Mise en place de conventions locales intégrant les forêts sacrées

Comme mentionnée au-dessous (Block 1) la mise en place de conventions locales vise à formaliser la gestion durable des forêts sacrées tout en impliquant activement les communautés locales. Ces conventions suivent une approche participative et définissent des règles claires pour protéger les sites sacrés, y compris des dispositions sur les droits d’accès, les interdictions d’exploitation, et le cas échéant les sanctions en cas de non-respect. Ce processus intègre également les pratiques coutumières et activités et règlements définis par les chefferies et riverains eux-mêmes, toute en renforçant la gouvernance locale

  • Consultation des leaders traditionnels pour aligner les conventions avec les pratiques locales
  • Organisation d’ateliers communautaires pour la sensibilisation et la validation des règles
  • La participation des chefferies traditionnelles favorise l’adhésion communautaire.
Création de pépinières locales pour les espèces indigènes

Les espèces indigènes sont rarement présentes dans les pépinières commerciales, ce qui complique le reboisement dans les FS. Pour cela on met en place des pépinières locales pour produire des plants d’espèces locales destinés à la restauration des FS. Trois pépinières ont été établies à Batcham, Fongo Tongo et Babadjou, chacune équipée de produire 2 000 plants. Ces pépinières ont permis de cultiver une dizaine des espèces indigènes. 

 

Les volontaires locaux ont été formés pour la collecte et la mise en culture de semences et sauvageons. Les descentes régulières ont assuré le suivi des activités. A la fin 6413 plants d’une dizaine des espèces ont été produits et utilisés d’une part pour restaurer les parties dégradées des FS ou les pépinières étaient installées, et dans 3 autres FS dont les chefferies et voisins ont signalé leur intérêt. 

 Les mesures prises comprennent :

  • Choix des pépiniéristes et leur responsabilisation sous la tutelle de la chefferie
  • Equiper les pépinières avec matériels (sachets, pelles, machette etc.)
  • Former sur les méthodes de pépinière
  • Former sur la recherche des semences et sauvageons indigènes ainsi que leur mise en pépinière 
  • Suivre ponctuellement les travaux des pépiniéristes en ce qui concerne la recherche des semences et sauvageons ainsi que l’entretient de la pépinière (arrosage, le désherbage) 
  • Formation des volontaires locaux
  • Soutien matériel (outils, semences)
  • Engagement des chefferies traditionnelles et des partenaires institutionnels

 

  • Les graines de certaines espèces, comme le Garcinia cola (bitter cola), nécessitent une attention particulière en raison de leur faible taux de germination.
  • Seulement dans une des 3 pépinières lancées il y a suffisamment de motivation pour une perspective après projet.  Mais pour cette pépinière il y en a déjà des commandes venant d’autres chefferies hors de la zone
Identification des forêts sacrées potentielles pour la restauration

L’identification des forêts sacrées potentielles se fait avec les chefferies et populations locales.  Il y en a deux types de forêts sacrées.  Les forêts sacrées du quartier et des forêts sacrées des chefferies.  Pour les derniers les règles sont plus strictes.  Les surfaces restantes de ces forêts sacrées vont de moins d’un hectare jusqu’à plus de 40ha et leurs dégrées de dégénération sont très diverses. 

Pour le choix des forêts sacrées à restaurer c’est surtout la volonté de la chefferie traditionnelle, mais aussi la volonté de la population locale qui sont crucial.  L’idéale c’est de lancer une pépinière locale de concert ou après l’élaboration d’une Convention Locale (CL) de gestion de  la forêts sacrées en question.  En tout cas il faut les responsabilités claires qui s’occupera de la pépinière.   

Dans le cadre du projet AREECA 3 forêts sacrées ont été identifié dont la chefferie s’intéressait de restaurer leur  forêts sacrées. Pour la forêts sacrées de Mekoup, parallèlement à l’installation de la pépinière une CL a été développé, dont la pépinière fait partie intégrante dans son texte.   

Les Conventions Locales sont des documents signés par la chefferie locale, Service Technique et la commune en question et des riverains des FS.  Pour la méthodologie d’élaboration des Conventions locales voir en bas Block 3 et surtout le Panorama spécifique « Développement de conventions locales pour la Gestion des Ressources Naturelles, Cameroun »

  • Volonté nette et claire des chefferies traditionnelles de restaurer les forêts sacrées
  • Chefferie et traditionnelles encore respectée 
  • Minimum des espèces locales encore disponible pour multiplication rn pépinière

Ne pas lancer une pépinière en cas de doute sur l’engagement volontaire ou des conflits dans la communauté.   

Pépinière pour la FS Bamelo Commune de Babadjou
Identification des forêts sacrées potentielles pour la restauration
Création de pépinières locales pour les espèces indigènes
Mise en place de conventions locales intégrant les forêts sacrées
Pépinière pour la FS Bamelo Commune de Babadjou
Identification des forêts sacrées potentielles pour la restauration
Création de pépinières locales pour les espèces indigènes
Mise en place de conventions locales intégrant les forêts sacrées
Suivi de l’application et de l’impact de la Convention Locale

Les chargées du suivi définis dans le cadre de la CL suivent le respect des règles, les mesures techniques prévues et l’évolution de la ressource.  Les résultats de visites de terrain sont présentés au moment des assemblées réguliers des signataires et lors des rencontres de la structure de gestion de la CL. 

Les résultats servent en tant que « outil d’aide à la décision » pour les actions ou futures ou modifications à entreprendre.

Pour obtenir des données valables et actuelles, et afin de faciliter leur propre monitoring des mesures de restauration, il est important que les communes veillent à la tenue des assemblées.  Il est conseillé qu’ils accompagnent le suivi propre des chargées de suivi de la CL. 

Outils : réunions du comité de suivi, assemblées générales, (photos, tableaux de suivi), enquêtes usagers

  • Cadres de suivi clairs et implication communautaire
  • Dans les cas de continuité des acteurs initiateurs dans la zone il est conseillé qu’ils encouragent les communes et ST de suivre les CL et/ou de suivre eux-mêmes. 

La gestion adaptative est essentielle pour relever les défis émergents  

Ebauche de la Convention Locale, Pre-validation et Signature

Une ébauche de la CL est élaborée par les responsables définis lors de l’assemblée de restitution. Puis une pré-validation de la CL est nécessaire pour donner la possibilité des concernées de réagir même avant l’assemblée de validation. 

Dans le cas de Conventions moins complexes et/ou de petite envergure la distribution du draft aux concernées et le recueil des observations peut suffire. Dans les cas des CL complexes une assemblée de pré-validation est conseillé. A part des usagers et chefferie traditionnelle à mettre un accent particulier sur la commune et les ST. 

Lors d’une assemblée de validation, un rappel de tout le processus d’élaboration de la CL mène à la présentation de l’ébauche de la CL. Cette présentation doit être exhaustive. Plus les différentes parties prenantes étaient impliqués auparavant, moins il y aura des amendements. 

Le résultat attendu est une convention finalisée et signée par toutes les parties, conférant un cadre légal et moral aux actions de restauration. 

Outils :  Comme déjà au moment des assemblées précédents les outils de visualisation et de structuration des discussions jouent un rôle très important.

  • Assemblées inclusives pour révision et approbation.
  • Pour assurer que les discussions vont en profondeur, la distribution des textes des ébauches avant la tenue de l’assemblée est conseillée
Analyse de la ressource et assemblée de restitution de l’analyse

Effectuer la cartographie et délimitation précise et l’analyse technique de la ressource pour compléter le diagnostic forfaitaire élaboré auparavant. Participation des personnes ou groupes de travail identifiés auparavant, la représentation de la chefferie traditionnelle, les propriétaires des terres concernées. Au besoin ajouter d’autres personnes ressources et Services Techniques (ST) concernées. Un ou plusieurs scenarios pour l’évolution de la ressource sont établis. Sur la base des connaissances acquises, l’atelier de restitution des résultats de l’analyse doit être en mesure de proposer une option pour la gestion de la ressource. 

Lors d’une assemblée de restitution les informations issues de l’analyse sont partagées et validées.  Ceci permet de procéder aux réflexions communes menant à l’identification des grandes lignes d’une perspective de gestion. Puis les normes techniques, mesures de gestion/protection et règles sont développés.

A la fin de l’atelier une commission restreinte ou un responsable d’élaboration du draft de la CL est mise en place.

Outils : Carte thématique ; Scenarios évolution ressource ; 

Outils visualisation (flipcharts, papiers kraft, tableaux, feutres), outils structuration discussions (Arbre à problème, .)

  • Veiller à la présence des représentants des chefferies traditionnelles.
  • L’application des outils de structuration de discussions (arbre à problème, différents options, . . .)

Il est important de rester sur un niveau de précision, qui facilite en même temps la connaissance des paramètres importants et l’implication des usagers eux-mêmes dans l’étude et sa compréhension par les derniers.

Campagne d’information et Lancement du processus d’élaboration de CL

Souvent le besoin pour l’élaboration d’une CL est senti par une partie des concernés seulement. C’est la raison pour laquelle une campagne d’information et de sensibilisation concernant la problématique, les dangers et atouts de la ressource est obligatoire avant le démarrage des négociations.

A ce moment, la notion de Convention Locale et sa relation par rapport aux autres types de planification doit être clarifiée, ainsi que la suite des étapes pour son élaboration.

Une assemblée de lancement facilitera l’information des concernés sur les résultats déjà disponibles et le processus d’élaboration de la CL. 

Afin d’atteindre une représentativité il est important que les populations concernées, les usagers, les OP, la chefferie traditionnelle y compris les chefs de terre sont impliqués dans ce processus (voir étape précédente).  Lors de l’assemblée de lancement les différents groupes d’intérêt se rencontrent et les premières discussions sont lancées. 

Par la suite un Comité de Pilotage (CP) pour l’élaboration de la CL, et selon besoin, des groupes de travail thématiques (groupe analyse ressource, groupe élaboration règles, …) sont installés. Finalement les activités et étapes à venir sont planifiées dans le temps.

Outils : Rencontres en tête-à-tête, outils de visualisation (cartes, schémas), exemples pratiques de CL existantes.

  • Outils de communication efficaces et réunions inclusives
  • Si possible organisation de visites d’échange avec des CL réussis.
  • Les campagnes de sensibilisation augmentent l’adhésion et la participation locales
  • Ne pas continuer le processus en cas de conflits territoriales ou intérêts fortement divergentes
Identification du besoin et repérage forfaitaire de l’espace et des acteurs

Une CL contribuera seulement à une amélioration si les riverains ou usagers voient un intérêt de changer ou d’améliorer la gestion de cette ressource. Le besoin doit donc être exprimé sous forme de demande par des personnes et groupes clés concernées par la ressource. 

Sur la base de la demande le cadre de concertation est défini : Qui facilitera le processus, avec l’appui de qui et avec quels moyens. 

Pour pouvoir identifier les acteurs et afin de pouvoir lancer une analyse ultérieure plus détaillée, un premier repérage forfaitaire de la ressource en question est important. 

Définir le site ou bien la zone en question, d’esquisser l’emplacement et le caractère des différentes sous zones ou ressources concernées et de fournir une première description approximative. Ces travaux se font avec des usagers et populations concernées. 

L’identification des différents acteurs et décideurs, l’organisation sociale des communautés et des utilisateurs permanents et temporaires ainsi que le type et l’intensité des relations qu’ils entretiennent indique des centres de décisions. Souvent des sites ou ressources naturelles disposent déjà des règles de gestion. Il s’agit ici de les identifier et de les analyser. 

Outils : Fiches descriptives, entretiens individuels et groupes, sorties terrain avec photos de base.

  • Veiller qu’il y a une demande bien exprimez par des chefferies traditionnelles et usagers pour l’élaboration d’une CL 
  • Inclusion de tous les acteurs pertinents. Attention à la tendance d’exclusion de certains groupes sous représentés ou moins influents dans le Comité de Pilotage (CP) ou bien des groupes thématiques. 
  • A veiller sur différentes sources de conflits autour de la ressource et la manière que ces conflits sont résolus.
  • A veiller que les personnes chargées plus tard avec l’appui à l’élaboration de la Convention Locale sont présentes lors des premiers ateliers.  Free Prior Informed Consent (FPIC)
  • Veiller à la participation des femmes 
  • L’identification précoce des conflits prévient les litiges futurs.
  • Une cartographie complète des ressources garantit une restauration ciblée.
  • Analyser les règles traditionnelles aide à mieux intégrer les dynamiques locales