Sélection et formation des formateurs

La méthode de formation des formateurs (FdF) est une approche largement utilisée dans les programmes de renforcement des capacités pour assurer la diffusion et l'ancrage efficaces des connaissances et des compétences dans les communautés. Les formateurs sont sélectionnés sur la base de critères tels que l'expérience, les compétences en matière de communication et l'engagement communautaire. Ils suivent un programme de qualification structuré qui comprend des sessions en classe et un apprentissage pratique afin de les préparer à mener des sessions conformes aux principes de l'apprentissage des adultes et aux approches fondées sur la découverte.
Un modèle de maître formateur, tel que celui utilisé par l'Aquaculture Business School au Malawi et le modèle de personne-ressource communautaire en Inde, joue un rôle crucial en garantissant une qualité constante et l'étalonnage des normes de formation. Les maîtres formateurs ne se contentent pas de diriger les programmes de formation initiale, ils soutiennent également l'assurance qualité en encadrant les formateurs et en contrôlant l'efficacité de la formation. Les formateurs jouent le rôle d'intermédiaires, traduisant les concepts techniques en solutions pratiques pour les agriculteurs.

Les manuels du formateur doivent être élaborés de manière précise et détaillée afin de fournir aux futurs formateurs des conseils clairs sur la manière de dispenser efficacement un contenu de formation spécifique. L'élaboration de ces manuels devrait suivre une approche participative, intégrant des boucles de retour d'information continues de la part des participants.

La mise en place d'un réseau de formateurs au sein des communautés est essentielle pour garantir la disponibilité à long terme des services de formation et de conseil. En intégrant ce réseau au niveau local, les efforts de renforcement des capacités peuvent mieux répondre aux besoins de la communauté.

L'expérience de l'Inde a montré que les jeunes formateurs, en particulier ceux qui ont jusqu'à cinq ans d'expérience et un niveau d'études supérieur, étaient très bien notés par les agriculteurs. Ces formateurs se sont avérés mieux adaptés aux niveaux d'apprentissage des agriculteurs, car ils n'étaient pas trop éloignés en termes de compréhension éducative et pouvaient combler efficacement le fossé des connaissances.

Durabilité de l’approche PR

Pour garantir la pérennité du dispositif PR, il est essentiel d’assurer sa reconnaissance institutionnelle et son intégration dans les politiques agricoles nationales. Cela passe par la mise en place d’un référentiel national de formation et d’un système de certification des PR. Ce référentiel définit les compétences et les modules d’apprentissage nécessaires à la formation des PR, couvrant à la fois les aspects techniques (agroécologie, conservation des sols) et les compétences pédagogiques (animation, transmission des savoirs). La certification, en cours de développement, permettra aux PR d’accéder à des financements et de renforcer leur crédibilité auprès des institutions et partenaires agricoles. En parallèle, des mécanismes de financement ont été mis en place pour soutenir les PR et garantir leur autonomisation. Ces mécanismes incluent : 

  • Le Fonds Régional de Développement Agricole, qui subventionne les services fournis par les PR certifié·e·s. 
  • Les Activités Génératrices de Revenus (AGR), permettant aux PR de développer des services agricoles (vente de semences, production de compost) pour assurer leur viabilité économique. 
  • Des partenariats avec les organisations paysannes, afin d’intégrer les PR dans des structures locales de soutien agricole. 
  • La mise en place d’un processus de certification, testé dans deux zones pilotes, garantit la reconnaissance officielle des PR et leur intégration dans les dispositifs agricoles. 
  • Le développement d’Activités Génératrices de Revenus (AGR) permet aux PR de proposer des services liés aux intrants locaux, renforçant ainsi leur autonomie financière. 
  • L’accès à des mécanismes de financement, notamment via le fonds régional de développement agricole, soutient les PR certifié·e·s en subventionnant leurs services et initiatives. 
  • Un référentiel national et un processus de certification renforcent la légitimité et l’efficacité des PR. Ces outils offrent une reconnaissance officielle et facilitent leur inclusion dans les dispositifs de financement et les partenariats locaux. 
  • Le soutien à la création d’activités génératrices de revenus est crucial pour assurer l’engagement des PR à long terme. Des opportunités telles que la fourniture d’intrants permettent aux PR de concilier leurs responsabilités avec des bénéfices financiers directs. 
  • La collaboration avec les acteurs locaux est indispensable pour maintenir la durabilité du modèle après la fin des programmes. Ces partenariats garantissent une transition fluide et une continuité des services. 
Intégration des contextes et des langues locales

La prise en compte du contexte local - comme les conditions environnementales et culturelles dans les régions et les langues locales - est essentielle lors de la conception des manuels de formation. Cela garantit l'accessibilité et la pertinence du contenu de la formation et l'alignement sur les réalités de l'environnement du public cible. Pour garantir la durabilité et l'adoption généralisée du matériel de formation, celui-ci doit être étroitement aligné sur les besoins et les priorités des institutions locales.

Parmi les facteurs favorables, citons l'implication des agriculteurs et des experts locaux dans l'élaboration du matériel, l'accessibilité des lieux et des outils de formation, la collecte régulière des commentaires des participants afin d'actualiser le contenu, et l'obtention du soutien des dirigeants de la communauté pour encourager la participation et la confiance.

En Inde, par exemple, les sessions de formation modulaires ont été élaborées en tenant compte du temps disponible des agriculteurs et de leur calendrier agricole. L'approche développée permet de diviser la formation en modules courts de deux heures. Cela a permis aux agriculteurs, en particulier aux femmes, de participer à la formation sans perturber leurs moyens de subsistance et leurs activités domestiques. La structure modulaire a également permis aux agriculteurs de choisir les sessions en fonction de la saison, comme la préparation des étangs, le stockage ou les périodes de culture, maximisant ainsi la pertinence et le timing des informations fournies. L'ajout d'illustrations appropriées, en particulier de produits et de pratiques locaux, au matériel de formation a amélioré la compréhension en ancrant le contenu dans des images familières.

Développement collaboratif et participatif

Une approche collaborative et participative est essentielle à l'élaboration du matériel de formation. Pour garantir la pertinence, la praticabilité et l'appropriation, un groupe de travail est généralement constitué, comprenant des représentants des ministères, des universités, des pisciculteurs, des acteurs de la chaîne de valeur et des chercheurs. Des processus itératifs, des ateliers de validation et des consultations avec les parties prenantes sont utilisés pour affiner le matériel et s'assurer qu'il reflète les besoins locaux.

La formation doit porter non seulement sur le "comment", mais aussi sur le "pourquoi". En expliquant la raison d'être de pratiques spécifiques, telles que la réduction des impacts environnementaux ou la promotion de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, les agriculteurs acquièrent une compréhension plus profonde et sont habilités à prendre des décisions éclairées qui s'alignent sur les objectifs de durabilité. Il ne s'agit pas simplement de suivre des instructions, mais de favoriser la pensée critique et la résolution adaptative des problèmes.

Pour créer des entreprises résilientes et prospères, la formation doit également intégrer des éléments tels que l'éducation commerciale, les innovations tout au long de la chaîne de valeur et l'utilisation de technologies d'énergie renouvelable décentralisées. Ces éléments permettent aux pisciculteurs d'améliorer leurs connaissances financières, de répondre aux défis du marché et de l'environnement, et de mettre en œuvre des solutions innovantes pour accroître la productivité et la durabilité.

Si nécessaire, des consultants peuvent être intégrés pour harmoniser les résultats et accélérer le processus, mais diverses parties prenantes du secteur et de la chaîne de valeur doivent toujours être impliquées dans la révision du contenu.

Le matériel doit être étroitement aligné sur les besoins et les priorités des institutions locales et intégré en collaboration dans les programmes d'études nationaux et les collèges de formation technique, afin de garantir à la fois la pertinence et l'appropriation locale.

En Inde, l'élaboration de matériel de formation à l'aquaculture a nécessité de nombreux ateliers et un retour d'information participatif de la part des pisciculteurs locaux, des agences gouvernementales, des ONG et des chercheurs. Ce processus de collaboration a été essentiel pour créer des sessions de formation modulaires adaptées aux contraintes saisonnières de la pisciculture, en particulier pour les femmes et les petits exploitants. Les supports ont été testés et révisés en permanence pour garantir leur pertinence. Ils ont été rédigés dans les langues locales et adaptés à l'apprentissage sur le terrain, sans recours à la technologie. Cette approche inclusive a permis aux agriculteurs de s'approprier le contenu de la formation et de garantir son efficacité à long terme.

Évaluation des besoins et analyse des lacunes pour déterminer le contenu et les formats de la formation

L'étape initiale consiste à réaliser une évaluation approfondie des besoins et une analyse des lacunes par des membres expérimentés de l'équipe technique du projet et des partenaires. Ce processus implique de passer en revue le matériel existant, de consulter les parties prenantes et les acteurs de la chaîne de valeur du poisson et d'identifier les lacunes en matière de connaissances et de pratiques. Une enquête sur le terrain peut être menée pour recueillir des données sur les besoins des bénéficiaires et les conditions cadres nécessaires à la formation, par exemple la disponibilité de la technologie, la durée de la formation et les intervalles.

Les facteurs de base pour les évaluations comprennent une équipe technique qualifiée et une collaboration efficace entre les partenaires. Ils doivent avoir accès aux documents existants pour garantir une sélection éclairée. Les enquêtes participatives sur le terrain qui prennent en compte le genre, les jeunes et les groupes marginalisés permettent d'identifier les besoins avec précision. Les ressources financières et le soutien logistique permettent une collecte et une analyse approfondies des données.

Les thèmes principaux des différents programmes de formation, ainsi que les formats utilisés, peuvent varier considérablement. Par exemple, alors que l'évaluation des besoins en Zambie a permis d'identifier des lacunes dans les manuels de formation à l'aquaculture existants qui pourraient être comblées par une formation pratique, l'enquête en Ouganda a conduit au développement d'une entreprise de pêche. En Mauritanie, l'identification des points faibles a mis en évidence la nécessité d'une formation à l'hygiène et à la qualité dans la chaîne de valeur du poisson. En réponse aux risques climatiques, le projet au Malawi a reconnu l'importance des méthodes de récolte intermittente et a développé un manuel sur les pièges à poissons.

Constitution de paquets techniques

Les paquets techniques constituent un ensemble structuré de solutions agroécologiques adaptées aux défis spécifiques des régions d’Androy et de Boeny. Ils sont élaborés sur la base d’expériences de terrain, de recherches scientifiques et des savoirs empiriques des agriculteur·rice·s locaux·ales. Chaque paquet technique couvre un domaine clé de l’agriculture durable, notamment : 

  • Gestion et fertilité des sols : Techniques de conservation des sols, rotation des cultures, utilisation du compost et des engrais verts. 
  • Lutte contre l’érosion : Installation de haies vives, embocagement, plantation de cultures fixatrices d’azote. 
  • Agroforesterie : Association de cultures vivrières avec des arbres fruitiers et forestiers pour une meilleure résilience climatique. 
  • Adaptation au changement climatique : Sélection de variétés locales résistantes à la sécheresse, gestion optimisée de l’eau, agriculture de conservation. 

Ces paquets techniques sont accompagnés de supports pédagogiques accessibles (guides illustrés, affiches, vidéos) et sont régulièrement mis à jour à travers des ateliers d’évaluation participative.

  • La participation active des paysan·ne·s et l’implication des ONG dans la formation et le suivi garantissent la pertinence des paquets techniques. 
  • Les ateliers d’évaluation réguliers et l’implication des acteurs étatiques favorisent l’apprentissage collectif et l’adoption à grande échelle.
  • Les paquets techniques favorisent l’adoption des pratiques agroécologiques en consolidant les savoirs locaux et en identifiant précisément les besoins des exploitations agricoles. 
  • L’adaptation des techniques au contexte local est essentielle. Certaines pratiques, comme la jachère ou le semis sous couvert, ne conviennent pas aux petit·e·s exploitant·e·s qui cultivent en continu. 
  • La prise en compte des contraintes foncières est indispensable. Les techniques nécessitant des investissements permanents, comme l’embocagement, ne sont pas viables pour les paysan·ne·s sans sécurisation foncière. 
  • Une approche flexible et différenciée est nécessaire. Les outils doivent être adaptés aux réalités des petit·e·s exploitant·e·s, des exploitations familiales et des grands producteur·rice·s. 
  • L’évaluation participative renforce l’efficacité des interventions. L’actualisation régulière des paquets techniques permet de mieux répondre aux besoins des bénéficiaires et d’améliorer leur impact.
Système de conseil de proximité

L’approche Paysan·ne Relais (PR) repose sur un système de conseil de proximité qui permet une transmission efficace des savoirs agroécologiques au sein des communautés rurales. Ce modèle se distingue par sa diffusion horizontale, où les PR, sélectionné·e·s sur la base de leur engagement et de leurs compétences, jouent un rôle clé en formant et accompagnant leurs pairs dans l’adoption de pratiques agricoles durables. 

Les PR sont des agriculteur·rice·s locaux·ales qui appliquent des techniques agroécologiques sur leurs propres parcelles et servent de démonstrateurs pour les autres paysan·ne·s. Ils organisent des visites de terrain, des formations pratiques et des ateliers d’échange, facilitant ainsi l’apprentissage par l’expérience. Contrairement aux méthodes classiques de vulgarisation agricole, qui reposent souvent sur des expert·e·s extérieurs, l’approche PR permet une meilleure appropriation des connaissances et une adaptation plus fine aux réalités locales. 

Le processus de mise en place des PR inclut plusieurs étapes : 

  1. Sélection des PR
  2. Formation initiale
  3. Mise en pratique 
  4. Accompagnement continu
  • Une formation continue, un accompagnement des ONG et des financements régionaux renforcent l’efficacité des PR. Leur acceptation sociale et leur proximité avec les communautés facilitent la diffusion et la pérennisation des techniques agroécologiques. 
  • Un processus de sélection basé sur des critères clairs tels que la motivation, l’acceptabilité sociale et les compétences en agroécologie permet d’identifier des relais efficaces.
  • L’adaptation locale des pratiques est essentielle. Les paysan·ne·s perçoivent certaines « bonnes pratiques » comme inapplicables. Le modèle PR, ancré dans les réalités locales, favorise une meilleure adoption des techniques. 
  • Un équilibre entre bénévolat et rémunération est nécessaire. Les PR doivent être indemnisé·e·s pour garantir leur engagement sans compromettre leur autonomie économique. 
  • Les spécificités de genre doivent être prises en compte. L’implication des « femmes leaders » permet d’adapter le modèle PR aux contraintes des agricultrices, assurant une diffusion plus inclusive des pratiques.
Formation des paysan·ne·s multiplicateur·rice·s de semences sur le système SQD

Lors de la mise en place de cette approche, une collaboration avec le ministère en charge de l’agriculture a été menée afin de former les agriculteur·rice·s membres des groupements partenaires en vue de l’agrément de leurs établissements semenciers. Dans le cadre du nouveau système de certification, l’agrément d’un établissement semencier peut être réalisé en parallèle avec la certification des semences. Les normes appliquées dans ce système diffèrent de celles utilisées dans la production semencière conventionnelle. La formation vise à clarifier ces différences et à mettre en avant les avantages du nouveau cadre de production. Elle se déroule sur quatre jours consécutifs, comprenant trois jours de sessions théoriques en salle et une demi-journée consacrée aux travaux pratiques sur le terrain. Les formations sont assurées exclusivement par des spécialistes et des technicien·ne·s qualifié·e·s. L’objectif principal est de former les agriculteur·rice·s aux aspects liés à la production, au contrôle, à la certification et à la commercialisation des semences. La formation pratique a été réalisée chez un paysan bénéficiaire du programme. Une simulation sur le principe de contrôles aux champs a été montrée aux participant·e·s.

  • L’engagement du SOC et des ONG locales pour organiser des formations adaptées aux réalités des producteurs.  
  • La combinaison de sessions théoriques et pratiques, avec des démonstrations sur le terrain.  
  • L’implication des paysans multiplicateurs et des techniciens agricoles pour assurer un transfert de compétences durable.
  • La formation conjointe des technicien·ne·s et des paysan·ne·s multiplicateur·rice·s, incluant progressivement les paysan·ne·s relais, a permis un meilleur partage de connaissances et une diffusion efficace des compétences techniques. 
  • Un accompagnement technique continu, incluant le choix adéquat des parcelles, l’épuration des champs, la détermination optimale de la période de récolte et la gestion rigoureuse des étapes post-récolte, contribue significativement à la qualité finale des semences certifiées. 
  • Le renforcement régulier des capacités en production de semences certifiées (riz, maïs, légumes, grains secs) selon les systèmes de certification conventionnelle et SQD est essentiel à la réussite du processus.
Inscription d’une variété locale dans le Registre SQD Boeny

Toute nouvelle variété ne peut être commercialisée que si elle est inscrite au catalogue officiel ou au registre des semences de qualité déclarée. Pour obtenir cette inscription, la variété doit satisfaire aux critères de deux types d’épreuves officielles : la Distinction, Homogénéité et Stabilité (DHS) pour toutes les espèces et la VATE (Valeur Agronomique, Technologique et Environnementale) pour les espèces agricoles. Le DHS permet de vérifier que la variété est distincte des variétés notoirement connues, homogène et stable, c’est-à-dire qu’elle conserve ses caractéristiques phénotypiques de génération en génération. La VATE fournit des informations essentielles sur les caractéristiques agronomiques et qualitatives de la variété. 

Afin de pouvoir inscrire une variété locale ou traditionnelle ou paysanne dans le Registre SQD Boeny, plusieurs étapes doivent être suivies selon le manuel d’inscription des variétés. Le Registre des espèces et variétés exploitées dans le système SQD contient la liste des semences et plants de variétés pouvant être produits selon le système de certification dans la région Boeny et commercialisés sur le territoire régional et si le SOC l’autorise, sur le territoire national.

  • Une coopération étroite entre le centre de recherche FOFIFA et le SOC pour réaliser les tests DHS et VATE.  
  • L’utilisation de la diversité agroécologique de la région Boeny, notamment la toposéquence baiboho, pour accélérer les tests en réalisant deux saisons de culture par an.  
  • L’implication des paysans dans les activités de caractérisation et d’homogénéisation des variétés.
  • L'inscription des variétés est une étape longue et critique qui nécessite une planification rigoureuse et une coordination efficace entre les différents acteurs.  
  • Les tests DHS et VATE doivent être analysés séparément, mais mis en place simultanément pour optimiser le temps.  
  • Une communication régulière des résultats aux membres décisionnaires du CRCIV est cruciale pour assurer la transparence et l’efficacité du processus​.
Elaboration et validation des Normes sur la production de semences SQD

Les normes de production de semences dans la certification selon le système SQD constituent l’une des spécificités et la principale raison de la mise en place de ce système. En effet, les normes en SQD sont plus souples et prennent concrètement en compte le contexte local du lieu de production des semences. Dans le cas de la région Boeny, les normes de base adoptées pour la production de semence certifiée SQD concernent surtout :  

  • Les règles de cultures : origine de la semence mère ; l’isolement spatial du champ de culture de tout pollen indésirable ; le précédent cultural ; l’association culturale possible ; l’état phytosanitaire des plantes dans les champs de multiplication de semence.  
  • Les contrôles aux champs : le nombre de contrôles aux champs qui doit se faire durant la période du calendrier cultural où les caractères distinctifs des variétés sont les plus faciles à remarquer ; l’isolement spatial du champ de culture ; l’isolement temporel par un décalage de jours de floraison au cas où l’isolement spatial n’est pas possible ; la pureté variétale, c’est-à-dire l’homogénéité des caractéristiques variétales des cultures aux champs.  
  • Les normes technologiques qui sont vérifiées au laboratoire et qui permettent d’assurer la qualité des semences : la teneur maximale en eau des semences ; la pureté spécifique ; la pureté variétale ; le taux de germination ; le nombre de générations.  
  • Les contrôles de lots dans les magasins de stockage et la quantité maximale d’un lot de semence.
  • La supervision du Service Officiel de Contrôle et de Certification (SOC) pour garantir la crédibilité des normes.  
  • La participation active des acteurs régionaux, notamment la Direction Régionale de l’Agriculture et de l’Élevage (DRAE), FOFIFA, les organisations paysannes et le Comité Régional Consultatif d’Inscription des Variétés (CRCIV).  
  • L’adaptation des normes en tenant compte des réalités locales et des contraintes des producteurs.
  • La validation des normes nécessite un processus participatif avec divers acteurs pour assurer leur acceptation et applicabilité.  
  • La validation des normes à travers un processus structuré de travail en groupe, suivi d’une restitution en séance plénière, s’est révélée efficace pour assurer un consensus solide sur les résultats. 
  • Il est essentiel d’intégrer une représentativité équilibrée des zones agroécologiques pour garantir une adoption généralisée.  
  • La prise en compte explicite des zones agroécologiques était essentielle pour garantir la représentativité, la crédibilité et la pertinence opérationnelle des normes adoptées.