Un processus de gestion concertée

Le projet de traitement paysager a fait l'objet d'une concertation entre tous les acteurs du site : l'inspecteur du site classé (Classement au titre du paysage loi 1930) de la DREAL, la conservatrice de la RNR-FE, l'animatrice du site Natura 2000, la commune propriétaire de la forêt concernée, les représentants d'Enedis en charge de l'entretien de la ligne et de son emprise.

Cette étude a été soumise à la validation du Comité de gestion de la RNR-FE puis à une validation par la Commission départementale de la nature, des paysages et des sites.

  • La concertation en amont des différents processus de validation est indispensable pour la réussite du projet. Elle doit s'appuyer sur des éléments visuels clairs : schéma d'intention, dessins, etc.
  • Dans une réserve naturelle, la prise en compte des enjeux écologiques est indissociable à la réalisation d'une action sur le Paysage. Démontrer la plus-value de l'action sur l'écologie du site est un atout majeur pour la réussite du projet.

Pour les acteurs régulièrement impliqués dans les actions de la Réserve, il n'y a pas eu de difficultés. Nous avons rencontré des difficultés à trouver des interlocuteurs côté Enedis. Cette difficulté a été contournée en demandant l'appui d'une association naturaliste qui travaille plus régulièrement avec l'opérateur que nous. Les réseaux d'acteurs sont toujours des choses essentiels pour pouvoir mobiliser.

Mise en place des activités génératrices de revenus proprement dit

- Les formations et approvisionnement des groupes en intrants :

Les formations sont assurées par les consultants professionnels dans le domaine (SEMAGRI).  Elle consistait à renforcer les capacités des membres sur les techniques agropastorales en fonction de l’activité choisie. A la suite de cela les AVEC se procurent avec leurs fonds propres les intrants nécessaires au développement des activités

-Le développement des champs écoles/expérimentaux : ce sont les zones test dans lesquelles on met en pratique les formations reçues.  En fonction de l’activité, il y avait les champs écoles pour l’agriculture et des fermes écoles pour l’élevage. Ces espaces sont à gestion communautaire et les bénéfices sont reversés au groupe.  Ces champs permettent également aux membres d’identifier les activités qu’ils souhaiteraient mener.

L’implication de tous les bénéficiaires (membre du groupe porteur de l’AGR) dans la phase des travaux champêtres

Contribuer au développement des alternatives liées aux activités de pêches et de chasses dans le Paysage Douala-Edéa.

Susciter l’esprit entrepreneurial vert en chacun des apprenants.

Engagement des communautés locales

La première étape a été axée sur la mobilisation des communautés locales pour l’identification participative des valeurs majeures du PNT d’une part, et d’autre part, des pressions/menaces y associées. La mobilisation de cette partie prenante a également été déterminante pour la formulation des solutions de façon participative. Notre démarche a consisté à identifier les personnes ressources à impliquer dans la collecte d’informations sur les valeurs de l’aire protégée en privilégiant leur parfaite connaissance de la culture locale et des us et coutumes. Il s’agit principalement des autorités coutumières notamment les chefs canton, chefs de terre, de chefs de villages d’une part, et des leaders d’opinion et des responsables d’associations de femmes et de jeunes.

Les communautés locales constituent la partie prenante la plus impliquée dans la mise en œuvre de la solution. En effet, ce sont 232 riverains issus des 5 secteurs de gestion dont 67 femmes qui ont participé aux ateliers communautaires. Par ailleurs, 10 représentants (2 par secteurs de gestion) de ces communautés dont 4 femmes ont été mobilisés pour les ateliers de validation des documents techniques.

L’un des facteurs de réussite a été l’implication des Chefs coutumiers et leaders d’opinion dans la planification des rencontres communautaires d’identification des valeurs majeures de l’aire protégée. Ensuite, l’implication de toutes les composantes des communautés lors des échanges ; femmes, jeunes et sachants. Enfin, l’attachement des communautés aux services fournis par le PNT.

La mise en œuvre de la subvention a montré que les communautés locales restent fortement liées au Parc national de Taï à travers la culture locale et leurs besoins socio-économiques.

Sensibilisation des parties prenantes

Echanges avec les parties prenantes pour une mise en contexte permettant de relever le rôle de chaque acteur pour plus d’efficacité dans la mise en œuvre. Ainsi, une mission de terrain a été réalisée dans le but de rencontrer les autorités locales (Sous-préfets, et maires), l’administration locale du Ministère des Forêts et de la Faune (MINFOF), les élus locaux, les chefs traditionnels, les élites et guides locaux.

  •  Une bonne  expérience historique de travail dans le site
  • L'implication pratique des personnes ressources locales
  • La réceptivité des autorités administratives, traditionnelles et des élus locaux.
  • La mise en application stricte des mesures anti-Covid 19 édictées par l'autorité administrative
  • L’implication des autorités locales permet d’atténuer certains conflits
  • Il est indispensable de toucher une grande variété de parties prenantes, notamment les femmes qui maîtrisent mieux les services offerts par la forêt
  • Savoir que malgré tout il y aura toujours des personnes qui estiment qu’ils n’ont pas été impliquées ; en pratique, il est impossible de toucher tout le monde
Former à l'identification de l’espèce

Les pêcheurs experts sont encouragés à former les plongeurs professionnels à l'identification de l’holothurie à mamelles. Les pêcheurs sont valorisés lors du partage de leurs anciennes techniques de reconnaissance de l’animal (suivi de fèces, recherche circulaire, etc.). 

  • Établir une organisation de plongée claire et fiable.

  • Définir d’un même protocole simple et efficace.

  • S’équiper de matériel opérationnel (scuba, plaquette, appareil photo sous-marin,etc.).

  • Noter le plus de données possibles sur l’animal (mesures, profondeur, position, comportement, etc.).

  • Toujours ajouter des commentaires sur les caractéristiques du milieu (sédiment, algues, etc.).

  • Noter la météo et les facteurs abiotiques (courant, houle, etc.) pour chaque plongée. 

  • Toujours instaurer un climat de respect et d'égalité entre tous les acteurs.
  • Valoriser le travail d'équipe.
  • Mettre à disposition les matériaux et les supports de formation nécessaires.
  • Ouvrir les discussions au partage d'expérience de terrain.
Présentation régulière des travaux à la population locale

L’objectif était de communiquer régulièrement l’avancée des travaux à l’ensemble de la population de l’archipel. Pour cela nous nous sommes appuyés en priorité sur notre page FaceBook; puis nous avons répondu à toutes les sollicitations de la chaîne locale (SPM La Première) que ce soit en radio ou en télévision. Enfin, nous avons organisé des événements spécifiques (présentations grand public) ou présenté lors d’un congrès sur l’archipel.

 

  • Publier régulièrement sur son réseau social.
  • Organiser des présentations grand public.
  • Répondre aux sollicitations de tous les médias.

Il n’est pas toujours évident pour tout le monde de communiquer, que ce soit au travers d’interviews ou de présentations. Néanmoins, il est fondamental que toutes les personnes impliquées directement dans le projet participent à cette communication. Notre page Facebook est très suivie avec plus de 400 followers.

Choisir la méthode d’évaluation adaptée aux caractéristiques du terrain

Des évaluations de stock d’holothuries ont été effectuées ailleurs dans le monde, cependant les espèces ciblées, les profondeurs et les besoins logistiques étaient différents. Dans notre cas, il a été impératif de retravailler le protocole initial afin qu’il soit plus adapté au terrain, plus réaliste et plus efficace.

  • Maîtriser les caractéristiques spécifiques au terrain d’étude (profondeur, exposition, etc.).

  • Maîtriser les caractéristiques des différentes méthodes de collecte de données.

  • Adapter le protocole à la réalité du terrain et aux besoins scientifiques.

  • Etablir un tableau “Avantages et inconvénients” pour chaque méthode.

  • Comparer les méthodes simultanément sur un même site.

  • Effectuer la comparaison sur des sites avec différents caratéristiques (zones géomorphologiques). 

  • Choisir un “site témoin” où la présence de l’holothurie a été confirmée.

  • Effectuer des plongées de reconnaissance sur les sites sélectionnés.

  • Tester le matériel.

  • Effectuer des simulations à des sites représentatifs des zones géomorphologiques qui seront étudiées.

  • Répertorier la profondeur de tous les sites.

  • Évaluer tous les risques possibles.

  • Prioriser la sécurité des plongeurs. 

  • Avoir un large réseau de plongeur professionnel.

  • Planifier et anticiper.

  • Prévoir des jours de rattrapage dans le cas d’un report dû à un imprévu (problème technique, mauvaise météo, plongeur indisponible).

 

Logistique et matériels

Il est très important qu’avant de répondre à l’appel à projet une liste du matériel disponible au sein de la structure soit réalisée et que l’état de fonctionnement soit vérifié. Ensuite, une liste du matériel supplémentaire nécessaire pour la réalisation des diverses activités doit être discutée avec les personnes compétentes du projet. Il faut s’assurer de la disponibilité de ce nouveau matériel localement ou à l’extérieur et dans ce dernier cas prendre en compte le temps de livraison (plusieurs semaines ou mois parfois) et les coûts supplémentaires. Ensuite, il est très important de planifier les activités de terrain en fonction des conditions météorologiques et surtout adapter très rapidement les plannings.

  • De nombreux matériels étaient déjà présents et fonctionnels
  • Des nouveaux matériels avaient pu être achetés sur d’autres projets
  • Une trésorerie suffisante pour pouvoir avancer les frais de certains matériels
  • Une aide logistique de plusieurs bénévoles localement

Comme anticipé, il n’est pas possible de réaliser des travaux de terrain sur l’archipel de Saint-Pierre et Miquelon pendant plusieurs mois (étangs gelés par exemple). Par conséquent, il est fondamental de planifier les activités extérieures en prenant en compte cette contrainte forte, et d’adapter l’ensemble du projet en conséquence. Une fois que les travaux de terrain sont possibles (6-7 mois par an), il faut être prêt et hyper réactif pour pouvoir obtenir le maximum de données.

Constitution d’un consortium original, complémentaire et motivé

L’objectif était de constituer dès la genèse du projet un consortium qui associe l’ensemble des parties prenantes locales impliquées dans la gestion de la nature sur l’archipel et des collègues français métropolitains experts dans plusieurs domaines complémentaires: géographie, biologie du poisson. Etant donné que seul un technicien est employé à la fédération de pêche (tous les autres membres sont des bénévoles) et que le porteur scientifique du projet ne vit pas sur place, il était crucial de recruter une personne qui soit chargée de l'exécution du projet sur place. Cette personne a été clé pendant tout le projet. De plus, nous avons recruté un étudiant en master pour épauler le CDD la seconde année du projet.

  • Recrutement d’un CDD un an sur le projet qui a travaillé localement.
  • Échange fréquent entre les personnes impliquées localement et le responsable scientifique en métropole.
  • Aide logistique forte et implication de la FTP SPM pendant tout le projet.
  • Étudiant recruté sur le projet.
  • Excellente interaction entre le porteur de projet localement et le porteur de projet scientifique en métropole.
  • Réponse rapide des parties prenantes locales.

Il est indispensable de constituer dès le départ un consortium complémentaire, incluant des personnes motivées par le projet. Travailler sur des îles nécessite une forte capacité d’adaptation et beaucoup de réactivité pour mener à bien les divers travaux de terrain, notamment sur Saint-Pierre et Miquelon, où les conditions climatiques peuvent changer rapidement.

Les modalités de structuration d'une filière de plants à destination de la restauration écologique sont établies

Les acteurs clés sur le marché de la pépinière ont d’abord été identifiés et classés dans quatre catégories : les producteurs, les acheteurs, les porteurs de projet, et les partenaires techniques. Ces acteurs, de par leur expérience, représentent la base de l’étude pour déterminer les défis et limites du projet.

Grâce à des entretiens, nous avons pu identifier des problématiques telles que :

  • la difficulté d’approvisionnement en semences au moment de la fructification,
  • l’absence de reconnaissance de la filière en tribu et dans l’enseignement professionnel,
  • la difficulté de développer une activité économique en tribu, adaptée au rythme en communauté,
  • les compétences techniques élevées que nécessite la production de plants en pépinière,
  • l’absence d’outils vulgarisés et adaptés au contexte local pour comprendre le métier de pépiniériste,
  • le manque d’encadrement de la filière (formations, mise en relation des acheteurs et des revendeurs, etc.)

Les solutions alors proposées et discutées étaient le développement d’une filière de récolte de graines, moins technique et plus adaptée au rythme local, la publication du guide du pépiniériste vulgarisé et la mise en place de formations professionnelles dans les organismes de formation et directement en tribu.

La Nouvelle-Calédonie étant un petit territoire, l’identification fut relativement aisée et rapide. Les acteurs ont tous répondu favorablement aux sollicitations et ont répondu à l’ensemble des questions posées aux entretiens. L’idée d’un projet qui serait bénéfique pour tous (producteurs, acheteurs, porteurs de projet et partenaires) a permis de rassembler tous les acteurs autour du projet.

La liste des acteurs ne peut pas être exhaustive. Pour faire au mieux, il faut se concentrer sur un nombre restreint mais représentatif d’acteurs dans chaque catégorie. Ce nombre dépend de la taille du territoire.

Pour avoir des entrevues rapides et efficaces, il faut passer du temps en amont sur la préparation des questions et des méthodes de sollicitation. Il faut également être flexible et permettre la mention de nouveaux sujets. Également, au fil des entretiens, il est pertinent de refaire référence aux problématiques rencontrées par d’autres acteurs et proposer des solutions afin d’avoir des avis nouveaux.