Renforcer la durabilité et la coopération dans les parcs nationaux transfrontaliers

Solution complète
Des scientifiques finlandais et russes et le personnel du parc discutent de la durabilité écologique dans le parc national d'Oulanka, en Finlande.
Sanna-Kaisa Juvonen / Metsähallitus Parks & Wildlife Finland
La coopération entre les parcs nationaux (PN) transfrontaliers d'Oulanka en Finlande et de Paanajärvi en Russie a été renforcée par la mise en œuvre d'un projet transfrontalier commun qui a permis au personnel des PN de travailler en étroite collaboration dans le cadre d'activités pratiques. Ces activités ont permis de faire revivre l'histoire commune, ce qui a aidé à oublier les griefs du passé en atteignant des objectifs communs et en renforçant le tourisme durable dans le parc jumelé d'Oulanka-Paanajärvi.
Dernière modification 02 Oct 2020
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Contexte
Défis à relever
Perte de l'écosystème
Manque d'infrastructures
Mauvaise gouvernance et participation
Conflit social et troubles civils
La nature ne connaissant pas de frontières, la gestion transfrontalière des parcs nationaux renforce la durabilité écologique au niveau régional. La nécessité d'améliorer le tourisme durable grâce à l'interprétation des sites naturels et culturels par des guides de qualité a motivé cette solution. Il est essentiel de relever ces défis pour promouvoir le tourisme de nature, l'attrait régional, l'utilisation récréative continue et pour gagner des champions pour les PN.
Échelle de mise en œuvre
Local
Intranational
Multinational
Écosystèmes
Taïga
Piscine, lac, étang
Rivière, ruisseau
Zones humide (marécage, marais, tourbière)
Thème
Connectivité / conservation transfrontières
Villes et infrastructures
Acteurs locaux
Gestion et Planification des Aires protégées et conservées
Sensibilisation et communications
Culture
Tourisme
Gestion des déchets
Emplacement
Parc national d'Oulanka, Finlande
Asie du Nord et Centrale
Europe du Nord
Traiter
Résumé du processus
Le renforcement de la durabilité écologique et de la coopération dans les PN transfrontaliers d'Oulanka en Finlande et de Paanajärvi en Russie a été réalisé grâce à la mise en œuvre d'un projet commun (Building Block 4) qui a permis au personnel des PN de travailler en étroite collaboration dans le cadre d'activités pratiques de part et d'autre de la frontière (BBs 1-4). La durabilité du tourisme de nature et de l'utilisation récréative de la nature dans les PN a été renforcée par la canalisation de l'utilisation par les visiteurs (BB 2), la formation et la certification des guides de tourisme de nature (BB 3), l'évaluation de la durabilité des actions en cours (BB 4). En outre, les sites culturels ont été reconstruits (BB 5) pour améliorer la connaissance du passé et de l'histoire commune afin de promouvoir la paix, la compréhension mutuelle, l'apprentissage et la poursuite de la coopération transfrontalière (par exemple, BB 4) à l'époque moderne.
Blocs de construction
Développement de points d'information électroniques basés sur le SIG
L'objectif des points d'information électroniques est de canaliser l'utilisation des visiteurs afin d'éviter les embouteillages dans les parcs nationaux de Paanajärvi et d'Oulanka et donc d'améliorer les possibilités d'expériences de la nature pour les visiteurs et de sauvegarder la diversité biologique et la durabilité écologique des parcs nationaux. Grâce aux points d'information, les visiteurs peuvent obtenir des informations facilement accessibles, amusantes et divertissantes sur les possibilités d'expérimenter la nature dans les parcs nationaux d'Oulanka et de Paanajärvi et dans d'autres zones situées à proximité, ce qui encourage également les visites transfrontalières. Les points d'information décrivent également les sites les moins visités, ce qui permet de canaliser les visiteurs vers des zones qui peuvent en accueillir davantage. Cela permet de réduire efficacement l'affluence dans certaines zones et de contribuer ainsi à la préservation des valeurs écologiques dans les zones les plus fréquentées. Neuf points d'information électroniques et multilingues ont été installés : 7 en Finlande et 2 en Russie. Des partenariats ont été établis avec des associations et des entreprises touristiques et des administrations locales afin de placer les points d'information dans des sites très visités en dehors des parcs nationaux, ainsi que dans les centres d'accueil des visiteurs des parcs nationaux. L'accent a été mis sur la présentation des sites avec des photos attrayantes et des textes amusants.
Facteurs favorables
Ces points d'information électroniques ont suscité un grand intérêt et les gestionnaires des sites où ils ont été placés ont tenu à les entretenir. L'intérêt des autorités régionales et locales et des acteurs du secteur du tourisme pour la promotion des sites naturels et culturels à visiter sur leur territoire et dans les régions voisines a joué un rôle important dans la planification et la mise en œuvre des points d'information. Le personnel des parcs nationaux était désireux de partager ses photos pour les points d'information et la direction des parcs était très favorable aux points d'information.
Leçon apprise
Les points d'information électroniques fournissent des informations d'une manière amusante et divertissante, en se concentrant davantage sur les photos que sur le texte. En gardant le texte court et amusant à lire, ainsi que les photos montrant des personnes qui ne se prennent pas au sérieux, l'information est facilement accessible à l'utilisateur. Les points d'information électroniques peuvent être mis à jour à l'aide d'une connexion réseau, mais ils ne peuvent pas être utilisés sur Internet. Ils ne sont disponibles que sur place. Il pourrait être intéressant que les points d'information soient également disponibles sur Internet, car c'est ainsi que les gens recherchent l'information de nos jours. Cela aiderait les visiteurs à mieux planifier leur voyage et à éviter les foules, car ils pourraient trouver des informations sur les sites les moins visités et les plus connus avant leur visite.
Formation et certification des guides des parcs nationaux
Un guide compétent et des informations spécifiques à un site permettent aux visiteurs d'approfondir leur expérience et leur compréhension des sites naturels et culturels. Il est nécessaire d'améliorer la qualité de la gamme des produits touristiques basés sur la nature et des guides spécialisés dans les sites et les informations spécifiques aux sites afin d'intensifier l'expérience du visiteur. Le projet a répondu à ce défi en développant un système de formation pour les guides naturalistes ainsi que les principes régissant la certification des guides pour le parc national d'Oulanka en Finlande. Quatre guides du parc national russe de Paanajärvi ont participé au cours de formation pour les guides naturalistes afin d'en apprendre davantage sur la formation et son applicabilité dans le parc national de Paanajärvi, d'améliorer leur connaissance du parc national d'Oulanka et de nouer des liens personnels avec le personnel du parc national d'Oulanka. Les autres participants à la formation étaient des guides d'entreprises locales de tourisme axé sur la nature. Pour être certifiés, les guides devaient réussir les tâches spécifiées dans le programme de formation. La formation a été dispensée par des spécialistes du PN et les modalités pratiques ont été organisées par un institut d'enseignement coopérant.
Facteurs favorables
L'intérêt des entreprises locales de tourisme de nature pour la participation de leurs guides au cours de formation a été le facteur le plus fondamental. Cela signifiait que les entreprises étaient prêtes à investir dans leurs guides, car elles pensaient que cela serait bénéfique à terme pour l'entreprise. La volonté du parc national de fournir des ressources (personnel et financement) pour la formation était d'une importance vitale. Un dialogue ouvert et constructif entre la direction du PN et les entreprises a été très important pendant la formation.
Leçon apprise
Cette formation a été un excellent moyen de faire connaissance avec les entreprises locales de tourisme axé sur la nature et les personnes qui y travaillent. Nous (les gestionnaires des parcs nationaux) avons appris les réalités du monde des affaires, tandis que les entrepreneurs ont découvert notre philosophie de gestion et ont appris à nous connaître personnellement. Après la formation, les entrepreneurs nous ont considérés comme des personnes à part entière et non comme des autorités chargées d'appliquer des lois. Pendant la formation, il est important de prendre le temps de discuter et de partager, car cela renforce les liens entre les personnes. Il est très important de faire la formation dans les termes des guides : ils sont habitués aux présentations orales, pas écrites, et il est donc bon de formuler les tâches de manière à ce que les stagiaires n'aient pas besoin de beaucoup de travail administratif. Il est bon de rendre les guides certifiés publics et de leur donner le droit d'utiliser un badge de guide certifié. Il est essentiel de tenir compte de la saison touristique et d'éviter les formations pendant celle-ci.
Renforcer le tourisme durable dans les PN transfrontaliers
La nature est la base du tourisme axé sur la nature et de l'utilisation récréative de la nature. Le tourisme axé sur la nature doit donc être durable : il ne doit pas menacer les valeurs naturelles et respecter la culture locale. La durabilité des activités est une condition préalable à l'utilisation des PN, à la continuité du tourisme axé sur la nature et à l'utilisation récréative de la nature, ainsi qu'à l'attractivité régionale. Des évaluations de la durabilité écologique du tourisme et de l'utilisation récréative de la nature ont été menées dans les PN d'Oulanka et de Paanajärvi par des instituts de recherche. La méthode des "limites du changement acceptable" a été utilisée pour déterminer les limites de la durabilité écologique dans le cadre d'une stratégie de développement du tourisme durable dans le PN d'Oulanka. Les pratiques de gestion des déchets et la sensibilisation du public à la gestion des déchets ont été développées dans le PN de Paanajärvi. Une stratégie de développement durable du tourisme (STDS) a été élaborée dans le PN de Paanajärvi afin de compléter celle qui existait déjà dans le PN d'Oulanka. La STDS est un instrument permettant d'assurer la durabilité à long terme du développement écologique et socio-économique du territoire. Le travail sur la STDS permet une évaluation objective de la situation actuelle des PN transfrontaliers et des zones adjacentes par rapport au développement du tourisme et de développer un plan d'activités futures pour l'ensemble du territoire.
Facteurs favorables
Il est important de collecter suffisamment de données sur les conditions naturelles et socio-économiques des parcs nationaux afin de pouvoir évaluer en connaissance de cause la durabilité du tourisme basé sur la nature et de l'utilisation récréative de la nature. Une bonne coopération avec les parties prenantes qui ont un impact sur les parcs nationaux est essentielle, de même qu'un engagement mutuel sur l'importance de la planification stratégique des parcs et de leurs environs. Le suivi des facteurs utilisés pour déterminer les limites du changement acceptable est essentiel pour la durabilité à long terme.
Leçon apprise
Il est important de réserver suffisamment de temps pour jeter les bases de la coopération et de la compréhension de la méthodologie et du processus d'élaboration d'une stratégie de développement du tourisme durable pour un parc national. Il est également important d'impliquer les parties prenantes dès le début afin qu'elles sentent que leurs points de vue et leurs opinions sont pris en compte. La collecte de données et d'informations de base et le suivi des facteurs pertinents sont essentiels si l'on veut parvenir à une véritable durabilité dans l'utilisation des parcs nationaux. Les limites des changements acceptables doivent également pouvoir être révisées au fur et à mesure que de nouvelles données sont collectées. Le partage des méthodologies de travail et des informations entre les PN transfrontaliers améliore la coordination des actions qui profitent aux PN de part et d'autre de la frontière, rendant ainsi la gestion des PN transfrontaliers plus cohérente. Cette coopération transfrontalière est essentielle pour garantir la durabilité écologique, car la nature ne connaît pas de frontières.
Partager un passé commun grâce à la préservation des sites culturels
L'objectif de cette activité était de préserver les sites culturels et de promouvoir le tourisme culturel par la reconstruction de bâtiments et la production d'informations afin d'améliorer la connaissance du passé dans le parc national de Paanajärvi en Russie. La zone frontalière a été ravagée par les guerres passées et la frontière s'est déplacée, laissant du côté russe des parties de l'actuel parc national de Paanajärvi qui appartenaient à la Finlande. Deux bâtiments ont été construits en utilisant une ancienne technique de construction de maisons en rondins d'après des modèles des années 1930 dans l'ancien village finlandais d'Arola dans le PN de Paanajärvi (qui fait maintenant partie de la Russie) et un autre dans l'ancien village russe de Vartiolampi en Carélie. Des panneaux d'information sur l'histoire de ces sites ont été placés à proximité des bâtiments et une exposition d'objets historiques a été organisée dans le bâtiment de Vartiolampi. Des livres d'histoire ont également été produits afin de souligner que les PN partagent des racines communes et souhaitent également partager un avenir commun.
Facteurs favorables
Il était essentiel qu'il y ait des artisans capables de construire avec une ancienne technique de construction. Ils ont renforcé les capacités des jeunes artisans et les compétences ont également été échangées de part et d'autre de la frontière. Il était essentiel que la direction des PN d'Oulanka et de Paanajärvi s'intéresse à la promotion du tourisme culturel et à la préservation des sites culturels dans des régions plus connues pour leur caractère sauvage.
Leçon apprise
Il est important de recueillir les récits des habitants lorsqu'il s'agit d'interpréter les sites du patrimoine culturel, car ils rendent ces sites vivants. Nous avons emmené d'anciens habitants des anciennes colonies finlandaises (aujourd'hui en Russie) visiter le site finlandais reconstruit et cela a été un voyage plein d'émotions pour eux. Ce fut également une grande expérience d'apprentissage pour nous. Il est bon d'impliquer les personnes qui ont des liens avec les sites du patrimoine culturel dans l'interprétation du patrimoine du site. Lors de la reconstruction des bâtiments, il est important qu'ils soient aussi historiquement exacts que possible et qu'ils utilisent les techniques anciennes appropriées. Même s'il peut être douloureux de fouiller dans un passé qui n'a pas toujours été paisible et harmonieux, il est bon d'en parler aux visiteurs afin de leur faire comprendre que nous pouvons tirer des leçons du passé. Le travail dans les PN transfrontaliers nous apprend que nous pouvons travailler ensemble dans un but commun, même si nous partageons un passé plus sombre.
Renforcer la coopération transfrontalière par une action commune
Pour que la coopération transfrontalière fonctionne, il est important que les parcs nationaux transfrontaliers travaillent ensemble sur des tâches et des activités communes. Cela peut se faire par la mise en œuvre conjointe de projets. Dans le cas du parc national d'Oulanka en Finlande et du parc national de Paanajärvi en Russie, de nombreux projets ont été mis en œuvre afin de consolider ces deux entités en une véritable unité fonctionnelle - un parc jumeau - qui sert de modèle pour la coopération transfrontalière. Le projet conjoint Interreg/Tacis "Oulanka-Paanajärvi - nature sauvage, expériences et bien-être" a contribué à assurer la durabilité écologique et socio-économique des parcs nationaux d'Oulanka et de Paanajärvi tout en préservant et en renforçant l'attrait de la région pour les visiteurs et en faisant du parc jumeau la destination la plus importante et la plus attrayante pour le tourisme axé sur la nature dans la région. La gestion et la mise en œuvre conjointes du projet ont constitué un outil important pour intégrer la coopération transfrontalière dans le travail quotidien de gestion des parcs nationaux transfrontaliers de part et d'autre de la frontière.
Facteurs favorables
Il est utile que la coopération transfrontalière soit reconnue à un niveau plus élevé que celui des seuls parcs nationaux. Dans le parc jumelé d'Oulanka-Paanajärvi, outre l'accord de collaboration, il existe une convention entre les gouvernements finlandais et russe ainsi qu'un mémorandum entre les gouvernements régionaux. L'engagement des gestionnaires et du personnel des parcs jumelés à atteindre des objectifs communs et à travailler ensemble est essentiel. La promotion des deux côtés est importante et aide les entreprises de tourisme naturel à créer des produits transfrontaliers durables.
Leçon apprise
La meilleure façon d'intégrer le travail transfrontalier dans les activités quotidiennes des gestionnaires et du personnel des parcs nationaux est de travailler ensemble et de faire en sorte que tous les niveaux de personnel participent au travail. Il est important que les membres du personnel qui connaissent la langue parlée dans le PN de l'autre côté de la frontière ou une autre langue commune jouent activement le rôle d'interprètes afin de faciliter la communication entre les membres du personnel des PN transfrontaliers. L'apprentissage des langues devrait être encouragé et soutenu par la direction des PN. Il est également important de célébrer ensemble les réalisations et d'inviter la population locale, les entreprises, les autorités locales et régionales et les médias à prendre part aux événements. Il est important d'écrire une nouvelle histoire ensemble, en particulier dans la région d'Oulanka-Paanajärvi où des guerres ont eu lieu et où la frontière a été fermée pendant longtemps.
Impacts
1. la méthodologie des limites du changement acceptable a été mise en pratique dans le parc national d'Oulanka afin de garantir un tourisme et des loisirs durables dans le parc national. La stratégie de développement du tourisme durable pour le parc national de Paanajärvi a été élaborée, ce qui a permis de renforcer la durabilité écologique et socio-économique du parc national et la coopération entre le secteur du tourisme, le parc national et les autres parties prenantes. Les pratiques de tourisme durable ont été normalisées dans le parc jumelé d'Oulanka-Paanajärvi. La canalisation de l'utilisation des visiteurs a été améliorée afin de réduire le risque de surpeuplement et de perturbation dans les zones écologiquement sensibles des parcs nationaux. La gestion des déchets du parc national de Paanajärvi a été développée, renforçant la durabilité écologique du parc national. 2. les pratiques d'interprétation de la nature et d'orientation des visiteurs et les méthodes/efficacité de la communication sur le tourisme axé sur la nature et le patrimoine culturel ont été renforcées, permettant une meilleure compréhension et interprétation de la signification naturelle et culturelle des parcs nationaux d'Oulanka et de Paanajärvi et de leur histoire commune partagée. Le sentiment d'une histoire et d'un avenir communs a été renforcé. 3. les contacts personnels entre les PN se sont multipliés et la gestion a été unifiée grâce à la mise en œuvre d'actions communes. L'engagement dans le travail commun s'est accru.
Bénéficiaires
Entreprises de tourisme naturel et culturel ; associations touristiques et organisations de développement ; Finlande du Nord-Est, district de Loukhi, Russie ; organisations de recherche, d'éducation et d'interprétation ; et gestion des parcs nationaux d'Oulanka et de Paanajärvi.
Histoire
La Finlande et la Russie sont de vieux ennemis, on ne peut le nier. Heureusement, les pays ont aujourd'hui d'autres types de liens entre eux. Aujourd'hui, de nombreuses organisations locales travaillent ensemble de part et d'autre de la frontière. Le parc national d'Oulanka en Finlande et le parc national de Paanajärvi en Russie coopèrent depuis la création du parc national de Paanajärvi en 1992. Les parcs nationaux sont physiquement reliés de part et d'autre de la frontière par une vaste taïga et une rivière qui va d'Oulanka à Paanajärvi. Ils sont également liés par une histoire commune. Pendant des siècles, la frontière entre la Finlande et la Russie dans la région de Paanajärvi s'est déplacée alternativement vers l'est et vers l'ouest. Avant la Seconde Guerre mondiale, Paanajärvi appartenait presque entièrement à la Finlande. À l'extrémité ouest du lac Paanajärvi se trouvait le village le plus animé de la région, qui était aussi le centre du tourisme. Puis la guerre a éclaté et a fait disparaître les villages. Ces dernières années, les parcs nationaux d'Oulanka et de Paanajärvi ont mis l'accent non seulement sur le partage de la nature, mais aussi sur le partage de l'histoire et de la culture, afin de se souvenir du passé, non pas avec rancune, mais avec tendresse et dans un esprit d'apprentissage. Lorsque nous avons officiellement inauguré les bâtiments reconstruits à Paanajärvi, nous étions accompagnés de deux hommes, M. Eero Manninen et M. Pauli Hietala, qui avaient vécu dans la région de Paanajärvi avant la guerre. Ils étaient ravis de pouvoir visiter à nouveau leurs anciens lieux de vie et de se remémorer le passé avec une pointe de mélancolie, mais sans amertume. Nous avons également emmené M. Manninen voir la tombe de ses parents, restée du côté russe après la guerre. C'était la dernière fois qu'il avait l'occasion de les voir. Ces messieurs auraient pu être amers, mais ils ne l'ont pas été et nous ont donné à tous l'exemple de la façon dont il faut non pas oublier, mais pardonner. Aujourd'hui, la coopération entre les PN est très forte. Les PN soutiennent les visites d'écoliers dans les pays voisins afin de leur enseigner le sens de la coopération et de leur donner l'occasion de découvrir la nature et la vie de l'autre côté de la frontière. Pour maintenir la paix dans le monde d'aujourd'hui, nous devons nouer des relations avec nos voisins et la coopération transfrontalière est un excellent moyen d'y parvenir.
Connexion avec les contributeurs
Autres contributeurs
Sanna-Kaisa Juvonen
Metsähallitus, Parks & Wildlife Finland, Vantaa, Finlande
Brady J. Mattsson
Institut de sylviculture, Université des ressources naturelles et des sciences de la vie, Vienne