Promotion des activités génératrices de revenus et des foyers améliorés

L’insuffisance de bois (énergie, de chauffe) et de perches pour la construction des cases est un défi majeur pour les populations bénéficiaires de l’initiative. Ainsi, une approche holistique a été menée englobant:

  • Le renforcement des capacités des bénéficiaires sur les itinéraires techniques de mise en place et de gestion d’un espace sociocommunautaire, avec prise en compte des ressources à mobiliser
  • La collecte et la transformation des PFNL issus de la parcelle reboisée ou restaurée, cas des graines de Neem pour la production de l’huile
  • L’intégration de l’approche genre: construction des foyers améliorés qui est assurée par des coordinatrices relais qui vont former à leur tour des formateurs(ices) dans les villages cibles.
  • Ainsi, pendant que les espèces locales choisies sont en croissance, l’alternative permettant à la population de consommer moins de bois afin de réduire la forte pression sur les ressources déjà insuffisantes et compte tenu du faible pouvoir d’achat des ménages fut la formation de 35 femmes sur les techniques de fabrication des foyers améliorés à base d’argile et de paille avec des matières premières retrouvées dans la nature (coût nul), maillon essentiel de la chaîne des initiatives capables de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations
  • La participation effective des femmes
  • La disponibilité de la matière première (argile et paille)
  • Les femmes de la localité ont bien accueilli la technique. La formation a été faite en langue locale par deux femmes relais venant du village voisin (Doualaré), celles-ci avaient elles-mêmes reçu cette formation des Experts en Bois-Energie de la GIZ. Afin d’autonomiser les femmes, il est important de promouvoir la formation d’autres femmes relais afin de diffuser la technique.
Micro-zonage des ressources multiples de la parcelle en fonction du type de sol présent, avec un focus sur les essences locales

Une carte topographique délimitant la parcelle choisie avec les différents types de sols identifiés et les espèces appropriées a été élaborée avec l’aide de la population et des experts. Deux principaux types de sols ont été identifiés:

  • Les sols des flancs des montagnes: surfaces couvertes de cailloux; horizon 1 (0 à 20 cm) est limono-sableux avec mélange de grains de cailloux; horizon 2 (20 à 40 cm) est dominé par des grosses pierres et une faible proportion de terre et horizon 3: (40 à plus) n’était pas accessible. Pour ce type, les essences appropriées sont: Acacia nilotica, Acacia Sieberiana, Acacia seyal, Azadirachta indica, Anogeissus leiocarpus, Ziziphus mauritiana, Eucalyptus camaldulensis.
  • Le lit du site est dominé par les vertisols (sols riches en minérals argileux) représentants des endroits des fentes de retraits: horizon 1 (0 à 40 cm) composé de limon et d’argile et horizon 2 (40 à plus) d’un mélange de limon, d’argile et de grains de cailloux. Les essences qui y conviennent comprennent entre autres: Khaya senegalensis, Cassia siamea, Vitex doniana, Eucalyptus camadulensis, Faidherbia albida, Anacardium occidentale et d'autres arbres fruitiers.

En fonction de ces différents types de sols, un mini- zonage a permis de délimiter 11 blocs occupés par huit essences choisies.

  • Implication totale des animateurs villageois désignés ayant une volonté à suivre les activités au quotidien.
  • Choix participatifs des espèces afin d’assurer un REBOISEMENT UTILE
  • Adoption de l’approche miro-zonage multi-ressources.

Il est essentiel de prendre en compte les caractéristiques physiques de la parcelle pour le succès de l’initiative, notamment les caractéristiques du sol et la topographie, en faisant appel à des experts locaux. Ceci permet de modéliser l’espace afin d’en assurer une gestion durable et rentable à cours, moyen et long terme.

 

Promotion de l’appropriation de l’initiative de restauration socio-communautaire et la participation de tous les groupes sociaux

Une rencontre avec les autorités traditionnelles et religieuses de Mogazang impliquant toutes les couches sociales (Hommes, Femmes et Jeunes) avec utilisation de la main d’œuvre locale pour l’exécution et le suivi des tâches a été effectuée afin de réunir toutes informations utiles et de sensibiliser en même temps les populations concernées. Une étude socio-économique a ensuite été conduite afin de comprendre les enjeux de l’initiative proposée suivi de questionnaires, de discussions de groupes ainsi que d’un recensement des difficultés rencontrées par les populations qui a abouti à une compréhension commune des potentielles retombées sociales, économiques et environnementale de l’initiative. Une carte participative du village élaborée par les populations sous le guide de l’appui conseil suivie d’une prospection faite de façon consensuelle, a permis de localiser le site potentiel (bassin versant) pour piloter l’initiative (~10,74 ha), qui est un site du domaine national de l’Etat, sous la supervision du bureau exécutif du Comité de développement du village, mais est gérée par « la population pour la population ». Il s’agira d’un reboisement aux fins de production du bois de feu, de service, du fourrage, des produits alimentaires, des plantes médicinales et autres.

  • S’assurer que les doléances des populations concernées sont bien comprises et que la solution à proposer va aider à résoudre le problème posé
  • Impliquer les représentants de tous les membres du groupe surtout femmes et jeunes
  • S’assurer que le site qui va accueillir l’initiative ne présente pas un conflit d’intérêt (aspect foncier non contesté)
  • Désigner des personnes ressources (Animateurs villageois) ayant un niveau d’éducation capable de rédiger des petits rapports d’activités et prévoir le renforcement de leurs capacités technique et managériale.
  • Compte tenu des us et coutumes de la communauté musulmane de la zone d’implémentation, il n’a pas été facile de faire participer les femmes activement aux discussions dès les premières descentes sur le terrain. Par la suite, nous avons réussi à démontrer le bien-fondé du point de vue des femmes aux discussions et elles ont été intégrées. En effet, ce sont les femmes, qui au quotidien, parcourent des longues distances à la recherche du bois de chauffe pour les ménages d’où la nécessité de les impliquer dans l’exécution des tâches de l’initiative
  • L’appropriation de l’approche de restauration d’un espace socio-communautaire par les bénéficiaires requiert des préalables notamment la mobilisation des bénéficiaires par les autorités administratives et traditionnelles. En effet, ces derniers ont tendance à mettre l’aspect pécuniaire en avant, ce qui pourrait réduire l’atteinte des objectifs.
Collaboration

L'AFSD a collaboré avec de nombreux partenaires en Afrique australe et au niveau international pour tester et mettre en œuvre des cadres et des stratégies visant à faire comprendre au public les conséquences socio-économiques et environnementales des POPS s'ils ne sont pas bien gérés. De nouvelles approches innovantes sont nécessaires pour renforcer la mise en œuvre de la Convention de Stockholm par le Mozambique de manière durable et intégrée.

  • La volonté de l'AFSD et de ses partenaires de combiner leur expertise, leurs connaissances, leurs réseaux locaux et internationaux et leurs ressources pour améliorer la mise en œuvre durable et l'impact des initiatives au niveau communautaire, avec une attention particulière pour les personnes âgées, les femmes, les personnes handicapées et les jeunes chômeurs.

  • L'initiative est guidée par l'Accord de Paris, les Objectifs de développement durable, la Stratégie du FEM et les Plans de développement nationaux (PDN) des pays respectifs des partenaires.

L'expérience acquise jusqu'à présent a montré l'importance de :

  • Les ateliers des groupes d'intérêt élargis du FEM facilitent le processus de construction, de structuration et de renforcement du réseau régional ;

  • un réseau de professionnels qui collaborent et se soutiennent mutuellement ;

  • Un groupe WhatsApp dynamique qui sert de canal de communication "en direct" dans toute la région et une libre circulation des connaissances via plusieurs plateformes telles que Skype et DropBox ;

  • La sensibilisation et l'échange d'opportunités de financement ;

  • Le cas échéant, une collaboration pour compiler et soumettre des propositions régionales ;

  • Soutien aux délégués participant à des conférences et événements locaux, régionaux et internationaux, en vue de renforcer les capacités dans la région.

La nécessité de développer une stratégie de communication au niveau national et régional.

Engagement du groupe cible

Les deux groupes cibles de ce projet sont les femmes et les jeunes, qui souffrent tous deux d'un taux de chômage élevé. Beaucoup de jeunes s'ennuient et certains ont un comportement antisocial. Mais l'AFSD pense qu'il est possible d'exploiter et de combiner le zèle des jeunes et la sagesse des femmes de la communauté. Les femmes sont habilitées à prendre part à la prise de décision et à devenir économiquement actives - certaines deviennent des entrepreneurs.

Lorsque les femmes et les jeunes trouvent un emploi, ils peuvent contribuer à améliorer la qualité de vie de leur famille et étendre leur soutien au-delà de leur famille immédiate à l'ensemble de la communauté.

La sécurité ou la souveraineté alimentaire est au centre de plusieurs initiatives de développement social au Mozambique. L'AFSD travaille avec les écoles, les entreprises privées ou le secteur et les communautés locales afin de créer des incitations pour que la population locale utilise les meilleures pratiques en matière de gestion des ressources naturelles.

Les études réalisées ont révélé des informations utiles qui peuvent contribuer à orienter les activités vers une production et une consommation alimentaires durables.

  • L'implication des femmes dans le secteur agricole au Mozambique s'est nettement accrue. Les femmes actives dans l'agriculture sont plus nombreuses que les hommes (96 % des femmes économiquement actives contre 67 % des hommes économiquement actifs).

  • Un nombre important de femmes sont engagées dans la production horticole intensive sur de petites parcelles arrosées à la main autour des zones urbaines.

  • Les conditions d'exploitation et les stratégies de production varient considérablement. Le secteur familial a été le plus touché par les migrations, la désorganisation des marchés, le manque de services de base et la déstabilisation de l'économie rurale.

  • Les exploitations commerciales privées représentent 25 % de la production commercialisée. Il s'agit notamment d'exploitations à forte intensité capitalistique de moins de 50 hectares qui approvisionnent le marché urbain en une large gamme de produits.

  • La troisième grande catégorie d'agriculteurs comprend les exploitations en coentreprise et les fermes d'État d'une superficie maximale de 40 000 hectares.

  • Le secteur agricole est relativement stable et offre des possibilités de revenus.
Communication et formation

Les programmes de communication ont fait leurs preuves en matière de changement de comportement dans le cadre de projets relatifs à la santé et à l'environnement. On en trouve des exemples dans des domaines tels que le planning familial, la nutrition, la santé maternelle et infantile, le VIH/sida et les maladies sexuellement transmissibles. Un programme de communication bien conçu pour l'élimination progressive et l'évitement des POP peut connaître le même succès.

Dans le cadre de la stratégie de l'AFSD, un groupe de plus de 100 agriculteurs et autres personnes (principalement des femmes et des jeunes) a été sélectionné pour participer à un atelier de sensibilisation à l'utilisation sûre des produits chimiques et à leurs effets sur la santé et l'environnement. Une approche de "formation des formateurs" est utilisée pour aider à maximiser le potentiel de sensibilisation au sein des communautés.

L'importance de la communication et de l'engagement des parties prenantes et du grand public est reconnue par la Convention de Stockholm. Elle stipule que les parties doivent consulter leurs parties prenantes nationales, y compris les groupes de femmes et les groupes concernés par la santé des enfants, afin de faciliter l'élaboration, la mise en œuvre et la mise à jour des plans nationaux. La convention définit également un ensemble d'objectifs plus détaillés concernant la diffusion de l'information, la participation du public, la formation, l'éducation et la sensibilisation du public. Elle fournit un cadre pour l'action nationale et locale.

Le projet a mis en évidence la nécessité d'agir sur plusieurs fronts :

  • Développer une stratégie de communication et un dialogue au niveau national pour inclure la diffusion d'informations concernant les instruments juridiquement contraignants, y compris la convention de Stockholm et le plan national de mise en œuvre ;

  • Obtenir une assistance technique institutionnelle et des connaissances sur les meilleures pratiques de gestion des POPS ;

  • Passer des polluants toxiques aux solutions organiques ; conserver et gérer les ressources en semences.

  • Fournir du matériel de formation approprié, adapté aux besoins et à la situation du Mozambique ;

  • Dresser des inventaires de produits chimiques en collaboration avec les fournisseurs ;

  • Élaborer une proposition complète pour un modèle de production et de consommation alimentaire durable tout au long de la chaîne de valeur ;

  • Comprendre les avantages de la limitation de l'utilisation des produits chimiques et des POP, de l'élimination des obstacles et de la collaboration entre les utilisateurs de ressources ;

  • Sensibiliser au changement climatique et aux cultures résistantes (telles que les racines de manioc) et promouvoir la chaîne de valeur.

Renforcement des capacités des producteurs biologiques de facto mais non certifiés

Les producteurs seront régulièrement formés aux BPA (bonnes pratiques agricoles) et aux BPF (bonnes pratiques de fabrication) et recevront des cours de motivation pour passer à l'agriculture biologique et pratiquer toutes les activités en groupe.

L'application d'une méthode biologique pratique est importante pour les producteurs biologiques, car elle permet de minimiser le temps et d'augmenter les produits. La formation à la plantation, à la récolte, à l'emballage, au marquage, au marketing, etc. (dans le cadre des BPA et des BPF) améliorera la qualité des agriculteurs.

  • Mon expérience en tant que consultant en jardinage sur les toits, militant pour l'agriculture biologique, formateur et agriculteur biologique.

  • L'enthousiasme manifesté par les ménages de Jasrame à la suite de nos formations initiales.

  • Le changement que j'ai constaté chez les stagiaires après avoir partagé mes idées et les avoir encadrés dans les domaines de l'agriculture biologique, de l'emballage et de l'image de marque.

  • Le reflet de la diffusion des connaissances par IFOAM - Organics International dans les ménages de Jasrame.

Créer une demande de produits biologiques sur les marchés domestiques et urbains en développement

Les consommateurs des zones urbaines ont aujourd'hui un besoin urgent de légumes et de cultures biologiques cultivés localement. Le fait de rendre ces produits facilement disponibles sur les marchés de producteurs incitera davantage de consommateurs à les visiter et à les acheter. Par conséquent, l'augmentation du nombre de consommateurs sur le marché crée une demande accrue pour les produits locaux, frais et biologiques, ce qui incitera finalement les agriculteurs à produire davantage de légumes, de fruits, de céréales et de lentilles.

  • la popularité croissante de la consommation de produits biologiques dans les zones urbaines du Népal

  • l'intérêt croissant pour les "super-aliments" sains tels que les produits à base d'avocat et de moringa

  • La volonté des ménages de Jasrame de répondre à la demande dans les villes voisines et dans la capitale.

  • L'augmentation du nombre de consommateurs d'aliments sains, je l'ai moi-même expérimentée dans notre capitale, Katmandou, ainsi que dans les principales zones urbaines du pays.

  • Grâce à des recherches basées sur des enquêtes sur les connaissances, les attitudes et les pratiques, j'ai appris que la grande majorité (plus de 95 %) des petits exploitants agricoles de la zone d'intervention étaient déjà biologiques de facto, mais qu'aucun d'entre eux n'avait pris de mesures pour obtenir une certification et s'implanter sur les marchés urbains.

Mise en place d'une chaîne de valeur pour les petits exploitants isolés

Les terres vallonnées productives, entourées de forêts vertes (habitat des animaux sauvages) et les agriculteurs intéressés par le passage à l'agriculture biologique commerciale sont une aubaine pour notre initiative. Les cultures courantes, les fruits et les légumes tels que le maïs, le millet, le sarrasin, le chou-fleur, la tomate, le curcuma, le fruit du jacquier, la mangue, etc. seront encouragés à augmenter en volume. Des cultures à haute valeur ajoutée telles que le kiwi, l'avocat, les graines de chia et le moringa seront également introduites au cours de la deuxième phase. Ces produits seront directement reliés aux zones urbaines les plus proches par le biais de marchés fermiers organisés une ou deux fois par semaine. Par conséquent, le lien direct entre les produits biologiques des agriculteurs locaux et les consommateurs par l'intermédiaire des marchés de producteurs permettra d'établir une relation de confiance et une relation positive.

Le soutien apporté par IFOAM - Organics International et Rare sous la forme de formations pratiques a motivé la communauté et accru l'intérêt pour l'agriculture biologique commerciale. La mise en relation de ces agriculteurs biologiques de facto avec les marchés leur permettra de passer à l'agriculture biologique commerciale, ce qui favorisera la création de revenus tout en préservant l'écologie.

Je constate que la communauté est très enthousiaste à l'idée d'améliorer son statut par le biais de l'agriculture biologique commerciale, tout en préservant la biodiversité. L'établissement de liens personnels et la mise en place d'une communication interpersonnelle sur l'agriculture biologique à l'aide de divers outils attrayants tels que des chansons, des panneaux d'affichage, des pièces de théâtre et des textes religieux ont contribué à inspirer la communauté.

bimala dahal
Mise en place d'une chaîne de valeur pour les petits exploitants isolés
Créer une demande de produits biologiques sur les marchés domestiques et urbains en développement
Renforcement des capacités des producteurs biologiques de facto mais non certifiés