Validation des documents techniques avec l’ensemble des parties prenantes

Deux documents techniques ont été élaborés pendant la mise en œuvre de cette subvention dont la validation par les parties prenantes a constitué la dernière étape de l’approche participative. En effet, les informations agrégées sur les valeurs majeures du PNT, les pressions/menaces associées et les solutions envisagées, ont été consolidées par l’équipe technique de la DZSO pour constituer un document de synthèse. La rédaction de ce document a également bénéficié de l’appui des personnes ressources de la communauté scientifique mobilisées lors de l’atelier de synthèse. Il en est de même pour le dispositif de suivi des valeurs majeures du PNT non encore suivies. Cette phase de validation des documents techniques a permis non seulement de finaliser ces documents, mais aussi de saisir l’opportunité d’informer les différentes parties prenantes sur la mise en œuvre de la subvention du Programme BIOPAMA.

Disponibilité et représentation des différentes catégories d’acteurs de la gestion du PNT.

L’engagement des parties prenantes dans la mise en œuvre de cette subvention a permis aux gestionnaires de combler les lacunes d’informations dans le processus de candidature du PNT à la Liste Verte de l’UICN.

Engagement de la communauté scientifique

Des universités et centres de recherche partenaires de l’OIPR ont été impliqués dans le processus de mise en œuvre de la subvention. Il s’agit de l’Université Nangui Abrogoua (UNA) d’Abidjan, de l’Université Jean Lorougnon Guédé (UJLoG) de Daloa, de l’Université de Man (UMAN), le Centre international pour la Recherche en agroforesterie (ICRAF) et le Centre Suisse de Recherches Scientifiques en Côte d'Ivoire (CSRS). Les personnes ressources de la communauté scientifiques mobilisées sont des enseignants-chercheurs de diverses spécialités (Botanique, Ethnobotanique, Ecologie végétale, Ecologie animale, Socio-Anthropologie, Biodiversité et valorisation des écosystèmes). Elles ont pris une part active dans l’élaboration et la validation des documents techniques. Il convient de relever également que toutes les séances techniques ont été présidées par un enseignant-chercheur.

Des conventions de partenariat existent entre l’OIPR et la plupart des Universités et Centres de Recherche en Côte d'Ivoire qui œuvrent dans le domaine de la gestion de la biodiversité et des ressources naturelles.

L’existence de conventions de partenariat avec les Universités et Centres de Recherche a facilité la mobilisation, dans un délai assez court, des personnes ressources de la communauté scientifiques avec très peu de moyens mis à notre disposition. Il faudra poursuivre la signature d’autres conventions de collaboration qui facilitent et contribuent de manière significative à la mise en œuvre des activités de gestion.

Engagement des communautés locales

La première étape a été axée sur la mobilisation des communautés locales pour l’identification participative des valeurs majeures du PNT d’une part, et d’autre part, des pressions/menaces y associées. La mobilisation de cette partie prenante a également été déterminante pour la formulation des solutions de façon participative. Notre démarche a consisté à identifier les personnes ressources à impliquer dans la collecte d’informations sur les valeurs de l’aire protégée en privilégiant leur parfaite connaissance de la culture locale et des us et coutumes. Il s’agit principalement des autorités coutumières notamment les chefs canton, chefs de terre, de chefs de villages d’une part, et des leaders d’opinion et des responsables d’associations de femmes et de jeunes.

Les communautés locales constituent la partie prenante la plus impliquée dans la mise en œuvre de la solution. En effet, ce sont 232 riverains issus des 5 secteurs de gestion dont 67 femmes qui ont participé aux ateliers communautaires. Par ailleurs, 10 représentants (2 par secteurs de gestion) de ces communautés dont 4 femmes ont été mobilisés pour les ateliers de validation des documents techniques.

L’un des facteurs de réussite a été l’implication des Chefs coutumiers et leaders d’opinion dans la planification des rencontres communautaires d’identification des valeurs majeures de l’aire protégée. Ensuite, l’implication de toutes les composantes des communautés lors des échanges ; femmes, jeunes et sachants. Enfin, l’attachement des communautés aux services fournis par le PNT.

La mise en œuvre de la subvention a montré que les communautés locales restent fortement liées au Parc national de Taï à travers la culture locale et leurs besoins socio-économiques.

Dialogue et identification des priorités

Cela tient à un processus suivi en plusieurs phases:

  • Une phase d’échanges avec des acteurs municipaux ;

  • Une phase de travail communautaire ;

  • Une phase d’analyse et de traitement des informations collectées ;

  • Présentation des informations collectées en atelier, échanges et intégration dans l’outil IMET chaque fois que le consensus est trouvé;

  • Restitution des résultats générés par l’IMET aux parties prenantes

  • La libéralisation de la parole permettant à chaque acteur de s’exprimer même pour exprimer son mécontentement.
  • La recherche permanente du consensus
  • Le remplissage de manière transparente à l’écran quand le consensus est atteint et donnant la possibilité à tous de voir les informations insérées dans le formulaire
  • Le commentaire en plénière des graphs de présentation des résultats
  • Les Coachs ont des agendas parfois trop chargés du fait qu’ils assument d’autres fonctions importantes.
  • Une fois le coach retenu, il faut discuter intensément avec lui sur le projet, la planification, les conditions minimales requises pour réaliser l’IMET, la préparation des acteurs ….
  • Le dialogue ouvert rassure les parties prenantes de leur implication mais est souvent émaillé de phases de tension où le coach use de son expérience pour calmer le jeu
  • A la fin, l’exercice est mutuellement enrichissant pour les acteurs/parties prenantes et aussi pour le Coach qui apprend à adapter l’outil à une forêt communale
Adoption d’un système alternatif de tenue des réunions et des activités entre les deux communes

  La forêt est censée être gérée en intercommunalité. Les deux communes étant politiquement rivales puisque appartenant à 2 obédiences politiques différentes (une gérée par le parti au pouvoir et l’autre par un parti d’opposition), il faut éviter d’organiser toutes les réunions et manifestations dans une seule commune. Chacune des communes doit pouvoir organiser et accueillir l’autre de manière alternative. La stratégie de l’alternance de tenue des réunions dans les deux communes a permis de favoriser la participation avec l'encadrement des autorités administratives et municipales.

  • L’existence d’un décret de création de la forêt et la proximité géographique des deux communes qui relèvent d’un même département administratif.
  • la fierté affichée pour les acteurs de chaque commune d’avoir la responsabilité d’héberger l’activité et d’accueillir tous les autres.
  •  Le système alternatif permet de veiller aux principes d’intercommunalité et d’équité
  • Ce système permet de renforcer en permanence la conscience de l’importance de la gestion durable des forêts dans les deux communes
Choix d’un coach expérimenté pour former et conduire l’exercice

Le choix du Coach IMET a été un challenge étant donné que les experts dans ce domaine se font rares. Tout en se basant sur ses procédures de gestion, CEW a suivi un  processus allant de l’appel à candidatures jusqu’à la contractualisation d’un expert IMET, Conservateur d’un parc dans le Nord Cameroun qui a bravé plusieurs fois les 700 km entre sa base et le site de mise en oeuvre.  Grâce à son expérience et sa capacité à enseigner un public adulte, l’atelier de remplissage de l’outil IMET s’est déroulé sans encombre. Organisé dans la salle des délibérations de la mairie de Ngog Mapubi, l’atelier a connu la participation d’une trentaine de personnes (Sous préfets, maires, chef de poste forestiers et chasse, conseillers municipaux, cadres communaux, représentants des populations, les membres des comités paysan forêt, les guides locaux et les chefs traditionnels des deux arrondissements). Pendant cet atelier, les échanges ont été ouverts, les équivoques et inquiétudes ont été levés et les recommandations ont été collectées.

  • Il faut penser à lancer, à temps, un appel d’offre concurrentiel pour sélectionner le coach

  Les Coachs ont des agendas parfois trop remplis du fait qu’ils assument d’autres fonctions importantes

  • Une fois le coach retenu, il faut discuter intensément avec lui sur le projet, la planification, les conditions minimales requises pour réaliser l’IMET, la préparation des acteurs ….
  •   Le dialogue ouvert rassure les parties prenantes de leur implication mais est souvent émaillé de phases de tension où le coach use de son expérience pour calmer le jeu
  •   A la fin, l’exercice est mutuellement enrichissant pour les acteurs/parties prenantes et aussi pour le Coach qui apprend à adapter l’outil à une forêt communale
Sensibilisation des parties prenantes

Echanges avec les parties prenantes pour une mise en contexte permettant de relever le rôle de chaque acteur pour plus d’efficacité dans la mise en œuvre. Ainsi, une mission de terrain a été réalisée dans le but de rencontrer les autorités locales (Sous-préfets, et maires), l’administration locale du Ministère des Forêts et de la Faune (MINFOF), les élus locaux, les chefs traditionnels, les élites et guides locaux.

  •  Une bonne  expérience historique de travail dans le site
  • L'implication pratique des personnes ressources locales
  • La réceptivité des autorités administratives, traditionnelles et des élus locaux.
  • La mise en application stricte des mesures anti-Covid 19 édictées par l'autorité administrative
  • L’implication des autorités locales permet d’atténuer certains conflits
  • Il est indispensable de toucher une grande variété de parties prenantes, notamment les femmes qui maîtrisent mieux les services offerts par la forêt
  • Savoir que malgré tout il y aura toujours des personnes qui estiment qu’ils n’ont pas été impliquées ; en pratique, il est impossible de toucher tout le monde
Opération de reboisement

L’opération de reboisement des bassins versants dégradés est considérée comme un moyen de sensibilisation des communautés locales. Elle permet aussi la conservation de la biodiversité locale, la reconquête de la forêt étant une solution de lutter contre l’érosion des sols.

C’était l’enthousiasme de la population locale de la tribu où se trouve le site de plantation, des collégiens, des associations environnementale et culturelle qui a permis de réaliser avec succès l’opération de reboisement. Les pépiniéristes locaux qui produisent les plants endémiques et autochtones ont assuré l’approvisionnement des plants nécessaires en termes de nombre et de qualité.

L’oubli de ne pas mettre de paillage autour de jeunes plants pourrait entraîner une conséquence néfaste pour eux. Autrement dit, le taux de mortalité de jeunes plants est supérieur par rapport aux jeunes plants empaillés.

Création des outils de communication

Le projet est basé sur des activités de sensibilisation. En effet, la création des supports de communication est une excellente démarche pour accompagner les actions de sensibilisation :

- la case environnement fabriquée sur le site d’animation a aidé les activités proposées au public scolaire sur la transmission des connaissances sur les espèces patrimoniales indiquées sur des panneaux. On a mis en avant les langues locales, en collaboration étroite avec l’Agence des Langues Kanak, avec la traduction en français.

- des photos ont été réalisées pour remettre aux communautés locales participant aux réunions de concertation. Des panneaux sur les espèces patrimoniales et les valeurs culturelles des ressources en eau potable ont été fabriqués.

- un film documentaire permettant de valoriser le projet a été réalisé par un membre de l’équipe de projet après sa formation vidéo organisée par un prestataire professionnel dès le début de la mise en œuvre du projet ;

- pour la visibilité du projet, on a fabriqué des t-shirts, casquettes et sacs écologiques sur lesquels les logos de financeurs ont été apposés.

La réelle volonté de l’équipe du projet de prendre en main les différentes activités liées à la création des supports de communications contribue à leur achèvement : contact des prestataires, conception des panneaux, organisation logistique pour le bon déroulement de la formation vidéo et de la réalisation du film documentaire.

La mauvaise gestion du temps pour les activités entraîne le retard de la fin du projet. Il faudrait prendre une marge d'au moins une quinzaine de jours pour assurer la clôture de toutes les activités prévues avant la fin de la mise en œuvre du projet.

Organisation des actions de sensibilisation

Le but de l’organisation des actions de sensibilisation sur la biodiversité et de la ressource en eau est d’informer et de sensibiliser le public face aux problématiques liés à l’environnement, plus particulièrement, sur la biodiversité locale et la ressource en eau. Trois résultats ont été définis :

- l’organisation de la Journée Mondiale de l’Eau, afin de sensibiliser le public notamment scolaire sur les problématiques et le savoir-faire traditionnel relatif à la ressource en eau ;

- l’organisation d’une journée d’échange et de transmission sur les services rendus par la nature, notamment les ressources en eau ;

- la restitution dans les tribus des actions réalisées lors de la mise en œuvre du projet suivi de la distribution des livrets et une photo prise lors de la réunion de concertation.

Les partenaires sollicités on été tous présents pour assurer leurs animations relatives au patrimoine « Eau » lors de la Journée Mondiale de l’Eau. Ils se sont bien impliqués. Il en est de même pour le public scolaire invité - il a répondu favorablement pour participer à cette journée.

Quant aux réunions de restitution de la fin du projet, les communautés locales sont venus en nombre reflétant leur enthousiasme d’avoir envie de protéger leur environnement et leurs ressources en eau.

Le choix de mettre les réunions de restitution vers la fin du projet n’est pas idéal dans la mesure où il n’y a pas de marge de temps suffisante pour organiser toutes les réunions si jamais il y a un empêchement majeur de tribus. D’ailleurs, l’équipe du projet a rencontré cette incidence où il y avait trois tribus endeuillées. Par conséquent, l’équipe a été obligée de prolonger les activités d'une semaine après la fin officielle de la mise en œuvre du projet.