Intégrer la conservation des lémuriens dans l'éducation et la sensibilisation des communautés par l'intermédiaire des écoles et des festivals

L'apprentissage de l'importance de la conservation n'a pas de limite d'âge, et les écoles sont un point d'entrée puissant pour un impact à long terme. À Fierenana, le projet BIOPAMA a travaillé avec 27 écoles primaires et secondaires publiques et privées pour intégrer la conservation des lémuriens dans les pratiques d'enseignement. Grâce à une série d'ateliers, 144 enseignants ont été formés à l'intégration de la protection de l'environnement et de la gestion durable des ressources dans leurs programmes, avec un accent particulier sur les lémuriens. CI a également collaboré avec le ministère de l'éducation nationale pour intégrer la conservation des lémuriens dans le cadre national d'éducation à l'environnement.

L'un des points forts de cette initiative a également été l'utilisation d'événements publics pour sensibiliser le public à la conservation des lémuriens. Cela s'est fait par le biais du festival annuel des lémuriens, organisé dans le cadre du projet CAZ4Lemur. Les deux premières éditions ont attiré respectivement 1 200 et 1 500 participants. Dirigé par le maire et soutenu par les autorités locales, les COBA, les représentants des écoles et les membres de la communauté, le festival comprenait un carnaval, des cérémonies officielles et des activités créatives telles que la poésie, le théâtre et la danse. Les enfants ont porté des masques de lémuriens, colorié des feuilles à thème et participé à des ateliers. Le slogan "Varika : tsy fiompy, tsy fihinana, fa haingo ary mampaharitra ny ala" ("Le lémurien n'est ni un animal de compagnie, ni de la nourriture, mais une beauté qui préserve la forêt") a illustré l'esprit de l'événement. Le festival s'est achevé par la projection d'un documentaire sur les lémuriens et la protection de l'environnement.

Les activités complémentaires comprenaient une formation à l'application de la loi pour les patrouilleurs et des ateliers pré/post-festival pour les enseignants.

Le succès de cette initiative a été rendu possible grâce à une collaboration globale. Le projet s'est associé au ministère de l'éducation nationale, en particulier au programme Globe et à la direction de l'éducation de masse et de l'éducation civique (DEMC), pour développer des modules éducatifs sur la conservation de l'environnement.

Les 27 écoles de Fierenana sont soutenues par deux chefs de ZAP (zone administrative et éducative), qui ont aidé à coordonner le modèle de formation en cascade. Des enseignants sélectionnés ont été formés à la conservation des lémuriens et de l'habitat et ont ensuite été chargés de former leurs pairs. Le bureau de CISCO à Moramanga a veillé à l'alignement sur les normes pédagogiques nationales. Le projet a également travaillé avec d'autres ONG et associations pour renforcer les messages de conservation sur différentes plateformes.

Les outils pédagogiques tels que les cartes de jeu, les panneaux, les pages de coloriage et les photos de lémuriens se sont révélés très efficaces pour éveiller l'intérêt des élèves pour la nature. Cependant, une distribution plus large de ce matériel est nécessaire pour s'assurer que tous les enseignants sont équipés, en particulier lorsque les horaires d'enseignement se chevauchent.

Bien que les thèmes environnementaux fassent officiellement partie du programme national, l'intégration d'un contenu spécifique aux lémuriens a nécessité une préparation minutieuse de matériel pédagogique adapté. Les projections de documentaires se sont également révélées efficaces, suscitant un vif intérêt de la part des élèves et des parents.

Enfin, la collaboration entre les enseignants et les patrouilleurs lors des visites de terrain ou des sorties dans la nature a grandement favorisé l'apprentissage mutuel. Les échanges de connaissances devraient se faire dans les deux sens - entre les éducateurs, les patrouilleurs et les familles - afin de construire une communauté de conservation plus forte et mieux informée.

Renforcement des capacités en matière de droit de l'environnement

En raison du manque de connaissance et/ou d'application des lois existantes relatives aux efforts de conservation de la biodiversité dans la région du CAZ, le projet CAZ4Lemur s'est concentré sur le renforcement des connaissances et des capacités juridiques parmi les principales parties prenantes. Il s'agissait notamment de former les membres des COBA, les officiers de police judiciaire (maires, agents forestiers, gendarmes) et les hauts magistrats (juges) à la législation sur l'environnement et les aires protégées.

Grâce à des ateliers participatifs à Fierenana, les participants ont appris à identifier, signaler et suivre les infractions environnementales. La formation a porté sur les responsabilités légales, les procédures de signalement et l'utilisation d'outils tels que l'application ALOE (Accès aux LOis Environnementales), qui fournit un accès numérique aux lois environnementales. Des simulations pratiques et des études de cas ont renforcé l'apprentissage, et les participants ont été informés de l'existence d'une ligne d'assistance téléphonique gratuite (#512) pour signaler les infractions ou demander des conseils juridiques.

Le projet a bénéficié d'une collaboration étroite avec le CIREF de Moramanga (représentant du ministère chargé de l'environnement et du développement durable au niveau du district), dont les agents techniques ont co-animé des sessions sur le droit de la biodiversité et la gestion des aires protégées. Les rapports mensuels des patrouilleurs au CIREF comprennent des données sur la biodiversité et les menaces, bien que les retards dans les actions légales restent un défi. Pour y remédier, les COBA ont proposé d'appliquer le "Dina", un règlement communautaire traditionnel associé à l'autogestion des ressources naturelles par la communauté dans la société malgache - pour les infractions mineures - permettant des sanctions immédiates et acceptées localement. Cette approche, documentée dans une charte de responsabilité signée conjointement, aide à maintenir l'ordre tout en réduisant les délais administratifs. Les infractions graves ont été portées devant le CIREF ou les tribunaux. Pour les missions à haut risque, la collaboration avec des unités militaires ou de gendarmerie a été recommandée pour garantir la sécurité et l'autorité.

Le succès de cette initiative a été soutenu par plusieurs facteurs favorables. Tout d'abord, les participants ont eu accès à des ressources sur le droit de l'environnement sous forme numérique et imprimée, y compris l'application ALOE, qui leur a permis de consulter des textes juridiques sur des appareils mobiles et des ordinateurs. Ensuite, les ateliers ont favorisé un fort engagement multipartite en réunissant les COBA, les organisations de femmes, les patrouilleurs, les autorités locales et les forces de l'ordre, encourageant ainsi la collaboration et la compréhension commune. Enfin, l'implication du CIREF dans la formation et la supervision du projet a permis de garantir la précision technique et l'alignement sur les priorités nationales en matière de conservation, renforçant ainsi la crédibilité et l'efficacité de l'initiative.

La mise en œuvre de cette solution a permis de tirer plusieurs enseignements importants. Tout d'abord, l'utilisation de mécanismes d'application locaux tels que la "Dina" s'est avérée essentielle pour traiter les infractions mineures rapidement et d'une manière acceptée par la communauté, réduisant ainsi le fardeau des institutions juridiques formelles. Toutefois, il a été constaté que les retards dans les actions légales des autorités sapaient la motivation des patrouilleurs et des membres de la communauté, soulignant la nécessité d'une application rapide et cohérente de la loi. Enfin, pour les missions à haut risque, l'implication d'unités militaires ou de gendarmerie a été jugée cruciale pour assurer la sécurité des patrouilleurs et renforcer la légitimité des actions de contrôle.

Production de biofertilisants et de biopesticides pour la restauration de la fertilité naturelle des sols

27 agriculteurs ont bénéficié directement de l'apprentissage de la préparation de leurs propres biofertilisants et biopesticides à partir d'ingrédients disponibles localement. L'objectif est de réduire progressivement les engrais minéraux et les pesticides chimiques jusqu'à ce qu'ils soient complètement abandonnés.

Si les petits exploitants participants reçoivent du matériel pour préparer leurs propres amendements biologiques et sont guidés dans la production et l'application, ils seront plus enclins à les préparer eux-mêmes et à abandonner les produits chimiques synthétiques.

Des mesures de sensibilisation locales, régionales et nationales sont nécessaires pour sensibiliser toutes les parties prenantes.

Renforcement de l'esprit d'entreprise et de la chaîne de valeur dans le secteur de l'aquaculture

Pour encourager l'esprit d'entreprise dans le secteur de l'aquaculture, un modèle innovant de développement de l'aqua-entrepreneuriat a été créé en collaboration avec des aqua-entrepreneurs, des entreprises et des professionnels établis dans les États d'Assam et d'Odisha. L'initiative visait non seulement à nourrir une nouvelle génération d'entrepreneurs ruraux, mais aussi à documenter et à systématiser le processus par le biais d'un guide de promotion de l'entrepreneuriat (voir la section de téléchargement ci-dessous), permettant à d'autres acteurs de reproduire le modèle dans différentes régions.

Suivi et rapport sur les progrès de la restauration

Un cadre structuré de suivi et d'établissement de rapports a été mis en place pour suivre les progrès de chaque méthode de restauration et évaluer les résultats. Ce cadre prévoyait la collecte régulière de données et l'établissement de rapports par des membres de la communauté formés à cet effet, qui se sont vu confier des tâches spécifiques afin de s'assurer que les objectifs écologiques et sociaux du projet étaient atteints. En contrôlant l'efficacité de chaque intervention (par exemple, le contrôle de l'érosion du sol, la croissance de la végétation), le projet a pu adapter les techniques en fonction des besoins et documenter les meilleures pratiques en vue d'une expansion future.

  • Formation de la communauté et renforcement des capacités : la formation des résidents locaux aux techniques de suivi a permis à la communauté d'assumer la responsabilité de la réussite du projet.
  • Collecte régulière de données et établissement de rapports: La collecte régulière de données a permis d'obtenir des informations en temps réel, ce qui a permis de procéder à des ajustements en temps voulu pour améliorer les résultats de la restauration.
  • Processus d'évaluation collaboratifs: L'implication de la communauté dans l'évaluation a favorisé la transparence, garantissant que les résultats du suivi étaient partagés et compris par toutes les parties prenantes.

Le renforcement des connaissances et des capacités est essentiel pour la compréhension et l'appropriation !

Sensibilisation à la restauration et aux moyens de subsistance pour les femmes et les jeunes Maasai

Le projet comprenait des campagnes de sensibilisation pour éduquer la communauté Maasai aux pratiques d'utilisation durable des terres et à l'importance de la restauration de l'écosystème. Des opportunités spécifiques, telles que les banques de semences d'herbe, ont été introduites afin de fournir des avantages économiques, en particulier pour les femmes et les jeunes. Ces campagnes visaient à modifier la perception de la gestion des terres de parcours, en passant d'un simple pâturage de subsistance à une approche multi-bénéfices, combinant la santé écologique et l'autonomisation économique des membres marginalisés de la communauté. L'apprentissage par la pratique au sein de la communauté a permis de développer des compétences en matière de restauration parmi les membres, faisant ainsi de la communauté des champions de la restauration sur leurs propres terres.

  • Une communication sensible à la culture: Le recours à des dirigeants communautaires respectés et à des réseaux existants a permis à la campagne d'entrer en résonance avec les valeurs et les traditions locales.
  • Avantages directs pour les moyens de subsistance: L'offre d'incitations économiques tangibles, telles que des banques de semences d'herbe, a rendu les efforts de restauration plus attrayants en montrant des avantages immédiats.
  • Partenariats de soutien pour la mise en œuvre : La présence du WWF, de la Big Life Foundation, de Justdiggit et d'ALOCA dans les efforts de sensibilisation a apporté de la crédibilité et de l'expertise technique, ce qui a facilité l'acceptation générale.
  • Les incitations économiques encouragent la participation: Le fait d'offrir des moyens de subsistance (par exemple, par le biais de banques de semences d'herbes) renforce l'engagement de la communauté et montre que la restauration a une valeur à la fois écologique et économique.
  • La sensibilisation est essentielle au changement de comportement: Les projets de restauration réussissent lorsque les communautés en comprennent et en apprécient les avantages, ce qui souligne la nécessité de diffuser des messages clairs et cohérents.
  • L'autonomisation des femmes et des jeunes a un impact plus large : Le fait de cibler des groupes marginalisés tels que les femmes et les jeunes permet non seulement d'améliorer l'inclusion, mais aussi d'étendre la portée et la durabilité du projet grâce à un engagement diversifié. 90 % des travaux de restauration ont été entrepris par des femmes et des jeunes.
Mise en place de conventions locales intégrant les forêts sacrées

Comme mentionnée au-dessous (Block 1) la mise en place de conventions locales vise à formaliser la gestion durable des forêts sacrées tout en impliquant activement les communautés locales. Ces conventions suivent une approche participative et définissent des règles claires pour protéger les sites sacrés, y compris des dispositions sur les droits d'accès, les interdictions d'exploitation, et le cas échéant les sanctions en cas de non-respect. Ce processus intègre également les pratiques coutumières et activités et règlements définis par les chefferies et riverains eux-mêmes, toute en renforçant la gouvernance locale

  • Consultation des leaders traditionnels pour aligner les conventions avec les pratiques locales
  • Organisation d'ateliers communautaires pour la sensibilisation et la validation des règles
  • La participation des chefferies traditionnelles favorise l'adhésion communautaire.
Création de pépinières locales pour les espèces indigènes

Les espèces indigènes sont rarement présentes dans les pépinières commerciales, ce qui complique le reboisement dans les FS. Pour cela on met en place des pépinières locales pour produire des plants d'espèces locales destinés à la restauration des FS. Trois pépinières ont été établies à Batcham, Fongo Tongo et Babadjou, chacune équipée de produire 2 000 plants. Ces pépinières ont permis de cultiver une dizaine des espèces indigènes.

Les volontaires locaux ont été formés pour la collecte et la mise en culture de semences et sauvageons. Les descentes régulières ont assuré le suivi des activités. A la fin 6413 plants d'une dizaine des espèces ont été produits et utilisés d'une part pour restaurer les parties dégradées des FS ou les pépinières étaient installées, et dans 3 autres FS dont les chefferies et voisins ont signalé leur intérêt.

Les mesures prises comprennent :

  • Choix des pépiniéristes et leur responsabilisation sous la tutelle de la chefferie
  • Equiper les pépinières avec matériels (sachets, pelles, machette etc.)
  • Former sur les méthodes de pépinière
  • Former sur la recherche des semences et sauvageons indigènes ainsi que leur mise en pépinière
  • Suivre ponctuellement les travaux des pépiniéristes en ce qui concerne la recherche des semences et sauvageons ainsi que l'entretient de la pépinière (arrosage, le désherbage)
  • Formation des volontaires locaux
  • Soutien matériel (outils, semences)
  • Engagement des chefferies traditionnelles et des partenaires institutionnels

  • Les graines de certaines espèces, comme le Garcinia cola (bitter cola), nécessitent une attention particulière en raison de leur faible taux de germination.
  • Seulement dans une des 3 pépinières lancées il y a suffisamment de motivation pour une perspective après projet. Mais pour cette pépinière il y en a déjà des commandes venant d'autres chefferies hors de la zone
Analyse de la ressource et assemblée de restitution de l'analyse

Effectuer la cartographie et délimitation précise et l'analyse technique de la ressource pour compléter le diagnostic forfaitaire élaboré auparavant. Participation des personnes ou groupes de travail identifiés auparavant, la représentation de la chefferie traditionnelle, les propriétaires des terres concernées. Au besoin ajouter d'autres personnes ressources et Services Techniques (ST) concernées. Un ou plusieurs scénarios pour l'évolution de la ressource sont établis. Sur la base des connaissances acquises, l'atelier de restitution des résultats de l'analyse doit être en mesure de proposer une option pour la gestion de la ressource.

Lors d'une assemblée de restitution les informations issues de l'analyse sont partagées et validées. Ceci permet de procéder aux réflexions communes menant à l'identification des grandes lignes d'une perspective de gestion. Puis les normes techniques, mesures de gestion/protection et règles sont développées.

A la fin de l'atelier une commission restreinte ou un responsable d'élaboration du draft de la CL est mise en place.

Outils : Carte thématique ; Scenarios évolution ressource ;

Outils visualisation (flipcharts, papiers kraft, tableaux, feutres), outils structuration discussions (Arbre à problème, .)

  • Veiller à la présence des représentants des chefferies traditionnelles.
  • L'application des outils de structuration de discussions (arbre à problème, différentes options, . . .)

Il est important de rester sur un niveau de précision, qui facilite en même temps la connaissance des paramètres importants et l'implication des usagers eux-mêmes dans l'étude et sa compréhension par les derniers.

Campagne d'information et Lancement du processus d'élaboration de CL

Souvent le besoin pour l'élaboration d'une CL est senti par une partie des concernés seulement. C'est la raison pour laquelle une campagne d'information et de sensibilisation concernant la problématique, les dangers et atouts de la ressource est obligatoire avant le démarrage des négociations.

A ce moment, la notion de Convention Locale et sa relation par rapport aux autres types de planification doit être clarifiée, ainsi que la suite des étapes pour son élaboration.

Une assemblée de lancement facilitera l'information des concernés sur les résultats déjà disponibles et le processus d'élaboration de la CL.

Afin d'atteindre une représentativité il est important que les populations concernées, les usagers, les OP, la chefferie traditionnelle y compris les chefs de terre soient impliqués dans ce processus (voir étape précédente). Lors de l'assemblée de lancement les différents groupes d'intérêt se rencontrent et les premières discussions sont lancées.

Par la suite un Comité de Pilotage (CP) pour l'élaboration de la CL, et selon besoin, des groupes de travail thématiques (groupe analyse ressource, groupe élaboration règles, ...) sont installés. Finalement les activités et étapes à venir sont planifiées dans le temps.

Outils : Rencontres en tête-à-tête, outils de visualisation (cartes, schémas), exemples pratiques de CL existantes.

  • Outils de communication efficaces et réunions inclusives
  • Si possible organisation de visites d'échange avec des CL réussis.
  • Les campagnes de sensibilisation augmentent l'adhésion et la participation locales
  • Ne pas continuer le processus en cas de conflits territoriaux ou intérêts fortement divergents