Engagement et mobilisation des communautés locales

Les évaluations IMET et SAPA sont des processus communautaires et participatifs qui nécessitent la participation des communautés locales pour assurer la qualité de l’évaluation. Pour cela nous avons avant le démarrage des ateliers et réunions d’évaluations identifiés avec les gestionnaires du site toutes les parties prenantes susceptibles de détenir des informations indispensables à l’évaluation. L’ensemble de ces parties prenantes ont été informés dès le début de l’action envisagée, des différentes phases d’évaluation, des objectifs poursuivis et résultats attendus et enfin de l’utilisation future qui sera faite des résultats obtenus. Cette  étape d’information et d’implication a permis d’obtenir une bonne adhésion et la participation effective des communautés locales à toutes les étapes d’évaluation.

La planification et l’organisation des ateliers et réunions de terrain a été faite avec la collaboration des autorités locales dans les villages.

Toutes les parties prenantes ont été représentées lors des activités afin de recueillir leurs avis.

Les ateliers communautaires ont été animés dans une approche lucrative en langue locale pour permettre la participation effective d’un maximum d’intervenants.

Les questions d’évaluations ont été traduites en dessins expressifs pour renforcer la compréhension des communautés.

La prise en compte des communautés locales comme acteurs clés de l’évaluation a permis d’avoir une appréciation réelle et fidèle de la situation de gestion de l’aire protégée et du bien être des communautés.

L’animation des ateliers communautaires sur le terrain dans les langues locales a suscité une forte participation. Cela a permis à l’ensemble des participants d’exprimer clairement leurs ressentiments sur le mécanisme de gestion en place, les conséquences sur leur bien être et de proposer des approches qui soulagent leurs difficultés.

Plusieurs questions d’évaluation ont été traduites en images pour permettre aux communautés locales participant aux ateliers communautaires, analphabètes pour la plupart, de comprendre les questions d'évaluation en vue d'y répondre convenablement.

Logistique et matériels

Il est très important qu’avant de répondre à l’appel à projet une liste du matériel disponible au sein de la structure soit réalisée et que l’état de fonctionnement soit vérifié. Ensuite, une liste du matériel supplémentaire nécessaire pour la réalisation des diverses activités doit être discutée avec les personnes compétentes du projet. Il faut s’assurer de la disponibilité de ce nouveau matériel localement ou à l’extérieur et dans ce dernier cas prendre en compte le temps de livraison (plusieurs semaines ou mois parfois) et les coûts supplémentaires. Ensuite, il est très important de planifier les activités de terrain en fonction des conditions météorologiques et surtout adapter très rapidement les plannings.

  • De nombreux matériels étaient déjà présents et fonctionnels
  • Des nouveaux matériels avaient pu être achetés sur d’autres projets
  • Une trésorerie suffisante pour pouvoir avancer les frais de certains matériels
  • Une aide logistique de plusieurs bénévoles localement

Comme anticipé, il n’est pas possible de réaliser des travaux de terrain sur l’archipel de Saint-Pierre et Miquelon pendant plusieurs mois (étangs gelés par exemple). Par conséquent, il est fondamental de planifier les activités extérieures en prenant en compte cette contrainte forte, et d’adapter l’ensemble du projet en conséquence. Une fois que les travaux de terrain sont possibles (6-7 mois par an), il faut être prêt et hyper réactif pour pouvoir obtenir le maximum de données.

Constitution d’un consortium original, complémentaire et motivé

L’objectif était de constituer dès la genèse du projet un consortium qui associe l’ensemble des parties prenantes locales impliquées dans la gestion de la nature sur l’archipel et des collègues français métropolitains experts dans plusieurs domaines complémentaires: géographie, biologie du poisson. Etant donné que seul un technicien est employé à la fédération de pêche (tous les autres membres sont des bénévoles) et que le porteur scientifique du projet ne vit pas sur place, il était crucial de recruter une personne qui soit chargée de l'exécution du projet sur place. Cette personne a été clé pendant tout le projet. De plus, nous avons recruté un étudiant en master pour épauler le CDD la seconde année du projet.

  • Recrutement d’un CDD un an sur le projet qui a travaillé localement.
  • Échange fréquent entre les personnes impliquées localement et le responsable scientifique en métropole.
  • Aide logistique forte et implication de la FTP SPM pendant tout le projet.
  • Étudiant recruté sur le projet.
  • Excellente interaction entre le porteur de projet localement et le porteur de projet scientifique en métropole.
  • Réponse rapide des parties prenantes locales.

Il est indispensable de constituer dès le départ un consortium complémentaire, incluant des personnes motivées par le projet. Travailler sur des îles nécessite une forte capacité d’adaptation et beaucoup de réactivité pour mener à bien les divers travaux de terrain, notamment sur Saint-Pierre et Miquelon, où les conditions climatiques peuvent changer rapidement.

Les communautés locales ont acquis les savoir-faire requis pour récolter des graines et produire des plants pour la restauration écologique des sites dégradés

Le guide a été imprimé et diffusé en version pdf en ligne et en version physique, les deux gratuitement, durant des restitutions publiques et des réunions avec les partenaires identifiés lors des interviews (bloc 1).

Il a également servi d’outil de base pour réaliser des formations aux métiers de récolteurs de graines et de producteurs de plants pour la restauration écologique, auprès des personnes ayant montré une volonté d’action. Des formations ont donc été proposées dans les pépinières communautaires existantes mais ayant des difficultés, et dans les instituts de formation professionnelles tels que les lycées agricoles ou les centres de formations pour adultes.

Organisées sur une ou deux journées, ces formations ont permis de faire découvrir les débouchés existants dans la restauration écologique (récolteurs, producteurs, planteurs, responsables du suivi écologique), ainsi que d’apporter les connaissances théoriques et techniques à travers des ateliers de mise en situation. Les participants ont ainsi appris à reconnaître les espèces végétales autour de chez eux, à observer la fructification, à prélever et stocker correctement, à faire des fiches de suivi, à mettre en production (semi, repiquage, culture), et à mettre en œuvre une plantation.

L’engagement des communautés locales dans le projet depuis le début a permis la réussite des formations. De plus, le bouche à oreille à permis de toucher des personnes sur tout le territoire.

De plus, des questionnaires de satisfactions ont été diffusés à chaque fin de formation, ce qui a permis de faire de l’amélioration continue.

Les ateliers techniques dans le milieu dans lequel les participants évoluent et désirent travailler sont primordiaux dans ce type de formation. Il faut donc se déplacer pour faire les formations chez eux et en situation. Il est nécessaire également de donner de l’importance aux connaissances empiriques des personnes formées, pour qu’elles soient valorisées et partagées à l’ensemble des participants aux formations. Grâce à la co-conception du classeur avec des personnes en tribu, une meilleure prise en main de l’outil de la part des participants a été observée.

Les personnes les plus enthousiastes ont été les femmes, qui voient dans les pépinières une activité qui leur plaît et une façon de s’émanciper économiquement, et les jeunes qui n’ont pas beaucoup de perspectives d’avenir et qui ne veulent pas partir travailler en ville.

Néanmoins, il manque au classeur une partie “économique” pouvant donner une idée de l’investissement et du retour sur investissement, ainsi qu’une structuration gouvernementale de la filière.

Un classeur de fiches techniques adaptées aux populations locales est créé et diffusé

Parmi les solutions identifiées, le guide de fiches techniques était un outil prioritaire, pour rassembler l’ensemble des connaissances dans un ouvrage vulgarisé et simple d’utilisation, qui pourrait être accessible à tous. Il a donc fallu récolter l’ensemble des données sur les espèces, des images de chaque stade phénologique et des données sur la production. Il a également fallu choisir un cortège d’espèces adapté.

Ce guide a notamment été développé en collaboration avec les bénéficiaires en tribu. À l’aide d’ateliers, les participants ont apporté leur point de vue d’utilisateur sur une première version du produit. Ces ateliers ont permis de discuter du format (classeur modulable), du design (police et couleurs), du papier, mais aussi du contenu (noms vernaculaires, choix des espèces, besoins spécifiques).

La version finale a ensuite été diffusée aux experts techniques pour être révisée et validée avant d’être envoyée à l’impression.

Une grande partie des informations était disponible auprès de l’institut de recherche en agronomie et des pépinières professionnelles qui ont accepté de partager leurs connaissances.

L’implication des bénéficiaires à titre bénévole a été d’une importance capitale, afin d’intégrer leurs connaissances empiriques du terrain dans le guide.

La disponibilité d’experts locaux capables de revoir, corriger et valider l’ensemble des informations fut également primordiale.

Le travail de collecte et de restitution est très important et peut prendre beaucoup de temps. Ce temps ne doit pas être négligé dans le montage d’un projet.

De plus, les connaissances locales et empiriques sont souvent négligées et pourtant elles apportent beaucoup.

Enfin, les ateliers ont permis de déterminer que:

  • le guide doit être en format classeur, modulable, avec du papier résistant et imperméable pour être utilisé en extérieur sur le terrain;
  • les espèces doivent être accessibles à proximité des habitations, et à croissance rapide afin de pouvoir observer des résultats satisfaisants sur une courte durée;
  • les besoins spécifiques doivent être pris en compte tels que : des fiches de récolte, des fiches de production, des fiches de vente. Il faut favoriser le format de cases à cocher si possible.

Enfin, il peut parfois être difficile de mettre d’accord l’ensemble des acteurs sur les méthodes de production des plants. Il faut proposer des solutions de flexibilité comme la modification à la main des fiches si besoin.

Christian Kongte
Mise en place/création des Associations Villageoises d’Epargne et de Crédits
Identification des Activités Génératrices de Revenus (AGRs)
Mise en place des activités génératrices de revenus proprement dit
Suivi et autonomisation des AGRs
Christian Kongte
Mise en place/création des Associations Villageoises d’Epargne et de Crédits
Identification des Activités Génératrices de Revenus (AGRs)
Mise en place des activités génératrices de revenus proprement dit
Suivi et autonomisation des AGRs
Christian Kongte
Mise en place/création des Associations Villageoises d’Epargne et de Crédits
Identification des Activités Génératrices de Revenus (AGRs)
Mise en place des activités génératrices de revenus proprement dit
Suivi et autonomisation des AGRs
Christian Kongte
Mise en place/création des Associations Villageoises d’Epargne et de Crédits
Identification des Activités Génératrices de Revenus (AGRs)
Mise en place des activités génératrices de revenus proprement dit
Suivi et autonomisation des AGRs
Les modalités de structuration d'une filière de plants à destination de la restauration écologique sont établies

Les acteurs clés sur le marché de la pépinière ont d’abord été identifiés et classés dans quatre catégories : les producteurs, les acheteurs, les porteurs de projet, et les partenaires techniques. Ces acteurs, de par leur expérience, représentent la base de l’étude pour déterminer les défis et limites du projet.

Grâce à des entretiens, nous avons pu identifier des problématiques telles que :

  • la difficulté d’approvisionnement en semences au moment de la fructification,
  • l’absence de reconnaissance de la filière en tribu et dans l’enseignement professionnel,
  • la difficulté de développer une activité économique en tribu, adaptée au rythme en communauté,
  • les compétences techniques élevées que nécessite la production de plants en pépinière,
  • l’absence d’outils vulgarisés et adaptés au contexte local pour comprendre le métier de pépiniériste,
  • le manque d’encadrement de la filière (formations, mise en relation des acheteurs et des revendeurs, etc.)

Les solutions alors proposées et discutées étaient le développement d’une filière de récolte de graines, moins technique et plus adaptée au rythme local, la publication du guide du pépiniériste vulgarisé et la mise en place de formations professionnelles dans les organismes de formation et directement en tribu.

La Nouvelle-Calédonie étant un petit territoire, l’identification fut relativement aisée et rapide. Les acteurs ont tous répondu favorablement aux sollicitations et ont répondu à l’ensemble des questions posées aux entretiens. L’idée d’un projet qui serait bénéfique pour tous (producteurs, acheteurs, porteurs de projet et partenaires) a permis de rassembler tous les acteurs autour du projet.

La liste des acteurs ne peut pas être exhaustive. Pour faire au mieux, il faut se concentrer sur un nombre restreint mais représentatif d’acteurs dans chaque catégorie. Ce nombre dépend de la taille du territoire.

Pour avoir des entrevues rapides et efficaces, il faut passer du temps en amont sur la préparation des questions et des méthodes de sollicitation. Il faut également être flexible et permettre la mention de nouveaux sujets. Également, au fil des entretiens, il est pertinent de refaire référence aux problématiques rencontrées par d’autres acteurs et proposer des solutions afin d’avoir des avis nouveaux.