Un processus de gestion concertée

Le projet de traitement paysager a fait l'objet d'une concertation entre tous les acteurs du site : l'inspecteur du site classé (Classement au titre du paysage loi 1930) de la DREAL, la conservatrice de la RNR-FE, l'animatrice du site Natura 2000, la commune propriétaire de la forêt concernée, les représentants d'Enedis en charge de l'entretien de la ligne et de son emprise.

Cette étude a été soumise à la validation du Comité de gestion de la RNR-FE puis à une validation par la Commission départementale de la nature, des paysages et des sites.

  • La concertation en amont des différents processus de validation est indispensable pour la réussite du projet. Elle doit s'appuyer sur des éléments visuels clairs : schéma d'intention, dessins, etc.
  • Dans une réserve naturelle, la prise en compte des enjeux écologiques est indissociable à la réalisation d'une action sur le Paysage. Démontrer la plus-value de l'action sur l'écologie du site est un atout majeur pour la réussite du projet.

Pour les acteurs régulièrement impliqués dans les actions de la Réserve, il n'y a pas eu de difficultés. Nous avons rencontré des difficultés à trouver des interlocuteurs côté Enedis. Cette difficulté a été contournée en demandant l'appui d'une association naturaliste qui travaille plus régulièrement avec l'opérateur que nous. Les réseaux d'acteurs sont toujours des choses essentiels pour pouvoir mobiliser.

Diagnostic paysager et perception

Le point de départ de la solution : une pré-étude de la composante paysagère et du point noir a été réalisé, notamment sur l'ensemble des contrastes avec l'environnement que la ligne électrique pouvait créer.

  • Une connaissance des structures paysagères et écologiques du site.
  • Une perception du paysage à 360° et sur l'ensemble des axes de passage.
  • L'inscription du paysage au préalable dans les enjeux du site.

La mise en lumière de multiples contrastes, ceux-ci ont permis ensuite de prévoir les actions à mettre en place pour résorber ce point noir et retrouver de l'harmonie.

Les îles Eparses, une aire d'étude hors du commun

Depuis 2005, les TAAF sont gestionnaires des îles Éparses constituées de l’archipel des Glorieuses, Juan de Nova, Tromelin, Europa et Bassas de India. La majorité d’entre elles se situent dans le canal du Mozambique, exceptée l’île de Tromelin, localisée au nord de la Réunion.

 

Malgré une faible surface terrestre cumulée (43 km²), l’ensemble des eaux sous juridiction française liées à ces îles représente 6 % du territoire maritime français.

 

Ces îles présentent un patrimoine naturel régional reconnu mondialement puisqu’elles font partie du Hotspot de Biodiversité de Madagascar et des îles de l’Océan Indien ; Elles sont comprises dans 4 des 320 Aires marines d’importance écologie et biologiques identifiées par la Convention sur la Diversité Biologique ; elles sont reconnues comme des zones clés pour la biodiversité par l’UICN ; certaines sont reconnues comme Zones d’importance pour la conservation des oiseaux identifiées par BirdLife International.

 

Malgré la présence permanente d'agents de l'environnement TAAF sur ces différentes îles, aucune étude n'avait été menée sur les chiroptères avant le projet Chiropt'îles. Seules quelques mentions de chauves-souris (Genre Mops sp, Taphien de Maurice) ont été recensées sur les îles de Grande Glorieuse, Europa et Juan de Nova.

  • Etablissement d'un partenariat entre le GCOI et les TAAF
  • Définition des objectifs du projet en concertation avec les TAAF et le MNHN
  • Recueil des anciennes mentions de chauves-souris dans les îles Eparses
  • Définition des protocoles à mettre en place, adaptables à chaque île étudiée et aux moyens logistiques
  • Amélioration des connaissances concernant la biodiversité présente sur les îles de Tromelin, Grande Glorieuse et Europa
  • Premier partenariat entre les TAAF et le GCOI
  • Possibilité de communiquer sur les résultats tirés de l'étude
Identification des Activités Génératrices de Revenus (AGRs)

Les propositions et le développement des projets d’AGRs se font après un an de fonctionnement de l’AVEC ceci dans le but de se rassurer de la bonne cohésion du groupe. Des réunions sont organisées avec les AVECs pour recenser les propositions des AGRs qu’elles aimeraient entreprendre. Il est important de souligner que l’approche utilisée doit être down-top (les propositions ne sont pas imposées par le projet) ceci dans le but de renforcer l’adhésion et l’appropriation du projet par les membres. Sur la base de leurs propositions, une analyse est faite afin d’identifier les activités qui siéent le mieux au contexte local.

La planification financière est importante et peut contribuer à améliorer l’activité car elle indique si on peut réaliser des bénéfices ou non et nécessite une amélioration dans le groupe. Deux plans sont impératifs pour la planification d’une activité :

-Le plan des ventes et des coûts (faire une prévision mensuelle, pour l’année des ventes et coûts)

-Le plan de trésorerie (aide à connaître à l’avance les entrées et sorties de fonds de chaque mois et donne l’assurance sur sa disponibilité)

  • Orienter le choix des AGRs ayant courte durée de production
  • Les AGRs doivent avoir un faible taux d'investissement
  • Laisser les communautés effectuer le choix des AGRs selon leur contexte social
  • L’avis de toutes les personnes impliquées doit être pris en compte afin d’éviter tout désagrément future en cas d’échecs lors de la phase de mise en oeuvre
Collaboration avec Parcs Canada

PaRx et Parcs Canada ont travaillé ensemble pour définir des objectifs communs concernant l’amélioration de l’accès à la nature et le lien entre la santé, le bien-être et le temps passé dans la nature. Cette collaboration a été officialisée par un accord de partenariat de trois ans, établissant que les cartes d’abonnement Découverte pour adultes (d’une valeur de 72,25 $ par an) seraient fournies gratuitement à PaRx pour être prescrites par les professionnels de la santé au cours de leurs visites régulières. La carte d’entrée Découverte de Parcs Canada permet à un adulte d’accéder à plus de 80 lieux administrés par Parcs Canada dans tout le pays, qui font généralement l’objet d’un droit d’entrée quotidien pendant toute une année, notamment les parcs nationaux, les lieux historiques nationaux et les aires marines nationales de conservation. Lorsqu’ils prescrivent des cartes d’entrée Découverte pour adultes à leurs patients, les prestataires de soins de santé sont invités à donner la priorité à ceux qui vivent à proximité de parcs nationaux, de sites historiques nationaux ou d’aires marines nationales de conservation, et qui pourraient en bénéficier le plus, comme ceux pour qui le coût de l’accès à la nature peut constituer un obstacle.

  • La volonté de Parcs Canada de mettre en valeur et de protéger les espaces naturels et culturels en vue d’améliorer la santé globale des écosystèmes et la santé humaine.
  • Les connaissances et la capacité de la BC Parks Foundation à concevoir et à gérer un programme national axé sur les prestataires de soins de santé.
  • La gestion par Parcs Canada d’un réseau bien établi et fiable d’espaces culturels et naturels gérés à l’échelle nationale dans tout le Canada.
  • Les difficultés administratives initiales liées à la délivrance des cartes d’entrée de Parcs Canada aux prescripteurs sont surmontées et rationalisées grâce à de nouvelles pratiques et à des systèmes de gestion de la clientèle (SGC) qui facilitent l’accès des prescripteurs et des patients.
  • Exigence de flexibilité dans la délivrance des cartes d’entrée en fonction de la demande des prescripteurs. À l’origine, 100 cartes d’entrée Découverte pour adultes ont été offertes dans le cadre du programme. Lorsque l’intérêt pour le programme a explosé après le lancement de la collaboration, Parcs Canada a considérablement augmenté son soutien sous la forme de cartes d’entrée Découverte pour adultes supplémentaires, ce qui a largement dépassé le nombre initial de cartes à distribuer, qui s’élevait à environ 1 500.
Programme PaRx : la nature au service de la santé physique et mentale

Le programme PaRx est le programme national de prescription de produits naturels du Canada. Mis au point par la BC Parks Foundation, PaRx crée un cadre pour guider les professionnels de la santé dans la prescription de la nature afin d’améliorer la santé et le bien-être des patients. Le programme PaRx propose des ressources pratiques, axées sur le clinicien, telles que des conseils rapides et des documents à l’intention des patients, afin de rendre le temps de prescription dans la nature facile et efficace. Les prescriptions PaRx pour la nature recommandent de passer au moins deux heures par semaine dans la nature, au moins 20 minutes à la fois, afin d’obtenir les avantages de la connexion avec la nature pour la santé et le bien-être.

 

La conception du programme PaRx est fondée sur des études suggérant que les prescriptions écrites sont mieux accueillies que les conseils oraux pour motiver les patients à changer. (https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1508188/) (En anglais seulement). En outre, les enquêtes indiquent que les prestataires de soins de santé sont régulièrement classés parmi les professionnels les plus dignes de confiance, ce qui augmente la probabilité que les patients adhèrent aux recommandations de se connecter à la nature pour leur santé et leur bien-être.

  • Des liens formels avec la communauté des soins de santé et un soutien solide de sa part pour délivrer des prescriptions et suivre les résultats du programme.
  • De nombreuses recherches confirment les liens entre le temps passé dans la nature et l’amélioration de l’état de santé.
  • Il est important que le programme soit piloté par les prestataires de soins de santé afin de garantir sa pertinence pour les prescripteurs et de soutenir au mieux les patients dont la santé peut bénéficier au maximum du temps passé dans la nature.
  • La collecte de données au fil de la mise en œuvre du programme est essentielle pour déterminer si celui-ci atteint ses objectifs.
Choisir la méthode d’évaluation adaptée aux caractéristiques du terrain

Des évaluations de stock d’holothuries ont été effectuées ailleurs dans le monde, cependant les espèces ciblées, les profondeurs et les besoins logistiques étaient différents. Dans notre cas, il a été impératif de retravailler le protocole initial afin qu’il soit plus adapté au terrain, plus réaliste et plus efficace.

  • Maîtriser les caractéristiques spécifiques au terrain d’étude (profondeur, exposition, etc.).

  • Maîtriser les caractéristiques des différentes méthodes de collecte de données.

  • Adapter le protocole à la réalité du terrain et aux besoins scientifiques.

  • Etablir un tableau “Avantages et inconvénients” pour chaque méthode.

  • Comparer les méthodes simultanément sur un même site.

  • Effectuer la comparaison sur des sites avec différents caratéristiques (zones géomorphologiques). 

  • Choisir un “site témoin” où la présence de l’holothurie a été confirmée.

  • Effectuer des plongées de reconnaissance sur les sites sélectionnés.

  • Tester le matériel.

  • Effectuer des simulations à des sites représentatifs des zones géomorphologiques qui seront étudiées.

  • Répertorier la profondeur de tous les sites.

  • Évaluer tous les risques possibles.

  • Prioriser la sécurité des plongeurs. 

  • Avoir un large réseau de plongeur professionnel.

  • Planifier et anticiper.

  • Prévoir des jours de rattrapage dans le cas d’un report dû à un imprévu (problème technique, mauvaise météo, plongeur indisponible).

 

Etablir un protocole scientifique basé sur les connaissances des pêcheurs locaux

Lors de l’élaboration du protocole d’étude, il est primordial de valoriser l’expérience des locaux. Travailler en partenariat avec d'anciens pêcheurs de l'holothurie à faciliter le choix des sites. Les témoignages des pêcheurs ont servi à l’organisation des plongées et à la détermination des risques pour mieux les anticiper. 

  • La prise de contact avec les acteurs principaux (pêcheurs, experts scientifiques, communes, etc).

  • L’ouverture d’esprit et la reconnaissance de l’expertise de chaque acteur.

  • Le réseautage pour organiser les équipes de plongeurs professionnels patentés selon les disponibilités de chacun.

  • Maîtriser l’organisation de plongées sous-marines professionnelles à des profondeurs importantes (35 m - 45 m).

  • Construire un protocole en accord avec le projet et la sécurité des plongeurs.

  • Avoir une position d’écoute.

  • Rassurer les pêcheurs sur nos intentions en expliquant clairement l’intérêt de notre étude dans leur lagon.

  • Valoriser les capacités et les connaissances de ces anciens.

  • Instaurer une relation de respect et de confiance entre tous les acteurs du projet.

  • Essayer au mieux de répondre scientifiquement à leur interrogation sur leurs observations passées sur le comportement de l’animal (migration selon la phase lunaire? ). 

Gouvernance des ressources communautaires en appui à la planification d’une aire protégée et d’un paysage (synergie descendante/ascendante)

LE PEM a utilisé la législation malienne sur la décentralisation pour créer, avec les populations locales, un modèle de GCRN "centré sur les éléphants". Cette législation a rempli une fonction cruciale qui a permis d’aboutir à un modèle de gouvernance des ressources au niveau des villages et des communes, inscrit dans les conventions locales et communales, ainsi que dans les plans de développement socio-économique des communes. Le PEM a ensuite travaillé avec le gouvernement pour renforcer ces systèmes, en rédigeant une nouvelle législation pour créer une nouvelle aire protégée recouvrant l'ensemble de la route de migration des éléphants, modelée sur une réserve de biosphère qui soutient les conventions communautaires. L'objectif est de fournir un mandat aux forestiers du gouvernement pour qu'ils soient en mesure d’appuyer, si nécessaire, les communautés locales dans l'application de leurs conventions, renforçant par là même les systèmes communautaires. Les intérêts nationaux et locaux, ainsi alignés, se renforcent mutuellement, ce qui fournit une approche de gestion rentable pour la réserve. Cette approche descendante complète l'approche ascendante de l'engagement communautaire.

Le modèle de GCRN "centré sur les éléphants" qui a été développé

L'importance d’une législation favorable permettant de catalyser la responsabilisation à la base.

 

La nécessité d'une agence de "médiation" neutre pour rassembler les différentes parties de la communauté.

 

Le processus d’élaboration d'une nouvelle législation est long et dépend du degré d'engagement des partenaires gouvernementaux et de leur soutien à l'initiative, mais les ONG peuvent fournir un appui technique et des rappels pour faire avancer les choses.

Une approche orientée vers les bailleurs et les partenaires

Pour répondre à tous les besoins identifiés dans les évaluations, l’Office Ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR) recherche continuellement des financements par la formulation et la soumission de projets à différents partenaires. A ce propos, il dispose d’un catalogue de projets qu’il peut adapter en fonction des exigences du financement sollicité. Pour le PNB, en plus du financement du FEM, l’Office a soumis une demande auprès du programme BIOPAMA dans le cadre des petites subventions techniques. Ce financement a permis la réhabilitation et l’équipement de l’écomusée du parc, et de mener une étude de faisabilité en vue de la construction d’une passerelle suspendue dans la canopée des arbres du PNB.

Pour la valorisation de la destination PNB, une collaboration avec les professionnels du tourisme y compris le Ministère du Tourisme a permis d’intégrer le PNB dans les circuits touristiques proposés aux voyageurs en Côte d’Ivoire.

Par ailleurs, des clubs services comme le Lions Club et le Rotary Club apportent souvent des appuis ponctuels au PNB.

Le PAG 2019-2028 du PNB reprend les conclusions des différents diagnostics et constitue un manuel de référence pour la sélection des projets de gestion du parc. Plusieurs partenaires peuvent donc contribuer à l’atteinte des objectifs du parc. La direction de l’OIPR et du PNB doit être ouverte aux différentes formes de partenariat, tout en sachant exactement ce dont le parc a besoin.

L’existence d’un Plan d’Aménagement et de Gestion (PAG) est un élément important et nécessaire pour rechercher des financements et orienter la gestion d’un parc. En outre, il faudrait toujours être à l’écoute des bailleurs pour répondre à leur exigence et obtenir des financements.