Amélioration de la gouvernance

Le projet a intervenu dans différentes catégories d’aires protégées (Parc nationaux, aires marines protégées et réserves communautaires) dont les modèles de gouvernance obéissent aux spécificités. Il était ainsi question de mettre en place des cadres de gouvernance harmonisés et participatifs applicables aux différentes catégories. Pour y parvenir, un document diagnostic de la gouvernance identifiant les actions prioritaires a été élaboré de manière participative et certaines recommandations traduites concrètement sur le terrain dont le renforcement de la participation des parties prenantes. 

 

La cartographie des parties prenantes a été un critère de

désignation des représentants des différents collèges dans les organes

de gouvernance.

Ce critère a contribué à l'amélioration de la gouvernance participative des AP.

Le contexte actuel d’évolution de la gestion des ressources naturelles nécessite une plus grande ouverture des aires protégées de catégorie 2 vers les communautés. Le projet a tenté une expérience avec le Parc national du delta du Saloum en facilitant la mise en place d’un cadre de concertation et d’un comité de gestion où les parties prenantes sont représentées et participent aux processus de prises de décision et leur mise en oeuvre, mais ces instances ont du mal à être opérationnelles.

La leçon qu’on peut en tirer est que l’engagement communautaire ne suffit pas seulement pour la mise en œuvre d’une gouvernance adaptative dans ce type d’aire protégée, car la volonté de partager le pouvoir d’autorité avec ces communautés est seul gage de réussite.

Accompagnement des résultats de la formation sur le terrain

Ce bloc met en évidence la stratégie du projet pour déployer sur le terrain les différents acquis de la formation des gestionnaires. Pour cela, les moyens opérationnels des sites ont été renforcés sur ces nouvelles technologies (dotation de drone et caméra trap) ainsi que les équipements pour le suivi de la biodiversité marine (balance de précision, filet de pêche expérimentale, filet de capture pour les oiseaux, kit multi-paramètre pour suivre la qualité de l’eau).

Concernant l’IMET, le projet a accompagné les sites dans le processus participatif de collecte de données ainsi que la prise en compte des objectifs et recommandations formulés  dans les documents de planification des sites.

L’acquisition des équipements à la suite des sessions de formation a été un facteur clé de succès, car l’une des recommandations des participants à l’issue des ateliers de formation était de rendre ces équipements accessibles pour l’opérationnalisation des activités de terrain.

L’utilisation de l’outil IMET sur le terrain ainsi que l’actualisation des plans d’aménagement ont suivi une dynamique participative impliquant les parties prenantes clés pour la prise en compte des différentes préoccupations.

Grâce à l’implication des gestionnaires, les caractéristiques techniques des filets de pêche acquis sont adaptées aux conditions écologiques des aires protégées.

Concernant les kits multi-paramètres, le projet a capitalisé les expériences des premières dotations qui n’ont pas fait l’objet de pérennisation faute d’accompagnement technique des bénéficiaires, raison pour laquelle ces considérations ont été bien prises en compte à travers la formation sur les techniques d’utilisation et d’entretien avant la remise.

Renforcement des compétences

Un volet important de renforcement de capacité a été développé au profit des bénéficiaires pour améliorer la gestion de la biodiversité dans le réseau d’aires protégées. L’objectif était d’améliorer le dispositif de suivi écologique et le niveau de connaissances sur les espèces et habitats grâce à l’adoption et l’intégration des nouvelles technologies (drones et pièges photographiques). 

Les attentes des communautés ont été prises en compte dans le cadre de ces formations  pour pérenniser des activités génératrices de revenus mises  à leur profit. 

 

Les responsables de suivi écologique ont été les principales cibles au niveau des sites, tandis qu’au niveau central, les responsables du système d’information géographique des deux directions bénéficiaires ont été impliqués pour mieux implémenter et centraliser les données collectées sur le terrain.

Des cas pratiques sur les aires protégées ont servi d’exercice aux participants dans le cadre d’un apprentissage par action.

Concernant les acteurs locaux, les thématiques ont été adaptées aux besoins identifiés  pour répondre à leurs préoccupations.

 

Le choix des cibles adaptées aux thématiques de formation donne de meilleurs résultats quant à la capacités des bénéficiaires à les restituer sur le terrain. L’expérience a montré que les cibles qui avaient des prérequis sur les thématiques proposées partageaient aussitôt après la formation leur retour d’expériences sur le terrain 

La liste des problèmes logistiques identifiés sur le terrain tels que la mise à jour des équipements, la non compatibilité des ordinateurs et smartphone avec les équipements (drone, camera, logiciel) rendaient difficile la pratique de terrain.

Comme leçon apprise, il y a nécessité de gérer les aspects logistiques avec les cibles pour éviter les couacs du terrain afin de renforcer l’efficacité de la formation

La principale leçon apprise du renforcement de compétence pour les communautés est que celles-ci tirent plus profit des sessions de formation itérative et participative que théorique.

Amélioration de planification

La stratégie du projet a consisté à faire la promotion de l’outil IMET2 ainsi que de son utilisation au sein du réseau d’aires protégées du Sénégal. Ainsi, tous les gestionnaires du réseau d’aires protégées ont pris part à la session de formation pour une bonne appropriation de l’outil, suivie de son implémentation au niveau des sites. A l'issue de l'élaboration participative des résultats d’évaluation, un processus de révision des plans d’aménagement et de gestion intégrant les recommandations IMET s’en est suivi.

Au-delà des bénéficiaires, la formation a intégré l’ensemble des gestionnaires et représentants de communautés du réseau pour avoir plus d’impact sur le nombre de personnes aptes à implémenter l’outil sur le terrain. L’accompagnement par un coach pour les séances de collecte de données a renforcé l’efficacité de l’utilisation de l’outil sur le terrain avec les différentes parties prenantes.

La disponibilité d’un coach au niveau national pour accompagner l’exercice a donné de bons résultats 

 

Comme leçons apprises, nous avons compris que l'implémentation de l’outil IMET sur le terrain est assujettie à la disponibilité des ressources financières.   

La leçon tirée  est la faiblesse des ressources allouées aux AP constitue un facteur bloquant pour mieux intégrer l'outil dans la gestion des aires protégées.

Le pré-remplissage est une étape importante pour la gestion du temps imparti à l’évaluation car le travail a été plus fastidieux au niveau des sites mal préparés.

Le renforcement du réseau de coach au sein des pays est plus que nécessaire pour une bonne appropriation de l’outil, la disponibilité d’un seul coach pour le pays a fait de cet exercice un travail très fastidieux.

Les rapports IMET constituent des documents de plaidoyer à l’endroit des bailleurs pour renforcer le financement des AP et orientent les décisions de gestion.

 

Modèle de restauration sur les parcelles agroforestières et mobilisation des compétences locales

Dans l'optique de réaliser une parfaite reproduction du modèle de restauration sur le terrain, dans le but de disposer d'une base unique d'évaluation des plantations des ménages bénéficiaires et la contribution de la compétence locale, le projet F4F a mis en place un groupe d'acteurs dénommés « Encadreur ou Ambassadeur ». Il s'agit de 23 jeunes provenant des 5 cantons du projet qui ont été formés et outillés sur le modèle de restauration. Ils ont pour tâches d'appuyer chaque ménage bénéficiaire à la réalisation les activités de plantation. La contribution des ménages (20%) consistait aux travaux de préparation des sites, de recherche de piquets et piquetage, de mise en terre et d'entretien des plants. Une évaluation dotée de prix est envisagée par le projet pour encourager les meilleurs ménages.

  • Compétences locales disponible au sein de la communauté à la base
  • Bonne compréhension du modèle de restauration par les ménages bénéficiaires
  • Accord des propriétaires terriens
  • Un accord entre exploitant et propriétaire terrien est capital avant tout démarrage des actions sur le terrain au risque de subir des actions de sabotage et de vandalisme des plantations.
  • Garantir la sécurité foncière au propriétaires terriens
  • Une définition de la clé de répartition des usufruits liée à l’exploitation des plantations de bordure
  • Implication des peulhs transhumants dans les activités de restauration (sensibilisation et compromis pour la gestion du pâturage nécessaire) car le Cajanus cajan est très apprécié par le bétail
Promotion des pépinières villageoises de proximité pour la production des plants forestiers et agroforestiers

Pour atteindre les objectifs de mobilisation de toutes les couches sociales en particulier les jeunes et les femmes, le projet F4F a opté pour la production des plants (nécessaires à la restauration) par les pépinières villageoises de proximité. Cette option a l'avantage d'éviter des longues distances de transport des plants et surtout de contribuer à l'augmentation de revenus des jeunes et des femmes. En plus des 8 groupements de pépiniéristes, F4F s'est proposé de susciter et appuyer d'autres groupements de pépiniéristes portant à 18 groupements répartis dans les 5 cantons d'intervention du projet. Les 18 groupements ont été formés (2 membres par groupement) et doté d'intrants de production (semences et matériels de pépinière). Chaque groupement a bénéficié des appuis conseils rapprochés et de soutien financier pour la production de plants de meilleure qualité. Les plants produits ont été transportés par les mêmes acteurs sur les sites de restauration lors des activités de mise en terre.

  • Disponibilité et envie des jeunes et femmes de participer aux activités du projet,
  • Collaboration avec les groupements de pépiniéristes existants mise en place par d´anciens projets,
  • Renforcement des capacités (formation) techniques initiales des groupements (2 membres par groupe ancien comme nouveau),  
  • Bonne maitrise de la sylviculture des essences locales par les groupements de pépiniéristes ;

Appui technique, matériel et financier du projet à chaque groupement de pépiniéristes.

  • L'appropriation rapide des techniques de production par les membres des nouveaux groupements
  • Bonne organisation et parfaite maitrise du temps et du calendrier (préparation du site, acquisition des graines, mise en place des pépinières en germoir ou semis direct) ce qui constitue la base pour la production des plants bien vigoureux et bien aoûtés ;
  • La protection du site de production contre les animaux en divagation et les accès non autorisés ;
  • La disponibilité à temps des plants pour les activités de restauration.  
Modèle de restauration des terres agricoles

Ce modèle de restauration des écosystèmes agroforestiers proposé par le projet F4F-GIZ-DFS a été le fruit d’une note conceptuelle validée par les services techniques compétents des ministères de l’agriculture et de l’environnement et par les autorités locales et les communautés à la base. Il s’agit de la mise en place des plantations agro-forestières sur les parcelles des ménages qui ont volontairement, avec l’accord des propriétaires terriens, accepté de mettre au moins 0,5 ha de leurs terres agricoles sous restauration tout en continuant la production agricole sur la parcelle restaurée. Ces plantations visent à augmenter le rendement des cultures, les capacités de séquestration de carbone des parcs agroforestiers et le revenu des ménages bénéficiaires pour un meilleur bien-être socioéconomique et environnemental dans la préfecture de Tchamba.

  • La conception et la validation de la note conceptuelle par les services techniques des ministères concernés, les autorités locales, les ONG et les communautés à la base.
  • Le modèle de restauration est une combinaison des pratiques endogènes existantes dans la zone.
  • La bonne collaboration entre l’équipe du projet, les autorités locales et les communautés à la base
  • Il était crucial de maintenir l'intérêt et le soutien des communautés locales dans le processus. Pour cela, une communication et sensibilisation continue était nécessaire.
  • Garantir la sécurité foncière pour les propriétaires terriens a été d’une importance capitale pour l’adoption du modèle.
Restauration des parcelles agricoles des ménages bénéficiaires

A travers une approche participative, inclusive et non discriminante, l´identification des ménages bénéficiaires est faite à travers des ateliers de sensibilisation dans tous les villages d´intervention du projet. Le principe est volontaire et sans contrainte et comprend la restauration d´au moins 0.5 ha du capital foncier cultivé de chaque ménage agricole. Ainsi, chaque parcelle est inventoriée, géolocalisée et cartographiée. L’état de lieu (historique culturale, rendement, arbres en présence, etc.) de chaque parcelle est fait et bien documenté. La restauration de la parcelle est faite en bilatérale par contribution de chaque partie : le projet à 80% (payement des ambassadeurs, mise à disposition des plants, contribution à la préparation du site…) et le ménage à 20% (en nature, recherche de piquets, mise en terre, entretien de la plantation). 

 

  • Collaboration solide entre les anciens projets de la GIZ (ProREDD, ProENERGIE, IWP),
  • Disponibilité et bonne intégration de l´équipe de mise en œuvre (Equipe DFS),
  • Engagement et participation active de toutes les autorités administratives locales (préfectorales, communales et cantonales) aux activités;
  • L’approche participative et inclusive avec l’accompagnement des leaders des communautés à la base. Il s’agit de l’appui, surtout aux propriétaires terriens, par le préfet, les maires des trois communes, les chefs de canton et les chefs de village. En effet, les terres n’appartiennent pas aux exploitants ou ménages agricoles. Il a fallu l’accord des propriétaires pour mettre ces surfaces sous restauration.
  • Les critères de choix de ménages simples, la participation volontaire et inclusive
  • Une combinaison entre la gouvernance locale appropriée et le processus de communication a été couronnée de succès.
  • Compromis trouvé entre propriétaires terriens et exploitants agricoles pour la répartition de l’usufruit lié à la récolte du bois énergie sans toutefois porter entrave aux anciennes négociations entre ces deux catégories d’acteurs.
  • L’implication des éleveurs et peuhles transhumants dans les activités (sensibilisation) afin de réduire l’impact négatifs sur les plantations