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Afrique occidentale et centrale
Programme
PAPBio
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Amélioration des conditions cadres pour le développement des chaines de valeurs

Des cadres de concertations pluri acteurs ont été mis en place afin d’assurer l’orientation et le suivi du développement des chaines de valeurs bois-énergie dans les Régions cibles.

Au niveau de la Région de l’Est, une plateforme régionale a été instituée par le Ministre en charge des forêts et de la faune et placée sous la présidence du Gouverneur de la Région.

A l’extrême-Nord, il s’agit d’une cellule régionale bois-énergie (CRBE).

Ces cadres de concertation se tiennent à une fréquence semestrielle et servent de tribune pour faire le point sur l’avancé des chaines de valeurs concernées mais aussi de formuler des orientations pour leur bonne marche.

 L’orientation stratégique des chaines de valeur bois-énergie, matérialisée dans les documents de stratégie élaborés est le résultat d’un processus de consultation des différents acteurs réunis au seins des ces instances de concertation.

Les résolutions issues de ces assises ont permis d’obtenir certaines avancées à savoir : i) la définition d’un cadre réglementaire relatif à la production et la mise en circulation du bois-énergie ; ii) l’élaboration et la validation de normes directives en matière d’aménagement des forêts de zones sèches.

  • Sensibilisation des décideurs politiques sur l’importance de la filière bois-énergie ;
  • Bonne participation des différents acteurs des Chaines de Valeurs concernées aux réunions convoquées ;
  • Bon suivi des recommandations de la plateforme par le secrétariat technique mis en place.  
  • Le financement des réunions du CRBE de l’Extrême Nord et de la Plateforme Régionale Bois énergie de l’Est doit être inclus dans les budgets des services locaux en charge des forêts afin d’assurer la durabilité de ces instances de discussion ;
  • L’implication de toutes les catégories d’acteurs des différents maillons des chaines de valeurs bois-énergie a permis de proposer des textes réglementaires adapté à la réalité et propice au développement desdites chaines de valeurs  ;
  • Le suivi de l’évolution des chaines de valeurs bois énergie effectué dans le cadre du CRBE ou de la plateforme de l’Est, permet d’améliorer la gouvernance dans la gestion des chaines de valeur concernées.
Gouvernance des ressources communautaires en appui à la planification d’une aire protégée et d’un paysage (synergie descendante/ascendante)

LE PEM a utilisé la législation malienne sur la décentralisation pour créer, avec les populations locales, un modèle de GCRN "centré sur les éléphants". Cette législation a rempli une fonction cruciale qui a permis d’aboutir à un modèle de gouvernance des ressources au niveau des villages et des communes, inscrit dans les conventions locales et communales, ainsi que dans les plans de développement socio-économique des communes. Le PEM a ensuite travaillé avec le gouvernement pour renforcer ces systèmes, en rédigeant une nouvelle législation pour créer une nouvelle aire protégée recouvrant l'ensemble de la route de migration des éléphants, modelée sur une réserve de biosphère qui soutient les conventions communautaires. L'objectif est de fournir un mandat aux forestiers du gouvernement pour qu'ils soient en mesure d’appuyer, si nécessaire, les communautés locales dans l'application de leurs conventions, renforçant par là même les systèmes communautaires. Les intérêts nationaux et locaux, ainsi alignés, se renforcent mutuellement, ce qui fournit une approche de gestion rentable pour la réserve. Cette approche descendante complète l'approche ascendante de l'engagement communautaire.

Le modèle de GCRN "centré sur les éléphants" qui a été développé

L'importance d’une législation favorable permettant de catalyser la responsabilisation à la base.

 

La nécessité d'une agence de "médiation" neutre pour rassembler les différentes parties de la communauté.

 

Le processus d’élaboration d'une nouvelle législation est long et dépend du degré d'engagement des partenaires gouvernementaux et de leur soutien à l'initiative, mais les ONG peuvent fournir un appui technique et des rappels pour faire avancer les choses.

Construire un réseau de partenariats et aligner les intérêts autour d'une vision commune - Ne faites pas cavalier seul

Adopter une approche systémique signifiait mobiliser ttes les parties prenantes de l'aire de répartition des éléphants autour d'une vision commune - la préservation des éléphants du Gourma, un patrimoine national et international. Des ateliers d'engagement furent organisés avec chacune (admin. gouv. et services tech., ind. touristique, écoles, projets, programmes et ONG opérant ds la région) pr comprendre leurs points de vue et élaborer des documents et activités de sensibilisation efficaces (par ex. un programme scolaire). Il fallut aussi engager et coordonner le soutien d'autres institutions ds le pays (par ex. ambassades étrangères, MINUSMA, PNUD).

Au niveau national, le projet a collaboré avec le gouv. pr élaborer un plan de gestion des éléphants, créer une unité mixte (forestiers-militaires) anti-braconnage et engager des formateurs experts, créer une nouvelle aire protégée recouvrant l'ensemble de la route de migration des éléphants, modelée sur une réserve de biosphère avec des zones à usages multiples régies par des conventions de GCRN renforcées par les forestiers assurant au besoin un soutien répressif. Les intérêts nationaux et locaux se renforcent ainsi mutuellement, ce qui fournit une approche de gestion rentable pr la réserve. Cette approche descendante complète l'approche ascendante de l'engagement communautaire.

L’utilisation des éléphants comme facteur unificateur pour toutes les parties prenantes.

 

Cultiver des partenaires locaux en mesure de rassembler les informations requises au niveau local et identifier les acteurs pertinents.

 

Identifier les personnes occupant des postes clés au sein des ministères concernés qui soutiennent le projet, et les réunir pour qu'elles s’appuient mutuellement.

 

Une organisation partenaire prête à payer les salaires du personnel a permis au projet de lever des fonds et de "décoller".

Travailler avec des partenaires multiples prend du temps et peut s'avérer difficile, mais les résultats sont bien plus durables et résilients, car chaque partie a un intérêt dans le processus et, il faut l’espérer, en retire un avantage.

 

Les marges de négociation ont été plus importantes que prévu.

 

Maintenir l'engagement des acteurs gouvernementaux, surtout lorsque le gouvernement est très dysfonctionnel, peut nécessiter un effort continu, mais est essentiel pour renforcer les capacités et la responsabilité au niveau national.

 

Les personnes occupant des postes clés peuvent considérablement entraver ou faciliter les activités. Une approche systémique et complexe peut être utilisée pour comprendre les "jeux de pouvoir" et trouver des moyens de limiter leur impact, par ex. en rendant publics les comportements obstructifs ou les mauvaises pratiques de manière indirecte.

L'application d'une approche systémique et complexe à un défi environnemental permet d'améliorer plusieurs ODD

Aucune espèce n'existe dans le vide. Des forces multiples interagissent pour façonner leur destin, bien au-delà de leur environnement écologique direct. Ce constat implique de prendre en compte l'ensemble du système (écologique, social, politique, économique) dans lequel elles vivent, et d'accepter l'incertitude qui découle de ces interactions "qui affectent le système plus large tout en étant façonnées par celui-ci" (Canney, 2021). Les solutions préconçues ont donc très peu, voire aucune chance, de véritablement réussir.

 

Ne sachant quoi faire, le projet a été forcé de poser des questions, d’observer et d’écouter, en laissant la solution émerger du contexte, puis de comprendre le contexte socio-écologique pour identifier les points d'intervention clés, où de petites actions sont susceptibles d’avoir des impacts relativement importants, "prévoir plus de flexibilité pour répondre à l'inattendu, saisir les opportunités et s'adapter aux circonstances changeantes", travailler à différents niveaux et avec différentes parties pour atteindre les objectifs. L'accent initial était la conservation des éléphants, mais cette approche a contribué à améliorer de nombreux problèmes, de la dégradation des écosystèmes aux moyens de subsistance compromis, en passant par le chômage des jeunes, la gouvernance locale et les conflits sociaux.

Intérioriser la théorie des systèmes complexes et tâcher de comprendre comment des solutions simples et "contrôlables" ont des conséquences imprévues lorsqu'elles sont appliquées à des situations complexes

Une compréhension écologique et sociale.

Un accent sur les réseaux, les connexions et la dynamique plutôt que sur les entités individuelles et les simples causes et effets.

Une période préliminaire d'étude du problème dans son contexte plus large.

Une organisation (WILD) prête à soutenir une approche non conventionnelle (et donc risquée) de la conservation.

Être prêt à ne pas avoir la réponse et à reconnaître qu’on ne sait pas quoi faire.

Tjrs chercher à comprendre les causes ultimes derrière un phénomène.

Se baser sur un éventail de disciplines, de perspectives et d'individus et admettre qu'il s'agit d'interprétations partielles.

Respectez tout le monde, même ceux qui agissent contre vous.

Être flexible, s’adapter à la situation locale - si une approche ne fonctionne pas, chercher pourquoi, persister jusqu'à trouver la solution. Dans un environnement dynamique, les solutions doivent être revues en permanence.

Si l’on veut que qqn fasse qqch, créer le contexte qui encourage cette action, pour éviter d’avoir à dépenser des moyens pour les y contraindre.

Pour instaurer la confiance, être très transparent et honnête quant à ses motivations et attendre la même chose des autres. Baser ses actions sur des motivations authentiques, se laisser guider par le contexte local plutôt que par des "solutions toutes faites".

Un équilibre entre les disciplines et les compétences complémentaires au sein de l'équipe. La directrice du PEM est formée en sciences naturelles, le chef de terrain en anthropologie.

La lutte contre le braconnage, le commerce illégal et l'abattage d'animaux sauvages

Le braconnage constitue une menace sérieuse pour la conservation de la faune. L'application de la loi existante contre la capture, l'empoisonnement et la mise à mort illégaux d'espèces sauvages a encouragé les autorités à participer activement dans la protection des espèces sauvages. La sensibilisation des habitants et la création d'emplois dans l'écotourisme et le géotourisme participent également dans la lutte contre le braconnage. Par exemple, dans le site d'Ouzoud, la lutte contre le braconnage et le commerce des macaques a été l'un des principaux facteurs responsables de l'augmentation de la population de macaques de Barbarie. Nous participons activement depuis 2008 en collaboration avec les autorités locales à la lutte contre les travail illégaux (braconnage, abattage d'arbres, etc.). Nous avons travaillé avec certains résidents pour obtenir les informations nécessaires sur ces travaux. Dans ce cadre, nous avons participé à l'arrêt de certaines opérations de capture d'animaux sauvages et nous avons relâché un grand nombre d'animaux dans leurs habitats d'origine.

 

Ces dernières années, les populations locales ont activement participé à la lutte contre le braconnage et le commerce d'espèces sauvages. Les rôles écologiques et économiques de la faune sauvage dans les écosystèmes ont été plus largement appréciés par les populations locales du Haut Atlas central du Maroc. La création d'emplois dans l'écotourisme et dans le domaine des plantes médicinales a incité les habitants à participer à la lutte contre les travaux ayant un impact négatif sur les écosystèmes.

Le braconnage et le commerce d'animaux sauvages sont pratiqués principalement par de jeunes habitats qui n'ont pas de travail et qui n'ont aucune idée des conséquences de ces activités sur les populations sauvages. Intégrer ces personnes dans les projets de développement peut les transformer en protecteurs de la faune. Aider les gens à trouver un emploi et les aider à améliorer leurs connaissances écologiques contribuera à la conservation des habitats.

La recherche scientifique au service de la conservation de la biodoversité

La réalisation de recherches scientifiques sur les effets des activités humaines sur la faune nous a permis de mieux comprendre les effets de l'homme sur les populations d'animaux sauvages. Aujourd'hui, nous sommes les seuls à mener des études scientifiques sur la biodiversité dans le Haut Atlas central. Les solutions proposées consistent à encourager les institutions de recherche à participer à ces études scientifiques et à étudier d'autres groupes zoologiques. La recherche scientifique est essentielle pour la conservation car elle permet d'établir des solutions basées sur des résultats scientifiques. Par exemple, nous avons montré que la chasse pratiquée actuellement au Maroc pour limiter la croissance des populations du sanglier a au contraire un impact positif sur ses populations et que la conservation ses prédateurs est la meilleure méthode pour réguler sa croissance. Nous avons également montré que le braconnage affecte les populations de macaques de Barbarie, de gazelle de Cuvier et d'autres espèces. L'interdiction du braconnage et la sensibilisation des habitats ont été les principales causes de l'augmentation de la population de macaques de Barbarie dans le site d'Ouzoud au Maroc.

 

Les montagnes centrales du Haut Atlas présentent une grande diversité d'habitats et d'espèces végétales et animales. Cette zone abrite une variété d'espèces animales, en particulier des mammifères avec plus de 24 espèces de mammifères sauvages et plus de 120 oiseaux.

 

Les études scientifiques permettent de comprendre les facteurs responsables du déclin des espèces et de développer des solutions adaptées.

Sensibiliser à la conservation de la faune

Les comportements environnementaux sont considérés comme des actions essentielles qui influencent énormément les écosystèmes.Ils jouent des rôles essentielsdans la conservation et à la protection de l'environnement. Il est important d'impliquer les citoyens dans le domaine de la conservation de l'environnement et de la biodiversité. Nos études scientifiques ont révélé que les habitants locaux ont signalé un niveau inférieur de pratiques dans la conservation des espèces. Des solutions ont été initiées dont la plus importante est de sensibiliser les habitants pour les inciter à conserver l'espèce. Des séances d'éducation ont été menées par l'auteur et ses collaborateurs au cours des deux dernières décennies auprès des habitants, des étudiants, des associations et des autorités. Dans le cadre de leurs recherches scientifiques, ils ont visité la plupart des villages. Ils discutent avec les gens des rôles écologiques et économiques de la biodiversité et de l'importance de la conserver.

Ces dernières années, les rôles des animaux sauvages dans leurs écosystèmes ont été plus largement appréciés et aujourd'hui, la gestion de la biodiversité est une priorité pour le gouvernement marocain, les autorités, les ONG et la société civile.

L'opinion des populations locales joue un rôle essentiel dans la conservation de la biodiversité et de l'environnement. En général, lorsque les habitants comprennent les rôles écologiques et économiques de la faune sauvage, ils participent spontanément à sa conservation.

Développer des stratégies locales efficaces d'atténuation des conflits entre les populations et la faune

Le conflit homme-population locale peut jouer un rôle dans le déclin de la biodiversité. La prédation du bétail par les carnivores et le ravage des cultures (sanglier, macaque de Barbarie, etc.) sont les principales causes du conflitsu entre les habitants et la faune et des attitudes négatives envers les espèces sauvages. Plusieurs techniques ont été proposées pour réduire le risque de déprédation du bétail par les prédateurs sauvages et le risque de dommages aux cultures par les espèces herbivores : - 1. Education pour sensibiliser la population locale aux rôles écologiques et économiques de la faune et fournir au public des informations sur les avantages des animaux sauvages et leurs rôles écologiques et économiques. 2. Encourager les résidents à utiliser certaines techniques pour protéger le bétail et éloigner les animaux sauvages, comme les chiens de garde du bétail, l'élimination rapide et appropriée des carcasses de bétail pour éliminer les attractifs qui pourraient attirer les carnivores, et la surveillance et le pâturage du bétail et des champs. 3. Nous préparons actuellement un programme de compensation pour aider les populations locales en leur remboursant les pertes attribuables aux canidés sauvages.

 

 

 

 

1. Le contributeur est un chercheur né et ayant vécu dans le Haut Atlas central pendant 40 ans. Il est connu dans la région, ce qui facilite la transmission de messages sur la conservation de la biodiversité. Il communique avec les habitants locaux par la langue tamazight, qui est la langue maternelle du contributeur. Il participe également à plusieurs activités éducatives, culturelles et scientifiques dans cette région.

2. Le Haut Atlas central couvre une superficie de 10 502 km² et possède une diversité biologique riche et variée.

L'éducation et les sessions de sensibilisation pour les responsables locaux et les communautés sur l'importance de la conservation de la faune et l'utilisation de techniques simples et possibles pour éloigner les animaux sauvages atténuent les conflits entre les populations locales et la faune. il Il en a résulté la conservation des espèces et des habitats.