaluation. Il faut aussi dire que la bonne connaissance du site d’intervention par les experts ayant assurés les évaluations a permis de faire un état des lieux fidèle et de proposer des actions à coup sûr adaptées.

En ce qui concerne les leçons apprises, nous pouvons dire qu’il est important dans le cadre de la mise en œuvre des évaluations portant sur les aires protégées de solliciter des spécialistes évaluateurs ayant en plus de la connaissance méthodologique, une certaine maîtrise du contexte de gestion de l’aire protégée afin d’avoir des analyses plus fines qui cadrent avec les réalités locales.

Nous pensons également que dans le contexte des aires protégées communautaires, l'évaluation IMET à elle seule ne suffit pas pour cerner les priorités de gestion. La forte présence des communautés dans ce type d'aires protégées nécessite une bonne prise en compte de la composante bien-être social des communautés locales pour une efficacité de gestion globale de l'aire protégée.

Soutien aux objectifs de conservation par l’expérience de la nature

Les recherches montrent que les personnes qui sont plus proches de la nature s’efforcent davantage de la protéger (https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0272494418308557) (en anglais seulement) et adoptent des comportements plus favorables à l’environnement en général. En passant du temps dans la nature, les gens développent un sentiment d’attachement aux zones naturelles et culturelles et augmentent leur soutien et leur intérêt pour la conservation de ces zones protégées et conservées.

 

  • Les recherches démontrent les liens entre la santé humaine, les liens avec la nature et les comportements favorables à l’environnement; le temps passé dans la nature et la protection de la nature sont des solutions pour améliorer les résultats en matière de santé pour les personnes et les écosystèmes.
  • Ressources existantes mettant en évidence le lien entre la santé et le bien-être et le temps passé dans la nature.
  • Démontrer le lien entre les prescriptions en matière de nature et un changement à plus long terme visant à donner la priorité à la protection de la nature est une question de recherche complexe qui nécessitera du temps et des ressources supplémentaires. Des ensembles de données à plus long terme et de nouvelles recherches sont nécessaires pour confirmer le lien entre l’utilisation de la nature et le programme afin d’améliorer le soutien à la protection de la nature au fil du temps.
Présentation régulière des travaux à la population locale

L’objectif était de communiquer régulièrement l’avancée des travaux à l’ensemble de la population de l’archipel. Pour cela nous nous sommes appuyés en priorité sur notre page FaceBook; puis nous avons répondu à toutes les sollicitations de la chaîne locale (SPM La Première) que ce soit en radio ou en télévision. Enfin, nous avons organisé des événements spécifiques (présentations grand public) ou présenté lors d’un congrès sur l’archipel.

 

  • Publier régulièrement sur son réseau social.
  • Organiser des présentations grand public.
  • Répondre aux sollicitations de tous les médias.

Il n’est pas toujours évident pour tout le monde de communiquer, que ce soit au travers d’interviews ou de présentations. Néanmoins, il est fondamental que toutes les personnes impliquées directement dans le projet participent à cette communication. Notre page Facebook est très suivie avec plus de 400 followers.

Engagement et mobilisation des communautés locales

Les évaluations IMET et SAPA sont des processus communautaires et participatifs qui nécessitent la participation des communautés locales pour assurer la qualité de l’évaluation. Pour cela nous avons avant le démarrage des ateliers et réunions d’évaluations identifiés avec les gestionnaires du site toutes les parties prenantes susceptibles de détenir des informations indispensables à l’évaluation. L’ensemble de ces parties prenantes ont été informés dès le début de l’action envisagée, des différentes phases d’évaluation, des objectifs poursuivis et résultats attendus et enfin de l’utilisation future qui sera faite des résultats obtenus. Cette  étape d’information et d’implication a permis d’obtenir une bonne adhésion et la participation effective des communautés locales à toutes les étapes d’évaluation.

La planification et l’organisation des ateliers et réunions de terrain a été faite avec la collaboration des autorités locales dans les villages.

Toutes les parties prenantes ont été représentées lors des activités afin de recueillir leurs avis.

Les ateliers communautaires ont été animés dans une approche lucrative en langue locale pour permettre la participation effective d’un maximum d’intervenants.

Les questions d’évaluations ont été traduites en dessins expressifs pour renforcer la compréhension des communautés.

La prise en compte des communautés locales comme acteurs clés de l’évaluation a permis d’avoir une appréciation réelle et fidèle de la situation de gestion de l’aire protégée et du bien être des communautés.

L’animation des ateliers communautaires sur le terrain dans les langues locales a suscité une forte participation. Cela a permis à l’ensemble des participants d’exprimer clairement leurs ressentiments sur le mécanisme de gestion en place, les conséquences sur leur bien être et de proposer des approches qui soulagent leurs difficultés.

Plusieurs questions d’évaluation ont été traduites en images pour permettre aux communautés locales participant aux ateliers communautaires, analphabètes pour la plupart, de comprendre les questions d'évaluation en vue d'y répondre convenablement.

Les communautés locales ont acquis les savoir-faire requis pour récolter des graines et produire des plants pour la restauration écologique des sites dégradés

Le guide a été imprimé et diffusé en version pdf en ligne et en version physique, les deux gratuitement, durant des restitutions publiques et des réunions avec les partenaires identifiés lors des interviews (bloc 1).

Il a également servi d’outil de base pour réaliser des formations aux métiers de récolteurs de graines et de producteurs de plants pour la restauration écologique, auprès des personnes ayant montré une volonté d’action. Des formations ont donc été proposées dans les pépinières communautaires existantes mais ayant des difficultés, et dans les instituts de formation professionnelles tels que les lycées agricoles ou les centres de formations pour adultes.

Organisées sur une ou deux journées, ces formations ont permis de faire découvrir les débouchés existants dans la restauration écologique (récolteurs, producteurs, planteurs, responsables du suivi écologique), ainsi que d’apporter les connaissances théoriques et techniques à travers des ateliers de mise en situation. Les participants ont ainsi appris à reconnaître les espèces végétales autour de chez eux, à observer la fructification, à prélever et stocker correctement, à faire des fiches de suivi, à mettre en production (semi, repiquage, culture), et à mettre en œuvre une plantation.

L’engagement des communautés locales dans le projet depuis le début a permis la réussite des formations. De plus, le bouche à oreille à permis de toucher des personnes sur tout le territoire.

De plus, des questionnaires de satisfactions ont été diffusés à chaque fin de formation, ce qui a permis de faire de l’amélioration continue.

Les ateliers techniques dans le milieu dans lequel les participants évoluent et désirent travailler sont primordiaux dans ce type de formation. Il faut donc se déplacer pour faire les formations chez eux et en situation. Il est nécessaire également de donner de l’importance aux connaissances empiriques des personnes formées, pour qu’elles soient valorisées et partagées à l’ensemble des participants aux formations. Grâce à la co-conception du classeur avec des personnes en tribu, une meilleure prise en main de l’outil de la part des participants a été observée.

Les personnes les plus enthousiastes ont été les femmes, qui voient dans les pépinières une activité qui leur plaît et une façon de s’émanciper économiquement, et les jeunes qui n’ont pas beaucoup de perspectives d’avenir et qui ne veulent pas partir travailler en ville.

Néanmoins, il manque au classeur une partie “économique” pouvant donner une idée de l’investissement et du retour sur investissement, ainsi qu’une structuration gouvernementale de la filière.