
CAZ4Lemur" Renforcement des capacités et action conjointe avec la communauté locale à Madagascar

Cette solution se situe dans le Corridor Ankeniheny-Zahamena (CAZ) de Madagascar, un point chaud de la biodiversité mondialement reconnu qui abrite de nombreuses espèces de lémuriens menacées et vulnérables. Le site du projet, Fierenana, une commune rurale située dans l'ouest du CAZ, est désigné comme un site de l'Alliance for Zero Extinction (AZE), identifié comme le seul endroit sur Terre où au moins une espèce en danger critique d'extinction survit dans son habitat naturel.
Malgré cette importance écologique, les efforts de conservation se heurtent à des difficultés majeures, notamment la dégradation de l'habitat, la faiblesse de l'application de la loi et les capacités locales limitées. La solution, mise en œuvre dans le cadre du projet "CAZ4Lemurs" avec le soutien de BIOPAMA, s'attaque à ces problèmes en donnant aux organisations communautaires locales (COBA) les moyens de gérer les zones tampons forestières et de surveiller les populations de lémuriens. Cette initiative a permis d'améliorer les compétences des patrouilleurs et de favoriser l'application de la loi. L'éducation à l'environnement est intégrée dans les programmes scolaires, tandis que la formation juridique renforce l'application de la loi et favorise les moyens de subsistance.
Contexte
Défis à relever
La conservation dans la zone protégée du CAZ, en particulier à Fierenana, est confrontée à plusieurs défis persistants. Les patrouilleurs manquent souvent de compétences suffisantes en matière de surveillance et l'application de la loi reste faible, de nombreuses infractions restant impunies ou étant résolues avec des conséquences minimes, ce qui sape la confiance de la communauté. La biodiversité est menacée par l'exploitation forestière sélective, l'agriculture sur brûlis, l'exploitation minière traditionnelle et le piégeage des lémuriens. Les pratiques culturelles et le faible niveau d'éducation empêchent de comprendre les lois sur la conservation, qui sont souvent rédigées dans un langage complexe. Les COBA, principalement composés d'agriculteurs, disposent de peu de temps pour effectuer des patrouilles et ont besoin d'un encadrement répété pour maîtriser les outils de surveillance. La surveillance est en outre perturbée par le vandalisme des marqueurs de transects. L'éducation à l'environnement est à peine intégrée dans le programme national et, malgré la proximité de la forêt, les connaissances locales et l'appréciation de la biodiversité restent faibles. Ces problèmes affaiblissent collectivement les efforts de conservation et l'engagement de la communauté.
Emplacement
Traiter
Résumé du processus
Le succès du projet CAZ4Lemur réside dans l'intégration stratégique de ses trois composantes principales. L'autonomisation des communautés de base (Building Block 1) par le biais des COBA crée une base pour l'appropriation locale des efforts de conservation. Ces membres de la communauté, dont certains servent de patrouilleurs, sont directement impliqués dans le suivi des lémuriens et la protection des habitats. Leur travail est renforcé par le développement des capacités en matière de droit de l'environnement (bloc 2), qui dote les COBA, la police et les officiers de justice des outils juridiques nécessaires pour répondre aux infractions environnementales, en veillant à ce que les observations sur le terrain aboutissent à une mise en œuvre efficace. Parallèlement, l'éducation à l'environnement dans les écoles (bloc 3) favorise l'émergence d'une éthique de la conservation au sein de la prochaine génération, créant ainsi un changement culturel à long terme. Ces éléments sont interdépendants : l'action communautaire informe les processus juridiques, le soutien juridique protège les efforts de la communauté et l'éducation soutient les deux en ancrant les valeurs de conservation dès le plus jeune âge. Ensemble, ils forment un système cohérent qui renforce les résultats de la conservation.
Blocs de construction
Renforcer les communautés de base pour la patrouille forestière et la conservation des lémuriens
Afin de renforcer les capacités des patrouilleurs locaux dans la forêt de Fierenana, un programme de formation ciblé a été mis en œuvre pour aider les communautés de base à acquérir des outils et des connaissances pratiques pour la surveillance de la biodiversité. Cette initiative s'est concentrée sur la conservation des lémuriens et a impliqué une formation à la fois théorique et sur le terrain. Les patrouilleurs ont été formés à la navigation forestière responsable, en soulignant l'importance du silence, de l'attention aux signaux visuels et auditifs, et d'un comportement approprié pour minimiser les perturbations de la faune.
Un élément clé de la formation a été l'introduction de quatre fiches de collecte de données standardisées. Ces outils ont permis aux patrouilleurs de documenter les itinéraires de transect, d'enregistrer les observations des espèces cibles, d'identifier les menaces et de noter les conditions de microhabitat. La fiche de transect a permis de définir les itinéraires des patrouilles, qui suivaient les sentiers forestiers existants et étaient marqués tous les 25 mètres par des drapeaux bleus afin de faciliter le repérage dans l'espace. Les transects s'étendaient de 1 000 à 4 500 mètres et ont été sélectionnés pour maximiser la couverture forestière tout en évitant les zones déboisées. Pour éviter que les observations ne se chevauchent, les transects adjacents étaient espacés d'au moins 250 mètres.
Pendant les patrouilles, les patrouilleurs ont marché à un rythme régulier de 1 km/h, enregistrant tous les lémuriens visibles le long du transect. Les observations comprenaient l'identification des espèces, la taille du groupe, les catégories d'âge et, si possible, le sexe. Pour chaque groupe, le patrouilleur a estimé les distances afin de faciliter les futurs calculs de densité. Seules les observations visuelles ont été comptabilisées afin d'éviter les doublons avec les vocalisations. Parallèlement, les patrouilleurs ont documenté les menaces telles que les pièges, l'exploitation forestière, les incendies et la culture sur brûlis, en essayant de quantifier leur étendue en termes de nombre, de volume ou de superficie. Toutes les menaces observées ont été signalées à l'aide de marqueurs rouges et datées afin d'éviter qu'elles ne soient signalées à nouveau lors d'enquêtes ultérieures.
Les patrouilleurs ont également appris à utiliser des appareils GPS pour localiser les points de départ des transects et assurer une collecte de données cohérente. Les enquêtes ont idéalement été menées à la même heure chaque jour, en commençant au plus tard à 7h30, afin de maintenir la comparabilité. Les observations d'espèces non ciblées et les observations hors transect ont également été enregistrées afin de fournir un contexte écologique plus large. Chacune des neuf organisations communautaires locales (COBA) était responsable de la surveillance de deux à trois transects par mois, ce qui a favorisé l'appropriation locale et la continuité des efforts de conservation.
Ce projet montre comment une formation structurée, des outils simples et l'engagement de la communauté peuvent être combinés efficacement pour soutenir les objectifs de conservation. Il offre un modèle reproductible pour d'autres écosystèmes forestiers et programmes de surveillance des espèces.
Facteurs favorables
Dans la commune de Fierenana, il existe déjà une base solide pour la conservation communautaire. Les organisations communautaires locales (COBA) ont été activement engagées dans la protection de la forêt CAZ à Madagascar, qui implique la participation des hommes et des femmes des communautés locales, qui sont engagés dans la gestion de l'environnement.
Par le biais d'un processus connu sous le nom de "transfert de gestion", le ministère de l'Environnement délègue la gestion de zones forestières spécifiques - en particulier les zones tampons du CAZ - à ces COBA. Ces contrats de gestion sont révisés et renouvelés tous les trois à cinq ans, en fonction des performances et de la conformité. Chaque COBA fonctionne selon une structure formelle, comprenant un conseil d'administration, des règlements internes et une assemblée générale, ce qui garantit la transparence et la responsabilité.
Actuellement, au moins neuf COBA opèrent à Fierenana, supervisant collectivement une zone forestière d'environ 7 100 hectares. Ces groupes comprennent environ 478 membres, dont un sous-ensemble est désigné comme patrouilleurs, c'est-à-dire des personnes physiquement capables d'effectuer un suivi régulier de la biodiversité et d'évaluer les menaces, en particulier pour les habitats des lémuriens. Chaque COBA est basée dans un fokontany, la plus petite unité administrative de Madagascar, ce qui permet d'assurer un engagement et une surveillance au niveau local.
Afin de rationaliser la coordination et de renforcer la collaboration avec Conservation International (CI), ces COBA ont été réunies au sein d'une seule organisation faîtière : la Fédération Vahitriniala. Cette fédération sert de point de contact principal pour CI tout au long du projet BIOPAMA et a facilité la passation de contrats et la mise en œuvre de projets plus efficaces.
Les structures de gouvernance locale renforcent encore ces efforts. La commune est dirigée par un maire, soutenu par des adjoints, des employés municipaux et des membres du conseil. Au niveau du fokontany, le chef du fokontany joue un rôle administratif essentiel, tandis que le Tangalamena - lechef traditionnel - apporte une légitimité culturelle et approuve souvent les décisions importantes. Cet alignement entre les institutions formelles et les autorités traditionnelles a contribué à créer un environnement favorable aux initiatives de conservation, en assurant à la fois le soutien administratif et l'adhésion de la communauté.
Leçon apprise
La commune rurale de Fierenana a montré que la sensibilisation à l'environnement est plus efficace lorsqu'elle est intégrée à tous les types de réunions communautaires. L'intégration de messages de conservation dans les réunions de routine - en particulier celles dirigées par les autorités locales - améliore considérablement la portée et l'impact des campagnes de sensibilisation.
Une communication efficace dépend aussi fortement de la crédibilité et de la conviction de l'animateur. Lorsque les animateurs sont réellement engagés et transparents dans leur approche, ils ont plus de chances de gagner la confiance et la coopération des membres de la communauté.
Toutefois, des difficultés subsistent. Dans certains cas, des individus ont abusé du nom d'une COBA pour accéder à des zones forestières sous prétexte de conservation, pour ensuite convertir les terres à des fins agricoles. Cela souligne l'importance d'une surveillance rigoureuse. Le ministère de l'environnement doit assurer un suivi cohérent du processus de transfert de gestion, tandis que les COBA doivent respecter strictement les conditions énoncées dans leurs accords de gestion. Ces accords, cosignés par le ministère et le président de la COBA, sont des outils essentiels de responsabilisation et doivent être respectés dans leur lettre et leur esprit.
Une autre leçon clé concerne la confidentialité des horaires des patrouilles. Pour éviter les fuites d'informations susceptibles d'alerter les délinquants, les dates de patrouille doivent être communiquées discrètement au sein de l'équipe. Lorsque les délinquants connaissent les horaires des patrouilles, ils peuvent éviter d'être repérés, ce qui compromet les efforts de conservation. Le maintien du secret opérationnel est donc essentiel à l'efficacité des activités de surveillance des forêts.
Renforcement des capacités en matière de droit de l'environnement
En raison du manque de connaissance et/ou d'application des lois existantes relatives aux efforts de conservation de la biodiversité dans la région du CAZ, le projet CAZ4Lemur s'est concentré sur le renforcement des connaissances et des capacités juridiques parmi les principales parties prenantes. Il s'agissait notamment de former les membres des COBA, les officiers de police judiciaire (maires, agents forestiers, gendarmes) et les hauts magistrats (juges) à la législation sur l'environnement et les aires protégées.
Grâce à des ateliers participatifs à Fierenana, les participants ont appris à identifier, signaler et suivre les infractions environnementales. La formation a porté sur les responsabilités légales, les procédures de signalement et l'utilisation d'outils tels que l'application ALOE (Accès aux LOis Environnementales), qui fournit un accès numérique aux lois environnementales. Des simulations pratiques et des études de cas ont renforcé l'apprentissage, et les participants ont été informés de l'existence d'une ligne d'assistance téléphonique gratuite (#512) pour signaler les infractions ou demander des conseils juridiques.
Le projet a bénéficié d'une collaboration étroite avec le CIREF de Moramanga (représentant du ministère chargé de l'environnement et du développement durable au niveau du district), dont les agents techniques ont co-animé des sessions sur le droit de la biodiversité et la gestion des aires protégées. Les rapports mensuels des patrouilleurs au CIREF comprennent des données sur la biodiversité et les menaces, bien que les retards dans les actions légales restent un défi. Pour y remédier, les COBA ont proposé d'appliquer le "Dina", un règlement communautaire traditionnel associé à l'autogestion des ressources naturelles par la communauté dans la société malgache - pour les infractions mineures - permettant des sanctions immédiates et acceptées localement. Cette approche, documentée dans une charte de responsabilité signée conjointement, aide à maintenir l'ordre tout en réduisant les délais administratifs. Les infractions graves ont été portées devant le CIREF ou les tribunaux. Pour les missions à haut risque, la collaboration avec des unités militaires ou de gendarmerie a été recommandée pour garantir la sécurité et l'autorité.
Facteurs favorables
Le succès de cette initiative a été soutenu par plusieurs facteurs favorables. Tout d'abord, les participants ont eu accès à des ressources sur le droit de l'environnement sous forme numérique et imprimée, y compris l'application ALOE, qui leur a permis de consulter des textes juridiques sur des appareils mobiles et des ordinateurs. Ensuite, les ateliers ont favorisé un fort engagement multipartite en réunissant les COBA, les organisations de femmes, les patrouilleurs, les autorités locales et les forces de l'ordre, encourageant ainsi la collaboration et la compréhension commune. Enfin, l'implication du CIREF dans la formation et la supervision du projet a permis de garantir la précision technique et l'alignement sur les priorités nationales en matière de conservation, renforçant ainsi la crédibilité et l'efficacité de l'initiative.
Leçon apprise
La mise en œuvre de cette solution a permis de tirer plusieurs enseignements importants. Tout d'abord, l'utilisation de mécanismes d'application locaux tels que la "Dina" s'est avérée essentielle pour traiter les infractions mineures rapidement et d'une manière acceptée par la communauté, réduisant ainsi le fardeau des institutions juridiques formelles. Toutefois, il a été constaté que les retards dans les actions légales des autorités sapaient la motivation des patrouilleurs et des membres de la communauté, soulignant la nécessité d'une application rapide et cohérente de la loi. Enfin, pour les missions à haut risque, l'implication d'unités militaires ou de gendarmerie a été jugée cruciale pour assurer la sécurité des patrouilleurs et renforcer la légitimité des actions de contrôle.
Intégrer la conservation des lémuriens dans l'éducation et la sensibilisation des communautés par l'intermédiaire des écoles et des festivals
L'apprentissage de l'importance de la conservation n'a pas de limite d'âge, et les écoles sont un point d'entrée puissant pour un impact à long terme. À Fierenana, le projet BIOPAMA a travaillé avec 27 écoles primaires et secondaires publiques et privées pour intégrer la conservation des lémuriens dans les pratiques d'enseignement. Grâce à une série d'ateliers, 144 enseignants ont été formés à l'intégration de la protection de l'environnement et de la gestion durable des ressources dans leurs programmes, avec un accent particulier sur les lémuriens. CI a également collaboré avec le ministère de l'éducation nationale pour intégrer la conservation des lémuriens dans le cadre national d'éducation à l'environnement.
L'un des points forts de cette initiative a également été l'utilisation d'événements publics pour sensibiliser le public à la conservation des lémuriens. Cela s'est fait par le biais du festival annuel des lémuriens, organisé dans le cadre du projet CAZ4Lemur. Les deux premières éditions ont attiré respectivement 1 200 et 1 500 participants. Dirigé par le maire et soutenu par les autorités locales, les COBA, les représentants des écoles et les membres de la communauté, le festival comprenait un carnaval, des cérémonies officielles et des activités créatives telles que la poésie, le théâtre et la danse. Les enfants ont porté des masques de lémuriens, colorié des feuilles à thème et participé à des ateliers. Le slogan "Varika : tsy fiompy, tsy fihinana, fa haingo ary mampaharitra ny ala" ("Le lémurien n'est ni un animal de compagnie, ni de la nourriture, mais une beauté qui préserve la forêt") a illustré l'esprit de l'événement. Le festival s'est achevé par la projection d'un documentaire sur les lémuriens et la protection de l'environnement.
Les activités complémentaires comprenaient une formation à l'application de la loi pour les patrouilleurs et des ateliers pré/post-festival pour les enseignants.
Facteurs favorables
Le succès de cette initiative a été rendu possible grâce à une collaboration globale. Le projet s'est associé au ministère de l'éducation nationale, en particulier au programme Globe et à la direction de l'éducation de masse et de l'éducation civique (DEMC), pour développer des modules éducatifs sur la conservation de l'environnement.
Les 27 écoles de Fierenana sont soutenues par deux chefs de ZAP (zone administrative et éducative), qui ont aidé à coordonner le modèle de formation en cascade. Des enseignants sélectionnés ont été formés à la conservation des lémuriens et de l'habitat et ont ensuite été chargés de former leurs pairs. Le bureau de CISCO à Moramanga a veillé à l'alignement sur les normes pédagogiques nationales. Le projet a également travaillé avec d'autres ONG et associations pour renforcer les messages de conservation sur différentes plateformes.
Leçon apprise
Les outils pédagogiques tels que les cartes de jeu, les panneaux, les pages de coloriage et les photos de lémuriens se sont révélés très efficaces pour éveiller l'intérêt des élèves pour la nature. Cependant, une distribution plus large de ce matériel est nécessaire pour s'assurer que tous les enseignants sont équipés, en particulier lorsque les horaires d'enseignement se chevauchent.
Bien que les thèmes environnementaux fassent officiellement partie du programme national, l'intégration d'un contenu spécifique aux lémuriens a nécessité une préparation minutieuse de matériel pédagogique adapté. Les projections de documentaires se sont également révélées efficaces, suscitant un vif intérêt de la part des élèves et des parents.
Enfin, la collaboration entre les enseignants et les patrouilleurs lors des visites de terrain ou des sorties dans la nature a grandement favorisé l'apprentissage mutuel. Les échanges de connaissances devraient se faire dans les deux sens - entre les éducateurs, les patrouilleurs et les familles - afin de construire une communauté de conservation plus forte et mieux informée.
Impacts
Au cours du projet CAZ4Lemur, la communauté de Fierenana a constaté des effets transformateurs grâce au renforcement des capacités et aux formations, au suivi et à la conservation de la biodiversité, à l'éducation et à la sensibilisation, ainsi qu'à l'amélioration des moyens de subsistance grâce à l'agriculture durable.
Renforcement des capacités et formations : Trente-six patrouilleurs ont été formés à la biosurveillance, apprenant à suivre les lémuriens et les menaces sur 22 transects forestiers. Leurs efforts ont permis d'identifier 10 espèces de lémuriens, dont 1 030 individus de trois espèces en danger critique d'extinction - Indri indri, Varecia variegata et Propithecus diadema - et 143 jeunes, signe d'un écosystème en bonne santé.
Surveillance et conservation de la biodiversité : Les communautés ont reçu 288 outils de surveillance et neuf COBA ont contribué à la collecte et à la communication de données mensuelles. La sensibilisation juridique s'est développée grâce à la formation COAP de 73 chefs de communautés et à des sessions sur le droit de l'environnement pour la police et le personnel du ministère, soutenues par des outils tels que l'application ALOE.
Éducation et sensibilisation : 149 enseignants ont été formés, touchant 4 688 élèves avec 81 plans de cours axés sur la biodiversité. Des supports pédagogiques sur le thème du lémurien, des ateliers scolaires et un festival du lémurien ont permis d'approfondir la sensibilisation.
Bénéficiaires
Le succès du projet CAZ4Lemur réside dans l'intégration stratégique de ses trois composantes principales, dont les bénéficiaires sont les communautés, les autorités locales, la police, les huissiers de justice, les enseignants du primaire et du secondaire des écoles privées et publiques.
Cadre mondial pour la biodiversité (CMB)
Objectifs de développement durable
Histoire

Cette interview présente Harison Randrianasolo, chef du projet CAZ4Lemur, et Andriamanana Emilson Harinambinina, chef de la ZAP Fierenana 1.
Depuis 2021, Conservation International (CI) a établi un partenariat avec la commune de Fierenana, qui comprend deux ZAP et 29 écoles, desservant plus de 4 200 élèves et 144 enseignants. Le projet CAZ4Lemur s'est concentré sur l'éducation environnementale, en particulier la conservation des lémuriens, par le biais de la formation des enseignants, de l'intégration des programmes scolaires et d'événements communautaires tels que les festivals des lémuriens.
Q : Quels ont été les principaux avantages du projet BIOPAMA ?
R : Le projet a eu un impact important, notamment en renforçant les compétences des enseignants en matière d'éducation à l'environnement. Auparavant, les sujets liés à la conservation étaient rarement enseignés, mais grâce à la formation dispensée par Conservation International et le ministère de l'éducation, les enseignants sont désormais plus confiants et mieux préparés.
La formation s'est déroulée selon un modèle en cascade : CI a formé un noyau d'enseignants, qui ont ensuite formé d'autres enseignants, atteignant ainsi les élèves et même leurs familles. Des plans de cours ont été élaborés en mettant l'accent sur la conservation et les lémuriens en voie de disparition, ainsi que des outils pour l'enseignement dans les premières classes.
Pour renforcer l'apprentissage, les écoles ont introduit des pratiques durables telles que les jardins, le compostage, la gestion des déchets et les pesticides naturels(ady gasy). Ces activités pratiques ont aidé les élèves à mettre en pratique ce qu'ils ont appris et à impliquer leurs familles.
Les médias sociaux, en particulier Facebook, ont favorisé la collaboration et le partage entre les enseignants, les chefs de ZAP et les membres de la COBA. Dans la seule ZAP1, plus de 55 enseignants ont été formés, et la même approche a été adoptée pour la ZAP2, ce qui en fait un véritable effort communautaire.
Q : Comment le message de conservation a-t-il été diffusé au-delà de la salle de classe ?
R : Les élèves ont appliqué ce qu'ils ont appris sur le terrain, en particulier dans les forêts voisines. Les réunions de la communauté et les événements organisés par l'école ont été l'occasion d'une sensibilisation à la conservation. Les festivals du lémurien ont été l'occasion de présenter des œuvres d'art, des spectacles et des discours.
Q : Qu'est-ce qui rend CAZ4Lemur unique ?
R : C'est la première initiative de la région à intégrer l'éducation à l'environnement dans toutes les écoles. Les enseignants ont apprécié l'approche inclusive et pratique.
Q : Que se passe-t-il maintenant que le BIOPAMA se termine ?
R : L'éducation à la conservation se poursuivra, car elle fait désormais partie du programme scolaire national. Les enseignants se sont engagés à utiliser les outils et les méthodes introduits par le projet.
Q : Un dernier message ou des suggestions pour l'avenir ?
R : Nous remercions CI pour son soutien et espérons que le projet se poursuivra. Les enseignants sont impatients de participer aux futures formations et de recevoir davantage d'outils. Leur dévouement à la conservation, même avec des emplois du temps chargés, est louable.