Engagement des parties prenantes

L'évaluation de SAGE est un processus participatif impliquant tous les acteurs clés de la zone de conservation. L'identification des acteurs a été réalisée lors de la phase de planification de l'évaluation. Cette cartographie des parties prenantes a été menée par le consultant de SAGE et a impliqué la Kenya Wildlife Conservancies Association (KWCA), la Taita Taveta Wildlife Conservancies Association (KWCA landscape level Association travaillant dans le paysage de Tsavo) et l'Amboseli Ecosystem Trust (KWCA Landscape level Association travaillant dans le paysage d'Amboseli). Les groupes de parties prenantes suivants ont été identifiés et invités à participer aux ateliers d'évaluation : Les évaluations ont été suivies par un total de 99 participants.

Chaque évaluation a été suivie d'un atelier de synthèse au cours duquel chaque groupe a sélectionné deux ou trois représentants pour participer à l'atelier de synthèse. Les résultats des ateliers d'évaluation ont été présentés lors de l'atelier de synthèse et des idées d'action ont été discutées. Au total, 46 parties prenantes de deux conservatoires ont participé à l'atelier de synthèse.

L'engagement de tous les acteurs concernés dans le SAGE garantit que les acteurs sont tous entendus et investis dans les actions qu'ils décident collectivement.

  • L'identification collaborative des parties prenantes a permis de dresser une carte exhaustive de toutes les parties prenantes clés.
  • Le regroupement des parties prenantes en fonction de leurs intérêts communs a créé des espaces sûrs pour que chacun (en particulier les femmes et les jeunes) puisse dialoguer ouvertement et de manière productive sur l'état de la gouvernance des conservatoires.
  • Le caractère d'auto-évaluation de l'outil SAGE a favorisé l'appropriation par la communauté du processus et des actions identifiées pour la mise en œuvre.
  • L'engagement efficace des parties prenantes joue un rôle clé pour assurer une compréhension commune de la portée du projet et pour favoriser une approche collaborative de la mise en œuvre du projet.
  • Le regroupement des parties prenantes en fonction de leurs intérêts est un ingrédient clé pour des discussions libres et productives, en particulier pour ceux qui peuvent être marginalisés en termes de gouvernance et de processus de prise de décision.
  • L'engagement efficace des parties prenantes renforce l'appropriation des processus de mise en œuvre et des produits du projet.

Utilisation de technologies avancées

L'utilisation de la technologie avancée des drones avec imagerie thermique et infrarouge permet de mieux saisir les infractions dans les zones ciblées, ainsi que de parcourir de plus grandes distances pendant plus longtemps. Cette technologie permet de couvrir de plus grandes distances avec moins de ressources, par exemple, des plages de nidification plus isolées qui nécessiteraient une équipe plus importante pour des raisons de sécurité, ou une logistique plus complexe pour localiser les équipes sur ces plages.

Une formation intensive ou le recrutement d'une ou plusieurs personnes qualifiées pour utiliser cette technologie de pointe est indispensable. Dans le cas présent, les pilotes de drone avaient déjà une expérience des vols de nuit utilisant l'imagerie thermique et ont donc pu rapidement apprendre à utiliser et à comprendre la nouvelle imagerie des caméras infrarouges. Il est également essentiel que les personnes aient une connaissance de la zone cible et une expérience de la navigation dans cette zone, à la fois par drone et par véhicule.

La technologie de pointe est utile en soi, mais elle est beaucoup plus efficace lorsqu'elle est associée à des techniques conservatrices. Dans le cas présent, si la patrouille par drone a permis de couvrir rapidement une vaste zone, elle n'a pas été en mesure de voler pendant toute la durée de la période (toute la nuit). Par conséquent, lorsqu'elle est combinée à des patrouilles à pied, elle améliore la couverture de la ZMP et permet une plus grande protection à l'intérieur de la ZMP et des plages isolées qui l'entourent. Il est également important de considérer que si le drone pouvait atteindre rapidement et facilement les zones isolées, lorsque des infractions étaient découvertes, la réponse des personnes appropriées (patrouilles à pied ou autorités) était beaucoup plus lente, ce qui permettait aux braconniers d'échapper à l'arrestation. Bien qu'il soit efficace pour dissuader le braconnage, ce qui était un avantage dans ce cas, pour d'autres contextes, cela peut être un facteur important dans la planification de la stratégie.

Construire : Mise en œuvre et suivi - rôle de l'auto-analyse, collecte de fonds et outils

La mise en œuvre est le souhait de tout plan. Ce sont les "bottes sur le terrain" qui comptent. Une partie de l'équation consiste à élaborer un plan de mise en œuvre des zones protégées. La capacité de mise en œuvre est tout aussi importante. Pour déterminer la capacité de mise en œuvre, une organisation doit procéder à une auto-analyse. Le plan peut définir les besoins en matière de collecte de fonds : besoins en capacités, en équipements et en outils. En outre, l'organisation peut prévoir une période de mise en œuvre pour montrer aux donateurs l'ensemble de l'impact souhaité.

Un financement et des ressources adéquats sont nécessaires pour la mise en œuvre et le suivi. Si c'est le cas, le suivi et la surveillance fournissent les résultats nécessaires pour démontrer les avantages d'un plan d'application.

La stratégie d'application est un plan, dont la mise en œuvre est déterminée par d'autres facteurs tels que les ressources. Le plan peut être un outil de collecte de fonds car il décrit clairement l'état et les besoins souhaités.

Créer un environnement de collaboration

L'application de la loi ne concerne pas qu'une seule organisation. L'ensemble du processus d'élaboration et de mise en œuvre d'une stratégie d'application doit être participatif. En fin de compte, les parties prenantes doivent être impliquées car elles peuvent avoir un effet positif ou négatif sur les résultats. Dans le cas présent, il est essentiel que les agences gouvernementales locales soient impliquées (garde-côtes, police, armée, agences gouvernementales). Tout aussi importants sont les membres influents de la communauté qui peuvent devenir des intendants en éduquant sur la législation et les règles de la zone protégée afin de contribuer à réduire le braconnage. En outre, la valeur d'un soutien communautaire fort réside dans le fait qu'ils peuvent devenir des "yeux sur le terrain".

Tous les partenaires doivent être valorisés de la même manière en termes de contribution, car cela aura une incidence sur la mise en œuvre. Le processus d'engagement et de facilitation est essentiel.

La facilité de mise en œuvre du plan d'application est directement liée à l'existence de bons partenaires et au soutien de la communauté.

Analyse de la situation - Contexte national pour la mise en œuvre de la zone protégée sélectionnée

Afin d'élaborer votre stratégie d'application de la loi, il est nécessaire de rassembler et de comprendre certains éléments d'information essentiels. Il s'agit notamment de l'état des lieux (pourquoi la zone protégée est-elle importante, quels sont les atouts naturels à protéger), du cadre juridique (quelles sont les lois applicables, quelles sont les agences impliquées dans l'application et la gestion de la zone protégée), et enfin de ce sur quoi vous voulez vous concentrer : les objectifs de l'application de la loi.

Des personnes informées et compétentes doivent être impliquées dans le processus. Les objectifs d'application doivent être S.M.A.R.T. (spécifiques, mesurables, réalisables, pertinents et limités dans le temps), ce qui n'est possible que si le contexte est correctement représenté.

Le contexte est déterminant pour la définition des objectifs en matière d'application de la loi. Un processus participatif permet d'obtenir le soutien et l'adhésion des agences partenaires et des communautés, ce qui rend l'application plus "facile".

Transfert de connaissances sur les nouvelles méthodes de restauration écologique par ensemencement

L'un des principaux objectifs du projet était de transférer la méthode de bombardement de semences développée par XGraines, et de l'adapter aux ressources matérielles, humaines et aux connaissances disponibles au sein des communautés tribales. Cette action a nécessité la mise en place de plusieurs ateliers de formation, après une phase préalable d'identification de toutes les ressources localement mobilisables. Les expérimentations ont été menées directement avec les participants, qui ont pu contribuer à la mise en œuvre de la méthode dans un processus co-construit pouvant garantir la bonne appropriation de cette technique. Un référent local principal a été formé tout au long du processus et pourra à l'avenir transmettre les connaissances acquises au sein de la communauté.

L'intérêt des représentants de la tribu pour l'expérimentation et leur bonne compréhension des objectifs du projet est l'un des principaux facteurs qui ont favorisé le projet. La sélection de participants déjà engagés dans des actions de restauration écologique avant le projet démontre leur engagement et leur volonté d'améliorer et de développer des techniques dans un domaine (reboisement et production) qui leur est familier.

Le transfert des connaissances et le processus d'apprentissage ont nécessité de nombreux ateliers et séances de travail.

Réalisation d'un diagnostic partagé pour la sélection des espèces végétales et le choix du site d'essai.

L'un des préalables à l'action était de travailler avec les référents du projet dans la tribu pour réaliser un inventaire des sites potentiels pour les essais de plantation de semences, ainsi que pour identifier et sélectionner certaines espèces végétales cibles nécessaires au processus. Cette étape a nécessité la mobilisation d'expertises spécifiques en écologie et en botanique, mais aussi de savoirs traditionnels, ainsi que la mise en place d'un processus de validation par les différents niveaux d'autorités locales impliqués.

Une bonne communication avec les chefs locaux des tribus a été un facteur essentiel pour mener à bien cette étape. Des cérémonies de présentation du projet ont été organisées, suivies de plusieurs visites de terrain avec des experts en écologie pour répertorier l'éventail des possibilités et confier le choix final de ces sites d'essai aux chefs locaux. Les coordinateurs du projet ont fait preuve de souplesse pour s'adapter aux contraintes du lieu et aux facteurs humains liés aux modes d'organisation souhaités par les chefs locaux.

Rester flexible dans la mise en œuvre des solutions ; rester à l'écoute des référents des communautés locales afin d'aboutir à un diagnostic partagé et concerté et valider les options de projets que les partenaires locaux se sont appropriés.

Renforcement des moyens d’existence

La précarité des conditions de vie des communautés qui vivent en périphérie des aires protégées contribuent aux pressions sur les ressources qui sont souvent fragilisées et est aussi souvent source de conflit. La mise en place des activités alternatives participent à leur autonomisation et à la préservation des ressources. Une démarche inclusive et participative a été adoptée lors de l’implémentation des activités génératrices de revenus appuyées par le projet. Ce processus a débuté par un diagnostic des activités porteuses de richesse, une identification des bénéficiaires, la sélection des activités sur proposition des communautés, l’élaboration des fiches de projet et de plans d’affaire par secteur d’activité et la mise à disposition des moyens pour leur déroulement

La démarche participative adoptée a suscité une plus grande responsabilisation des acteurs dans le processus d’identification, de formation et de mise en œuvre. Les critères de choix définis sont d'odre  économique (rentabilité), social (sécurité alimentaire, valeur nutritionnelle) et environnemental (peu d’impacts négatif) et attention particulière réservée au GIE de femmes dans le ciblage des bénéficiaires. 

Un renforcement de compétence a été réalisé pour accompagner l’ancrage de ces  activités à long terme

Lors du diagnostic un des groupements bénéficiaires n'avait aucune expérience sur l'activité choisie et encore moins d'espace pour mener ses activité. Cependant  il s'est rapidement positionné comme le plus dynamique après l'affectation d'une parcelle par la commune. 

La leçon tirée est que l'accès des femmes à la terre est un facteur clé de développement. Il en est de même de la dynamique organisationnelle et de l'engagement des bénéficiaires dans l'activité.

Amélioration de la gouvernance

Le projet a intervenu dans différentes catégories d’aires protégées (Parc nationaux, aires marines protégées et réserves communautaires) dont les modèles de gouvernance obéissent aux spécificités. Il était ainsi question de mettre en place des cadres de gouvernance harmonisés et participatifs applicables aux différentes catégories. Pour y parvenir, un document diagnostic de la gouvernance identifiant les actions prioritaires a été élaboré de manière participative et certaines recommandations traduites concrètement sur le terrain dont le renforcement de la participation des parties prenantes. 

 

La cartographie des parties prenantes a été un critère de

désignation des représentants des différents collèges dans les organes

de gouvernance.

Ce critère a contribué à l'amélioration de la gouvernance participative des AP.

Le contexte actuel d’évolution de la gestion des ressources naturelles nécessite une plus grande ouverture des aires protégées de catégorie 2 vers les communautés. Le projet a tenté une expérience avec le Parc national du delta du Saloum en facilitant la mise en place d’un cadre de concertation et d’un comité de gestion où les parties prenantes sont représentées et participent aux processus de prises de décision et leur mise en oeuvre, mais ces instances ont du mal à être opérationnelles.

La leçon qu’on peut en tirer est que l’engagement communautaire ne suffit pas seulement pour la mise en œuvre d’une gouvernance adaptative dans ce type d’aire protégée, car la volonté de partager le pouvoir d’autorité avec ces communautés est seul gage de réussite.

Accompagnement des résultats de la formation sur le terrain

Ce bloc met en évidence la stratégie du projet pour déployer sur le terrain les différents acquis de la formation des gestionnaires. Pour cela, les moyens opérationnels des sites ont été renforcés sur ces nouvelles technologies (dotation de drone et caméra trap) ainsi que les équipements pour le suivi de la biodiversité marine (balance de précision, filet de pêche expérimentale, filet de capture pour les oiseaux, kit multi-paramètre pour suivre la qualité de l’eau).

Concernant l’IMET, le projet a accompagné les sites dans le processus participatif de collecte de données ainsi que la prise en compte des objectifs et recommandations formulés  dans les documents de planification des sites.

L’acquisition des équipements à la suite des sessions de formation a été un facteur clé de succès, car l’une des recommandations des participants à l’issue des ateliers de formation était de rendre ces équipements accessibles pour l’opérationnalisation des activités de terrain.

L’utilisation de l’outil IMET sur le terrain ainsi que l’actualisation des plans d’aménagement ont suivi une dynamique participative impliquant les parties prenantes clés pour la prise en compte des différentes préoccupations.

Grâce à l’implication des gestionnaires, les caractéristiques techniques des filets de pêche acquis sont adaptées aux conditions écologiques des aires protégées.

Concernant les kits multi-paramètres, le projet a capitalisé les expériences des premières dotations qui n’ont pas fait l’objet de pérennisation faute d’accompagnement technique des bénéficiaires, raison pour laquelle ces considérations ont été bien prises en compte à travers la formation sur les techniques d’utilisation et d’entretien avant la remise.