Identification des options prioritaires pour la Restauration des Paysages Forestiers basée sur la cartographie participative et les inventaires forestiers au niveau sous régional - Togo

Résumé
Les paysages forestiers et les services qu'ils fournissent – comme le bois, la régulation de l'eau, la protection des sols et la régulation du climat – sont essentiel pour le bien-être de la population du Togo. Due aux nombreux paysages dégradés à cause de l’utilisation non durable des ressources, Il est primordial d'améliorer les conditions de vie de la population grâce à la Restauration des Paysages Forestiers (RPF). Des options concrètes ont été élaborées dans le cadre de la RPF et l’aménagement du territoire. L’approche s’est basée sur la cartographie participative et les inventaires des ressources forestières au niveau sous régional couvrant 410 000 ha fournissant ainsi la base pour la gestion durable des écosystèmes agraires, forestiers et de mangrove incluant différents types de systèmes fonciers (forêts sacrées, communautaires…) contribuant ainsi à l'AFR100, au bien-être de la population locale, à l'adaptation au changement climatique et à la conservation de la biodiversité.
Classifications
Région
Ampleur de la mise en œuvre
Ecosystème
Thème
Défis
Objectifs de développement durable
Objectifs d’Aichi
Autres cibles
Défis
Environnement:
- La dégradation des paysages forestiers affecte la fertilité du sol, le fonctionnement du cycle de l'eau et le stock de carbone.
- L'érosion des terres combinée aux impacts du changement climatique réduisent la productivité des terres et entraînent l'envasement des rivières et des lacs.
- La préfecture a une couverture forestière très faible de 8,91% contre 29,06% au niveau régional et 24,24% au niveau national.
Socio-économique:
- La population dépend des écosystèmes et de leurs ressources.
- La dégradation et la perte des forêts entravent directement le développement économique durable et affectent les moyens de subsistance des populations locales, compromettant les efforts de réduction de la pauvreté, la sécurité alimentaire, la conservation de la biodiversité ainsi que leur résilience face aux impacts du changement climatique.
- La croissance rapide de la population (2,84% par an) stimule la pression sur les ressources naturelles, accélérant l'épuisement des ressources.
Bénéficiaires
- 172 148 personnes
- Chefs des 9 cantons et 77 villages
- Présidents des comités de développement villageois
- Directions régionales de l'agriculture, pêche, aménagement du territoire, forêt et environnement
- Fonctionnaires de l'administration publique
Blocs Constitutifs
Comment les blocs constitutifs interagissent-ils entre eux dans la solution?
La cartographie participative au niveau communautaire, y compris la formation des cartographes (BB1) a servi de base à l'inventaire forestier infranational (BB2). Sur la base de l'inventaire, les options de restauration ont été identifiées et classées par ordre de priorité de manière hautement participative (BB3). Des campagnes de sensibilisation menées au niveau local (BB4) à intervalles réguliers ont fourni un environnement favorable pour les activités infranationales.
Impacts
- 267 chefs de village et 150 représentants de 77 communautés locales des 9 cantons ont participé à des activités de formation
- ~8 000 personnes (groupes de femmes, jeunes et associations) ont pu renforcer leurs compréhensions des modèles d’occupation du sol et des problèmes environnementaux à travers les activités de sensibilisation
- La cartographie a permis d’identifier les propriétés légales des forêts et de créer une base de données contribuant ainsi à la gestion des conflits fonciers
- Une confiance s'est construite entre la population et le gouvernement, renforçant ainsi leur partenariat
- 12 personnes des administrations forestières locales ont renforcé leurs capacités en matière de cartographie et d'inventaires forestiers, primordial pour continuer la RPF au niveau national
- Un plan de RPF incluant des options de restauration concrètes dans quatre zones écologiques distinctes a été mis en place, donnant une , base solide pour une gestion améliorée du territoire, une adaptation basée sur l'écosystème et une amélioration des moyens de subsistance
- L'approche est reproductible dans d'autres préfectures sur base d’un guide des processus de la cartographie et des inventaires
- Les résultats contribuent directement à la gestion des stocks de carbone terrestres dans le contexte de la stratégie nationale REDD+ et des engagements internationaux en matière de changement climatique (NDC)
Histoire

Par Adade Folly, président du comité villageois de développement du canton d’Agouegan
J’ai suivi le processus de la cartographie participative de la direction régionale de l’environnement et des ressources forestière avec l’appui de la GIZ à travers le ProREDD. Nous avons réalisé ensemble la carte de notre terroir et identifié les problèmes liés à la gestion des ressources. On a maintenant un aperçu des espaces à aménager dans le canton et sur base de cette carte, on a pu planifier avec le comité activité la gestion de nos ressources et orienter les porteurs de projets de développement. On nous a bien expliqué, lors de la sensibilisation, nos actions qui dégradent les mangroves et les conséquences. A titre d’exemple, je me rappelle de mon enfance où j’accompagnais mon père à la pêche. On ramenait suffisamment de poissons qui nous servaient non seulement à la consommation, mais aussi à la vente. Aujourd’hui face à la destruction de la mangrove, la production est faible voire nulle pendant certaines périodes de l’année. Je suis sûr que l’exécution des activités de restauration redonneront vie à notre mangrove.
Par Assafoatse Kuetevi Ekovi, chef canton d’Agbodrafo
Nos forêts sacrées sont soumises à une pression anthropique. Cette situation résulte de l’érosion côtière due aux changements climatiques ainsi qu’ aux activités humaines telles que l'extraction des sables marins et la collecte de pierres des fonds marins pour la construction. Environ 5m de la zone des villages situés sur de la côte sont emportées par la mer chaque année. L'endroit, où ces villages étaient situés à l'origine, est déjà entièrement dans la mer. La recherche de nouvelles terres et le besoin en bois énergie ont entrainé une forte pression anthropique sur les ressources. Les bords du lac Togo sont complètement dénudés et on assiste à une transhumance poussée. Le processus de la RPF du ministère de l’environnement et des ressources forestière appuyé par la GIZ à travers le ProREDD nous a permis de proposer des activités pour faire face à ces différents problèmes. Les options proposées pour la protection de la côte, la gestion des bords du lac-Togo par des plantations et les création de parc à bœufs ont bien été appréciées par toute notre population car elles nous permettront de réduire les effets de l’érosion côtière et de stabiliser la côte , de bien gérer les ilots de forêts. La création des parcs à bœufs nous aiderait à gérer la transhumance et éviter les conflits agriculteurs-bouviers.
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