Adoption d’un système alternatif de tenue des réunions et des activités entre les deux communes

  La forêt est censée être gérée en intercommunalité. Les deux communes étant politiquement rivales puisque appartenant à 2 obédiences politiques différentes (une gérée par le parti au pouvoir et l’autre par un parti d’opposition), il faut éviter d’organiser toutes les réunions et manifestations dans une seule commune. Chacune des communes doit pouvoir organiser et accueillir l’autre de manière alternative. La stratégie de l’alternance de tenue des réunions dans les deux communes a permis de favoriser la participation avec l'encadrement des autorités administratives et municipales.

  • L’existence d’un décret de création de la forêt et la proximité géographique des deux communes qui relèvent d’un même département administratif.
  • la fierté affichée pour les acteurs de chaque commune d’avoir la responsabilité d’héberger l’activité et d’accueillir tous les autres.
  •  Le système alternatif permet de veiller aux principes d’intercommunalité et d’équité
  • Ce système permet de renforcer en permanence la conscience de l’importance de la gestion durable des forêts dans les deux communes
Choix d’un coach expérimenté pour former et conduire l’exercice

Le choix du Coach IMET a été un challenge étant donné que les experts dans ce domaine se font rares. Tout en se basant sur ses procédures de gestion, CEW a suivi un  processus allant de l’appel à candidatures jusqu’à la contractualisation d’un expert IMET, Conservateur d’un parc dans le Nord Cameroun qui a bravé plusieurs fois les 700 km entre sa base et le site de mise en oeuvre.  Grâce à son expérience et sa capacité à enseigner un public adulte, l’atelier de remplissage de l’outil IMET s’est déroulé sans encombre. Organisé dans la salle des délibérations de la mairie de Ngog Mapubi, l’atelier a connu la participation d’une trentaine de personnes (Sous préfets, maires, chef de poste forestiers et chasse, conseillers municipaux, cadres communaux, représentants des populations, les membres des comités paysan forêt, les guides locaux et les chefs traditionnels des deux arrondissements). Pendant cet atelier, les échanges ont été ouverts, les équivoques et inquiétudes ont été levés et les recommandations ont été collectées.

  • Il faut penser à lancer, à temps, un appel d’offre concurrentiel pour sélectionner le coach

  Les Coachs ont des agendas parfois trop remplis du fait qu’ils assument d’autres fonctions importantes

  • Une fois le coach retenu, il faut discuter intensément avec lui sur le projet, la planification, les conditions minimales requises pour réaliser l’IMET, la préparation des acteurs ….
  •   Le dialogue ouvert rassure les parties prenantes de leur implication mais est souvent émaillé de phases de tension où le coach use de son expérience pour calmer le jeu
  •   A la fin, l’exercice est mutuellement enrichissant pour les acteurs/parties prenantes et aussi pour le Coach qui apprend à adapter l’outil à une forêt communale
Sensibilisation des parties prenantes

Echanges avec les parties prenantes pour une mise en contexte permettant de relever le rôle de chaque acteur pour plus d’efficacité dans la mise en œuvre. Ainsi, une mission de terrain a été réalisée dans le but de rencontrer les autorités locales (Sous-préfets, et maires), l’administration locale du Ministère des Forêts et de la Faune (MINFOF), les élus locaux, les chefs traditionnels, les élites et guides locaux.

  •  Une bonne  expérience historique de travail dans le site
  • L'implication pratique des personnes ressources locales
  • La réceptivité des autorités administratives, traditionnelles et des élus locaux.
  • La mise en application stricte des mesures anti-Covid 19 édictées par l'autorité administrative
  • L’implication des autorités locales permet d’atténuer certains conflits
  • Il est indispensable de toucher une grande variété de parties prenantes, notamment les femmes qui maîtrisent mieux les services offerts par la forêt
  • Savoir que malgré tout il y aura toujours des personnes qui estiment qu’ils n’ont pas été impliquées ; en pratique, il est impossible de toucher tout le monde
Opération de reboisement

L’opération de reboisement des bassins versants dégradés est considérée comme un moyen de sensibilisation des communautés locales. Elle permet aussi la conservation de la biodiversité locale, la reconquête de la forêt étant une solution de lutter contre l’érosion des sols.

C’était l’enthousiasme de la population locale de la tribu où se trouve le site de plantation, des collégiens, des associations environnementale et culturelle qui a permis de réaliser avec succès l’opération de reboisement. Les pépiniéristes locaux qui produisent les plants endémiques et autochtones ont assuré l’approvisionnement des plants nécessaires en termes de nombre et de qualité.

L’oubli de ne pas mettre de paillage autour de jeunes plants pourrait entraîner une conséquence néfaste pour eux. Autrement dit, le taux de mortalité de jeunes plants est supérieur par rapport aux jeunes plants empaillés.

Création des outils de communication

Le projet est basé sur des activités de sensibilisation. En effet, la création des supports de communication est une excellente démarche pour accompagner les actions de sensibilisation :

- la case environnement fabriquée sur le site d’animation a aidé les activités proposées au public scolaire sur la transmission des connaissances sur les espèces patrimoniales indiquées sur des panneaux. On a mis en avant les langues locales, en collaboration étroite avec l’Agence des Langues Kanak, avec la traduction en français.

- des photos ont été réalisées pour remettre aux communautés locales participant aux réunions de concertation. Des panneaux sur les espèces patrimoniales et les valeurs culturelles des ressources en eau potable ont été fabriqués.

- un film documentaire permettant de valoriser le projet a été réalisé par un membre de l’équipe de projet après sa formation vidéo organisée par un prestataire professionnel dès le début de la mise en œuvre du projet ;

- pour la visibilité du projet, on a fabriqué des t-shirts, casquettes et sacs écologiques sur lesquels les logos de financeurs ont été apposés.

La réelle volonté de l’équipe du projet de prendre en main les différentes activités liées à la création des supports de communications contribue à leur achèvement : contact des prestataires, conception des panneaux, organisation logistique pour le bon déroulement de la formation vidéo et de la réalisation du film documentaire.

La mauvaise gestion du temps pour les activités entraîne le retard de la fin du projet. Il faudrait prendre une marge d'au moins une quinzaine de jours pour assurer la clôture de toutes les activités prévues avant la fin de la mise en œuvre du projet.

Organisation des actions de sensibilisation

Le but de l’organisation des actions de sensibilisation sur la biodiversité et de la ressource en eau est d’informer et de sensibiliser le public face aux problématiques liés à l’environnement, plus particulièrement, sur la biodiversité locale et la ressource en eau. Trois résultats ont été définis :

- l’organisation de la Journée Mondiale de l’Eau, afin de sensibiliser le public notamment scolaire sur les problématiques et le savoir-faire traditionnel relatif à la ressource en eau ;

- l’organisation d’une journée d’échange et de transmission sur les services rendus par la nature, notamment les ressources en eau ;

- la restitution dans les tribus des actions réalisées lors de la mise en œuvre du projet suivi de la distribution des livrets et une photo prise lors de la réunion de concertation.

Les partenaires sollicités on été tous présents pour assurer leurs animations relatives au patrimoine « Eau » lors de la Journée Mondiale de l’Eau. Ils se sont bien impliqués. Il en est de même pour le public scolaire invité - il a répondu favorablement pour participer à cette journée.

Quant aux réunions de restitution de la fin du projet, les communautés locales sont venus en nombre reflétant leur enthousiasme d’avoir envie de protéger leur environnement et leurs ressources en eau.

Le choix de mettre les réunions de restitution vers la fin du projet n’est pas idéal dans la mesure où il n’y a pas de marge de temps suffisante pour organiser toutes les réunions si jamais il y a un empêchement majeur de tribus. D’ailleurs, l’équipe du projet a rencontré cette incidence où il y avait trois tribus endeuillées. Par conséquent, l’équipe a été obligée de prolonger les activités d'une semaine après la fin officielle de la mise en œuvre du projet.

Elaboration d’un livret sur la culture et la nature

Le livret a pour but de créer un outil ou guide pratique destiné aux chefs de clans, aux coutumiers de toutes les tribus de la commune de Hienghène, sur les mesures de gestion de l’environnement basées sur la culture. Le contenu de ce livret comprend la méthodologie de l’organisation et de la conduite des réunions de concertation, et les synthèses de chaque réunion de concertation. On y trouve aussi un tableau qui récapitule les synthèses de toutes les tribus éloignées de la réserve de nature sauvage. Il en est de même pour les 5 tribus à proximité de cette réserve. Comme les gens se sont exprimés librement en leurs langues, l’Académie des Langues Kanak, partie prenante du projet, assure la vérification des textes en langues locales. La phase finale du livret consiste en l’infographie et l’impression réalisées par les prestataires hors site du projet.

La volonté et l’énergie fournie par l’équipe du projet, ainsi que le travail des traducteurs en langues locales, contribuent au succès de la réalisation du livret, outil ou guide pratique des communautés locales sur l’intégration du volet culturel dans les mesures de gestion de l’environnement.

 

L’équipe du projet a eu du mal à concevoir le livret par manque de compétence. Il a fallu avoir beaucoup de temps de travail commun pour y arriver. Une formation sur la conception d’un ouvrage ou d’un livre serait nécessaire au préalable. La traduction a pris du temps, car l’Académie des Langues Kanak ne pouvait pas avoir suffisamment de traducteurs pour répondre dans le temps à notre besoin sur la traduction et la correction des textes.

Sensibilisation et engagement auprès du public et des professionnels de la santé

La BC Parks Foundation et le programme Prescri-Nature ont organisé des activités de sensibilisation et des événements médiatiques pour faire connaître le programme et le lien entre la santé et la nature. Le lancement de la collaboration avec Parcs Canada a fait l’objet d’une importante couverture médiatique, y compris de la part d’organismes internationaux, ce qui a permis de mieux faire connaître les liens entre la nature et le bien-être, ainsi que le programme Prescri-Nature. Parcs Canada a également élaboré des documents d’information pour aider les prestataires de soins de santé à mettre leurs patients en contact avec les lieux administrés par Parcs Canada, créant ainsi des liens avec la communauté des soins de santé, augmentant l’intérêt pour les activités de santé et de bien-être dans les destinations de Parcs Canada, renforçant l’engagement entre le secteur des soins de santé et les aires protégées et conservées, et faisant mieux connaître les aires patrimoniales protégées au Canada.

  • La BC Parks Foundation et Parcs Canada ont tous deux fait leurs preuves en matière d’éducation du public sur les bienfaits pour la santé du temps passé dans la nature et sur l’importance de protéger la nature afin de maximiser ces bienfaits pour la santé des générations actuelles et futures.
  • Les porte-parole des professionnels de la santé en tant que messagers de confiance.
  • Une communication régulière entre Prescri-Nature et les organismes de santé qui le soutiennent assure une promotion cohérente et généralisée du programme, ce qui contribue à renforcer la confiance du public et des professionnels de la santé dans le programme et à les sensibiliser à ce dernier.
  • L’adoption du programme a augmenté grâce à des campagnes médiatiques ciblées et à des lancements dans les provinces du Canada. Il est important de poursuivre le marketing ciblé, d’offrir de nouvelles ressources et d’améliorer la convivialité des plateformes afin de maintenir et d’accroître l’intérêt pour le programme.
Collaboration avec Parcs Canada

PaRx et Parcs Canada ont travaillé ensemble pour définir des objectifs communs concernant l’amélioration de l’accès à la nature et le lien entre la santé, le bien-être et le temps passé dans la nature. Cette collaboration a été officialisée par un accord de partenariat de trois ans, établissant que les cartes d’abonnement Découverte pour adultes (d’une valeur de 72,25 $ par an) seraient fournies gratuitement à PaRx pour être prescrites par les professionnels de la santé au cours de leurs visites régulières. La carte d’entrée Découverte de Parcs Canada permet à un adulte d’accéder à plus de 80 lieux administrés par Parcs Canada dans tout le pays, qui font généralement l’objet d’un droit d’entrée quotidien pendant toute une année, notamment les parcs nationaux, les lieux historiques nationaux et les aires marines nationales de conservation. Lorsqu’ils prescrivent des cartes d’entrée Découverte pour adultes à leurs patients, les prestataires de soins de santé sont invités à donner la priorité à ceux qui vivent à proximité de parcs nationaux, de sites historiques nationaux ou d’aires marines nationales de conservation, et qui pourraient en bénéficier le plus, comme ceux pour qui le coût de l’accès à la nature peut constituer un obstacle.

  • La volonté de Parcs Canada de mettre en valeur et de protéger les espaces naturels et culturels en vue d’améliorer la santé globale des écosystèmes et la santé humaine.
  • Les connaissances et la capacité de la BC Parks Foundation à concevoir et à gérer un programme national axé sur les prestataires de soins de santé.
  • La gestion par Parcs Canada d’un réseau bien établi et fiable d’espaces culturels et naturels gérés à l’échelle nationale dans tout le Canada.
  • Les difficultés administratives initiales liées à la délivrance des cartes d’entrée de Parcs Canada aux prescripteurs sont surmontées et rationalisées grâce à de nouvelles pratiques et à des systèmes de gestion de la clientèle (SGC) qui facilitent l’accès des prescripteurs et des patients.
  • Exigence de flexibilité dans la délivrance des cartes d’entrée en fonction de la demande des prescripteurs. À l’origine, 100 cartes d’entrée Découverte pour adultes ont été offertes dans le cadre du programme. Lorsque l’intérêt pour le programme a explosé après le lancement de la collaboration, Parcs Canada a considérablement augmenté son soutien sous la forme de cartes d’entrée Découverte pour adultes supplémentaires, ce qui a largement dépassé le nombre initial de cartes à distribuer, qui s’élevait à environ 1 500.
Programme PaRx : la nature au service de la santé physique et mentale

Le programme PaRx est le programme national de prescription de produits naturels du Canada. Mis au point par la BC Parks Foundation, PaRx crée un cadre pour guider les professionnels de la santé dans la prescription de la nature afin d’améliorer la santé et le bien-être des patients. Le programme PaRx propose des ressources pratiques, axées sur le clinicien, telles que des conseils rapides et des documents à l’intention des patients, afin de rendre le temps de prescription dans la nature facile et efficace. Les prescriptions PaRx pour la nature recommandent de passer au moins deux heures par semaine dans la nature, au moins 20 minutes à la fois, afin d’obtenir les avantages de la connexion avec la nature pour la santé et le bien-être.

 

La conception du programme PaRx est fondée sur des études suggérant que les prescriptions écrites sont mieux accueillies que les conseils oraux pour motiver les patients à changer. (https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1508188/) (En anglais seulement). En outre, les enquêtes indiquent que les prestataires de soins de santé sont régulièrement classés parmi les professionnels les plus dignes de confiance, ce qui augmente la probabilité que les patients adhèrent aux recommandations de se connecter à la nature pour leur santé et leur bien-être.

  • Des liens formels avec la communauté des soins de santé et un soutien solide de sa part pour délivrer des prescriptions et suivre les résultats du programme.
  • De nombreuses recherches confirment les liens entre le temps passé dans la nature et l’amélioration de l’état de santé.
  • Il est important que le programme soit piloté par les prestataires de soins de santé afin de garantir sa pertinence pour les prescripteurs et de soutenir au mieux les patients dont la santé peut bénéficier au maximum du temps passé dans la nature.
  • La collecte de données au fil de la mise en œuvre du programme est essentielle pour déterminer si celui-ci atteint ses objectifs.