Renforcer la coopération transfrontalière par une action commune
Pour que la coopération transfrontalière fonctionne, il est important que les parcs nationaux transfrontaliers travaillent ensemble sur des tâches et des activités communes. Cela peut se faire par la mise en œuvre conjointe de projets. Dans le cas du parc national d'Oulanka en Finlande et du parc national de Paanajärvi en Russie, de nombreux projets ont été mis en œuvre afin de consolider ces deux entités en une véritable unité fonctionnelle - un parc jumeau - qui sert de modèle pour la coopération transfrontalière. Le projet conjoint Interreg/Tacis "Oulanka-Paanajärvi - nature sauvage, expériences et bien-être" a contribué à assurer la durabilité écologique et socio-économique des parcs nationaux d'Oulanka et de Paanajärvi tout en préservant et en renforçant l'attrait de la région pour les visiteurs et en faisant du parc jumeau la destination la plus importante et la plus attrayante pour le tourisme axé sur la nature dans la région. La gestion et la mise en œuvre conjointes du projet ont constitué un outil important pour intégrer la coopération transfrontalière dans le travail quotidien de gestion des parcs nationaux transfrontaliers de part et d'autre de la frontière.
Il est utile que la coopération transfrontalière soit reconnue à un niveau plus élevé que celui des seuls parcs nationaux. Dans le parc jumelé d'Oulanka-Paanajärvi, outre l'accord de collaboration, il existe une convention entre les gouvernements finlandais et russe ainsi qu'un mémorandum entre les gouvernements régionaux. L'engagement des gestionnaires et du personnel des parcs jumelés à atteindre des objectifs communs et à travailler ensemble est essentiel. La promotion des deux côtés est importante et aide les entreprises de tourisme naturel à créer des produits transfrontaliers durables.
La meilleure façon d'intégrer le travail transfrontalier dans les activités quotidiennes des gestionnaires et du personnel des parcs nationaux est de travailler ensemble et de faire en sorte que tous les niveaux de personnel participent au travail. Il est important que les membres du personnel qui connaissent la langue parlée dans le PN de l'autre côté de la frontière ou une autre langue commune jouent activement le rôle d'interprètes afin de faciliter la communication entre les membres du personnel des PN transfrontaliers. L'apprentissage des langues devrait être encouragé et soutenu par la direction des PN. Il est également important de célébrer ensemble les réalisations et d'inviter la population locale, les entreprises, les autorités locales et régionales et les médias à prendre part aux événements. Il est important d'écrire une nouvelle histoire ensemble, en particulier dans la région d'Oulanka-Paanajärvi où des guerres ont eu lieu et où la frontière a été fermée pendant longtemps.
Renforcer le tourisme durable dans les PN transfrontaliers
La nature est la base du tourisme axé sur la nature et de l'utilisation récréative de la nature. Le tourisme axé sur la nature doit donc être durable : il ne doit pas menacer les valeurs naturelles et respecter la culture locale. La durabilité des activités est une condition préalable à l'utilisation des PN, à la continuité du tourisme axé sur la nature et à l'utilisation récréative de la nature, ainsi qu'à l'attractivité régionale. Des évaluations de la durabilité écologique du tourisme et de l'utilisation récréative de la nature ont été menées dans les PN d'Oulanka et de Paanajärvi par des instituts de recherche. La méthode des "limites du changement acceptable" a été utilisée pour déterminer les limites de la durabilité écologique dans le cadre d'une stratégie de développement du tourisme durable dans le PN d'Oulanka. Les pratiques de gestion des déchets et la sensibilisation du public à la gestion des déchets ont été développées dans le PN de Paanajärvi. Une stratégie de développement durable du tourisme (STDS) a été élaborée dans le PN de Paanajärvi afin de compléter celle qui existait déjà dans le PN d'Oulanka. La STDS est un instrument permettant d'assurer la durabilité à long terme du développement écologique et socio-économique du territoire. Le travail sur la STDS permet une évaluation objective de la situation actuelle des PN transfrontaliers et des zones adjacentes par rapport au développement du tourisme et de développer un plan d'activités futures pour l'ensemble du territoire.
Il est important de collecter suffisamment de données sur les conditions naturelles et socio-économiques des parcs nationaux afin de pouvoir évaluer en connaissance de cause la durabilité du tourisme basé sur la nature et de l'utilisation récréative de la nature. Une bonne coopération avec les parties prenantes qui ont un impact sur les parcs nationaux est essentielle, de même qu'un engagement mutuel sur l'importance de la planification stratégique des parcs et de leurs environs. Le suivi des facteurs utilisés pour déterminer les limites du changement acceptable est essentiel pour la durabilité à long terme.
Il est important de réserver suffisamment de temps pour jeter les bases de la coopération et de la compréhension de la méthodologie et du processus d'élaboration d'une stratégie de développement du tourisme durable pour un parc national. Il est également important d'impliquer les parties prenantes dès le début afin qu'elles sentent que leurs points de vue et leurs opinions sont pris en compte. La collecte de données et d'informations de base et le suivi des facteurs pertinents sont essentiels si l'on veut parvenir à une véritable durabilité dans l'utilisation des parcs nationaux. Les limites des changements acceptables doivent également pouvoir être révisées au fur et à mesure que de nouvelles données sont collectées. Le partage des méthodologies de travail et des informations entre les PN transfrontaliers améliore la coordination des actions qui profitent aux PN de part et d'autre de la frontière, rendant ainsi la gestion des PN transfrontaliers plus cohérente. Cette coopération transfrontalière est essentielle pour garantir la durabilité écologique, car la nature ne connaît pas de frontières.
Formation et certification des guides des parcs nationaux
Un guide compétent et des informations spécifiques à un site permettent aux visiteurs d'approfondir leur expérience et leur compréhension des sites naturels et culturels. Il est nécessaire d'améliorer la qualité de la gamme des produits touristiques basés sur la nature et des guides spécialisés dans les sites et les informations spécifiques aux sites afin d'intensifier l'expérience du visiteur. Le projet a répondu à ce défi en développant un système de formation pour les guides naturalistes ainsi que les principes régissant la certification des guides pour le parc national d'Oulanka en Finlande. Quatre guides du parc national russe de Paanajärvi ont participé au cours de formation pour les guides naturalistes afin d'en apprendre davantage sur la formation et son applicabilité dans le parc national de Paanajärvi, d'améliorer leur connaissance du parc national d'Oulanka et de nouer des liens personnels avec le personnel du parc national d'Oulanka. Les autres participants à la formation étaient des guides d'entreprises locales de tourisme axé sur la nature. Pour être certifiés, les guides devaient réussir les tâches spécifiées dans le programme de formation. La formation a été dispensée par des spécialistes du PN et les modalités pratiques ont été organisées par un institut d'enseignement coopérant.
L'intérêt des entreprises locales de tourisme de nature pour la participation de leurs guides au cours de formation a été le facteur le plus fondamental. Cela signifiait que les entreprises étaient prêtes à investir dans leurs guides, car elles pensaient que cela serait bénéfique à terme pour l'entreprise. La volonté du parc national de fournir des ressources (personnel et financement) pour la formation était d'une importance vitale. Un dialogue ouvert et constructif entre la direction du PN et les entreprises a été très important pendant la formation.
Cette formation a été un excellent moyen de faire connaissance avec les entreprises locales de tourisme axé sur la nature et les personnes qui y travaillent. Nous (les gestionnaires des parcs nationaux) avons appris les réalités du monde des affaires, tandis que les entrepreneurs ont découvert notre philosophie de gestion et ont appris à nous connaître personnellement. Après la formation, les entrepreneurs nous ont considérés comme des personnes à part entière et non comme des autorités chargées d'appliquer des lois. Pendant la formation, il est important de prendre le temps de discuter et de partager, car cela renforce les liens entre les personnes. Il est très important de faire la formation dans les termes des guides : ils sont habitués aux présentations orales, pas écrites, et il est donc bon de formuler les tâches de manière à ce que les stagiaires n'aient pas besoin de beaucoup de travail administratif. Il est bon de rendre les guides certifiés publics et de leur donner le droit d'utiliser un badge de guide certifié. Il est essentiel de tenir compte de la saison touristique et d'éviter les formations pendant celle-ci.
Développement de points d'information électroniques basés sur le SIG
L'objectif des points d'information électroniques est de canaliser l'utilisation des visiteurs afin d'éviter les embouteillages dans les parcs nationaux de Paanajärvi et d'Oulanka et donc d'améliorer les possibilités d'expériences de la nature pour les visiteurs et de sauvegarder la diversité biologique et la durabilité écologique des parcs nationaux. Grâce aux points d'information, les visiteurs peuvent obtenir des informations facilement accessibles, amusantes et divertissantes sur les possibilités d'expérimenter la nature dans les parcs nationaux d'Oulanka et de Paanajärvi et dans d'autres zones situées à proximité, ce qui encourage également les visites transfrontalières. Les points d'information décrivent également les sites les moins visités, ce qui permet de canaliser les visiteurs vers des zones qui peuvent en accueillir davantage. Cela permet de réduire efficacement l'affluence dans certaines zones et de contribuer ainsi à la préservation des valeurs écologiques dans les zones les plus fréquentées. Neuf points d'information électroniques et multilingues ont été installés : 7 en Finlande et 2 en Russie. Des partenariats ont été établis avec des associations et des entreprises touristiques et des administrations locales afin de placer les points d'information dans des sites très visités en dehors des parcs nationaux, ainsi que dans les centres d'accueil des visiteurs des parcs nationaux. L'accent a été mis sur la présentation des sites avec des photos attrayantes et des textes amusants.
Ces points d'information électroniques ont suscité un grand intérêt et les gestionnaires des sites où ils ont été placés ont tenu à les entretenir. L'intérêt des autorités régionales et locales et des acteurs du secteur du tourisme pour la promotion des sites naturels et culturels à visiter sur leur territoire et dans les régions voisines a joué un rôle important dans la planification et la mise en œuvre des points d'information. Le personnel des parcs nationaux était désireux de partager ses photos pour les points d'information et la direction des parcs était très favorable aux points d'information.
Les points d'information électroniques fournissent des informations d'une manière amusante et divertissante, en se concentrant davantage sur les photos que sur le texte. En gardant le texte court et amusant à lire, ainsi que les photos montrant des personnes qui ne se prennent pas au sérieux, l'information est facilement accessible à l'utilisateur. Les points d'information électroniques peuvent être mis à jour à l'aide d'une connexion réseau, mais ils ne peuvent pas être utilisés sur Internet. Ils ne sont disponibles que sur place. Il pourrait être intéressant que les points d'information soient également disponibles sur Internet, car c'est ainsi que les gens recherchent l'information de nos jours. Cela aiderait les visiteurs à mieux planifier leur voyage et à éviter les foules, car ils pourraient trouver des informations sur les sites les moins visités et les plus connus avant leur visite.
Travailler avec les meilleures informations/connaissances disponibles

Lorsqu'il entreprend une tâche de planification ou de zonage, il est rare qu'un planificateur ait accès à toutes les informations ou connaissances qu'il souhaiterait pour l'ensemble de la zone de planification. Qu'il s'agisse de données écologiques plus cohérentes sur l'ensemble de la zone de planification ou d'une compréhension plus complète de l'ensemble des informations sociales et économiques, le planificateur est souvent confronté aux choix suivants :

  1. attendre d'avoir plus de données (dans le but ultime d'accumuler des informations "parfaites" sur tous les ensembles de données requis) ; ou
  2. Travailler avec les meilleures connaissances scientifiques disponibles et accepter que, même si elles ne sont pas parfaites, elles sont adéquates à condition que les lacunes des données soient comprises (par les planificateurs et les décideurs) et clairement expliquées au public et aux décideurs. Une connaissance insuffisante des écosystèmes marins peut empêcher la définition d'objectifs significatifs ou de résultats souhaitables lors de la planification. En 2002, David Suzuki s'est demandé comment nous pouvions planifier et gérer efficacement alors que "... à ce jour, tout ce que nous avons réellement identifié, c'est... environ 10 à 20 % de tous les êtres vivants", et que "... nous disposons d'un inventaire si pauvre des constituants et d'un plan pratiquement inutile de la façon dont tous les composants interagissent...".

Une bonne compréhension du contexte plus large dans lequel l'AMP est située est un facteur important lors de la planification. En raison des niveaux de "connectivité" dans l'environnement marin et de l'interdépendance biologique avec les communautés voisines, une AMP ne peut être aussi "saine" que les eaux qui l'entourent. Même une AMP bien planifiée sera difficile à gérer si les eaux environnantes sont surexploitées, polluées ou si elles sont elles-mêmes mal gérées.

  1. En réalité, si vous attendez d'avoir des informations "parfaites" pour planifier, vous ne commencerez jamais.
  2. Il faut reconnaître que les zones marines sont dynamiques et en constante évolution ; avec les progrès technologiques, les niveaux et les modes d'utilisation changent constamment, tout comme les contextes sociaux, économiques et politiques, de sorte que l'obtention de données parfaites est un objectif impossible à atteindre.
  3. Dans pratiquement toutes les situations de planification, il est préférable d'utiliser les meilleures informations disponibles plutôt que d'attendre des données "parfaites". Toutefois, si de nouvelles données sont disponibles au cours du processus de planification, il convient de les intégrer plutôt que de les ignorer.
  4. Ceux qui sont souvent sur l'eau (comme les pêcheurs et les opérateurs touristiques) en savent souvent autant (sinon plus) sur l'environnement local que les chercheurs - il faut donc tirer parti de leurs connaissances et les utiliser pour compléter les meilleures données scientifiques disponibles.
  5. Lorsque les ressources sont limitées, la recherche de nouvelles données doit se concentrer sur la fourniture d'informations utiles à la gestion courante.
Utilisation et limites des systèmes/outils d'aide à la décision

Les systèmes d'aide à la décision (DSS) ou les outils analytiques, tels que Marxan ou SeaSketch, sont souvent présentés comme une condition préalable à une planification efficace de l'espace marin, en fournissant une solution rapide et fiable à un problème de planification. Il est naturel pour les utilisateurs de DSS d'espérer que l'utilisation du DSS produira "la réponse" et fournira donc la solution à leur problème de planification. Le plus souvent, les DSS produisent des résultats simplistes qui doivent être modifiés à l'aide d'autres méthodes de planification. Tous les outils DSS ont des limites et ne peuvent pas compenser les données manquantes ou incomplètes. Ils peuvent produire des effets secondaires inattendus et sont souvent incapables de répondre à la complexité des problèmes de planification du monde réel. Les résultats de la planification ont peu de valeur pratique si les valeurs sociales, culturelles et économiques ne sont pas prises en compte - cependant, il est rare que ces données soient facilement disponibles sous une forme modifiable par un DSS ou à une résolution spatiale appropriée. Dans la GBR, le DSS a généré une "empreinte" de diverses options de zones "sans prélèvement", mais il ne pouvait pas prendre en compte les huit types de zones, de sorte que d'autres méthodes de planification ont dû être appliquées. Cependant, le véritable avantage était la capacité de générer des métriques pour informer le développement du meilleur réseau possible de zones d'interdiction de pêche.

Marxan a été développé par l'Université du Queensland en tant que version modifiée de SPEXAN pour répondre aux besoins de la GBRMPA pendant le programme des zones représentatives et le développement du plan de zonage de 2003. Les images ci-dessous montrent que Marxan n'a pas produit le réseau de zonage final dans la GBR, mais qu'il a fourni une aide à la décision inestimable grâce à la comptabilisation a posteriori de diverses options, permettant une évaluation rapide des implications de chaque option en termes de chacun des objectifs de planification.

En réalité, un DSS ne peut pas entreprendre les ajustements à petite échelle et les compromis politiques qui se produisent inévitablement dans les phases finales de la planification, de sorte qu'il ne peut jamais produire la solution pragmatique finale pour toute tâche de planification. Voici quelques-unes des lacunes des systèmes d'information de gestion :

  1. Certaines informations relatives à la planification, en particulier les données socio-économiques, ne peuvent pas être facilement intégrées dans un système d'information de gestion.
  2. Bien qu'un DSS puisse générer une "solution", celle-ci est inévitablement affinée si/quand des valeurs socio-économiques sont introduites. Ces valeurs ne sont souvent pas représentées dans les données, alors qu'elles font souvent partie des valeurs les plus fondamentales pour un résultat socialement acceptable.
  3. Des données médiocres conduiront toujours à un résultat médiocre.
  4. Dans le programme de planification de la GBR, même des "règles" simples telles que "toutes les réserves ne doivent pas être inférieures à ..." n'ont pas pu être directement mises en œuvre par un système de gestion des données.
  5. Certaines parties prenantes se méfient des modèles "boîte noire" ou des DSS (par exemple Marxan ou Seasketch) qu'elles ne comprennent pas.
Principes biophysiques, socio-économiques et de planification de la gestion

Le nouveau réseau de zones d'interdiction de pêche (NTZ) dans la GBR a été guidé par 11 principes opérationnels biophysiques élaborés sur la base des principes généraux de conception des réserves et des meilleures connaissances disponibles sur l'écosystème de la GBR (voir Ressources). Ces principes sont les suivants

  • Disposer de quelques NTZ de grande taille (plutôt que de nombreuses NTZ de petite taille)
  • Prévoir une réplication suffisante des NTZ pour se prémunir contre les impacts négatifs.
  • Lorsqu'un récif se trouve à l'intérieur d'une NTZ, l'ensemble du récif doit être inclus.
  • Représenter au moins 20 % de chaque biorégion dans les NTZ.
  • Représenter la diversité interstitielle et latitudinale dans le réseau de NTZ.
  • Utiliser au maximum les informations environnementales telles que la connectivité pour former des réseaux viables.
  • Incorporer des lieux biophysiquement spéciaux/uniques
  • Tenir compte des utilisations de la mer et des utilisations des terres adjacentes lors du choix des NTZ.

Quatre principes opérationnels de faisabilité sociale, économique, culturelle et de gestion ont également été appliqués :

  • Maximiser la complémentarité des NTZ avec les valeurs, les activités et les opportunités humaines ;
  • Veiller à ce que la sélection finale des NTZ tienne compte des coûts et des avantages sociaux ;
  • Maximiser le placement des NTZ dans des lieux qui complètent et incluent les dispositions actuelles et futures de gestion et d'occupation ; et
  • Maximiser la compréhension et l'acceptation des NTZ par le public, et faciliter l'application des NTZ.

Un comité scientifique directeur indépendant, composé de scientifiques spécialisés dans la GBR, a contribué à l'élaboration de ces principes, en se basant sur des connaissances spécialisées de l'écosystème, sur la littérature disponible et sur leur avis quant à ce qui protégerait le mieux la biodiversité. L'examen minutieux des points de vue des propriétaires traditionnels, des utilisateurs, des parties prenantes et des décideurs était une condition préalable essentielle avant de décider de la configuration spatiale finale des NTZ susceptibles de répondre à ces principes.

  1. Le fait de disposer d'un ensemble de principes de planification accessibles au public permet à chacun de comprendre comment le réseau de NTZ est développé.
  2. Ces principes sont basés sur les meilleures connaissances scientifiques et spécialisées disponibles, mais peuvent être améliorés.
  3. Un principe ne doit pas être considéré isolément ; ils doivent tous être traités collectivement comme un "ensemble" pour étayer le nombre, la taille et l'emplacement des NTZ.
  4. Aucune de ces recommandations ne concerne des quantités "idéales" ou "souhaitées" et elles se réfèrent à des niveaux de protection minimums recommandés. La protection d'au moins ces quantités dans chaque biorégion et dans chaque habitat permet d'atteindre l'objectif de protection de l'ensemble de la biodiversité.
  5. Le principe du "minimum de 20 % par biorégion" est souvent mal compris - il ne dit PAS que 20 % de chaque biorégion dans les NTZ doivent être protégés ; il recommande plutôt qu'au moins 20 % soient protégés. Dans certains cas, il s'agit seulement du minimum et dans certaines biorégions moins contestées, un pourcentage plus élevé de protection est plus approprié.
Limites de zones basées sur la coordination

Les limites de la zone peuvent être décrites comme une distance spécifiée à partir du bord d'un élément géographique (par exemple, "500 m du bord du récif"). Il en résulte normalement une limite de zone de forme irrégulière. La représentation d'un récif ou d'un groupe de récifs de cette manière peut sembler écologiquement appropriée sur une carte, mais l'utilisation du bord de ces caractéristiques pour tracer les limites de la zone s'est avérée très difficile à interpréter sur l'eau. Par exemple, de nombreuses parties de récifs sont fragmentées ou parfois submergées, de sorte qu'il est difficile sur l'eau de déterminer le bord du récif, puis de l'utiliser pour estimer une distance. En outre, il n'est pas facile d'estimer 500 m (ou même 100 m) sur l'eau. Les limites des zones basées sur les coordonnées, basées sur la longitude/latitude et indiquées en degrés et minutes décimales, ont donc été introduites dans le plan de zonage de la GBR de 2003. Elles englobent entièrement les caractéristiques écologiques (c'est-à-dire bien au-delà du bord des récifs/îles entiers). Les limites des zones sont orientées vers le nord, le sud, l'est et l'ouest pour faciliter la navigation ou sont constituées de lignes droites entre deux coordonnées faciles à déterminer. Les lignes droites semblent moins "écologiquement appropriées", mais elles sont plus faciles à localiser et à faire respecter dans les zones offshore, en particulier si l'on utilise des appareils électroniques tels qu'un système de positionnement global (GPS) ou une table traçante.

En s'appuyant sur le zonage existant, il est important que chaque zone ait un numéro unique, renvoyant à une description détaillée dans le plan de zonage statutaire (voir Ressources) et avec un identifiant de zone unique (par exemple MNP-11-031) : a) MNP fait référence au type de zone (Marine National Park Zone) b) les deux premiers chiffres font référence à sa latitude (l'exemple montré ci-dessus est à la latitude 11°) c) le dernier chiffre (031) permet d'identifier une zone spécifique sur les cartes de zonage et de faire référence au plan de zonage.

  1. Toutes les coordonnées des zones ne sont pas indiquées sur les cartes de zonage librement accessibles ; toutefois, les coordonnées des zones les plus importantes pour la plupart des utilisateurs sont indiquées (par exemple, les zones d'interdiction de pêche et les zones d'interdiction d'accès).
  2. Sachant que tout le monde ne dispose pas d'un GPS, les limites des zones côtières sont alignées sur des caractéristiques côtières reconnaissables ou sur des points de repère ou des bornes identifiables (par exemple, "la zone s'étend au nord de l'extrémité orientale du promontoire de xxx").
  3. Des panneaux indiquant les zones proches sont placés sur les rampes de mise à l'eau le long de la côte (voir les photos ci-dessous).
  4. Toutes les coordonnées des zones sont communiquées aux fournisseurs commerciaux d'aides électroniques à la navigation, ce qui permet de charger les zones dans un GPS.
  5. En outre, toutes les coordonnées des zones sont disponibles gratuitement sur le web ou sur CD pour permettre à tout utilisateur de reporter les coordonnées sur sa propre carte de navigation ou de localiser une zone à l'aide de son propre GPS.
  6. Toutes les coordonnées doivent être référencées par rapport à un système de référence géocentrique officiel spécifié pour plus de précision (par exemple GDA94 en Australie).
Attribution des zones par objectif plutôt que par activités

La différence entre un zonage par objectif et un zonage par activité s'explique le mieux par un exemple : une zone "interdite au chalutage" peut indiquer clairement qu'une activité est interdite (c'est-à-dire que tout le chalutage est interdit dans cette zone), mais elle peut ne pas indiquer clairement quelles autres activités peuvent être autorisées ou non. L'objectif de la zone de protection de l'habitat permet à une série d'activités ayant un impact (relativement) minime sur l'habitat benthique de se dérouler dans cette zone ; par exemple, la navigation de plaisance, la plongée et la recherche à impact limité sont autorisées, de même que certaines activités extractives telles que la pêche à la ligne, la pêche au filet, la pêche à la traîne et la pêche au harpon (c'est-à-dire certaines activités de pêche, mais pas toutes). Toutefois, l'objectif de la zone et les dispositions connexes en matière de zonage interdisent clairement le chalutage de fond, le dragage ou toute autre activité préjudiciable aux habitats sensibles de cette zone. Dans la plupart des océans, de nombreuses activités marines existantes ou potentielles doivent être gérées, mais beaucoup de ces activités sont complémentaires et peuvent se dérouler dans la même zone ; si le zonage est utilisé pour traiter toutes les activités existantes (et le zonage des océans est certainement un outil important pour ce faire), il est préférable que le zonage se fasse par objectif plutôt que pour chaque activité individuelle.

Le plan de zonage est un document statutaire qui comprend tous les détails spécifiques du zonage (par exemple, les objectifs de la zone (voir Ressources ci-dessous), les limites détaillées de la zone, etc.) La loi confère le pouvoir de préparer un plan de zonage et comprend une section sur l'interprétation des plans de zonage (section 3A) et des détails sur les objectifs du zonage, ce qu'un plan de zonage doit contenir et comment un plan de zonage doit être préparé (sections 32-37A).

  1. Si l'objectif d'une zone comporte plusieurs parties, il doit y avoir une hiérarchie claire au sein de l'objectif. Par exemple, si l'objectif est d'assurer à la fois la conservation et l'utilisation raisonnable (comme c'est le cas pour la plupart des zones de la GBR - voir Ressources ci-dessous), la seconde partie est toujours soumise à la première (c'est-à-dire que l'utilisation raisonnable ne peut avoir lieu que si elle est soumise à la garantie de la conservation).
  2. Le plan de zonage de la RBG contient également une disposition spéciale de permis "fourre-tout" ("toute autre fin compatible avec l'objectif de la zone..."). Cette disposition s'applique aux nouvelles technologies ou activités qui n'étaient pas connues au moment de l'approbation du plan de zonage. Elle constitue un "filet de sécurité" important permettant à une activité qui ne figure pas dans l'une des deux listes expliquées dans BB1 d'être prise en considération pour l'obtention d'un permis, à condition qu'elle soit compatible avec l'objectif de la zone.
Zones à usages multiples

Dans certaines parties du monde, le zonage est basé uniquement sur l'autorisation ou l'interdiction d'activités spécifiques dans des zones spécifiques. Dans la RGO, il existe un éventail de zones, chacune ayant des objectifs différents ; ces zones autorisent toute une série d'activités à condition que chacune d'entre elles soit conforme à l'objectif de la zone concernée. Les dispositions du plan de zonage s'appliquent à tous les utilisateurs du GBR. Le plan de zonage détaille deux listes spécifiques de dispositions d'"utilisation ou d'entrée" pour chaque zone ; elles aident à déterminer les types d'activités qui sont appropriées dans cette zone particulière. 1. La première liste indique les activités qui sont autorisées dans cette zone ("de plein droit") et qui ne nécessitent pas de permis ; 2. la seconde liste stipule les activités qui peuvent avoir lieu dans cette zone particulière, mais seulement après qu'un permis a été évalué et, si la demande répond à toutes les exigences nécessaires, un permis a été accordé. Le règlement précise la procédure d'évaluation et les critères d'octroi du permis, qui varient en fonction de l'activité proposée. Certaines zones peuvent également stipuler des restrictions sur les types d'engins de pêche, ce qui offre également différents niveaux de protection. Si une activité n'est pas mentionnée aux points (1) ou (2) ci-dessus, elle est interdite dans cette zone.

La législation de 1975 précisait qu'un plan décrivant des zones spatialement dérivées (c'est-à-dire le zonage) devait être un outil de gestion clé pour le parc marin de la GBR, et les plans de zonage étaient tenus par la législation de définir les objectifs pour lesquels certaines zones pouvaient être utilisées ou pénétrées. Les objectifs du zonage ont "évolué" depuis la version de 1975 de la loi (voir Day 2015), reconnaissant la nécessité aujourd'hui de protéger l'ensemble de la biodiversité de la RBG plutôt que les espèces ou les habitats clés.

  1. Pour faciliter la compréhension du public, les activités autorisées dans le plan de zonage ont été résumées dans une matrice simple activité/zonage (voir les photos ci-dessous). Toutefois, le plan de zonage statutaire (c'est-à-dire la législation subordonnée à la loi) doit être la base juridique pour déterminer quelles activités sont appropriées dans une zone.
  2. Les cartes de zonage sont une forme accessible au public du plan de zonage statutaire ; cependant, pour déterminer légalement les limites exactes d'une zone, il convient d'utiliser les descriptions de zones réelles détaillées au dos du plan de zonage statutaire.
  3. Ce n'est pas parce que le plan de zonage indique qu'une activité peut avoir lieu avec un permis qu'un permis sera automatiquement accordé ; la demande doit toujours être évaluée et ce n'est que si elle répond à tous les critères nécessaires qu'un permis est accordé.